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Le Chlorure de Vinyle Monomère, nouvel ingrédient du cocktail « eau du robinet » !

On savait que l’eau contenait des résidus médicamenteux, des nitrates, du chlore, du du PCB et même de l’aluminium. Bienvenue au chlorure de vinyle (CVM), nouvel ingrédient toxique de notre eau du robinet ! Alors que les distributeurs d’eau commencent à changer les conduites de plomb (c’est obligatoire d’ici 2013), on apprend que les canalisations en PVC utilisées avant 1980 rejettent un gaz particulièrement toxique dans notre eau. Ces rejets génèrent un risque avéré d’angiosarcome hépatique, un cancer « rare et de très mauvais pronostic » selon l’Institut de veille sanitaire (Invs). Un cancer d’autant plus difficile à détecter qu’il peut mettre 20 à 50 ans avant de se déclarer.

Population exposée : près de 600 000 personnes ! On estime d’ailleurs que 5% des linéaires, représentant 50 000 km de réseau en France, utilisent des tuyaux en PVC susceptibles de former des monomères de chlorure de vinyle dans l’eau.

C’est l’Institut de Veille Sanitaire qui a découvert le Pot aux roses. L’autorité de contrôle a réalisé une enquête dans l’Indre et Loire après avoir constaté des dépassements de 3% de la teneur maximale de Chlorure de Vinyle tolérée dans l’eau.

L’essentiel n’est pas là. En réalité, les résultats publiés le 15 juillet par l’Invs ont surpris tous ceux qui suivent les questions sanitaires liées à l’eau. Pourquoi ? Car on n’avait jamais entendu parler de ce CVM qui fera probablement les gros titres de la presse dans quelques semaines.

Ce qu’on découvre à propos de ce gaz dans la littérature scientifique et médicale a de quoi nous inquiéter.

Voici comment le « Guide d’intervention chimique » édité par Total présente le cocktail formé par le chlorure de vinyle au contact de l’eau : « Déversé dans l’eau, 10 à 20 % du chlorure de vinyle liquéfié part sous forme de vapeur instantanément. Le reste flotte en formant une nappe qui s’étale et se vaporise. Plus lourdes que l’air, les vapeurs de chlorure de vinyle se déplacent au ras de l’eau. » A noter : ce gaz peut rester plus de 18 mois dans l’eau avant de se dégrader.

En poussant un peu les investigations, on découvre aussi :

Résultat : pour une teneur de 25 000 mg/m3 dans l’eau ingérée pendant 115 semaines par les rats, 16% des animaux ont développé des angiosarcomes hépatiques et 6% ont développé des hépatomes. 
 
Fort heureusement les doses auxquelles nous sommes exposées en France sont moins importantes. Mais ces chiffres montrent la toxicité très importante de l’ingestion d’eau contaminée par du chlorure de vinyle.
 
Conclusion :

1/ 600 000 personnes en France sont actuellement exposées à un risque d’angiosarcome hépatique. Quand on sait que la maladie peut mettre plus de 20 ans à se déclarer, on risque d’entendre parler du PVC encore quelques années. 

2/ Cette annonce d’un danger lié aux tuyaux en PVC posés avant 1980 paraît bien tardive. Tout comme la réglementation sur le contrôle du CVM dans l’eau qui n’a été mise en place qu’en 2007.  

3/ Ce risque existe depuis 1980 et aurait pu être repéré il y a des années. Les scientifiques travaillent sur les dangers de ce gaz depuis les années 70.

4/ Les distributeurs d’eau – qui ont augmenté leurs prix pour changer les conduites de plomb – n’ont jamais évoqué les risques liés à ces tuyaux posés avant 1980. Rétrospectivement, ce PVC et le gaz qu’il génère paraît bien plus nocif que les conduites en plomb et leurs résidus.

Dès lors, comment croire l’industrie de l’eau lorsqu’elle nous affirme que l’eau du robinet est le produit alimentaire le plus surveillé ? Que surveille-t-on exactement ? Notre santé menacée par les tuyaux en PVC ou notre facture plombée par le remplacement des canalisations en plomb ?

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9 réactions à cet article    


  • Bobby Bobby 23 juillet 2010 20:14

    Bonjour,

    Hélas, la qualité de l’eau, comme celle de tout notre environnement, se dégrade irrémédiablement !
    Et vous trouverez toujours des personnes pour vous affirmer que « l’Homme est intelligent » !

    Avec ce genre d’intelligence, le voilà t’y pas qu’il est bien capable de s’auto-étrangler !


    • Yoann Yoann 24 juillet 2010 00:53

      Merci pour l’info smiley


      • Pierrot Pierrot 24 juillet 2010 07:19

        Bonjour,
        article inutilement anxiogène, certainement dû à un manque d’information toxicologique.

        La toxicité du chlorure de vinyle est bien connue depuis des décennies.
        Mais un dépassement de 3 % des teneurs admissibles de chlorure de vinyle dans l’eau est certes facheux mais sans risque sanitaire.
        Il existe, en fait, une marge importante entre le niveau de la teneur admissible et le niveau de risque sanitaire.
        Le niveau de teneur admissible est un niveau que l’on sait atteindre usuellement industriellement mais ce niveau est déconnecté du risque sanitaire.

        Le PVC est un polymère particulièrement stable et résistant à de nombreux agents chimiques ainsi qu’un vieillissement.
        Le relachement du monomère gazeux de chlorure de vinyle est infinitésimal.
        Il n’y a aucun risque à utiliser, pour de nombreux usages, le PVC.

        L’INVS est parfaitement informé et rassurant sur ce point.


        • geo63 24 juillet 2010 11:08

          Bonjour,
          C’est vrai que les articles consacrés aux problèmes liés à la chimie sont toujours anxiogènes, parfois sur des bases discutables, alors que le « naturel » est toujours merveilleux ! (ouf, ouf)
          Bon, pour le PVC (polyvinylchloride), si l’on retrouve des traces du monomère dans les conduites, ce dont je ne doute absolument pas, cela signifie qu’un processus de dépolymérisation a lieu et cher Pierrot, je regrette mais le vieillissement du PVC est à prendre en compte, notamment lié à la lumière (photovieillissement). Celui-ci est bien visible sur les conduites anciennes non traitées que l’on voit « fleurir » un peu partout.
          Qu’en est-il dans les conduites d’eau ? Je l’ignore.
          Mais le problème soulevé dans l’article n’est sûrement pas à négliger.
          Il convient désormais d’être vigilant sur TOUT.


        • HELIOS HELIOS 24 juillet 2010 11:24

          Ah, tiens, tiens.... ??

          J’ai comme une mauvaise idée, mais il me semblait que les adductions d’eau sont de manière generale faites a partir d’enormes conduites jamais en plastique.... quel que soit le plastique....et qu’ensuite il s’agissait, dès que la conduite perdait du diametre, de canalisations en polyethylène (du Plymouth, vous savez, ce tuyau noir avec le trait bleu)...
          C’est justement eux qui remplacent les tuyaux en plomb.

          Je ne vois la aucun PVx (polychlorure de qq chose). Ces tuyaux sont en général utilisés pour evacuer les eaux usées. Il existe une version dite « pression » destinée en général aux piscines et autres équipements qui n’ont rien a voir avec l’alimentation domestique.

          Si des communes ont commis l’erreur de confier a des sous traitants irresponsables des installations qui ont été réalisées avec ce genre de tuyaux il faut que les citoyens commencent par effectuer une demande de renseignement aupres des services techniques de ces mairies et agissent ensuite en fonction de la réponse.

          Les tuyaux en PVC ne sont sans doute (là je ne sais pas bien..) pas interdits formellement, mais ne font pas partie de la bonne pratique quand a l’installation d’arrivée d’eau potable.

          rhâa, là, là, l’irresponsabilité collective... et quand je pense que c’est soit DSK soit Sarko qui va etre reelu, on est pas pres de faire le menage dans ces écuries....


          • Pierrot Pierrot 24 juillet 2010 12:38

            à geo 63,

            c’est exact qu’il existe un « photovieillissement » du PVC.
            Mais il me semble douteux que ce phénomène existe à l’intérieur des canalisations de conduite d’eau où le rayonnement solaire est absent !


            • easy easy 26 juillet 2010 00:18

              Je n’ai jamais vu ces canalisations d’eau potable en PVC. Elles semblent néanmoins exister et c’est bien dommage.

              Depuis 1980, comme canalisation plastique d’eau potable, on n’utilise que le polyéthylène (effectivement noir avec une ligne bleue) et il ne contient pas de CVM

              Quant aux bouteilles d’eau minérale et de coca, elles sont en Polyéthylène Téréphtalate (PET) Idem pas de CVM non plus


              • JP Lanhard 6 août 2010 21:47

                Y a Ka aller chercher l’eau au puit dans un seau métallique vitrifié (émaillé).
                PVC dangereux
                PET toxique
                PEHD on sait pas
                PEBP pas mieux
                Cuivre, des ions des anions etc
                Alu, des oxydes
                plombs, saturnisme garanti
                Acier, rouiille etc.
                donc métaux extrudables dangereux
                donc plastique idem.
                ET si l’on posait aux auteurs de ces annonces, les limites et quantités à partir desquelles on mesurait réellement des changement biologique.
                les articles seraient certainement plus courts


                • Babawa 11 août 2010 15:10

                  Bien d’accord avec Bobby, la qualité de notre environnement se dégrade irrémédiablement. Ou devrais-je dire que NOUS la dégradons en toute impunité. A chacun de se sentir responsable....


                  Au passage, il y a des additifs « probablement cancérigènes » (étude CIRC) présents dans des produits de consommations courante, dans les chewing-gums par exemple que nous (enfin, certains...) payons à prix d’or : l’antioxydant E320 (le BHA, ou Buthylhydroxyanisol..).

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