Mediator : experts et magistrats, au travail ! A la Cour Européenne des Droits de l’Homme aussi, s’il le faut.
Partout dans le pays se créent des associations de défense des Victimes du Mediator.
Des victimes quasi-avérées, on passe à présent aux victimes potentielles et même aux victimes-consommateurs encore saines, malades de la crainte d’être un jour même lointain, frappés par la maladie et …la mort… Alors on parle d’indemnisation pour les malheureux ou malchanceux déjà frappés et désormais de réparations aussi pour les dommages psychiques, bien réels que peut provoquer cette hantise invalidante pour les derniers cités.
Un exemple significatif.
A Strasbourg, AVIMEDIATOR (lisez Association d’Aide aux Victimes du Mediator) a réuni une belle assemblée « initiatique » conviée par voie de presse .
Informer d’abord sur le médicament /poison et ses effets. C’est le docteur Parienti, médecin conseil de victimes, chargé d’enseignement à la faculté de Nice ( DU dans ce domaine) qui s’en charge sans atermoiement. Le Mediator est condamné avec certitude et, de plus, ses effets ne sont pas suffisamment connus pour mesurer les dégâts tragiques qu’il peut encore engendrer. Patients prenez un Lexomil, tant qu’il n’est pas retiré de la vente….
Le praticien va jusqu’à accorder, devant l’Assemblée figée, une très brève consultation : à une ex-consommatrice qui s’inquiète d’une fatigue de plus en plus grande et d’un essoufflement à l’effort de plus en plus fréquent, il déclare tout de go que ce sont là les signes d’une insuffisance cardiaque, donc… Evidemment cela ne rassure personne, bien au contraire.
Pour les chiffres : 7 millions de consommateurs et pour le moment une estimation à 500 à 1000 victimes, parfois 2000. Faites le pourcentage mais, comme le fait remarquer une victime potentielle, « même une seule » comme l’aurait reconnu M.Servier, c’est déjà trop. Et les milliers de victimes psychiques, qui vivent dans l’angoisse ?
En fait, visiblement, à présent on n’en sait trop rien et cela peut être bien plus grave ou faire un « flop », ce qu’on souhaiterait mais en toute clarté. En attendant la vigilance organisée s’impose.
Des avocats compétents, courageux mais peut-être téméraires.
La partie juridique se décline avec moins de flou : les victimes doivent être indemnisées.
Mais par qui ? Valeureux don Quichottes, Mes Hincker, Liehnhard, Bleykasten et Rodriguez, savent qu’ils n’auront pas devant eux des moulins à vent mais un mur, une montagne, qu’il faudra affronter pour que justice soit rendue. Ces avocats ont plaidé dans l’affaire du crash de l’Airbus sur le Mont Ste Odile.
En clair, qui doit payer ? Les responsables ? Qui sont-ils ?
Les laboratoires Servier producteurs du médicament mis sur le marché dès 1976 ont obtenu régulièrement le renouvellement de leur autorisation ( en 2007 pour la dernière fois) par les organismes officiels de contrôle comme l’ Assaps( Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé). Aux yeux de ces scientifiques, seules comptaient vraisemblablement des considérations pro domo après que la plupart des pays eurent retiré le Mediator de leur marché. La compagnie AXA, l’ assureur des laboratoires, a déjà fait savoir que le contrat ne comporte aucune clause l’obligeant à dédommager des victimes dans ces conditions. Peut-on cependant se rassurer par l’excellent état des finances de l’entreprise ?
Surtout on est en droit de considérer que l’Etat, en raison de la défaillance de ses organismes de contrôle, serait pour le moins complice donc coupable de cette grave faute et pourquoi pas le responsable en première ligne.
Et les parlementaires de leur côté n’ont-ils jamais entendu parler des rumeurs puis des alarmes lancées par des médecins, relayées par des journalistes ? Curieux ! mais là encore pas de gêne, le mutisme étant assourdissant dans tous les partis.
Enfin les professionnels de santé, médecins surtout les endocrinologues, libéraux ou praticiens du secteur public, avec les pharmaciens ont été les pourvoyeurs. Ils auront beau jeu de plaider l’ignorance, ce qui dans l’immense majorité des cas doit être vrai. Leur plus grande faute n’aurait-elle pas été de céder aux sollicitations de leurs clients et de détourner la molécule de ses indications (Vidal) pour en faire profiter des patients soucieux de maigrir à tout prix, sans trop d’efforts de diététique.
On voit que rien n’est simple dans cette triste affaire. Toujours est-il que seul le regroupement des victimes dans des associations, peut permettre une action efficace que les avocats comptent bien mener jusqu’au bout.
Me Hincker qui connaît les arcanes de la Cour Européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg pour y avoir plaidé, n’exclut pas d’y faire appel en dernier ressort.
Européen de conviction, ce brillant avocat, expérimenté, égrène les articles de la Convention et de la Charte Européennes qui assurent la protection physique des citoyens de la communauté européenne. Aller jusqu’au bout, ne rien lâcher, rester étroitement solidaires dans les Associations, c’est la consigne.
Avec l’aide d’experts indépendants et reconnus pour leur compétence scientifique (difficiles à trouver), il faut selon Me.Linhardt, obtenir la présomption de culpabilité et obliger la partie adverse à apporter la preuve du contraire.
Avant même qu’une quelconque procédure soit lancée, l’Afssaps vient de retirer deux autres médicaments de la vente ( Fonzilone et Nizoral). Certains y voient un effet de l’incurie coupable qui a conduit au scandale du Mediator.
Antoine. Spohr
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