Les colonies de vacances sont des entités éducatives sérieuses

Nous ne savons pas à ce jour les causes exactes du décès de ce petit garçon de Villeneuve le Roi dans un centre de vacances dans l'Ariège.
S’agit-il de l’eau impropre qui aurait été consommée ?
Je n’ai pas les réponses.
C’est un drame pour la famille de ce petit garçon, pour ses proches, pour ses camarades… et pour beaucoup de monde.
Mais attention à ne pas installer une psychose des colonies de vacances.
Dans les centres de vacances, l’hygiène alimentaire est correctement prise en cause dans le cadre d’une législation contraignante.
Il peut y avoir des dérapages, ils doivent être évités et tout doit être fait pour qu’aucun accident alimentaire n’ait lieu.
J’ai encadré plusieurs centres de vacances comme directeur et j’ai formé des centaines de directeurs et je peux témoigner du sérieux des équipes et de la vigilance des « services vétérinaires » comme on les appelle.
En 1998, j’ai dirigé un centre de vacances maternelles dans l’Yonne pour la ville de Villeneuve le Roi.
Il s’agissait pour moi d’un défi pédagogique puisque dans ce même centre de vacances, une intoxication alimentaire avait eu lieu quelques années précédant mon arrivée….Ce n’était pas grave mais la presse avait parlé de cette intoxication et des parents s’étaient inquiétés.
Comme d’autres directeurs l’ont fait dans d’autres sites, j’ai pris les décisions qui s’imposent.
J’ai demandé aux services vétérinaires de venir inspecter les cuisines et nous avons avec leur aide obtenu que la ville fasse les travaux nécessaires.
Avec l’intendant, directeur adjoint, nous avons veillé avec beaucoup d’insistances à ce qu’il n’y ait aucun risque.
J’avais expliqué au cuisinier qu’il fallait absolument faire la soupe juste avant le repas et non le midi.
Le refroidissement à température ambiante est source de production microbienne.
Un jour, je découvre qu’il n’avait pas respecté les consignes…Sans aucune hésitation, ni aucune négociation, j’ai jeté la soupe préparée à 14 heures….La pluche et la cuisson d’une nouvelle soupe ont été réalisées à 18 Heures.
C’est une anecdote parmi d’autres ….Je n’étais pas un directeur pointilleux parmi beaucoup d’autres imprévoyants.
Les directeurs de centres de vacances sont très consciencieux.
Naturellement comme partout, il peut y avoir des personnes en difficultés.
Parfois ces directeurs peuvent être en prise avec un organisateur associatif ou municipal peu regardant.
Dans ces cas-là, il leur faut -et c’est dit dans les formations- interpeller les directions de la cohésion sociale ( hier de la DDJS) pour que celles-ci interviennent.
Je l’ai fait une fois, je n’ai pas été repris l’année suivante mais tant pis.
Je voulais que pour les tentes il y ait un tapis de sol d’isolation, le responsable des centres de vacances m’a dit que ce n’était pas obligatoire, j’ai saisi la Jeunesse et Sports qui a confirmé mes dires et le lendemain la ville de Chelles organisatrice m‘expédiait un bon de commande.
Voici la contribution d’un humble directeur et formateur, défenseur des colonies de vacances.
Jean-François Chalot
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