Grippe aviaire : le spectre d’une pandémie se rapproche et les ventes de volailles s’effondrent
Alors que H5N1 vient de faire son apparition en France, la grippe saisonnière a franchi le seuil épidémique dans la plupart des régions françaises (fixé à 155 cas pour 100 000 habitants) avec une activité particulièrement forte dans cinq d’entre elles (Champagne-Ardenne, Basse-Normandie, Lorraine, Auvergne et Bretagne). Les cinétiques relatives des deux épidémies seront intéressantes à suivre, puisque le danger de pandémie humaine tient en partie à une rencontre des deux agents infectieux chez un même malade.
La France, comme l’ensemble des pays européens, a pris de nombreuses mesures sanitaires et a stocké à la fois des masques respiratoires en papier et des doses d’antiviraux. Mais cela sera-t-il suffisant, à la fois pour contrer l’épidémie et pour restaurer la confiance ?
Car le problème majeur auquel le gouvernement est pour l’heure confronté est la baisse de la consommation de poulet, dommageable à l’ensemble de la filière. Le ministre Xavier Bertrand a beau dire, la méfiance pour les produits avicoles grandit chez le consommateur, comme ce fut le cas pour le boeuf au plus fort de la crise de la vache folle.
Les scientifiques sont pourtant unanimes et convaincus de l’absence de risque de consommer « cuit » du poulet, même contaminé, mais les Français ont appris la défiance, depuis le sang contaminé, Tchernobyl, l’amiante, le prion, et peut-être demain, d’autres scandales concernant des substances très répandues dans notre alimentation et pourtant soupçonnées d’être toxiques (édulcorants de synthèse, revêtements anti-adhésifs...)
Ce qui est certain, c’est que des images comme celles venues de Turquie, présentant des enfants attrapant à mains nues des oiseaux potentiellement atteints pour les remettre à des agents de l’Etat protégés dans des combinaisons, ne devraient pas se voir en France. Le risque de voir une personne contaminée par ses propres volailles en France reste très faible. La pandémie devrait partir d’ailleurs et se propager par les nombreux moyens de transport collectif qui sillonnent l’Europe. Ce sont en effet eux qui représentent pour les populations le risque le plus élevé.
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