Le SIDA, 30 ans après ?
Que de la désinformation !
Le 1er décembre 2011 tous les média papier, web ou télé nous baratinaient avec le Sida. Et autant de désinformation depuis 30 ans.
En Août 1981, j’apprends à la radio que quelques personnes sont mortes aux USA d’une affection touchant le plus souvent des homosexuels. (En réalité, nous le savons maintenant, le premier cas a touché un jeune black aux USA en 1969, son cerveau ayant été gardé car cette maladie était inconnue)
Je n’ai cessé depuis de suivre cette maladie mortelle. En 1985 vient au monde mon premier enfant. Je me dis alors « quand il sera Ado, la médecine aura évolué et il n’aura pas cette épée de Damoclès sur sa vie ». Nous qui avons vécu la libération sexuelle post-soixante-huit, pourquoi nos enfants seraient-t-ils condamnés ?
J’ai surveillé cette maladie, scrutant les dernières recherches, dans les sources réservées à ce grand corps que sont les Médecins. J’y ai découvert entre-autres que tous les séropositifs avaient dans tous les liquides de l’organisme, le virus HIV (comme on disait à l’époque).
Et je me suis décidé de faire ma thèse de Médecine sur « les failles de l’information concernant le Sida », et mon mémoire de spécialiste sur « réaction psychologique des patients à l’annonce de leur séropositivité au HIV »
En premier je me suis adressé au Pr B… de Bordeaux qui m’a dit, textuellement en 1986 « Et vous croyez vraiment qu’un patient va décompenser à l’annonce de sa séropositivité au HIV ? » Votre mémoire de spécialité ne m’intéresse pas ! J’ai fait un mémoire sur un sujet bateau dont je ne me souviens plus le thème.
Puis, toujours en 1986, une émission à 20h30 (Grande écoute), « Table ronde si je me souviens bien », sur le SIDA. Deux grands pontes, le Pr M…. et Madame B….. Ministre de la santé. Que disent-ils ? Le virus n’est transmissible que par le sperme et le sang. Et « il ne sert à rien d’avertir un Patient de sa séropositivité, car il n’existe pas de traitement !!!! »
Zut, moi qui dis n’importe quoi à mes patients ! Et le patient qui me dit « Je n’ai pas de relations avec ma copine HIV positive quand elle a ses règles » Et la patiente qui me dit « Mon copain séropositif n’éjacule pas en moi ». Et un de mes patient, bel apollon de 25 ans qui me dit « Mon spécialiste m’a dit que je suis Porteur Sain, donc si je suis sain je ne risque pas de rendre mes copines malades », etc....
Que d’incompréhensions, et surtout combien de morts auraient pu être évitées grâce à une vraie information !
Puis, je décide, après plusieurs années de pratique Hospitalière (vous n’aviez pas besoin d’avoir passé votre thèse pour exercer comme praticien hospitalier), de passer cette fatidique thèse pour m'installer dans le libéral.
M’intéressant aux pratiques sexuelles pouvant entrainer une contamination, je contacte le Chef d’un service uniquement consacré au Sida à Toulon, et lui demande de pouvoir soumettre les patients à un questionnaire anonyme. Mes questions sont précises, intimes, dérangeantes, mais les Patients y répondent avec sincérité, car ils espèrent que cette étude permettra de sauver d’autres vies. J'y découvre le manque total d'information et les pratiques encore dangereuses de ces patients touchés. Je décide alors de faire une étude à grande échelle.
Je me présente au Pr S…., de Marseille, en lui proposant, au vu des quelques dizaines de questionnaires recueillis, de faire ma thèse sur cette étude qui apporterait, je croyais, un plus à la prévention du Sida. « Aucun intérêt » me dit-il !!! Et j’ai fait une thèse sur un autre sujet bateau.
Durant mes recherches, il m’est apparu que près de 7% des cas de séropositivité au VIH n’étaient pas expliqués (pas de sexe, pas de transfusion, pas de toxicomanie) Alors comment peut-on l’attraper ? Je ne vais pas récuser toutes les bêtises officielles que j’ai lues ou entendues hier sur la transmission, je n'ai pas envie de me battre contre des moulins à vent.
Ceci n’est pas une étude, où l’auteur se réfèrerait à une bibliographie importante et ne ferait que faire une nouvelle synthèse de ce que tout le monde sait, mais un simple témoignage de ces 30 ans d’observation scrupuleuse du phénomène Sida. De toute façon, toutes traces de désinformation télévisuelle ont disparu des archives de L’INA, comme peuvent l’être certains scellés d’affaires criminelles.
Je souhaite qu’Agora Vox publie ce témoignage, sans parti pris.
Un médecin.
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