Le conseil de Buzz Aldrin, astronaute d’Apollo 11, pour le confinement
En cette période de confinement, les interventions d’astronautes sont nombreuses, et pour cause : être confiné est leur métier ! Généralement, ils conseillent de communiquer, de garder le contact avec ses proches, de pratiquer une activité physique et surtout, de s’occuper ! Dernièrement, Buzz Aldrin, le deuxième homme à avoir marché sur la Lune et accessoirement vétéran du confinement, a été plus direct et surtout, dédramatise la situation. Pourtant, le confinement d'Apollo 11 n'a pas été une partie de plaisir...
Le conseil simple et efficace de Buzz Aldrin pour le confinement
Interviewé par Eric Berger pour arstechnica.com, le célèbre astronaute se remémore avec amusement son confinement à l’issue de la mission Apollo 11 : en dehors de la rédaction de rapports et des débriefings qui lui prirent une grande partie de son temps, Aldrin raconte que Mike Collins et lui avaient pour habitude de courir un peu… dans le couloir du Lunar Receiving Laboratory où ils étaient confinés ! Et lorsque Eric Berger lui demande quelles mesures il prend pour se protéger de la pandémie actuelle, Adrin déclare, je cite : « Lying on my ass and locking the door », traduisez : « me poser sur mon cul et vérouiller la porte ». La leçon est donc : stoïcisme et respect des consignes !
Le confinement : la partie la plus difficile d’Apollo 11
Et pourtant, la mesure était pesante pour les astronautes qui, après avoir passé une semaine à trois dans une capsule de 6,2 m³, devaient encore vivre une quarantaine de 21 jours avec une souris qui devait rester en vie comme témoin, ce pour s’assurer qu’ils n’avaient pas rapporté de la Lune quelque dangereuse bactérie. C’est la double peine… Sur le chemin du retour, Jim Lovell, le Capcom (l’astronaute au sol chargé des communications à Houston), a d'ailleurs rappelé sous la forme d’une boutade à Collins que la partie la plus difficile arrivait seulement (cf. Carrying the fire de Mike Collins)…
Il faut dire qu'en plus de la forte envie de prendre l’air après un voyage de plus d’un million de kilomètres dans une capsule qui, aux dire Mike Collins, puait un « mélange de chien mouillé et de gaz des marais », c’était l’absurdité du confinement qui gênait l’équipage d’Apollo 11. En effet le risque de rapporter un être vivant de la Lune n’était pas perçu comme crédible, et surtout, la quarantaine n‘était pas très efficace : dans l’interview Aldrin rapporte qu’il scrutait avec Collins une fissure dans le sol où passaient des fourmis !
Comment était confiné l'équipage d'Apollo 11 ?
Le confinement lui-même s’est fait en deux partie : une première partie dans la Mobile Quarantine Facility, une sorte de caravane sans roues équipée de filtres et de réservoirs d’eau, pour les acheminer de l’USS Hornet, qui a récupéré l’équipage dans le Pacifique, jusqu’à Houston. Lors de cette partie l’équipage a été rejoint par Bill Carpentier, médecin, et John Hirasaki, un ingénieur chargé de l’entretien, de la cuisine, mais surtout de décharger les échantillons de la capsule et de les confiner dans des boîtes spéciales.
La deuxième partie se tint à Houston dans le Lunar Receiving Laboratory, avec une équipe de 12 personnes au service des astronautes. L’installation en elle-même contenait tout le confort, avec une vingtaine de pièces dont des chambres pour chacun, salle à manger, salon et bibliothèque.
Finalement, ce confinement a été abandonné de facto après Apollo 12 (il était encore prévu pour Apollo 13) et depuis, seul le confinement intrinsèque au voyage spatial fait partie du métier d'astronaute.
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