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Accueil du site > Actualités > Santé > Les médecins complices d’un nouvel esclavagisme

Les médecins complices d’un nouvel esclavagisme

  Lorsque des pollutions industrielles modifient les écosystèmes, entraînant parfois des conséquences totalement insoupçonnées, nous sommes les premiers à réclamer la disparition ou la limitation des interventions humaines pour préserver l’équilibre naturel, mais paradoxalement on demande maintenant aux techniques médicales de libérer l’homme de lois naturelles vécues comme frustrantes ou injustes, et d’oublier toute prudence en la matière.

 Il devient mal vu de vouloir respecter les processus physiologiques, et au lieu d’inciter les médecins à préserver l’équilibre naturel de la santé, on leur demande de satisfaire les désirs d’une clientèle qui estime normal de bousculer nos règles de vies, au nom de projets sociétaux sensés rendre légitimes les caprices d’enfant gâté de certains de nos concitoyens. Il devient même malséant de récuser ces phénomènes culturels qui ne valorisent pourtant que l’ego au détriment de la société, au risque de l’entrainer vers des dérives moralement condamnables.

 Avec la grossesse pour autrui (GPA) nous retrouvons le schéma esclavagiste aboli en France il y a presque deux siècles : Profiter d’un climat socio-économique favorable pour exploiter un individu, et commercialiser le fruit de cet asservissement (l’enfant) grâce à l’intermédiaire des négriers modernes que sont les médecins complices qui cautionnent ce système en Inde, en Grèce, aux États-Unis ou ailleurs. Au nom du droit à posséder un enfant on veut nous faire croire que c’est une nécessité qu’il faut accepter, car les médias nous affirment que la famille a changé, que le cadre de vie de l’enfant ne se résume plus à un père et une mère, qu’il peut être panaché au gré des envies et de la liberté de chacun, qu’il s’agit d’une avancée sociétale, que la majorité des Français y est favorable, et qu’y être opposé relève d’une attitude passéiste. Cependant en ce qui concerne les mères porteuses, la science nous a appris récemment que les échanges mère-enfant au cours de la grossesse, sont beaucoup plus importants que ceux que nous imaginions il y a quelques années encore, et contrairement à ceux qui affirment qu’il n’y a pas de différence entre louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler dans une usine, la différence existe. Les interactions mère/fœtus pendant les neuf mois de gestation ne sont pas sans incidence sur l’organisme de la mère (naturelle ou porteuse) et sur celui de l’enfant. Mais les défenseurs du système mettent en avant l’intérêt juridique de la victime (l’enfant à défaut de sa mère) pour officialiser ce type de commerce, alors que cela ne sert en réalité qu’à légitimer l’action des instigateurs, et à justifier le soi-disant bien-fondé de leurs désirs égoïstes.

On a tendance à occulter le coté éthique quand la performance technique apparaît naïvement être un progrès pour l'humanité mais il n’en reste pas moins vrai que la participation des médecins à ce trafic paraît totalement incompatible avec l’éthique médicale,

 Alors, jusqu’où peut-on dépasser la nature ? Cette notion varie en fonction de l’évolution de la société, mais cette évolution ne peut être que lente pour lui laisser le temps de digérer le changement, de s’adapter.

 

 Docteur Jacques-Michel Lacroix

  08/10/2014


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15 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 8 octobre 2014 14:40

    A l’auteur


    Avez-vous une opinion sur l’éthique médicale concernant le démantèlement des services publics, la réforme des retraites, la spéculation financière, la désindustrialisation, les délocalisations, ça serait passionnant de vous entendre sur ces sujets.

    • trevize trevize 8 octobre 2014 15:30

      « Au nom du droit à posséder un enfant »

      Il n’y a aucun droit à posséder un enfant. Pas plus pour les couples homos que pour les gentilles familles hétéros.

      Je cite la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, (ratifiée par la France, fondement de notre constitution et de notre « démocratie »)

      Article premier

      Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

      et si ça ne suffisait pas :

      Article 4

      Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.

      On ne peut pas posséder un autre être humain. Que la GPA soit une fausse bonne idée, c’est un fait. En profiter pour se dédouaner de ses défauts et les coller sur le dos de la société décadente, c’est du déni. Cette histoire de GPA n’est qu’un symptôme d’un malaise social très profond et très ancien. Et tout le monde sait très bien qu’on ne soigne pas la maladie en faisant disparaître le symptôme.

      Je l’ai déjà dit dans un autre fil, je le répète ici : cette idée depuis trop longtemps ancrée dans les esprits qui voudrait que les parents sont propriétaires de leurs enfants est le début de la marchandisation de tout et du règne du chacun pour soi. Inconsciemment, les parents voient dans leurs enfants un prolongement de leur propre personne, c’est pourquoi ils tentent à tous prix de les former à leur image, en opposition au reste de la société humaine. Il ne faut donc pas s’étonner que les conflits perdurent siècles après siècles.

      Il serait temps qu’on réfléchisse sérieusement à tout ça avant que toute la civilisation humaine n’implose.


      • Pere Plexe Pere Plexe 8 octobre 2014 16:09

        libérer l’homme de lois naturelles...
        Tout est dit.
        « les lois naturelles » sont le pendant pseudo laïque des « lois divines ».


        • Depositaire 8 octobre 2014 17:09

          Le commentaire de Diogène est pour le moins ambigu. En quoi l’éthique médicale est concernée par les problèmes économiques ? Certes, l’économie a une incidence certaine sur la santé. Mais sur le fond, c’est un problème de société et de choix dans la manière de la gérer.

          Maintenant, si on regarde la nature du problème de fond, on assiste indiscutablement à un phénomène de subversion de toutes les valeurs essentielles de l’humanité, de ce qui fait de nous des êtres humains et non des animaux, ou pire, des machines à consommer.

          Quelle en est la cause, et quel est le remède à appliquer, s’il existe ?

          La cause actuelle réside dans le choix de modèle de société basé d’abord sur l’économie, et maintenant sur la financiarisation de l’économie. Tout est marchandise ou appelé à le devenir pour satisfaire, non pas la population qui serait demandeuse, car cette demande éventuelle est conditionnée, j’y reviendrai plus loin, mais pour satisfaire la cupidité maladive et obsessionnelle d’une infime partie de la population connue sous le nom d’oligarchie mondiale.

          Ces gens sont des malades mentaux et cherchent à imposer un modèle de société au monde entier à la mesure de leur pathologie.

          On assiste depuis longtemps à un processus de conditionnement de la population mondiale par différents biais, les médias, l’enseignement scolaire et universitaire, la publicité, etc. en vue d’imposer comme normal et inéluctable un système pyramidal où ceux qui sont au sommet de la pyramide ont tous les droits et, bien sur, aucun devoir, et décident de tout pour tous. Quant à ceux qui sont tout en bas, ils n’ont qu’un seul droit, celui de se taire et de subir ! Le problème est que pour l’immense majorité de nos contemporains, il n’est même pas question de remettre en question une seconde ce système qui, pourtant, a fait largement les preuves de sa nature délétère, tellement le conditionnement est puissant.

          Alors, quelle est la solution ? La première des choses est la prise de conscience. Si nous n’avons même pas conscience à quel point nous sommes manipulés, pervertis, influencés pour agir dans le sens voulu par l’oligarchie mondiale, comment pourrons-nous en sortir ?

          La deuxième chose consiste à élaborer un autre système de gestion de la société basé sur des valeurs et une éthique qui place l’être humain et son épanouissement sur tous les plans, du spirituel au temporel en passant par l’équilibre et le respect de la nature, au centre des préoccupations, et non la recherche de la richesse matérielle et la possession de gadgets inutiles.

          La troisième phase consistera à commencer à mettre en place localement, là où c’est possible, les conclusions et les projets élaborés afin de pouvoir les peaufiner au contact du réel, tout en faisant une éducation/formation sur ces contenus.

          Ce n’est pas facile, car les forces de résistances sont très puissantes, et beaucoup de gens ne verront pas d’un œil amical de voir leurs privilèges et leur suggestion au conditionnement consumériste remis en question. Mais nous n’avons plus le choix.

          Il n’est plus possible à long terme, et même à moyen terme, de continuer dans cette voie du gaspillage insensé, de la destruction de l’environnement, de l’empoisonnement de la nourriture et des peuples à travers une médecine dévoyée pour satisfaire la cupidité de quelques multinationales, du conflit de tous contre tous, de pousser les peuples à s’entretuer au nom de pseudo principes toujours pour enrichir certains, avec des politiciens corrompus jusqu’à la moelle des os.

          C’est l’avenir des générations futures qui est en question. Alors allons-nous nous réveiller et agir dans le bon sens ? Là est la question !


          • Diogène diogène 8 octobre 2014 17:16

            Certes mon commentaire est ambigu,

            ou plutôt biaisé,
            et je vous prie de m’en excuser.

            je faisais implicitement référence au commentaire que j’avais laissé pour l’article de M. Pinsolle concernant le même sujet, et dans lequel j’affirmais que mettre ce genre de sujet sur la place publique est une tactique dont le but est de détourner les esprtits de sujets plus gravec et plus réels pour la plupart des citoyens.

            Est-ce moins ambigu comme ça ?


          • Pere Plexe Pere Plexe 8 octobre 2014 18:36

            Sauf que la réalité est bien différente

            Se sont les plus fervents partisans d’un capitalisme mondialisé régnant en maitre absolu sur la planète qui sont aussi les plus farouches adversaires de la PMA et de la GPA.


          • Diogène diogène 8 octobre 2014 20:28

            Justement, les gens de l’UMP qui organisent en sous-mains ces manifs envoient ce wedge-issue dans les pattes du PS pour diviser ses électeurs qui ne sont pas tous pour PMA et GPA


            Des fois, c est un peu plus compliqué que ce qu’imagine le père Plexe

          • robert 8 octobre 2014 17:40

            flutte ! une lecture pour rien, je pensais que par esclavage et complices vous alliez parler des conditions de plus en plus dures pour être arrétés de travail après 58 ans quand on est ruiné physiquement.


            • Redj Redj 8 octobre 2014 20:40

              Bonjour Docteur,

              on demande maintenant aux techniques médicales de libérer l’homme de lois naturelles vécues comme frustrantes ou injustes, et d’oublier toute prudence en la matière.

              Mais n’est-ce-pas ce que vous faîtes également lorsque vous soignez un bec de lièvre, un cancer, ou tout autre pathologie/difformité ? Là aussi vous utilisez les techniques médicales pour libérer les lois naturelles considérées comme frustrantes et injustes non ?


              • Ruut Ruut 9 octobre 2014 07:08

                La marchandisation des enfants est abjecte.
                C’est un signe d’une société malade.


                • rhea 1481971 9 octobre 2014 08:00

                  La communication facilitée est une pratique utilisée par quelques psychothérapeutes qui permet au patient de se remémorer sa conception, il vaut mieux dans le contexte sociétale actuel ne pas y croire et laisser les médecins faire de la mécanique cela plait plus. A chacun son éthique de vie !


                  • philoxera philoxera 9 octobre 2014 11:30

                    On peut réécrire l’article de la manière suivante :

                     
                    Avec le salariat nous retrouvons le schéma esclavagiste aboli en France il y a presque deux siècles : Profiter d’un climat socio-économique favorable pour exploiter un individu, et commercialiser le fruit de cet asservissement (son travail) grâce à l’intermédiaire des négriers modernes que sont les capitalistes complices qui cautionnent ce système en Inde, en Grèce, aux États-Unis ou ailleurs. 

                    • Jean Keim Jean Keim 9 octobre 2014 13:45

                      Ce qui est le plus étonnant c’est qu’une extrême minorité impose ses diktats à la multitude, leur plus grande peur est que la populace (nous donc) prenne conscience de sa force et de sa valeur, prenne conscience que c’est elle qui fait tourner le monde, pas l’oligarchie mais les bénéfices vont à elle.

                      Ce qui me navre le plus est de voir d’une part les salariés des forces de l’ordre et de l’armée lutter contre les exploités pour étouffer leurs revendications, en oubliant leurs propres esclavages et d’autre part des gens de talent, savants, chercheurs, intellectuels, etc., mettre leurs dons au service des exploiteurs pour la notoriété et l’argent qui va avec, ils perdent ainsi leur humanité.
                      il faut quand même que nous soyons des abrutis pour que cette situation perdure depuis des siècles.
                      Notre abrutissement vient de mesures manipulatrices dans lesquelles les médias et plus spécialement la télé jouent un rôle prépondérant mais les manipulés (nous) finalement ne sommes pas si différents des manipulateurs, manipulė, manipulateur, le processus est le même et fait appel au même mouvement, un événement, un stimuli passent dans notre champ de conscience, le cerveau avec ses innombrables automatismes se met en phase avec et faisant appel à notre savoir contenu dans une de nos innombrables mémoires, sécrète des pensées qui ne sont que des réactions propre à nos idiosyncrasies. 
                      C’est notre chemin de vie qui fait de nous ce que nous sommes, il nous appartient d’en prendre conscience, de comprendre le rôle délétère de la pensée et ainsi de changer notre rapport au monde.


                      • njama njama 9 octobre 2014 13:55

                        Comité Consultatif National d’Éthique pour les Sciences de la Vie et de la Santé
                        AVIS N°110
                        PROBLÈMES ÉTHIQUES SOULEVÉS PAR LA GESTATION POUR AUTRUI (GPA)
                        [...]
                        Conclusion
                        Finalement, à l’issue d’une réflexion riche et collégiale, pour les six ordres de raisons qui viennent d’être exposées et pour la grande majorité des membres du CCNE, l’ensemble des arguments favorables au maintien de la législation en vigueur l’emportent sur ceux qui sont favorables à la légalisation de ce procédé de PMA, même de manière strictement limitée et contrôlée.
                        Paris, le 1er avril 2010

                        AVIS téléchargeable en PDF sur cette Page http://www.ccne-ethique.fr/fr/publications/problemes-ethiques-souleves-par-la-gestation-pour-autrui-gpa#.VDZzXhbo7To
                        ----------

                        « Enfin, il convient de se garder du contresens qui consiste à attendre de la loi qu’elle remédie à toutes les inégalités naturelles : »Même si la détresse des femmes stériles suscite un sentiment d’émotion ou de révolte, elle ne saurait imposer à la société d’organiser l’égalisation par la correction de conditions compromises par la nature. Une telle conception conduirait à sommer la collectivité d’intervenir sans limites pour restaurer la justice au nom de l’égalité et correspond à l’affirmation d’un droit à l’enfant« , lequel ne peut en aucun cas être légitimé par le désir d’enfant. »

                        http://www.genethique.org/fr/content/5498#.VDZ25xbo7To


                        • ecolittoral ecolittoral 11 octobre 2014 12:56

                          Je vais écrire un article. que je vais intituler « La santé et son sous traitant : La médecine. »

                          Mon commentaire favorable à cet article serait trop long.

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