Actuellement, environ 10 pour cent des transplantations de reins proviennent de donneurs vivants en France, où 15.000 patients attendent un organe - les deux tiers ... un rein. Les lois bioéthiques réglementant l’activité des transplantations d’organes sont actuellement en cours de révision. L’objectif est d’élargir l’activité du don de rein de son vivant. Un élargissement prudent, si on le compare à l’activité de la transplantation rénale à partir de donneur vivant aux USA, au Canada, ou encore en Allemagne. Dans tous ces pays, l’activité de la greffe rénale à partir de donneur vivant (apparenté) est en plein essor, et, si on prend l’exemple des pays scandinaves, on s’aperçoit que cela ne date pas d’hier. Petit décryptage ...
Avec le système de chirurgie assistée par ordinateur da Vinci TM , de la société californienne Intuitive Surgical Inc. (siège européen en Suisse), le chirurgien peut opérer à l’aide de télémanipulateurs, de manière mini-invasive, par exemple pour prélever un rein sur un patient donneur vivant. Il existe actuellement une trentaine de ces sytèmes sur le territoire français. La plupart se trouvent dans des hôpitaux, quelques-uns dans des cliniques. Ils sont tous opérationnels.
Formées dès le début des années 2000 à cette nouvelle technique de chirurgie mini-invasive qui succède à la chirurgie coelioscopique ou laparoscopique, les équipes chirurgicales qui opèrent à l’aide de télémanipulateurs peuvent réaliser une ablation de la prostate en chirurgie mini-invasive, l’urologie étant le domaine où cette nouvelle technique de chirurgie mini-invasive est le plus utilisée. Or d’autres spécialités s’emparent de la chirurgie mini-invasive assistée par ordinateur (chirurgie à l’aide de télémanipulateurs, ou encore chirurgie "robotique").
Ce sont l’ORL, la gynécologie, la chirurgie digestive (chirurgie de l’obésité), pédiatrique, et pourquoi pas d’ici 5 ans la chirurgie cardiaque, où le système de chirurgie assistée par ordinateur da Vinci TM est encore peu présent, car les pontages coronariens à coeur battant présentent encore un défi sur le plan de l’imagerie médicale : comment donner au chirurgien qui commande les télémanipulateurs une image stable et en temps réel d’un coeur battant ? S’il doit opérer à thorax fermé et ne pratiquer que quelques petites incisions lui permettant d’introduire des instruments semblables à ceux utilisés en chirurgie coelioscopique et une caméra dans le thorax du patient, au lieu de pratiquer une thoracotomie (large ouverture du thorax, pour une opération en chirurgie traditionnelle, dite "à ciel ouvert"), le chirurgien a besoin de ces images en temps réel. Elles ne sont pas disponibles aujourd’hui, peut-être le seront-elles demain ?
Le don de rein de son vivant reste une pratique peu courante en France (10 pour cent des reins transplantés en 2009 provenaient de donneurs vivants, source : Agence de la biomédecine). Aux USA et au Canada, dans les pays scandinaves, ou encore en Allemagne, le don de rein de son vivant a pris son essor. Pour le donneur, quels sont les avantages de cette pratique marginale en France consistant à se faire prélever un rein de son vivant pour en faire don à un proche, en ayant recours à une technique de chirurgie mini-invasive ? Une cicatrice plus petite, un risque d’infection post-opératoire diminué (car l’incision est moins large), un temps de récupération plus court, moins de douleurs au décours de l’opération, une reprise de l’activité normale anticipée ...
Les Américains ont le sens du marketing : plutôt que de longues explications sur le système de chirurgie assistée par ordinateur da Vinci TM, voir cette vidéo (*) trouvée sur You Tube et montrée au congrès de chirurgie robotique en urologie (Uromeeting) qui se tenait à l’Institut Mutualiste Montsouris le 3 décembre 2010 et réunissait les plus grands spécialistes européens et américains en chirurgie assistée par ordinateur dans le traitement du cancer de la prostate :
(*) Titre de la vidéo : "Da Vinci Robot Dance"