Les enfants doivent être interdits de ramadan !
Le débat sur la religion et le ramadan, entre athées et musulmans restent des débats théoriques.
L’ essentiel n’est pas là.
Ce qui me gêne - le mot est faible - c’est que des enfants prennent des risques...
Interdire ne signifie pas nécessairement sanctionner !?
Beaucoup d’enseignants et d’animateurs craignent la période du ramadan.
Non parce qu’ils seraient sectaires ou hostiles à l’islam , mais simplement parce qu’ils sont éducateurs et qu’ils connaissent les risques encourus par de nombreux enfants.
Si effectivement, il est dit et rappelé que ce jeûne n’est « obligatoire » pour les musulmans qu’à partir de l’entrée dans l’adolescence, celle-ci commence de plus en plus jeune …
Des collégiens et collégiennes, y compris dans les classes de 5ème, voire de sixième font le ramadan...
Les pompiers et le samu interviennent assez souvent d’ailleurs durant cette période pour secourir tel ou tel gamin en hypothermie ou en état de malaise.
Il suffit d’interroger les professionnels ou même d’analyser les statistiques pour corroborer cette affirmation !
Quand le ramadan tombe en automne ou en hiver, l’inquiétude est de mise et quand le ramadan se déroule au printemps et surtout comme maintenant en été, c’est la panique : les journées sont très longues et en période de quasi canicule, les enfants souffrent et mettent leur santé en péril .
Chacun est libre de pratiquer la religion de son choix, de suivre tel précepte mais la société organisée et les institutions ont le devoir de veiller à ce que cette pratique ne nuise pas à la bonne santé des enfants .
Le droit à la santé et au développement sont inaliénables et sur ces questions, comme sur d’autres, les autorités doivent faire respecter la convention internationale des droits de l’enfant.
Les articles 19 et 24 sont d’ailleurs très clairs : il s’agit de prévenir, de protéger et de garantir la bonne santé des enfants donc des êtres humains âgés-en France- entre 0 et 18 ans.
Article 19
1. Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toutes formes de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié.
2. Ces mesures de protection comprendront, selon qu’il conviendra, des procédures efficaces pour l’établissement de programmes sociaux visant à fournir l’appui nécessaire à l’enfant et à ceux à qui il est confié, ainsi que pour d’autres formes de prévention, et aux fins d’identification, de rapport, de renvoi, d’enquête, de traitement et de suivi pour les cas de mauvais traitements de l’enfant décrits ci-dessus, et comprendre également, selon qu’il conviendra, des procédures d’intervention judiciaire.
Article 24
1. Les États parties reconnaissent le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux et de rééducation. Ils s’efforcent de garantir qu’aucun enfant ne soit privé du droit d’avoir accès à ces services.
2. Les États parties s’efforcent d’assurer la réalisation intégrale du droit susmentionné et, en particulier, prennent des mesures appropriées pour :
a) Réduire la mortalité parmi les nourrissons et les enfants ;
b) Assurer à tous les enfants l’assistance médicale et les soins de santé nécessaires, l’accent étant mis sur le développement des soins de santé primaires ;
c) Lutter contre la maladie et la malnutrition, y compris dans le cadre des soins de santé primaires, grâce notamment à l’utilisation de techniques aisément disponibles et à la fourniture d’aliments nutritifs et d’eau potable, compte tenu des dangers et des risques de pollution du milieu naturel ;
d) Assurer aux mères des soins prénatals et postnatals appropriés ;
e) Faire en sorte que tous les groupes de la société, en particulier les parents et les enfants, reçoivent une information sur la santé et la nutrition de l’enfant, les avantages de l’allaitement au sein, l’hygiène et la salubrité de l’environnement et la prévention des accidents, et bénéficient d’une aide leur permettant de mettre à profit cette information ;
f) Développer les soins de santé préventifs, les conseils aux parents et l’éducation et les services en matière de planification familiale.
3. Les États parties prennent toutes les mesures efficaces appropriées en vue d’abolir les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé des enfants.
4. Les États parties s’engagent à favoriser et à encourager la coopération internationale en vue d’assurer progressivement la pleine réalisation du droit reconnu dans le présent article. À cet égard, il est tenu particulièrement compte des besoins des pays en développement
QUE FAIRE ?
Certains « laïques » qui énoncent des principes comme d’autres récitent des prières se prononcent ou se prononceraient pour une interdiction de la pratique du ramadan pour les enfants, étant prêts d’ailleurs à légiférer pour punir les parents récalcitrants ou trop faibles pour imposer à leurs enfants les règles d’une interdiction éventuelle....
Ce serait une erreur que de les suivre comme ce serait une erreur de laisser faire...
Personne ne pourrait interdire le jeun des mineurs à moins de mettre une caméra dans chaque rue et au domicile de chaque familles...
De telles décisions administratives conduiraient à renforcer l’influence des intégristes, dénonçant encore une fois une « islamophobie » devenant un racisme.
La question religieuse est là vraiment secondaire.
Ce qui prime c’est que chaque enfant quelle que soit son origine puisse se développer harmonieusement et ne pas se retrouver dans une situation où sa bonne santé serait compromise.
Je « crois » à la vertu de l’éducation à la santé en direction des familles, de toutes les familles et en direction des enfants.
L’éducation nationale, les services sociaux et éducatifs des collectivités territoriales se doivent d’expliquer ce que peut coûter en terme de nuisance à la santé la non prise d’eau et de repas pour un enfant.
Quant aux centres de loisirs, de vacances ou aux écoles, ils doivent se donner les moyens par une action éducative résolue à enrayer les jeûn.
Il existe des lieux où des adultes reçoivent une double délégation de la part de l’Etat d’un côté et de la part de parents, de l’autre.
Les éducateurs ne peuvent pas laisser faire n’importe quoi …
Il y a plusieurs années, lors d’un stage BAFA que je dirigeais, un de mes formateurs, musulman par ailleurs s’est adressé aux stagiaires et leur a tenu les propos suivants :
« Certains d’entre vous se considèrent en ramadan... C’est leur choix.
Vous avez dix sept ans et vous êtres presque des adultes....Le stage est en externat donc vous faites ce que vous voulez.
Mais, si l’un d’entre vous est trop fatigué, donc ne peut pas mener toutes les activités, il perdra le titre de stagiaire et repartira chez lui... »
Le formateur n’a pas pris de gants mais il a visé juste et la discussion que nous avons menée ensemble avec le groupe a permis de répondre aux interrogations.
Tous les jeunes ont terminé leur session.
Jean-François Chalot
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