La saison du raisin et les raisins de la raison ou l’inverse
Le dur mois des vendanges
Septembre est donc arrivé avec ses gros sabots, mois symbole de rentrée scolaire, il est loin de passer inaperçu. Pas forcément le plus apprécié, il sonne la fin de la récrée. Encore estival en occident, il s'inscrit judicieusement dans l'automne chinois, les saisons sont légèrement décalées, suivant plus précautionneusement le rythme végétal. Période d'accalmie par rapport à l'été, c'est aussi un moment possible de déprime, même pour les animaux de compagnie parait-il. Allons, allons, ne broyons pas du moût, les mois chaleureux reviendront (même en période de crise économique). Nous entrons dans une ère de métal, élément qui soutient le poumon, l'individu se serre et se recroqueville avant d'attaquer le grand « sommeil » glacé de l'hiver.
Septembre est aussi le mois des vendanges, du moins en France. Et si le vin n'est pas encore tiré, le raisin fait son entrée sur les étals des marchés. Si dans les supermarchés il s'exhibe toute l'année des grappes, provenant d'Argentine, du Chili, d'Italie et d'Espagne, elles sont illusoires et vaines.
L'une des règles principales de la diététique (sauf celle d'un triste docteur ducon) précise qu'il est de bon aloi de manger fruits et légumes de saison. Le corps fait partie d'un ensemble plus large, le domaine cosmique ou tout du moins environnant, ils suivent un rythme qui unit les besoins du corps avec les variations climatiques et la préparation de celles qui suivent.
Une longue et belle renommée
Le raisin est là, et depuis bien longtemps. Fruit de la vigne, il provient d'Asie Mineure (- 5000 BC), rapporté par les Égyptiens (-2000 BC), transmis sur le continent européen par les Grecs et les Phéniciens, grâce à leurs installations sur le pourtour méditerranéen. Les Romains étendirent sa culture sur leur vaste empire et le christianisme l'amplifia jusqu'à plus soif pour son vin de messe.
Sa forme est douce et arrondie, ses couleurs vont du jaune solaire au bordeaux flamboyant, il réunit une certaine variété de consistance : juteuse (chair), fibreuse (tenue de la chair), croquante (peau en premier puis le grain). Il est frais, sucré avec une petite touche acide. Il égaie l'assiette disposé ça et là, se picore facilement pour quatre heure, un hôte agréable pour la pause de 10h... Et peut-être « so gorgeous » à la lumière des chandelles.
Le raisin vertueux
Du sérieux ! Il détient de nombreux acides aminés, de bons sucres, une bonne répartition en oligo-éléments. Le raisin rouge détient davantage de vitamines B et de polyphénols.
Le raisin en médecine chinoise est dit « doux, acide et neutre », il nourrit les méridiens énergétiques du poumon, de la rate et du rein. Il combat en premier lieu :
- la toux sèche (alors les fumeurs ont a beaucoup fumé à l'apéro cet été) ; (le poumon)
- la fatigue et l'anémie ; (la rate - pancréat)
- les rhumatismes et l'arthrite (bon pour les os avant l'hiver) ; (le rein)
Dans le domaine sanguin, il améliore le bon fonctionnement du système cardio-vasculaire (petits souvenirs des apéros et des grillades) et lutte contre le mauvais cholestérol (trop de saucisson). Il aide à dissiper couperose, variscose et même les hémorroïdes.
Dans la sphère digestive, il régule le transit, détient des propriétés apéritives (quelques raisins secs avant de passer à table) et il favorise l'écoulement de la bile : action drainante sur la vésicule biliaire (vertu cholagogue).
Il détient des propriétés antivirales (c'est bon pour préparer le terrain hivernal) et antioxydante (après le bronzage, faites du bien à votre peau et au renouvellement cellulaire).
En manger ou pas
Il serait dommage de s'en priver et de ne pas introduire ce fruit reconnu par les dieux dans nos divers repas. Certain(e)s diront qu'ils n'aiment pas. Ne vous forcez jamais (sauf si vous ne trouvez de salut que dans un bique-mac et un caca-cola, là vos sens sont tellement endommagés qu'ils ne vous permettent plus d'être clairvoyant).
D'autres diront : « Je ne le supporte pas ! », c'est possible. C'est un signe d'une faiblesse de rate-estomac qui ne réchauffe pas assez l'aliment (non soutenu par le yang des reins) et a du mal à le transformer et l'assimiler, d'où une diarrhée qui suit. Pour quelques aliments que ce soit, la diarrhée est un signe qui ne trompe pas (hors émotions fortes et froid sur le ventre). Diarrhée ? quelque chose ne va pas, je réfléchit à mon alimentation (et à mes émotions...).
D'autres, au contraire, vont dire : « Tiens mais c'est l'occasion de ne plus manger QUE ça ! ». Adepte de la cure, réfléchit bien avant d'être excessif et dogmatique. Les aliments sont un tout ensemble, s'ils apportent par eux-mêmes, ils s'apportent surtout entre eux, tel aide l'organisme à prendre le calcium, tel autre la vitamine C, c'est comme tout, ensemble, on est plus fort (Si !).
- rhooo, t'es pas branché, un ou deux jours de cure...
- ok si ça te fais plaisir... mais c'est bien parce que t'as un peu d'embonpoint, si tu veux tu peux faire une semaine, je trouve que tu as pris ces derniers temps, t'en prendras 1 à 2 kilo par jour... Par contre la maigrichonne au fond, oui toi la « macrobio », je sais bien que la ligne c'est la gloire et qu'il faut la tenir pour pouvoir la porter, mais c'est une mauvaise idée, tu t'es déjà bourrée de crudités tout l'été, tu vas être pleine de froid cet hiver et patatras !
J'oubliais, curiste, pour certain(e) l'excès de raisin peut donner une sensation de chaleur interne (encore de la diarrhée), d'oppression de thorax et de baisse de la vue (va falloir manger des carottes... crues.)
Pour ceux qui en mangeront
Il serait préférable de consommer du raisin bio ou du petit exploitant derrière chez vous, si celui qui ne balance pas la sulfateuse à tout va. Variez les couleurs et si l'on dit le chasselas roi des raisins, n'en croyez rien, il existe bien des royaumes, goutez le juste avant de l'acheter, votre goût vous orientera bien mieux.
Dernièrement, certaines études calomnient l'agriculture biologique, alors si vous pensez vraiment que les pesticides et autres toxiques ne se retrouvent pas dans le fruit (oui, oui, il part à l'eau chlorée de ton robinet mon poulet) ni dans tes muscles, ne tenez pas compte de cet ultime avis.
Un petit tour autour de la table n'est pas désagréable. Nous y passons un certain temps et nous y entretenons notre métabolisme. Varions les plaisirs.
Alexandre Sourbier
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