La médecine chinoise à l’AP-HP
La médecine chinoise entre dans la liste pléthorique des médecines dites complémentaires au sein desquelles nous trouvons l’hypnose, l’acupuncture, l’homéopathie, l’ostéopathie ou encore la sophrologie. Entre petites granules sucrées, aiguilles miracle et herboristerie traditionnelle des médecines orientales, il devient difficile de se faire une idée objective de l’efficacité de ces médecines douces. Et pourtant, nombre de patients atteints de pathologies chroniques sont tentés par l’expérience, avec pour cible une addiction ou des douleurs difficiles à soulager. Il existe donc un réel besoins chez les usagers que les hôpitaux publics commencent à prendre en compte avec toute la prudence et la rigueur nécessaire.
Une réponse aux besoins des patients
La semaine dernière, la 2ème journée d’études sur la médecine chinoise en milieu hospitalo-universitaire se tenait à la Pitié-Salpêtrière. Le Dr Viens-Bitker, en charge des Réseaux de santé, Médecines complémentaires à l’AP-HP y faisait justement le constat suivant : « Nous constatons que les patients ont de plus en plus recours à des traitements dits complémentaires, souvent à l’extérieur de l’hôpital et en dehors des voies de médecine classiques. » D’où l’intégration progressive de ces thérapies complémentaires dans les établissements de l’institution. Il s’agit donc de faire leur évaluation clinique afin de les intégrer durablement ou non dans l’offre de soin, ce à quoi s’est attelé le Pr Fagon à la tête d’un comité de pilotage chargé de faire des recommandations d’orientation et d’actions sur ces médecines complémentaires. D’autant plus que nombre de médecins ne savent pas quoi, ni comment répondre aux patients qui leur demandent des précisions sur ces pratiques.
Quels usages ?
Le Dr Viens-Bitker rappelle à l’Agence de Presse Médicale que la médecine chinoise représente 30% des traitements complémentaires pratiqués à l’AP-HP. Elle insiste bien sur l’expression « en complément » et nous en substitution. La palette d’usages est très large : douleurs chroniques, d’effets secondaires dus à des traitements anticancéreux, suites d’AVC… En fait, dans les principaux cas où la médecine classique est déficiente. La praticienne parle ici « d’impasse thérapeutique. »
A l’hôpital Robert Debré, l’hypnose est entrée dans le processus de prise en charge de la douleur depuis déjà quelques années. Le Dr Chantal Wood emploie l’hypnose afin de réduire la douleur chez l’enfant. La technique est adaptée aux spécificités des jeunes patients qui diffèrent de chez l’adulte : la capacité à l’hypnose chez l’homme, atteint en effet son apogée entre 7 et 14 ans. Il s’agit avant tout de détourner l’attention du patient d’une situation physique douloureuse, non de l’endormir, comme nous pourrions le croire. Toujours à Robert Debré, les sages-femmes accompagnent les femmes enceintes dans des exercices d’hypnorelaxation et d’autohypnose.
Des résultats cliniques concrets ?
Avant de trouver des aiguilles d’acupuncture ou des hypnotiseurs aux côtés des anesthésistes, des psychiatres ou des kinésithérapeute dans tous les hôpitaux de France, encore faut-il que les médecines complémentaires aient prouvé leur efficacité. A la Pitié-Salpêtrière, neufs études ont été lancées. Le Dr Alain Baumelou cite pour exemple l’évaluation de « l’efficacité de la médecine chinoise sur les douleurs lombo-pelviennes lors de la grossesse. 400 patients y participent. » Un autre essai portant sur les douleurs ostéo-articulaires traité par acupuncture a été mené sur le personnel. Selon le Dr Baumelou, « l’essai a été un succès, autant du point de vue du recrutement que de ses résultats. »
Quelques sources :
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