Les maires des petites villes s’inquiètent pour leur hôpital
Une journée de formation sur les schémas régionaux d’organisation sanitaire (Cf. « Petits hôpitaux : les maires se mobilisent »), organisée le 12 septembre par l’Association des petites villes de France (APVF), a été l’occasion pour certains maires de souligner leur volonté de collaborer avec d’autres établissements de soins plutôt que de partir dans un bras de fer avec les administrations. Sans nier qu’il puisse exister un certain nombre de problèmes dans leurs hôpitaux, les élus dénoncent cependant la politique des ARH, qui entretient selon eux la pénurie de personnels dans leurs établissements, et s’inquiétent des conséquences sur l’aménagement du territoire, une dimension bien souvent ignorée.
A l’heure des discussions sur les SROS de troisième génération, le rapport de Guy Vallancien,
remis en avril dernier au gouvernement, a fait l’effet d’une petite
bombe chez les élus des petites villes de France. Ce rapport pointe
notamment l’existence de 133 petits hôpitaux publics effectuant moins
de 2000 actes de chirurgie par an. (cf. carte-doc. pdf) Il recommande de fermer les petits
blocs opératoires, pour des questions de sécurité, tout en encourageant
la conversion des petits hôpitaux vers d’autres services de proximité.
Les
maires expriment bien souvent leurs inquiétudes face aux conséquences
de ces politiques de santé publiques. Ainsi Pierre Vaurs, maire de
Noyon dans l’Oise qui, comme une douzaine d’autres maires, participait
à la journée organisée par l’APVF indiquait : "Avec
ces nouvelles dispositions, l’hôpital va perdre son bloc opératoire
puisque nous sommes à 500 actes. Pour nous, cela signifie que notre
établissement est appelé à disparaître". Soucieux de préserver
l’hôpital et son bloc opératoire, Pierre Vaurs a choisi de se
rapprocher de la grande ville la plus proche, Compiègne, afin de
proposer à l’ARH une collaboration entre son hôpital de proximité et
celui de Compiègne.
De son côté, Robert André, délégué général de l’association, pousse "les
élus à rechercher des complémentarités pour sauver leurs services. Pour
l’APVF, il existe des solutions autres que la désertification organisée
que ne saurait compenser la création de lits de suite ou de services
pour personnes âgées". Plus que de partir en croisade contre la
fermeture de certains services, l’association représentant les maires
des petites villes recommande à ses adhérents de négocier avec leur
ARH. Pour le délégué général, Robert André : "Le
rapport Vallancien a mis en lumière les menaces de fermeture qui pèsent
sur les petits services de chirurgie. Mais c’est en fait l’ensemble des
hôpitaux de petites villes qui craignent pour le maintien de leur
activité avec la nouvelle tarification à l’activité, laquelle entraîne
bien souvent une nette diminution des budgets de ces petits hôpitaux". Même les hôpitaux qui se sont déjà convertis vers les soins de suite et de réadaptation s’inquiètent de leur pérennité.
Déjà
au moment de la sortie du rapport Vallancien, Martin Malvy, président
de l’APVF, indiquait : "Nous devons exiger l’étude au cas par cas et la
prise en compte de la notion d’aménagement du territoire et celle du
service public."
En pleine crise du secteur privé, cette
rencontre organisée par l’APVF montre, s’il en était besoin, que la
question de l’organisation de la prise en charge de la santé dépasse,
ou devrait dépasser, les clivages traditionnels notamment public/privé
ou droite/gauche et justifiant la nécessité d’un vrai débat public en la matière !
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