La stimulation cognitive, vous connaissez ?
Aujourd’hui, vous venez de prendre le train face à une femme d’un certain âge rivée à l’écran de sa Nintendo DS. Il y a de fortes chances pour qu’elle ait joué au Programme d'entraînement cérébral du Dr Kawashima de Nintendo. « Entraînement » est un peu abusif, le terme approprié serait plutôt « jeu cognitif » pour ce programme sensé évaluer l’âge de votre cerveau. En effet, « l’entraînement cognitif » regroupe au contraire les techniques d’amélioration des fonctions cognitives comme la mémoire (visuelle, auditive, etc.) ou l’attention. Cette rencontre illustre un changement profond de notre société, et une prise de conscience active de la population.
Si les indicateurs de fécondité sont au beau fixe et que les femmes ont en moyenne plus de deux enfants, la France reste un pays qui vieillit à vue d’œil. Les plus de 60 ans seront bientôt plus nombreux que les moins de 20 ans. L’espérance de vie des femmes a augmenté de deux ans entre 2000 et 2010 ! Et il y a presque 7000 centenaires en France au 1er janvier 2011.
La réalité de ces chiffres, nous pouvons la toucher tous les jours sous divers aspects : dans l’intimité familiale, dans la rue, dans les transports en commun, au travail… On s’amuse de ces « quinquas » qui profitent de la vie avec insouciance, on s’émeut devant la grand-mère qui passe difficilement la porte du bus, et on offre une Nintendo DS à sa mère pour ses 50 ans. Habillement, on lui fait sentir qu’elle vieillit et que son cerveau aussi, mais que rien n’est perdu !
Dans la perspective du vieillissement de la population et surtout de la perte d’autonomie des individus, les premiers exercices de stimulation cognitive par ordinateur ont vu le jour à la fin des années 2000. L’idée est de jouer sur la plasticité cérébrale, c’est-à-dire, son adaptabilité à l’environnement. Les cerveaux âgés ou les patients atteints de la maladie d’Alzheimer ne perdent pas toute cette neuroplasticité. La stimulation cognitive peut donc améliorer leur performance cognitive, ou du moins permettre de ne pas la perdre.
Etant donnés les enjeux que suppose le vieillissement de la population, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a lancé un appel à candidature pour l’expérimentation de centres d’expertise nationaux sur les aides techniques. L’une des thématiques étant la stimulation cognitive au moyen des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC). Le CNSA a retenu le projet CEN STIMCO (centre de stimulation cognitive) lancé par le pôle de gériatrie de l’hôpital Broca de l’AP-HP, en partenariat avec sont l’Université Paris Descartes, l’Université Bretagne sud, l’Université Paul Verlaine de Metz, le Gérontopôle de Toulouse et l’Université de Bourgogne.
Le CEN STIMCO comprend toutes les activités de réadaptation, d’entraînement et de stimulation cognitive, mais également les espaces virtuels et les dispositifs d’assistance cognitive visant à « améliorer le fonctionnement cognitif et social des personnes en perte d’autonomie dans leurs activités de vie quotidienne », selon le Webzine de l’AP-HP. Les principales innovations du projet concernent le développement de systèmes informatisés de stimulation cognitive et de rappel de tâches. L’article cite en exemple concret le robot « Kompai », un compagnon d’assistance aux personnes âgées en perte d’autonomie développé avec les équipes soignantes de l’hôpital Broca. Une application hospitalière qui pourrait un jour être aussi courante que
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON