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Accueil du site > Actualités > Santé > Haro sur le labo

Haro sur le labo

Voilà que l’on nous annonce que Servier doit faire face à un nouveau scandale. L’entreprise n’aurait pas été franche avec certains effets secondaires du Protelos1. L’AFSSAPS, dont on pourrait s’attendre à ce qu’elle fasse tout pour se dédouaner après l’affaire du Mediator, a d’abord dit qu’il n’y avait pas de quoi en faire un plat2. Moi-même qui voit ce genre d’histoire tous les jours, avec l’ensemble de l’industrie pharmaceutique, je ne peux que lever un sourcil sceptique. Servier crie au complot. Essayons alors de décrypter les enjeux, et voyons qui voudrait couler le laboratoire.

Les politiques

Chez l’UMP, le combat est mené par Xavier Bertrand, pour une bonne raison : il est directement mis en cause. D’abord, parce qu’en tant que ministre de la santé, il est responsable du maintien du produit alors que les questions se posaient déjà. Ensuite, parce qu’en début d’année, ses premières réactions ont été des réactions rationnelles, scientifiques. Puis, on a appris les liens entre Sarkozy et Jacques Servier, entre les collaborateurs de Xavier Bertrand et le laboratoire. Le ministre doit colmater la brèche, et pour prouver son dévouement aux français, il en fait beaucoup plus que nécessaire. Ce qui est en péril, c’est son avenir politique, car il se verrait bien premier ministre, voire président.

 Au fait, Dominique Maraninchi, directeur de l’AFSSAPS a subitement démenti ses propres propos. Après avoir assuré qu’il n’y avait pas matière à scandale sur le Protelos, il affirmé le contraire. Sans doutes les résultat d’une entrevue avec le ministre, qui, s’il entend que l’organisme soit indépendant des laboratoires, le veut inféodé à sa personne…

 Au parti socialiste, Gérard Bapt mène la traque. Je ne reviens pas sur ses liens avec GlaxoSmithKline3. Ce que vise Gérard Bapt, c’est le poste de ministre de la santé. Mais il sent qu’entre les journalistes qui posent trop de question et Servier qui reprend tout ce que trouve ces derniers, le temps joue contre lui. Alors il choisi la fuite en avant. Plus vite Servier aura coulé, plus tôt il sera à l’abri.

 Enfin, il y a bien Maxime Gremetz qui a pris du Mediator (et qui porte plainte)4. Aura-t’il confondu coupe-faim et coupe-de-vin ? (c’étaient les deux lignes de provocation gratuite)

 

Les médias

 Viennent ensuite les médias de masse. Ceux-ci s'emparent de tout ce qui concerne Servier et s'en servent pour nuire à l'entreprise, a raison (comme sur les méthodes de recrutement) ou a tort, comme lorsqu’un certain tabloïd5 déforme la langue française pour faire dire à une publicité de Servier que le Mediator était destiné aux patients obèses6.

 Contrairement au monde anglo-saxon, la santé n'intéressait pas la presse ou le lecteur en France. C'est dommage, parce qu'au vu de ce qu'on lit dans la presse étrangère et sur la blogosphère et au vu des publications médicales, on pourrait en faire un journal à part entière. Mais non.

 Jusqu'alors on avait un article en janvier sur un nouveau traitement révolutionnaire contre le cancer (abandonné depuis), un article en février sur les bienfaits du soleil, un article en mars sur une intoxication alimentaire, un article en avril sur comment se préparer à exhiber son corps sur les plages, un article en mai sur l'euthanasie (pour que le personnel soignant ait des vacances), un article en juin sur Rolland Garros, un article en juillet sur les méfaits du soleil, un article en août sur un traitement révolutionnaire contre la maladie de Muhurivanatambo (si ça n'existe pas, je dépose le nom), un article en septembre sur le sport auquel inscrire son enfant, un article en octobre sur la thérapie par les escargots, un article en novembre sur la vaccination contre la grippe (même si c'est trop tard) et enfin, un article en décembre sur la nouvelle campagne contre l'alcool au volant.

 Et voilà un vrai miracle : non pas un scandale, mais deux à la suite, le vaccin de la grippe A et le Mediator. Mais pas n’importe quels scandales. Pas une petite dizaine de milliers morts comme on en voit si souvent. Pas un laboratoire coupable jusqu’au bout des ongles qui file un paquet de fric à des patients qui s’empressent de le prendre pour profiter des quelques mois qui leur restent à vivre. Non, c’est mieux, c’est plus croustillant : c’est du dirigeant politique qui trinque. Et dans le cas du Mediator, dans une France violemment opposé à l’entreprenariat, c’est un patriarche qui en prend plein la figure (on est proche en ce sens de l’affaire Bettencourt).

 C’est ainsi qu’avant même que l’intérêt des lecteurs ne soit retombé, on les a tenus en haleine. Les rédacteurs en chef pourront gentiment filer leur lot d’informations médicales sulfureuses à un lectorat devenu avide. Qui plus est, ces informations viennent d’elles-mêmes, il n’y a plus de travail à faire. Quitte à raconter n’importe quoi. Qui vérifierait ? L’actualité sanitaire entre dans une ère où chaque scandale succèdera à un autre. Le public sera-t’il mieux informé ? Non, car un véritable vacarme, un matraquage de formules toute faites succédera au silence assourdissant.

 

Les concurrents

 Les premiers à tirer profit des déboires de Servier ce sont ses concurrents. Mais ils savent qu’ils jouent à un jeu dangereux, que la boîte de Pandore est ouverte. Aussi essaient-ils de rester aussi discrets que possible.

 Les laboratoires pharmaceutiques de taille moyenne sont des dangers, car ce sont des entreprises performantes, au sens industriel du terme (par opposition au sens boursier). Ces dernières années, la plupart des grands laboratoires internationaux ont été incapables d’inventer un nouveau médicament. Créé par méga-fusion, la recherche de synergies pour augmenter les bénéfices en a fait des machines à broyer toute capacité d’innovation. En revanche, les entreprises moyennes se révèlent très innovantes. Pire : elles ne sont pas opéables. A vrai dire, ceci explique cela. Parce qu’elle ne doivent pas tout sacrifier aux actionnaires, Lundbeck ou Boehringer Ingelheim peuvent consacrer beaucoup plus d’argent à la R&D, avec à la clé des succès significatifs.

 Prenons l’exemple d’Eli Lilly. L’entreprise n’a rien inventé d’innovant depuis 10 ans. Elle s’en sort en rachetant les droits sur des produits inventés par d’autres, comme le Cialis. Elle s’en sort en forçant, à coups de dollars, le succès de ses médicaments médiocres. Lilly a peur. En 2011, le Lexapro (Lundbeck) était dénigré dans des montages vidéos, au profit du Cymbalta7. Le Cymbalta apporte un bénéfice thérapeutique jugé insuffisant. Le Cymbalta a des effets secondaires aussi graves que pousser les patients au suicide (un comble pour un antidépresseur). Le Cymbalta est si mauvais que Lilly essaie de compenser en le vendant pour tout et n’importe quoi : dépression, mais aussi fibromyalgie, lombalgies chroniques, incontinence urinaire…

 Alors que la France part seule en guerre contre le Protelos, la FDA révèle qu’elle passera au crible tous les médicaments de sa catégorie : le Fosamax (Merck), le Boniva (Roche et GlaxoSmithKline), l’Actonel (Warner Chilcott et Sanofi Aventis), le Reclast (Novartis), mais aussi l’Evista d’Eli Lilly8. Sur AgoraVox, PharmaSentinelle signale que l’on met en cause le Protelos au moment où GlaxoSmithKline s’apprête à lancer son Prolia9

 

Un soupçon d’honnêteté ?

 Les patients ne sont pas plus fiables, car si certains ont bien développé des valvulopathies, ils ont souvent pris aussi d’autres médicaments plus connus pour cet effet, par exemple du Celance, du Dostinex, du Désernil, du Gynergène ou du Pondéral. Ces médicaments ont bien sur été retirés du marché (mais très récemment dans le cas du Celance). Et on ne parlera pas bien sur de l’Ecstasy, également responsable de valvulopathies10.

 Mais quel patient reconnaîtrait qu’il a pris de la drogue et que cela l’a rendu malade ? Plus encore, quel patients aurait’il envie de voir son « droit » à toucher une indemnité de Servier s’envoler lorsque l’on aura découvert qu’il a été 10 ans sous Celance ? Tout comme nos élus, il y a parmi les victimes (une minorité, espérons-le) un certain nombre de patients qui ont intérêt à ce que le dossier soit bâclé le plus vite possible. Comme M. Scoubidoudou, qui en commentaire d’un article sur l’Expansion, dit qu’il est « entrain de créer une association des victimes du Médiator au Maroc avec la collaboration d'avocats et de médecins ainsi qu'avec les centaines de victimes dans ce pays »11. Vu que le produit n’était pas commercialisé au Maroc, ca parait difficile… Tout cela n’est pas sans rappeler que dans l’affaire du Trovan (au Nigéria), Pfizer devait indemniser les victimes pour un nombre de patients trois fois supérieur au nombre réel.

 Reste Irène Frachon. Si certains ont mis en évidence des conflits d’intérêts limités, ils ne paraissent pas être son moteur. Oui, Irène Frachon est certainement sincère. Pas très honnête avec elle-même, puisqu’elle publiait en 2009 une étude selon laquelle aucun lien ne pouvait être établi12, mais sincère, intègre.

 

Ce qui nous aurait échappé

 Au fait, tout à sa curée, notre belle presse nationale omet de nous dire que le Zofran est actuellement passé au crible car il provoque de graves problèmes cardiaques. C’est vrai que c’est sans intérêt.

 A l’heure à laquelle je rédige cet article, cette information est pourtant rapportée par les presses américaine13, bulgare14, finlandaise15, britannique16, vénézuélienne17, allemande18, coréenne19

 

 

1. Le Protelos, nouveau médicament sur la sellette, Le Figaro, 8 Septembre 2011

2. Protelos : « Il ne devrait pas y avoir un nouveau scandale », Fabrice Amedeo, Le Figaro, 7 Septembre 2011

3. Ces élus qui se font subventionner par les firmes pharmaceutiques ..., Pharmaleaks, AgoraVox, 17 Septembre 2011

4. Ces politiques qui ont pris du Mediator, Rémi Duchemin, Europe1, 19 Janvier 2011

5. « L’Express » réfute l’accusation « d’acharnement » de Dominique Strauss-Kahn, Big Browser, 19 Septembre 2011

6. En 1980, Servier vantait les vertus amaigrissantes du Mediator, Yves Montuelle, L'Express, 26 Août 2011

7. Deux nouveaux clips embarrassent le laboratoire Lilly France, Le Parisien, 7 Février 2011

8. Label change expected for osteoporosis drugs Fosamax, Actonel and Boniva, Sunita Kumar, Health Newstrack

9. Protelos : les concurrents de Servier enfoncent le clou !, PharmaSentinelle, 13 Septembre 2011

10. Échocardiographie et valvulopathies liées au benfluorex (Mediator®), CH Tribouilloy, Applied Mathematics and Computation, Mai 2011

 11. Le Mediator met-il en péril l'avenir de Servier ?, Pascal Rossignol, L’Expansion, 8 Septembre 2011

12. Fenfluramine-like cardiovascular side-effects of benfluorex, Boutet K & al., The European respiratory journal, Mars 2009

 13. FDA Conducting Safety Review Of Anti-Nausea Drug Zofran, Jennifer Corbett Dooren, Wall Street Journal, 15 Septembre 2011

14. ONDANSETRON (ZOFRAN) - СВЪРЗАН С АРИТМИИ, DoctorBG, 16 Septembre 2011

15. Ondansetroni saattaa suurentaa rytmihäiriöiden vaaraa, Suvi Sariola, Lääkärilehti, 16 Septembre 2011

16. Market Preview 16 September 2011, TradingFloor.com, 16 Septembre 2011

17. Medicina contra las náuseas podría causar arritmias cardíacas, El Universal, 16 Septembre 2011

18. Herzrhythmus­störungen durch Antiemetikum Ondesatron, aerzteblatt, 16 Septembre 2011

 19. FDA, 항구토제 '조프란' 비정상적 심장박동 위험 경고, 이정희기자, Medipana, 16 Septembre 2011



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6 réactions à cet article    


  • Spip Spip 22 septembre 2011 13:49

    Si j’ai bien compris (mais j’aimerais bien me tromper), au final, Servier serait donc une victime...

    Replacer cette affaire dans un contexte politico-médiatico-financier n’est pas inutile, c’est vrai. De là à insinuer gentiment (?) que des patients victimes seraient en fait plutôt des persécuteurs malhonnêtes, il y a une ligne rouge à ne pas franchir !

    « dans une France violemment opposé à l’entrepreneuriat... » Voilà peut-être le fond de l’argumentaire... En tant que patients (actuels ou en devenir) qu’avons à faire de ce genre de credo ?

    Le médicament dont nous pouvons avoir besoin doit être actif, avec le moins d’effets secondaires possibles faire l’objet d’une prescription claire et être proposé à un prix qui ne soit pas exorbitant, point-barre. Le reste regarde ceux qui en vivent et surtout (si j’ai toujours bien compris...) les défenseurs des labos « à la française » face aux grands multinationaux.


    • Pharmafox 22 septembre 2011 14:54

      Monsieur Spip, je vais essayer d’être plus clair.


      Quand je parle d’opposition à l’entreprenariat, ce n’est pas le fond de l’argumentaire. Je cherche surtout à expliquer l’engouement médiatique. En fait, on a un effet de caisse de résonance. Pensez-vous que l’on en parlerait autant s’il s’agissait, non pas d’un fondateur comme Jacques Servier, mais d’un directeur général parachuté par un conseil d’administration, lui-même nommé par des actionnaires dont on ne sait rien ? Où s’il s’agissait d’un énarque mis à la tête d’une entreprise publique ?

      Non les patients ne sont pas des persécuteurs malhonnêtes. Certains le sont, la majorité non. La plupart sont honnêtes et sincères, mais ne comprennent pas qu’il faut d’abord s’assurer qu’ils sont bien des victimes, car s’ils sont malades, ils peuvent l’être pour d’autres raisons que le Mediator. Mais comme on leur a expliqué que le Médiator est la cause de tous leur maux, ils perçoivent cette enquête sur leur antécédents médicaux comme une manoeuvre malhonnête. Ils saisissent que la procédure juridique et la complexité de la médecine pourraient les laisser avec à payer les frais d’un avocat et sans un rond. Alors, il faut que les choses aillent vite. L’exemple que je cite sur une association marocaine tient en revanche de la malhonnêteté.

      Sur le fond de l’affaire, l’enquête est en cours, et c’est à la justice de déterminer le degré de responsabilité du laboratoire, des autorités politiques et sanitaires, qui doit être indemnisé, et par qui.

      Mais la pression politico-médiatique actuelle rend peu probable une issue conforme à la justice.

    • Spip Spip 22 septembre 2011 15:37

      Merci d’avoir répondu.

      Les médias : s’il est vrai que Mr Servier est plus « identifiable », dans notre contexte national que le PDG de Sanofi-Aventis, ce n’est pas sans raison : sa proximité du pouvoir. La jolie photo de la remise de la Légion d’Honneur par Sarkozy n’avait pas été faite, à l’époque, pour le desservir. Depuis...

      Quant au fond du problème, que ce soit un « fondateur », un énarque ou un PDG, ça ne change pas grand-chose, l’appât du gain à tout prix (payé par d’autres) doit être sensiblement le même, que ce soit pour remplir sa caisse personnelle, soigner son salaire ou satisfaire ses actionnaires.

      Que des patients s’inquiètent d’expertises longues, éventuellement contradictoires où biaisées, l’histoire médico-judiciaire en est riche et on peut les comprendre.

      Vous craignez que la Justice ne soit pas rendue pour cause de pression médiatique. Soit, mais les malades aussi, pour des raisons diamétralement opposées aux vôtres...

      PS : Tous vos articles concernent le milieu des labos. Il serait intéressant que vous précisiez votre profil (vide pour l’instant) afin qu’on ne se fasse pas des idées. Vous savez ce que c’est, les gens sont méchants...


      • Clojea Clojea 23 septembre 2011 08:53

        Bonjour. Votre article est équivoque et laisse planer le doute quand à la culpabilité de Servier. Mais, comme tous les labos, et je dis bien tous, ils sont motivés d’abord pour le business, et secundo pour la santé des gens. Si un médicament rempli les poches et soigne, tant mieux. Si un médicament rempli les poches et en tuent d’autres par des effets secondaires, dommages collatéraux.... Un peu facile.
        Primo, un médicament ne devrait être mis sur le marché que quand on est sur de son efficacité, et de sa non dangerosité
        Secundo, à la moindre alerte, un médicament suspect devrait être retiré du marché.
        C’est tout. Servier est coupable dans l’affaire du Médiator, comme Lilly l’est pour le Prozac qui est loin d’être sans dangers etc.... La liste n’est pas exhaustive 


        • Dominique Dupagne Dominique Dupagne 25 septembre 2011 23:36

          Décidément, le sbires de l’Empire se suivent et se ressemblent : http://www.atoute.org/n/article207.html

          Il y a quelque chose de pathétique à tenter de continuer à minimiser la responsabilité de ce laboratoire et de son président, alors que non seulement les charges se confirment mais qu’elles augmentent. Et je passe sur le croustillants dialogues téléphoniques entre les seconds couteaux et les vieilles gloires de la médecine, tombées elles-aussi, du côté obscur.

          La manipulation des propos d’Irène Frachon est vraiment éculée, vous devriez trouver autre chose.

          Vous devriez aussi monter un club avec Gilbert et Jeannot, quoique Jeannot était plutôt plus fin dans sa critique.


          • Pharmafox 28 septembre 2011 14:52

            Que les choses soient claires une fois pour toute : l’objet de cet article n’est pas le Mediator, mais le lynchage médiatique autour du Protelos. Par la force des choses, on y trouve les mêmes acteurs qu’avec le Mediator.


            @Dominique Dupagne :
            Monsieur, quand j’écris que je crois Irène Frachon intègre et sincère, je le pense. Elle a peut-être travaillé pour des laboratoires, mais je ne pense pas que cela ai affecté son jugement, raison pour laquelle je ne cite pas les entreprises incriminées. Ce qui me surprend, c’est qu’elle se dédise. Pour le reste, Irène Frachon n’a jamais dissimulé ses liens avec les laboratoires en question, alors qu’à en croire Elena Pasca, de PharmaCritique, d’autres prétendent en épurer les professions médicale en faisant comme s’ils n’en n’avaient pas.

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