Grippe A : panique, démagogie et business autour d’un vaccin et d’un Tamiflu inutiles
La collusion entre la sphère médiatico-politique et les intérêts financiers pharmaceutiques crée une bulle qui s’auto-alimente au point de mettre en danger la santé publique. Depuis quelques jours, les réactions critiques et les appels à la raison s’intensifient en Allemagne et en Espagne. Voici de quoi inspirer les journalistes français et l’opinion publique...
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Après toutes les catastrophes qui étaient censées nous tomber dessus ces dernières années (SRAS, grippe aviaire...), c’est étonnant de voir le grand public se laisser toujours aussi facilement apeurer. La peur, on le sait, est l’un des meilleurs outils de manipulation : elle pousse les individus à se recentrer autour d’hommes politiques autrement critiqués, et, appliquée à la santé, elle pousse à gober facilement des discours irrationnels, à accepter l’idée de moyens médicamenteux et de vaccins distribués en masse, sans aller questionner le bien-fondé de telles mesures.
L’emballement médiatique de ces derniers mois et les annonces qui rythment un temps social autrement scandé par la crise et le chômage endémiques, entretiennent non seulement la panique habituelle, mais aussi une fantasmatique conspirationniste-complotiste. Gageons que celle-ci sortira encore renforcée, parce qu’elle a quand même le mérite de dénoncer plusieurs failles majeures dans l’hystérie autour de la grippe A. Même si les éléments de vérité qu’elle distille sont, ne l’oublions pas, mâtinés de représentations paranoïaques sur les vaccins perçus comme des armes bioterroristes aux mains de comploteurs voulant exterminer une bonne partie de l’humanité...
Il faut donc raison garder, apporter des critiques rationnelles et raisonnées pour ne tomber ni dans l’hystérie des uns ni dans la paranoïa des autres.
Voici, pour les intéressés, quelques remarques assorties de liens vers des textes critiques de sources médicales, traduits pour la plupart, qui critiquent cette bulle de la grippe A qui ne cesse de gonfler et de s’auto-alimenter pour le plus grand profit des firmes pharmaceutiques telles Roche (qui fabrique le Tamiflu) ou encore Sanofi-Pasteur, GSK (qui fabrique des vaccins, mais aussi l’antiviral Relenza), Baxter ou Novartis, c’est-à-dire les firmes qui commercialisent des vaccins contre la grippe saisonnière et contre la grippe A H1N1.
Le premier lien débouche sur un article très synthétique et bien documenté, écrit par Juan Gérvas, un médecin espagnol spécialiste en santé publique, qui a parcouru la littérature médicale sur la grippe A et nous expose les grandes lignes de ce que nous devons raisonnablement savoir sur cette forme de grippe certes plus contagieuse, mais aussi plus légère. Cause des complications, nombre de décès, moyens de prévention, rapport bénéfices – risques des traitements antiviraux par Tamiflu ou Relenza, ou encore vaccins – rien n’est laissé de côté. De quoi rassurer même les plus peureux.
Une excellente critique de la bulle médiatico-politique et médico-pharmaceutique qui s’autoalimente est faite par des journalistes du service public allemand, qui interviewent plusieurs médecins et scientifiques sur divers aspects de la grippe A par rapport à la grippe saisonnière, ainsi que sur les moyens de prévention (vaccins) et de traitement proposés (Tamiflu, Relenza).
En regardant leur enquête, traduite dans l’article, on se rend compte que les hommes politiques et les autorités sanitaires veulent donner l’impression d’avoir tout sous contrôle, et ignorent volontairement les forts doutes sur l’efficacité de ces moyens acquis pourtant pour des sommes astronomiques. Une ignorance qui entraînera des décisions inutiles, des gaspillages inutiles, et surtout des risques inutiles que les autorités feront courir à des bien portants vaccinés en masse par des vaccins bâclés et très peu (ou quasiment pas) testés. Les personnes touchées par des formes légères de grippe, et surtout les femmes enceintes et les enfants, risqueront eux aussi de faire un certain nombre d’effets secondaires - détaillés dans les articles -, lorsqu’on leur administrera du Tamiflu en masse au moindre symptôme.
On apprend dans cette émission d’investigation beaucoup d’autres choses sur le "traitement" médiatique qui noircit le tableau pour faire augmenter les ventes, sur les méthodes douteuses employées par certaines firmes pharmaceutiques pour obliger les autorités à passer commande sans attendre les preuves scientifiques de l’efficacité de leurs médicaments ou vaccins.
On apprend aussi, par des experts qui font leur devoir de vérité et de mise en garde, qu’on n’a pas de preuves de l’efficacité réelle du Tamiflu dans les vagues de grippe passées, et encore moins dans la grippe A. Les jours de ce médicament étaient comptés avant que la grippe porcine ne s’installe sur le devant de la scène. De plus, beaucoup de souches virales sont déjà résistantes au Tamiflu. Ces détails et d’autres sont dans l’article
"La télé publique allemande critique le business de la grippe A, l’inefficacité du Tamiflu et les pressions de Roche sur les politiques"
Voir l’article
Et puis voici un texte écrit par la rédaction de la revue médicale allemande indépendante, Arznei-Telegramm, portant plus particulièrement sur les vaccins contre la grippe A H1N1. Les médecins comparent les vaccins qui seront disponibles en Europe avec ceux qui seront utilisés aux Etats-Unis et constatent que les Européens n’ont pas la prudence des Américains... Les vaccins ne sont pas fabriqués de la même façon. Ils décortiquent aussi la composition des vaccins et parlent des dangers et des risques induits par un certain mélange qui sera utilisé comme adjuvant pour renforcer la réponse immunitaire – et pour diminuer le prix...
D’autres aspects délicats sont aussi abordés, notamment la vaccination des femmes enceintes, l’absence de données quant à l’efficacité d’un Tamiflu que l’on sait mal toléré, surtout par les enfants, etc. La rédaction de ce journal qui n’est pas du tout antivaccinaliste souligne clairement qu’il s’agit là de tester directement sur la population des vaccins quasiment inconnus :
"Grippe A : un vaccin douteux aux adjuvants risqués sera expérimenté directement sur la population, déplore Arznei-Telegramm"
Une vidéo de 1979 - en fait l’enregistrement d’une investigation qui n’a pu être rediffusée qu’après une bataille juridique - et le texte explicatif qui l’accompagne montrent bien à quel point les conséquences des expérimentations grandeur nature sont trop imprévisibles et ne devraient pas être mises en place pour tenir lieu de pseudo-politique de santé publique.
Ce n’est pas à la hâte que l’on doit décider de mesures touchant des populations entières. La santé publique doit se fonder sur un certain nombre de preuves scientifiques, issues d’études d’efficacité de tel vaccin et de tel médicament ; elle demande des études sur le rapport bénéfices-risques, sachant que plus la vaccination est massive, plus le risque est grand de voir apparaître des effets indésirables graves, et en nombre de plus en plus important. Le vaccin bâclé et non testé de 1976 a fait beaucoup de dégâts, comme on l’apprend dans la vidéo, exemples à l’appui...
Et l’interview du directeur du programme de vaccination de 1976 montre l’ignorance coupable des autorités, qui n’ont été que les exécutants d’une industrie pharmaceutique qui a mené la danse, comme on le voit dans les campagnes publicitaires étatiques de l’époque, dénuées de tout esprit critique.
Si vous voulez avoir une idée de l’énorme faiblesse des fondements scientifiques sur lesquels se basent les recommandations de vacciner tout le monde contre la grippe A H1N1 et de traiter par Tamiflu, lisez l’article suivant, qui commente deux papiers parus dans la prestigieuse revue médicale internationale The Lancet. Sur la base d’un très petit nombre de cas de femmes enceintes qui ont eu des complications suite à leur contamination par la grippe porcine, on attise les craintes de toutes les femmes, et le petit monde médico-pharmaceutique - dont Pharmacritique dénonce régulièrement les conflits d’intérêts - a tout de suite vu là l’occasion de dire qu’il fallait vacciner toutes les femmes enceintes, y compris contre la grippe saisonnière, et qu’il fallait les traiter par des antiviraux, notamment par Tamiflu, dès l’apparition des symptômes...
Si cela s’appelle science, si cela s’appelle médecine...
La plus élémentaire prudence dit qu’il faut en premier lieu préserver les femmes enceintes de tout médicament ou vaccin, surtout lorsqu’il n’y a pas de données sur leur impact sur le foetus. Mais les décideurs politico-sanitaires s’en fichent, à commencer par ceux de l’OMS, dont une représentante s’exprime dans l’un des papiers cités ici :
Et, dans un tout autre registre, voici un coup de gueule d’un personnage canadien très controversé, mais qui a le mérite de ne pas mâcher ses mots :
Pour finir, voici la révélation ;-) qui dédramatise l’ensemble. Restons sur cette note ironique et de recul critique dans la réception des "informations" avec lesquelles nous bombardent les médias, genre décompte des morts...
"Les vraies causes de la grippe A H1N1, dite grippe porcine"
Rationnellement vôtre,
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