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L’hygiénisme : une bombe à retardement

Saufs contacts plus intimes, c’est physiologiquement via notre sphère ORL que nous stimulons quotidiennement notre système immunitaire plusieurs fois par jours. Ces micro-contacts journaliers avec les virus et les bactéries de nos congénères, de nos animaux domestiques, de nos plantes et de nos artefacts, permettent à notre système immunitaire d’apprendre sans relâche et sans relâche de fonctionner sans s’emballer.

L’hygiénisme : une bombe à retardement

Il aurait fallu réserver le confinement, le port du masque et le lavage fréquents des mains à des pandémies authentiquement gravissimes, parce que mettre son système immunitaire en berne, c’est s’exposer au pire dans les années à venir. Il suffit pour s’en convaincre de bien écouter/lire les messages de prévention coronavirus officielles :

« Comment se protéger au mieux.

Nous vous rappelons que le covid-19 est un virus se transmettant par contact rapproché (poignée de mains, salive, gouttelettes, éternuement, toux, postillons...). Il convient donc de respecter les gestes d’hygiène suivants qui restent les meilleurs moyens de prévention :

  • Saluer sans se serrer la main et éviter les embrassades
  • Se laver régulièrement les mains (30 secondes au minimum plusieurs fois par jour, y compris avant et après les repas).
  • Tousser ou éternuer dans son coude
  • Utiliser des mouchoirs jetables à usage unique et se laver les mains immédiatement après (...) »

Ces messages de prévention sont pertinents, dans la mesure où ce qu’ils disent est on ne peut plus vrai. Mais ce qui est encore plus irréfutable, c’est ce qu’ils révèlent sans jamais le dire. En voici la version la plus apparentée :

« En temps normal, vous ne cherchez pas à vous protéger au mieux.

Vous faites fi des virus, des bactéries et des allergènes, qui se transmettent par contact rapproché (poignée de mains, salive, gouttelettes, éternuement, toux, postillons...). Et vous effectuez donc les gestes non hygiénistes suivants, qui restent les meilleurs moyens de vous immuniser :

  • Saluer en se serrant la main et apprécier les embrassades
  • Ne pas se laver régulièrement les mains (2 secondes au maximum peu de fois par jour, y compris avant et après les repas).
  • Tousser ou éternuer sans mettre son coude devant sa bouche
  • Utiliser toute la journée le même mouchoir jetable, sans se laver les mains immédiatement après (...) »

Bon, par respect pour autrui, mettez quand même votre main devant votre bouche pour tousser ou éternuer. Mais à peu de choses près, voilà ce que vous faites habituellement tous les jours, depuis toujours. Or c’est grâce à ça que vous existez ici et maintenant. C’est grâce à ça que nous sommes tous vivants aujourd’hui.

Comprenez bien. À chaque fois que vous discutez avec des collègues, avec des amis, vous inhalez des germes. Quand vous faites fuir une volée de pigeons dans la rue, vous inhalez des dizaines de germes aviaires. Quand il y a du vent, vous respirez des microbes provenant de tout votre environnement : des trottoirs, des balcons et des fenêtres ouvertes, des arbres, des personnes, des animaux et des véhicules alentours. Saviez-vous par exemple que vous avalez environ 500 grammes d’insectes par an ? Que les moucherons, sans qu’on les voie toujours, ont tendance à se noyer dans nos verres de vin ou de bière, et à se coller dans nos assiettes de crudités ou nos plats en sauce ? Et vous souvenez-vous où les mouches pondent, préférentiellement, leurs œufs ? Concevez-vous qu’il y ait, infailliblement, des bouts de poils de rats et de souris dans vos farines ? Que tout ce que vous touchez, dans l’espace public, est tapissé de centaines de micro-organismes de toutes natures ? Que votre peau, vos cheveux et vos muqueuses portent des germes ? Que votre bouche, vos narines, vos yeux et vos oreilles en contiennent également ?

… Et soudain, vous avez l’intention d’arborer des masques à chacune de vos sorties ? De vous enduire les mains de gel hydroalcoolique à tout bout de champ ? De rester à un mètre de distance les uns des autres ? En 2020, vous voulez vraiment vous couper de tous ces germes ? Les bannir de vos vies ? Devenir plus propres qu’immaculés dans un environnement javelisé ? Sérieusement ? Oh, j’entends déjà les moins suicidaires répondre que ça n’est que provisoire, le temps qu’un vaccin soit disponible ! Mais pour ceux-là aussi, il sera trop tard. On ne fait pas ce qu’on veut avec son système immunitaire. On ne peut le mettre au chômage pendant un an, puis brutalement lui ordonner de reprendre le travail : Il va s’enflammer. Parce que comme je vous le disais plus haut, bien qu’il soit le germe le plus célèbre, coronavirus n’est pas seul. Ils sont des centaines de milliers, en tout lieu, et depuis la nuit des temps. Or ce n’est absolument pas un hasard si habituellement nous n’en mourons pas : notre système immunitaire est là, rôdé depuis notre naissance, hérité des générations passées. Et vous, subitement, vous pensez pouvoir lui dire « stop ! marche ! » ? Vous ne le ferez pas souvent.

 

Saufs contacts plus intimes, c’est physiologiquement via notre sphère ORL que nous stimulons quotidiennement notre système immunitaire plusieurs fois par jours. Ces micro-contacts journaliers avec les virus et les bactéries de nos congénères, de nos animaux domestiques, de nos plantes et de nos artefacts, permettent à notre système immunitaire d’apprendre sans relâche et sans relâche de fonctionner sans s’emballer. C’est à cette seule condition que nous vivons en harmonie avec notre environnement, qui est loin d’être stérile, et qui ne devrait pas l’être. Sans cela, c’est-à-dire avec le confinement, le port du masque et le lavage répétés des mains, nous deviendrons rapidement comme les Amérindiens du XVIème siècle : nous n’auront plus d’immunité contre les maladies infectieuses, notre taux de mortalité va très vite augmenter, touchant d’abord ceux dont le système immunitaire nécessite un apprentissage assidu, à savoir les enfants. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’ils "chauffent" souvent en tant normal, comme on dit. Pourtant, avec leur nez morveux et leur toux à faire peur, ils sont habituellement ceux qui résistent le mieux aux infections. Et pour cause, ces "petits monstres" touchent à tout dès que vous avez le dos tourné. Ils se mettent les doigts dans le nez puis dans l’œil, ils sucent les vers de terre du jardin, et apprécient se faire faire une toilette du visage par le toutou du voisin, dont ils embrassent la truffe à pleine bouche… Dans les faits, ils ne font que stimuler un système immunitaire en plein apprentissage. Rien que de très banal.

Les vaccins sont naturellement nécessaires et d’une grande utilité. Mais ils ne protègent pas indéfiniment, sans compter qu’on ne peut faire une vaccin contre les millions de germes existants et à venir.

 

Pour ce qui est des Chinois que nous avons bêtement imités sur ce coup-là : d’où proviennent nos pandémies de ces dernières années ? Réponse simple : d’une région polluée de la planète, où l’on porte des masques tout le temps et où l’on confine la population en cas d’épidémie. À l’origine, c’était pour se protéger de la pollution de l’air, qu’ils se sont mis à porter des masques. Ce n’est qu’après, que sont apparues les pandémies non freinées par les fameux masques, dont elles ont au contraire promu le port généralisé. Nous ne sommes pas nés avec une protection sur le visage, et si notre tête comporte à elle seule quatre portes d’entrée, il y a une raison à cela. L’exercice du simple bon sens vous explique pourquoi vous n’avez fait que souffrir de cette gastro-entérite qui aurait tué toute personne vivant sous cloche et pratiquant un hygiénisme forcené, et vous démontre à quel point vous n’avez fait qu’être gêné pendant trois-quatre jours par l’une de ces grippes qui ont inexorablement décimé des milliers d’Amérindiens du XVIème siècle.

Un système immunitaire se doit d’être stimulé continûment. Si vous l’étouffez, si vous le mettez en sommeil, alors vous prenez le risque qu’il s’emballe au premier germe inconnu qui passera vos barrières artificielles. Si vous couvez vos enfants, si vous les surprotégez, ne vous étonnez pas que leur immunité leur explose à la figure dès qu’ils seront lâchés dans la nature. Si vous prenez votre retraite à 62 ans, et qu’au sens propre vous ne faites plus grand-chose, que vous sortez infiniment moins, que vous rencontrez beaucoup moins de gens quotidiennement, que vous prenez moins souvent les transports en commun, et que vous restez confinés chez vous, dans un EHPAD ou dans une "résidence seniors", alors deux-trois ans plus tard, ne soyez pas surpris d’atterrir en réanimation après avoir câliné vos petits-enfants. Si la crise d’hypocondrie collective se poursuit, si l’hygiénisme devient la norme européenne, alors d’ici quelques années les pandémies proviendront d’Europe, et les prochains virus se verront qualifiés de diaboliquement omnipotents. À juste titre, puisqu’ils passeront sans effort notre absence d’immunité, pour toucher indifféremment n’importe lequel de nos organes (cœur-poumons préférentiellement), quel que soit notre état de santé et quel que soit notre âge. En réanimation, on appelle ça vulgairement, des "torches"…

Aux libertés inaliénables s’ajoute la nécessité d’une masse critique, pour qu’une civilisation prétende durer dans le temps. Sachant qu’au sein de ces foules, les formes de communication non verbales permises par notre expressivité faciale non masquée se révèlent aussi constructives que le toucher sans gants ou que les conversations sans distanciation sanitaire. Avec son Dunbar estimé à 150, l’être humain tire naturellement profit des regroupements pour mener à bien toutes sortes de choses. Notre société, nos métropoles, nos bourgades, nos théâtres et nos cinémas, nos immeubles d’habitation, nos commerces et nos transports, nos créations, notre technologie, nos entreprises et notre artisanat en sont l’expression tangible. Un formidable facteur de multiplication se révèle ici nécessaire, à la fois par le nombre, mais surtout par la diversité génétique, qui accroît l’immunité et sans laquelle de nombreuses tares finissent par émerger, apparentes ou non. Sans cette densité démographique, sans cette diversité génétique, et sans ces micro-stimulations immunitaires permanentes, notre civilisation ne survivra pas, c’est une certitude absolue, sans appel. Pour simplifier, seuls les "Shreks", s’ils sont en nombre suffisant, passeront le troisième millénaire…

 

Bien entendu, nous préférons tous ce qui est propre à ce qui ne l’est pas. Mais nous parlons là de ce qui est visiblement propre, et à juste titre. Car le masque chirurgical, le gel hydroalcoolique et la distanciation sanitaire (non pas sociale) s’attaquent à l’invisible, y compris à nos flores commensales. Ceux qui ne comprennent pas cela seront les premiers à partir, et peut-être est-ce mieux : ça s’appelle le darwinisme. Parce que s’il est civilisé d’aider les plus fragiles, il ne faut pas pour autant oublier que nous sommes tous issus d’une sélection naturelle. Il n’y a pas de choix à faire, avec d’un côté le propre et de l’autre le sale. La vie n’est ni propre ni sale. Savoir rester modéré, exercer son bon sens, s’éduquer au besoin pour découvrir que notre nez ainsi que nos poumons possèdent déjà des filtres et des défenses. Ne pas faire dans le réflexe disproportionné, dans la réponse irréfléchie, surtout lorsqu’on est responsable au plus au niveau, car on entraîne alors des centaines de milliers d’individus et de familles, dans le monde entier, vers une immunosuppression dangereuse. Il ne s’agit pas d’abandonner l’hygiène, ou de ne pas se protéger lorsqu’on se sait immunodéprimé ou porteur de comorbidités. Il ne s’agit pas non plus de s’exposer massivement, ni d’abandonner les vaccinations.

Entre hygiénisme et laisser-aller, je suis sûr qu’il existe un juste milieu qui ressemble à de l’élégance. Une forme de savoir-vivre qui signale les risques, qui enseigne les moyens de se protéger, mais qui souhaite à tous de s’immuniser paisiblement s’il le veut, chacun à son rythme, chacun à sa manière, et sans trop en faire. Mère Nature n’aurait pas fait mieux : « Calmez-vous, prenez soin de vous tout en vous renforçant, prospérez et vivez pour les siècles des siècles ». Comme quoi il faut avoir du cœur, pour avoir des couilles. Je dis donc merci à la Suède et aux Pays-Bas d’exister et de faire partie de l’Europe.

 

Le seul confinement digne d’une civilisation moderne est celui qui n’est pas imposé. C’est-à-dire lorsque, informés et conseillés minutieusement, régulièrement et via de multiples canaux par l’État, chaque citoyen prend ses responsabilités en connaissance de cause. Lorsque ceux qui sont fragiles, ceux qui ont peur et ceux qui toujours suivent les recommandations du plus fort ou du plus grand nombre, se confinent et se protègent pour sortir. Lorsque les clairvoyants, les téméraires ou les têtus ont le droit de préférer leur liberté à leur tanière. Lorsque l’État ne demande pas à tous d’être responsables de chacun ni ne porte atteinte aux droits fondamentaux et au libre arbitre. Lorsque tout le monde a la possibilité de choisir entre se confiner ou vivre normalement, quel que soit son métier, y compris ceux qui ont dû poursuivre le travail : les caissiers, les soignants, les vigiles, les éboueurs, les conducteurs, les policiers, les pharmaciens, les livreurs, et tous les autres… Ça, c’est un confinement du XXIème siècle. Le confinement d’authentiques êtres humains : des individus qui se savent différents les uns des autres, mais qui l’acceptent, et qui se complètent, s’entraident, se relayent – et qui tous en ressortent grandis.

La peur et la prudence se seront finalement révélées suffisantes pour confiner une très grande partie de la population, y compris ceux qui avaient besoin de soins. Des personnes suivies régulièrement à l’hôpital, qui venaient spontanément ou sur rendez-vous, et dont l’état s’est aggravé. Des personnes atteintes d’une affection soudaine, maux de ventre, de cœur, de tête, qui ont scrupuleusement obéi aux autorités pour ne pas déborder les hôpitaux, quand ils avaient une appendicite, un infarctus du myocarde, une rupture d’anévrisme. Des gens qui ne sont pas venus se faire diagnostiquer, et dont la pathologie n’a toujours pas été traitée à ce jour… Ces chiffres-là, personne ne nous les communiquera. Largement suffisante, toute cette appréhension, pour confiner chez eux des milliers d’hommes et de femmes, et parvenir à désengorger finalement les hôpitaux parisiens. Aujourd’hui encore, après le 11 mai, beaucoup ne veulent pas honorer leur rendez-vous, ni venir aux urgences quand il le faudrait.

Quelque chose s’est brisé. La confiance, peut-être, un peu partout. Et puis la honte de n’être qu’un inutile dont la France n’a pas besoin, ou un sacrifié sans regrets. Plus que cela, la révélation d’être une marionnette à qui l’on peut suggérer d’applaudir un drame, à vingt heures tous les soirs, et devant ses fenêtre pour se donner en spectacle. Un guignol, un jouet à qui on peut intimer l’ordre de rester chez soi, de ne sortir qu’une petite heure, et pas à plus loin d’un kilomètre de son domicile. Ou de ne soudain plus pouvoir faire son jogging du tout, sinon le matin tôt ou le soir après telle heure. À telle distance les uns des autres. De telle façon, pas autrement. La prise de conscience de la réapparition d’un fascisme ordinaire, d’un totalitarisme antédiluvien, omniprésent. Les délations, les accusations hygiénistes d’un nouvel ordre puritain. La bien-pensance des sombres majorités, qui reprennent les arguments avancés par l’appareil d’État pour obéir aveuglément, en accusant les voisins, en dénonçant ceux vivent différemment. Cette désillusion, aussi, d’un déconfinement en rouge et vert, à cent kilomètres maximum. Une laisse rallongée, mais une laisse quand même. Ouaf. Une envie de mordre.

Et si la peur n’avait pas suffi, installer un ou deux hôpitaux de campagne militaires à Paris ou en proche banlieue, à côté d’un ou deux C.H.U. de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, ce n’était pas possible ? Eux non plus n’ont pas les moyens ? Mais que dis-je ? Le grand public ne sait pas que tous les professionnels ont joué le jeu ? Que les cliniques et les hôpitaux privés qui en avaient la possibilité ont également créés des lits de réanimation ? Et qu’une bonne partie de ces lits-là sont restés vides ? Il semblerait qu’on ait préféré mettre en scène une sorte de "TGV-de-réanimation". Triste performance, vraiment, mais très appréciée de tout le monde.

 

Une dernière fois, confinement, port du masque pour sortir et lavages itératifs des mains au gel hydroalcoolique ne devraient pas être pratiqués pour des maladies dont on guérit dans plus de 95 % des cas. C’est typiquement le genre de mesures qui ne devrait être adoptée qu’exceptionnellement, à l’occasion de très brutales et très létales maladies infectieuses, tout particulièrement si elles sont nouvelles. Bien qu’en de telles circonstances, naturellement les gens s’enfermeraient d’eux-mêmes, et d’eux-mêmes prendraient mille précautions lorsqu’il leur faudrait sortir faire des courses ou aller travailler. Pas besoin d’un "Conseil Scientifique", ni d’un "Haut Conseil de la Santé Publique" pour ça.

Nouveau, le coronavirus ne l’est certainement pas. Il fait partie d’une famille connue depuis les années soixante. Ce qui est nouveau, en revanche, c’est la médiatisation de cette grippe. Une médiatisation exclusive, universelle, avec profusion de chiffres et d’images mortifères, au point de ressembler à une campagne d’épouvante. Résultats : une panique qui n’a fait qu’aggraver l’état et précipiter le décès de certains des patients. Par une sorte d’effet placebo inversé, un genre d’hystérie épuisant l’organisme contaminé. Je le sais, je travaille dans un CHU parisien, j’ai approché et soigné des patients Covid+. De la suggestion au conditionnement, les journalistes connaissent cette psychologie-là (des présidentielles, aux feux de poubelles du nouvel an, en passant par le énième acte des gilets jaunes ou haut fait des bonnets rouges), celle du passage à l’acte après travail forcené sur le mental.

Les chiffres. Très noirs, très rouges. Assénés comme des coups de poing. Sans explication aucune, parce qu’évidemment ils parlent d’eux-mêmes, les chiffres, ils disent tout ce qu’il y a à dire, c’est connu. Inévitablement, c’est dans ce tout-là que les imaginations ont flambé, aidées en cela par les images. Pourtant les chiffres ne devraient jamais être lisibles que comparés à d’autres chiffres-clefs. Par exemple ceux issus d’une même situation, en l’occurrence la dernière pandémie grippale en France (2009-2010). Ou bien ceux de la population totale, pour une vraie relativité proportionnelle, surtout lorsqu’on ne connaît pas le nombre de personnes asymptomatiques. Et cætera. Et encore faut-il qu’ils soient fiables, ces chiffres : pour ce qui est du Covid-19, en cas d’urgence hospitalière prise en charge immédiatement, les tests n’ont pu être systématiquement réalisés. Or tester des patients post-mortem, à la seule initiative du médecin, c’est aussi rare que le nombre réels de tests disponibles, réservés pour cette raison précise aux patients symptomatiques…

Bravo aussi au Président de service, qui évoque une guerre, ni plus ni moins. Il ne sait pas de quoi il parle, le petiot : pas besoin de confiner les gens, quand il y a la guerre, parce qu’ils se confinent tout seuls, comme des grands ! Oui, si la panique tue plus souvent qu’à son tour, la peur au contraire sauve des vies, demeurant cet instinct que beaucoup savent encore écouter. Qu’on se le dise, l’état de guerre ne se décrète pas, il ne saurait être autre chose qu’un amer constat, de visu, par chacun. Les balles sifflent, ou les bombes tombent, ou les éclats fusent ; on entend des déflagrations, ou des hurlements, ou des cris, ou des pleurs ; on voit du sang, ou des matières biologiques éparses, ou des corps agonisant. Ou tout ça, en vrai, et à la fois.

 

Je ne suis pas en train de minimiser la pandémie ni son désormais célèbre virus. Simplement, si les media nous ont fait prendre conscience de la gravité de la crise, ça ne signifie pas qu’il n’y a pas eu de crise aussi grave que celle-là, avant celle-là. Sinon, autant dire qu’il n’y a jamais eu de canicule avant celle de 2003. Ou d’hécatombe parmi les personnes diabétiques-obèses-hypertendues-et-âgées. Ou de manque de lits d’hospitalisation et de réanimation, avec les personnels et les salaires afférents, dans les hôpitaux publics français… Dans les C.H.U. on sait tout cela, pourtant. Sauf qu’ils sont dans un tel état, nos C.H.U., qu’évidemment ils n’avaient aucune raison de calmer les esprits. Pour une fois qu’ils avaient toute l’attention de l’opinion et des pouvoirs publics, ils avaient bien l’intention d’en profiter, et on ne peut presque pas les blâmer pour ça. Clairement, demander l’avis d’un Conseil Scientifique, ça revenait à demander au berger s’il est favorable aux lâchers de loups dans nos montagnes ! Parce qu’ils sont excessivement efficaces, ces scientifiques, quand ils veulent : enjoignez-leur d’arrêter les maladies, et ils vous mettent la population sous cloche. Aussi simple que ça. Tuer la maladie en tuant la société, rien de plus radical. Presque sans crises d’autoritarisme, et presque sans pérennisation d’un état policier. D’autres aussi, s’étaient entouré de scientifiques, par le passé… À ce propos, la Chine, c’est une démocratie ?

Ils vont m’en vouloir, les pauvres, mais je dis encore que si demain les journalistes décident que l’obésité-diabétique-hypertendue-et-âgée est une pathologie dramatique qu’il ne faut pas se contenter de soigner, mais qu’il faut absolument guérir, alors du jour au lendemain nos réanimations exploserons de nouveau. S’ils décident de nous alarmer sur la recrudescence du bacille de Koch, avec des contaminés en constante augmentation, avec des premiers cas admis en réanimation, suivis du nombre des premiers morts, et de l’émergence soudaine d’une forme méphistophélique de la maladie – la tuberculose multirésistante – ce qui se passerait dès lors n’est-il pas prévisible ? La panique générale, le SAMU, les services d’urgence débordés ? Les gouvernements mis en demeure d’intervenir, de dire quelque chose, de faire quelque chose, sous peine de procès ?

Pourquoi faut-il qu’il y ait une maladie plus célèbre que les autres ? Parce qu’on ne peut toutes les soigner de front ? Cancers, infarctus du myocarde, leucémies, alzheimer, Crohn, et caetera… non, on laisse tomber ? Parce que ce n’est pas transmissible, donc "chacun sa merde" ? Il faut quoi ? Hiérarchiser, pour prioriser, pour privilégier ? Et par quels moyens ? Des chiffres ? Alors Covid-19 a perdu. Des images ? Oui, sans doute. Sans aucun doute les images, les reportages et les témoignages retenus pas les rédactions ne sont pas faits pour nous endormir, mais bien au contraire pour capter notre attention. Captiver notre petite conscience monolithique, pour nos tout petits moyens hospitaliers…

L’information, la vraie, c’est dehors que chacun doit la recueillir. Dans la rue, dans les magasins, au travail, dans les transports, dans les lieux de rencontres. Pas devant nos écrans, pas derrière nos radios, au risque d’assister à une surenchère et, perversement, d’en apprécier le spectacle.

 

I.A.


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28 réactions à cet article    


  • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 18 mai 2020 09:52

     Salut... Les vaccins sont naturellement nécessaires et d’une grande utilité

    est il dit..dommage ça invalide pour moi et certains tout le reste..

    Bechamp avait raison, pasteur était un charlatant..

    respect et robustesse..


    • xana 18 mai 2020 17:16

      @Géronimo howakhan
      C’est dommage d’écrire que « ca invalide tout le reste » parce que c’est le premier article de bon sens sur Avox depuis le début de l’épidémie.

      Mais après tout c’est vrai que de nos jours il faut compter aussi sur les terraplatistes et les adeptes de Belchamp.
      Pasteur était certainement un type détestable, et certainement aussi un plagiaire, mais ses travaux ont constitué un progrès énorme pour l’humanité. Et Pasteur n’a pas été le seul, beaucoup de biologistes ont perfectionné ses travaux par la suite.

      S’enfermer par principe sur des notions aujourd’hui obsolètes n’est pas l’indice d’un esprit ouvert mais d’une simple contestation gratuite. C’est pourquoi je vous place avec les terraplatistes et autres « conspirationnistes » avec ou sans soucoupes volantes.


    • Extra Omnes Extra Omnes 19 mai 2020 07:41

      @Géronimo howakhan
      il est certain que la phrase sur les vaccins est mal venue. Néanmoins tout le reste est très bien vu. Je vis dans un pays où il n’y a pas eu de confinement obligatoire, et où tout a continué « comme avant » sauf qu’il y a eu évidemment une diminution du trafic, des touristes et des des flics. Rien que du positif quand en France il n’y a eu que du négatif. Le confinement est un essai d’ingénierie sociale, jusqu’où les mougeons vont ils accepter de ramper ? Comme ils rampent très docilement et même qu’ ils en redemandent (des masques ! du gel !) il y a fort à parier que bientôt, Macrounet le Poudré 1er va leur faire accepter le vaccin qui sauve tout le monde.
      Un seul conseil, si vous le pouvez, quittez la France fasciste ,quittez l’Europe nazzie vite fait...avant que l’étau ne se ferme définitivement. Il ne reste pas beaucoup de temps


    • xana 19 mai 2020 12:14

      @Extra Omnes
      Pour moi c’est fait. Je ne retournerai en France que pour assister à l’exécution de Macron, sa Pompadour et sa bande de malfaiteurs.
      Et si personne n’ose actionner le couperet (les français sont si frileux) je me proposerai même pour faire le bourreau. Gratis.


    • Attila Attila 18 mai 2020 10:09

      Restons les pieds sur terre malgré la situation : votre article est salutaire.

      Parmi les facteurs de risque du coronavirus, c’est l’âge le plus important, et de loin :

      Une importante étude anglaise remet les pendules à l’heure

      .

      J’avais lu dans un livre de sociologie que l’hygiénisme était classé parmi les Nouveaux Mouvements Religieux (La religion au Lycée, Danièle Hervieux-Léger. Cerf éd.).

      .


      • Attila Attila 18 mai 2020 19:37

        @Attila
        J’ai aussi entendu l’urgentiste Patrick Pelloux critiquer l’hygiénisme et nous mettre en garde.

        .


      • leypanou 18 mai 2020 10:15

        d’où proviennent nos pandémies de ces dernières années ? Réponse simple : d’une région polluée de la planète, où l’on porte des masques tout le temps et où l’on confine la population en cas d’épidémie 

         : çà reste à voir, mais ce qui est sûr, c’est que les pays juste à côté (Taiwan, Hong-Kong, Japon, Singapour, Corée du Sud, etc) ont nettement moins de victimes que nous dans l’absolu et le relatif.

        Autrement dit, le virus a besoin de faire plusieurs milliers de kilomètres pour montrer sa vraie force. smiley


        • Clark Kent Séraphin Lampion 18 mai 2020 11:44

          Quand j’étais étudiant, chaque année arrivait un contingent d’étudiants américains. Ils commençaient toujours leur année universitaire en étant malades comme des chiens. Ils chopaient toutes les maladies contre lesquelles on les avait « protégés » alors que nous, on avait été malades quand on était petits (varicelle, rougeole,, etc...). Les problème pour les étudiants masculins, c’était surtout que choper les oreillons à 20 ans, c’est pas top !

          Et ça, c’était en 1965. Depuis, nos « responsables » ont tout fait paour nous aligner sur les Américains, et ça continue. Bientôt, le poulet lavé à l’eau de javel !


          • xana 18 mai 2020 17:42

            @Séraphin Lampion
            Normal, c’était « à la mode » de singer les américains, et ca le reste largement aujourd’hui. Mais j’aimerais vivre encore une dizaine d’années pour voir nos braves Francais commander des tee-shirts avec des caractères chinois et tenter de se faire brider les yeux pour se faire passer pour les nouveaux maîtres du monde...


          • xana 18 mai 2020 17:35

            Le problème avec beaucoup de gens est qu’ils ne savent pas s’arrêter et réfléchir. Montrez-leur une direction, et ils foncent sans se poser la question « jusqu’ou dois-je aller »...

            L’hygiène, par exemple. Comme l’auteur, je trouve que l’hygiène est une bonne chose, en particulier dans les hôpitaux où des microbes éventuellement très virulents sont à craindre sur des personnes peu aptes à leur résister. Mais je connais des aides soignantes qui passent tout au désinfectant, y compris leur mari ! Ces gens-là ne comprennent pas que nous sommes nés dans un monde saturé de germes, et que notre propre immunité en dépend. Et vivre dans un milieu aseptisé n’est certainement pas le meilleur moyen pour résister à un germe qui, un jour, parviendra à s’introduire chez vous...

            Il n’est pas question de revenir à l’âge de pierre et de manger des charognes, ni de se laisser envahir par la crasse. Mais il faut, ici aussi, se montrer raisonnable.

            Je me passe du gel hydroalcoolique quand je vais au labo, mais parce que je ne veux pas faire de scandale (et les gens ne comprendraient pas). A la maison je me lave les mains quand elles en ont besoin, et jamais systématiquement ; j’ai besoin des germes pour mon immunité.

            Je fais partie des organismes terrestres, et je ne vois pas pourquoi je devrais considérer la terre et les autres organismes comme « caca ». Je sais qu’il existe des dangers, et que certains microbes peuvent être mortels, mais la mort fait aussi partie de la vie.

            Beaucoup de gens croient qu’on s’en débarrassera comme on s’est débarrassé des lions et des bêtes féroces. Ca me fait bien rire ...



              • guepe 19 mai 2020 01:29

                Article nul.


                • xana 19 mai 2020 11:44

                  @guepe
                  Pourquoi ?
                  Moi je le trouve très bien.
                  Mais peut-être as-tu une expérience à nous faire partager ?


                • goc goc 19 mai 2020 02:57

                  Pour être le plus impartial possible, je dirais que j’approuve sur le fond, l’auteur, mais j’y ajouterais un point complémentaire. J’ai travaillé dans plusieurs pays qui, pour la plus part, n’étaient pas des exemples de propreté et d’hygiène (le Brésil, la Chine de Mao, Madagascar, et j’en passe). Dans ces pays, il y avait un taux de mortalité infantile assez important, mais ceux qui ont survécu, étaient mieux protégés que nos bambins aseptisés. Donc je résumerais en disant qu’on a le choix : soit laisser faire la nature en acceptant du déchet dès les premières années de vie, ou donner leur chance au maximum, mais au prix d’une protection et d’une surveillance hygiénique à vie, surtout au prix de maladies chroniques toujours plus nombreuses, et avec un risque de descendances, à chaque génération, toujours plus fragiles.

                  Personnellement, je pense que si on veut que l’espèce humaine survive avec le temps, la première solution serait préférable à la seconde, et accessoirement permettrait de limiter la population à sa valeur équilibre entre nombre d’humain et nombre de ressources pour vivre.


                  • xana 19 mai 2020 11:58

                    @goc
                    Je suis bien d’accord avec vous. Il est vrai que ca flirte avec l’eugénisme, puisqu’on pourrait aussi bien dire « les gosses des pauvres n’ont aucune chance (pour leur vie ultérieure), alors laissons-les mourir ». Mais la vérité est qu’on s’est attaqué d’abord au plus facile sans examiner la suite du problème. Si on avait commencé par assurer une vie convenable aux parents, eux-mêmes seraient en mesure de faire moins d’enfants et de mieux s’en occuper. Sans doute c’était plus valorisant pour les médecins de sauver les gosses, mais personne ne s’est soucié de leur avenir et cela surtout dans les pays exploités par nous. Ces gosses maintenant sont soit morts de malnutrition, soit esclaves de nos multinationales, soit se sont révoltés et parcourent le monde des armes à la main. On pouvait mieux faire, je crois.


                  • I.A. 19 mai 2020 08:58

                    Bonjour à tous

                    J’ai vécu à l’étranger, aussi. En Afrique. Aux Pays-Bas. Et dans le fin-fond de nos provinces françaises.

                    J’ai donc également vu le manque cruel d’hygiène et de soins. Entre autre. Pour ce qui est des vaccins, je persiste et signe, c’est comme pour tout le reste : de la mesure et du libre arbitre avant toute chose. Pour exemple, oui au vaccin contre la polyo. Pour d’autres vaccins, je reste dubitatif, comme beaucoup.

                    Nous sommes-nous aperçu que nous parlions, depuis quelques années déjà, de grippes ? Pourquoi pas de rhinopharyngite (le rhume), tant qu’on y est ? Ou de cors aux pieds ? Pendant, qu’ailleurs, Ebola, Paludisme, Sida...

                    L’hygiénisme, c’est ça, aussi. C’est à cause de trop d’asepsie et de protections en tout genre, que les virus les plus bénins finissent par faire de plus en plus de dégâts. Simplement parce que ce sont ceux qui se transmettent le plus facilement du monde. Coronavirus est d’ores et déjà qualifié de diabolique, se voyant paré de pouvoirs extraordinaire. Ce n’est pas sérieux.

                    C’est même très dangereux pour les générations futures.

                    I.A.


                    • Octave Lebel Octave Lebel 19 mai 2020 10:01

                      Merci pour ces analyses et réflexions qui ouvrent notre regard et notre écoute et stimulent notre capacité à prendre du recul et notre autonomie. Si j’ai bien compris, c’est une compétence qui s’ajoute à vos autres compétences en salubrité publique.


                      • Octave Lebel Octave Lebel 19 mai 2020 10:53

                        Un complément pour se décentrer et se poser des questions, interroger les évidences dont nos cerveaux pourraient se charger et réfléchir sur nos « fonctionnements actuels ».

                        Grippe de Hong Kong

                        Pas d’actu. Hormis peut-être ce lecteur de Bourbourg qui en a été victime (courrier paru jeudi), très peu de personnes se souviennent de la grippe de Hong Kong qui a sévi en décembre 1969 et janvier 1970, tuant un million de personnes dans le monde. En France, elle a tué près de deux fois plus que la canicule de 2003 : 31 000 personnes en deux mois. Une énorme surmortalité qui est passée pratiquement inaperçue et pour cause. À la fin des années 60, la grippe, ses malades et ses morts n’intéressaient personne. Ni les pouvoirs publics, ni le public, ni les médias. À l’époque, l’actualité, c’est encore les premiers pas de l’homme sur la Lune ; la guerre du Vietnam où les États-Unis s’enlisent ; le Biafra qui agonise ; la révolution culturelle en Chine ; l’installation au pouvoir de Pompidou, avec pour mission de gérer l’après-68… Mais assurément pas la situation dans les hôpitaux. La presse française consacre des articles sporadiques à l’« épidémie » et n’use même pas alors du mot « pandémie ».

                        J.-C. S. – Auby  (Source : courrier des lecteurs La Voix du Nord 26/04/20)


                        • xana 19 mai 2020 12:20

                          @Octave Lebel
                          Il faut dire que les médias à l’époque n’étaient pas tous propriété des « élites », et on n’avait pas pensé alors à leur faire prêcher la panique.
                          Depuis le pouvoir hypnotique de la télé n’a cessé de se confirmer, le peuple est de plus en plus stupide, et les « élites » de plus en plus prédatrices.


                        • I.A. 19 mai 2020 14:26

                          @Octave Lebel

                          Merci pour cet exemple, qu’il s’agit de bien relativiser :

                          En 69-70, les salles-de-bains n’étaient pas encore monnaie courante dans les campagnes françaises, et les WC se situaient au fond du jardin la plupart du temps. Ce n’était (et je ne suis pas sûr de devoir parler au passé) pas mieux dans les loués des derniers étages de nos immeubles Haussmanniens…

                          Lorsqu’il s’agit d’appréhender une situation, il est effectivement judicieux de la comparer à d’autres, semblables par leur nature, mais également dans le temps et l’espace. Ceci jusque dans le moindre détail.

                          S’agissant de notre glorieux coronavirus, quand votre médecin vous guérira par un simple arrêt de travail agrémenté d’une aimable exhortation à manger plus de fruits et légumes, je crois que le salarié Chinois tentera jusqu’au bout de satisfaire son employeur. Je dirais qu’en Chine (comme dans d’autres pays dits démocratiques), l’arrêt maladie individuel n’existe pas : il est collectif, et ça s’appelle alors confinement... Oui, c’est bien du droit du travail dont il est question ici, et qui favorise la guérison dans telle région du monde, tandis qu’il conduit rapidement à la mort dans une autre. Idem pour l’hygiène des années 70 du siècle dernier, et l’hygiène des années 20 de notre siècle. Ou les systèmes de santé des différents pays européens… La population totale, également, explique d’elle-même pourquoi il y a plus de mort en Chine ou aux États-Unis qu’en France ou en Suède. C’est mathématique, quand on ne connaît pas le nombre d’asymptomatiques et qu’il n’y pas de traitement miracle.

                          Tout est dans le détail, et lorsqu’on les additionne les uns aux autres, on s’aperçoit vite que peu de choses sont comparables. Les journalistes semblent l’avoir définitivement oublié.


                          Non, je n’ai pas de compétences particulières, et sachez au contraire que vous formez à vous tous un redoutable think tank. Étant systématiquement affligé par les « prouesses » de mes semblables, je ne suis pas quelqu’un qui recherche le contact, et n’avait fait jusqu’à présent que survoler vos différents débats. Mais là, il semblerait que la machine se soit emballée et que l’humanité entière soit en plein délire. Mon épouse et moi-même nous sommes toujours plus ou moins tenus prêts à partir dans un autre pays, pour cause d’incompatibilité de régime politique. Mais aujourd’hui, c’est la planète entière (ou presque), qui délire !


                          Je vous renvoie maintenant au premier post d’Extra Omnes. L’hygiénisme, c’est à la fois un ensemble de pratiques et un état d’esprit. Les pratiques, on les connaît désormais. Pour les plus illuminés d’entre eux, il faut savoir que c’est aussi l’appareil à filtrer l’air dans les chambres, le filtre à eau, les produits contre les acariens (les caca-riens, comme dirait Xana), et j’en passe. Par suite, l’hygiénisme devient logiquement une mentalité : les gentils verts contre les méchants rouges, dont il convient de suspendre les libertés. Les propres contre les sales, et l’on voit d’ici ce que ça va permettre en regard des clandestins et de l’immigration illégale. Hygiénisme ressemble à eugénisme. Cette propreté-là, qui confine à la pureté, vous vous souvenez ? 

                          Nos libertés ne tiennent qu’à un fil, on ne pourra pas dire que nous n’avons rien vu venir.


                          Je n’aime pas particulièrement les débats. Parce qu’on parle, on parle, pendant que dehors... Donc je me tais désormais, et sauf si vous êtes fragiles, je vous remercie de ne pas porter le masque dans la rue ; On se reconnaîtra plus facilement.


                          I.A.


                        • Bertrand Loubard 20 mai 2020 09:36

                          Merci pour cet article.
                          L’hygiénisme est comme l’eugénisme .... une question de culture. Les rituels qui entourent la différentiation socio-culturelle sont nécessaires, comme langage, en tant que communication ou émission de signaux (visuels, sonores ou olfactifs). « Douquipudonctant », sont les premiers mots du l’œuvre de Raymond Queneau : « Zazie dans le métro ».
                          En Afrique Centrale, le Kimputu, tique vivant en terre, transmet la fièvre récurrente. Traditionnellement les sols en terre battue et les murs en pisé des huttes étaient aspergés régulièrement d’urine de vache pour « chasser le kimputu ». Les Européen ont remplacé cette technique (peu hygiénique) par l’aspersion d’eau .... Mais celle-ci ne présentait pas, pour la population, les mêmes vertus magiques que celle de la tradition. Elle a donc dû être imposée « réglementairement » alors que l’eau était difficile à trouver. L’approvisionnement en eau était à charge des petites filles. Le matin elles avaient comme première tâche la « corvée eau » au lac, à la rivière ou au marigot. Cette eau servait principalement à la « cuisine » et aux ablutions de la grand-mère. Mais ce faisant les petites filles apprenaient les rudiments de la démocratie. Devenues femmes elles appliqueraient cette démocratie en tenant des parlements lors de la « corvée lessive » au lac, à la rivière ou au marigot ; lieux de rencontres libres des femmes .... là où l’hygiène et la politique se rencontrent en harmonie.
                          Bien à vous.


                          • julius 1ER 21 mai 2020 08:53

                            Tout ce qui est excessif est insignifiant .... Dixit De Talleyrand  !!!!

                            à bien des égards, tirer à boulets rouges sur des pratiques qui devraient être « normales » est pour le moins rétrograde !!!

                            les Urgences remercient « l’hygienisme » car beaucoup de maladies du genre gastro-entérite ont soudainement disparu des écrans -radars et c’est tant mieux , j’espère qu’il en ira de même cet hiver avec les épidémies de toutes sortes dont la grippe qui, si les gens étaient moins « gougnafiers » devrait être juste un épiphénomène ....

                            ce qui devrait être la norme, c’est que les gens fassent un peu plus attention aux autres et ne refilent pas systématiquement leurs virus en paquets -cadeaux !!

                            maintenant il faut admettre que l’on est dans une période inédite dans l’histoire et que certainement on traverse des excès de toutes sortes, du genre arroser les rues de désinfectants ce qui d’après l’OMS ne sert à rien pour le Covid19 mais certains se font fait une spécialité de cet « arrosage » sur une grande échelle, c’est plus un effet psychologique qu’une réelle nécessité et Poutine de même que Xiji ont été des maîtres dans ce domaine de la propagande !!

                            Ce qui serait intéressant, sera de voir si dans quelques mois il restera quelques bonnes pratiques comme les mesures barrières pour ne pas encombrer les urgences et laisser la Sécu en Paix juste le temps qu’elle se refasse une santé !!


                            • Bertrand Loubard 21 mai 2020 20:20

                              @julius 1ER
                              Vous dites : « Ne pas encombrer les urgences et laisser la Sécu en Paix juste le temps qu’elle se refasse une santé !! » Pour ce qui est de l’encombrement des urgences, j’ai ma petite idée ... car s’il avait fallu ne pas encombrer les urgences il aurait peut-être fallu y songer avant ... .les restrictions et autres « économies » et pénuries dans les secteurs médicaux et paramédicaux relèvent toutes de criminalité par négligence (le moins qu’on puisse dire jusqu’à preuve du contraire) .... Pour ce qui est de la Sécu....Je crois savoir que cet outil de la solidarité a été détricoté à la vitesse VV’ et est depuis de nombreuses années considéré comme un abîme, un gouffre ... (malheureusement).... mais ne faudrait-il pas oublier que le vaccin contre une prochaine pandémie (tout aussi « imprévisible » que l’actuelle) sera obligatoire (sous peine de l’exclusion de la Sécu). Une cotisation obligatoire de solidarité (sur les petits revenus) sera nécessaire pour « refaire une santé à la Sécu » ... « alors on cède ... car il faut qu’on s’entraide. Et l’on vit comme ça, jusqu’à la prochaine fois. (Bis) « Boris Vian – Complainte du Progrès. Bien à vous.


                            • Bertrand Loubard 21 mai 2020 22:32

                              @julius
                              Une vidéo qui pourrait intéressé pas mal de gens. :
                              https://youtu.be/qiQLG__KpyI
                              (En allemand mais avec des sous-titres français)
                              Bien à vous.


                            • I.A. 22 mai 2020 10:44

                              @Bertrand Loubard

                              Je vous remercie pour ce post et ces liens. Le courage et la franchise de ce docteur Korb manquent encore dans l’hexagone.

                              Certains professionnels de santé considèrent que la vie de toute une nation doit être conditionnée par la taille de ses services d’urgences. Le soleil tourne autour de la terre, c’est bien connu...

                              D’autres cirent les bottes des puissants gougnafiers qui ferment nos hôpitaux, nos lits, nos services, et qui rallongent chaque année la liste des médicaments déremboursés. Les gens sales sont responsables des épidémies. Vous savez, ceux qui enchaînent 2-3 boulots pour survivre sans pouvoir se changer ni prendre de douche. Ceux qui pompent des seaux d’eau aux fontaines publiques, pour réduire leur facture d’eau (quand ils ont l’eau courante). Et cetera.

                              Comme le dit Goc dans son post du 19, la médecine sauve beaucoup de monde, depuis plus d’un siècle. Or parmi ceux qui ont été sauvés, se trouvent aussi des idiots. Ils nous ressemblent, ils sont capables de mimer tout ce que nous faisons ou disons, et même d’obtenir des diplômes... mais ils ne savent pas réfléchir par eux-mêmes.

                              Ce « Julius » est certainement le descendant d’un des premiers idiots sauvés par la médecine : il est tellement dilué qu’il comprend à peine de quoi nous parlons. Je ne parle pas aux idiots ni aux hygiénistes : je pense qu’ils doivent bien se confiner et bien se protéger, toute leur vie durant, et surtout, FOUTRE LA PAIX AUX HUMAINS.



                              • Archibald Lester2 Archibald Lester2 22 mai 2020 12:58

                                Ouf ! .. une réponse : le scientisme ! mère de tous vos maux ! 

                                Vous ne voulez pas y regarder ? vous êtes pourtant le nez dedans ! 


                                • Adèle Coupechoux 26 mai 2020 09:51

                                  Wahou, ça fait du bien !

                                  Merci à vous

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