La maladie d’Alzheimer : priorité de santé publique !
En France aujourd’hui, près d’un million de personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Et chaque année, cette maladie irréversible, frappe à nouveau plus de 220 000 personnes. J’ai été le témoin, pendant deux ans, de la dégénérescence des facultés d’un homme de 67 ans (le père d’une amie) qui s’installait insidieusement. Peu crédible au départ, il a fallu se rendre à l’évidence : la maladie d’Alzheimer est bien telle qu’on la dépeint et peut prendre, très rapidement, trop rapidement, le visage de la démence. Cette souffrance je l’ai ressentie, cette inquiétude je l’ai vécue aussi : on ne peut pas rester insensible devant l’impuissance d’un entourage qui, à un moment donné, se sent dépassé. Je me suis alors « intéressée » à ce que l’on pourrait assimiler à une tornade : discrète puis violente, la maladie d’Alzheimer peut toucher tout le monde. L’avancée de la science et de la recherche est ce qui maintient l’espoir...
Définition
La maladie d’Alzheimer est une atteinte chronique qui évolue progressivement avec le temps et provoque une dégénérescence des cellules nerveuses d’une partie du cerveau. Les fonctions cérébrales sont alors modifiées et une certaine altération intellectuelle s’installe.
Ainsi les malades atteints d’Alzheimer voient leurs facultés « chuter », fait constaté au niveau de la mémoire, de la pensée même, et de la compréhension. Peu à peu, la maladie gagne du terrain et il faudra l’intervention de l’entourage pour aider le malade dans les actions de tous les jours : s’habiller ou même manger deviennent un combat quotidien. Malheureusement, l’origine de la maladie d’Alzheimer reste, encore à ce jour, peu connue, et le corps médical est impuissant devant sa progression, même si l’évolution de la maladie peut être freinée par une médication ciblée. Cependant, la science avance peu à peu et les chercheurs connaissent aujourd’hui plusieurs facteurs de cette maladie dégénérative.
Les signes
La recherche a pu déduire, par les différentes études menées, que la maladie d’Alzheimer n’est pas due à des situations de stress, qu’elle est plus fréquente avec l’âge, et que ce n’est pas un passage obligé du vieillissement. Comment reconnaître la maladie d’Alzheimer ? Il s’agit au départ de modifications comportementales imperceptibles et qui s’installent insidieusement. Les premiers signes apparaissent peu à peu et peuvent passer totalement inaperçus au début de l’atteinte. Pertes de mémoire, même pour des événements très récents, impossibilité de s’adapter à de nouvelles situations, aphasie (troubles du langage) ou non-maîtrise des émotions sont des petits signes qui peuvent mettre sur la voie. Mais les effets sont malheureusement différents d’une personne à l’autre. La maladie, dans son lent processus de dégénérescence du système nerveux central, se manifeste au niveau des capacités intellectuelles, des émotions et de l’humeur, du comportement et des capacités physiques. Dans ce que j’ai pu entrevoir, que dire et que penser d’un grand-père qui tente d’étrangler son petit-fils, sans penser à mal ? Quelle douleur pour les parents...
Les soins
Des traitements existent : médicaments et thérapies diverses, qui améliorent la qualité de vie du patient, mais ne parviennent pas à la guérison. Le diagnostic du médecin est souvent difficile puisqu’il n’existe pas de test simple permettant de mettre réellement un nom sur la maladie... La consultation cognitive en service de neurologie, par contre, permet, elle, d’apporter la confirmation de la maladie d’Alzheimer. Un test appelé minimal mental status examination (MMSE) est alors réalisé (évaluation standardisée des troubles cognitifs cotés sur 30 points : un résultat inférieur à 24 points entraîne une suspicion de la maladie). En ce qui concerne les soins, il existe actuellement plusieurs médicaments qui permettent un ralentissement de l’évolution de la maladie, mais ils ne conviennent pas à tous les malades, et nous ne sommes, de toute façon, pas tous égaux devant la maladie.
Les prises en charge
Beaucoup d’efforts ont été accomplis pour accueillir, soigner et aider ces malades, mais ils ne sont pas encore suffisants pour pallier toutes les difficultés. Bien souvent, c’est un proche qui prend en charge le malade... Et le plus intéressant pour le malade reste encore cette présence connue à ses côtés, avec aide à domicile ou placement en centre à la journée lui permettant de faire diverses activités adaptées à son mal. Certaines régions favorisent le développement de l’accueil de jour en faveur des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer en proposant des structures appropriées. ... Mais que faire quand le malade ne reconnaît plus les siens ? En dernier recours, le placement en hôpital ou en structure spécialisée devra être envisagé, quand l’entourage admet enfin que le patient n’est plus apte à lutter contre la maladie... Période difficile faite de doutes, de remise en question, de culpabilité, durant laquelle j’ai soutenu du mieux possible (et certainement pas de manière assez efficace) mon amie...
Les avancées, les découvertes
Le 21 septembre 2006, Dominique de Villepin, Premier ministre du précédent gouvernement, a décrété la maladie d’Alzheimer « grande cause nationale 2007 », permettant ainsi d’informer l’opinion et les pouvoirs publics sur cette maladie.
C’est donc une campagne nationale qui sera menée en 2007 par les très nombreuses associations, dont la très reconnue France Alzheimer, qui propose, par ailleurs, sur son site, un calendrier des manifestations à venir.
Quelques découvertes intéressantes
En épidémiologie, il a été découvert que les traitements anti-inflammatoires (sans cortisone) et les traitements hormonaux substitutifs de la ménopause pouvaient diminuer la fréquence d’atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Par ailleurs, des chercheurs ont mis au point un logiciel nommé HipMask qui peut estimer le risque de maladies cérébrales en scannant l’hippocampe, petite partie du cerveau humain. Les résultats statistiques de ce logiciel permettrait, avec 85 % de succès, de prévoir que tel patient pourrait être atteint de la maladie, quelques années avant l’apparition des premiers symptômes. Malheureusement, tant que les 100 % ne sont pas atteints, des améliorations sont à apporter.
Selon une étude suédoise, il a été constaté qu’un déficit en vitamine B 9 et B 12 paraissait accroître le risque de maladie pour les personnes âgées. On peut donc veiller au maintien, dans l’alimentation, notamment de lait, viande, volailles, œufs, fruits et légumes, haricots secs, pois et céréales entières.
Mais les plus récentes découvertes constituent une avancée incroyable puisqu’au début de l’année un nouveau gène prédisposant à la maladie a été isolé. Par ailleurs, des recherches roumaines faites en collaboration avec l’Allemagne, ont ouvert la voie à de nouvelles orientations dans le traitement de la maladie... Et, enfin, le CNRS de Toulouse, en collaboration avec le CalTech Institute de Pasadena, vient de terminer des travaux offrant de nouvelles perspectives dans la recherche. (Journal of Neuroscience du 20 juin 2007).
La lutte se poursuit...
7 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON