Le fructose rend bête et les omégas 3 rendent intelligent
Une nouvelle étude (1) de l’UCLA (Université de Californie à Los Angeles) montre qu’une consommation importante de fructose ralentit le cerveau, entrave la mémoire et handicape l’apprentissage ; elle indique également que l’ajout, dans les repas, d’une plus grande quantité d’aliments contenant des omégas 3 peut relativement rééquilibrer un tel régime nutritionnel. Nous avions déjà relevé une étude (2), début mai, sur l’impact bénéfique des omégas 3 pour lutter contre l’accumulation de béta-amyloïde dans le cerveau ainsi que la diminution des performances cognitives, notamment la mémoire. De même, une étude (3) de février 2012, publiée dans Neurology, nous rappelait que le degré de déficience en omégas 3 est, chez l’Homme, proportionnel au déclin cognitif prématuré, aux pertes de mémoires à court, moyen et long termes, ainsi qu’à la survenue de divers troubles cognitifs (diminution notable des capacités de raisonnement complexe, de raisonnement abstrait, de mémoire, de mémorisation, de fonction exécutive, de résolution de problème et de mémoire de travail). Les auteurs de l’étude déclaraient (4) également dans leur revue de presse, que « les personnes avec un niveaux moins élevé d’acides gras omégas 3 présentaient [en moyenne] un volume cérébral d’une atrophie équivalent à deux ans de vieillissement structurel du cerveau ».
Les fructoses en cause sont moins ceux que l’on trouve dans les fruits (dont les quantités sont limitées et qui se présentent toujours avec des antioxydants agissant immédiatement dans l’organisme), que ceux que l’on peut absorber via la consommation de plats cuisinés industriels (contenant souvent d’important additifs sucrés), ou encore les différents sodas, ainsi que, entre autres, les jus de fruits reconstitués. Concernant les fruits, nous avons également publié récemment un article (5) sur les effets bénéfiques et anti-âge (notamment pour le cerveau) des fraises, myrtilles, et aliments similaires, dont le taux de fructose, pourtant, est parmi les plus élevés des fruits et légumes.
Ici, les recherches (6) de l’UCLA, réalisées par le docteur Fernando Gomez-Pinilla, ont été conduites sur des rats. Deux groupes d’animaux ont ainsi été comparés, chacun était nourri de la même manière, avec un même taux de fructose élevé. L’un des deux groupes cependant avait également droit à un acide gras polyinsaturé, le DHA ou acide docosahexaénoïque – connu, entre autres, pour prévenir la détérioration synaptique. Avant et après ce régime de six semaines, la mémoire des rats est testée à de nombreuses reprises grâce à une expérience réalisé au moyen d’un labyrinthe de Barnes (Barnes maze), consistant en un disque plat percé de multiples trous à ses extrémités (photo ci-contre), dont un seul est une sortie. Cette surface éclairée incite fortement le rat – qui n’aime pas se retrouver ainsi exposé, à fuir le plus rapidement possible via l’unique sortie. Après 1 mois et demi, les rats alimentés au fructose se révèlent beaucoup moins rapides que les mêmes rats avant ce mois et demi, et présentent souvent une insulino-résistance. Quant aux rats consommant du DHA en plus du fructose, ils se révèlent plus rapides que leurs congénères et ne présentent pas d’insulino-résistance. La conclusion est simple : une consommation régulière de fructose induit, au moins à moyen-terme, des troubles de la mémoire et de l’apprentissage.
Relativement à l’ensemble de la littérature scientifique actuelle sur le sujet, ce qui comprend les études conduites chez l’Homme, on peut raisonnablement avancer que ces résultats obtenus avec des rats sont parfaitement transposables à l’être humain. Fernando Gomez-Pinilla recommande une consommation d’1 gramme de DHA par jour, ce qui représente un demi-filet de saumon par semaine. Parmi les aliments riches en acides gras polyinsaturés omégas 3 (dont le DHA), on trouve, pour n’en citer que quelques uns : les noix, l’huile de lin, les graines de lin et les poissons. Il convient, également, de limiter les apports en sucres industriels.
(1) http://newsroom.ucla.edu/portal/ucla/this-is-your-brain-on-sugar-ucla-233992.aspx
(2) http://amplicog.fr/2012/05/le-cerveau-fonctionne-mieux-grace-aux-aliments-riches-en-omega-3/
(3) http://www.neurology.org/content/78/9/658
(4) http://www.aan.com/press/index.cfm?fuseaction=release.view&release=1045
(5) http://amplicog.fr/2012/04/fraises-et-myrtilles-previennent-le-declin-cognitif/
(6) http://jp.physoc.org/content/590/10/2485
Auteur : A. E.
10 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON