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Plan de soutien pour les banques, plan de rigueur pour l’hôpital

Le CHU de Nancy va perdre 650 postes en quatre ans. Il faut revenir à l’équilibre des finances, dit la direction. Les syndicats protestent. Les malades s’interrogent.

Gros malaise au CHU de Nancy. L’hôpital lorrain fait partie des établissements publics hospitaliers qui perdent beaucoup trop d’argent. Avec Nantes, Nice et Marseille, le CHU nancéien accuse un déficit qui ne peut plus durer. A Nancy, le trou financier approche 30 millions d’euros cette année, sur une enveloppe de 600 M€ accordée par les pouvoirs publics. Chaque année, le CHU lorrain débourse un million d’euros rien que pour payer les banques... Et sa capacité d’investissement est nulle.

C’est la masse salariale qui coûte le plus cher (les deux tiers du budget). L’hôpital va donc réduire ses effectifs. Environ 650 postes seront supprimés en 4 ans. Peut-être moins. Ou peut-être plus. Ce sera selon le dialogue et la réorganisation menés par la nouvelle direction. Concrètement, un départ à la retraite sur deux ne sera pas remplacé. Mis à part le service des infirmiers, tous les "pôles" d’activité de l’hôpital nancéien sont concernés. L’hôpital devrait même perdre une cinquantaine de médecins. L’effort est apparemment bien compris par la Communauté Médicale d’Etablissement. La CME a en effet approuvé largement ce plan de restructuration (par 31 voix pour sur 32). Christine Jacob, vice-présidente de la communauté médicale, estime nécessaires les sacrifices "à condition qu’ils soient bien expliqués et bien justifiés". De toute façon, rassure-t-elle, "ce ne sera pas au détriment des malades".

La direction du CHU de Nancy explique qu’il faut retrouver de la marge de manoeuvre pour investir, faire de la recherche, et soigner les malades avec sécurité et efficacité. Rien ne changera pour les patients, selon Philippe Vigouroux, le directeur général de l’hôpital, arrivé il y a cinq mois en Lorraine.

Rationalisation...

Ce plan se traduira aussi par des regroupement d’activités afin d’éviter les doublons. Le CHU pourrait aussi louer du matériel, dans certains services, si cela permet d’investir par ailleurs. La CFDT, syndicat majoritaire au CHU de Nancy, annonce une grève pour le jeudi 18 décembre (jour du Conseil d’Administration). Le syndicat interpelle tous les politiques de la région. Les délégués du personnel ne voient pas comment on peut faire tourner les services en supprimant des postes, d’autant plus que bon nombre d’agents hospitaliers sont déjà sur la corde raide. RTT stockées obligatoirement et vacations tendues, selon les syndicats.

Alex Gorge (CFDT) note avec ironie : "on aurait pu renflouer tous les hopitaux de France avec la somme accordée à Bernard Tapie".

Laurent Watrin


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6 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 10 décembre 2008 10:33

    on aurait pu renflouer tous les hopitaux de France avec la somme accordée à Bernard Tapie".


    et avec les sommes dépensées pour la vaine guerre néocoloniale en Afghanistan , y’avait de quoi mettre des scaners partout !


    • ZEN ZEN 10 décembre 2008 10:50

      L’auteur parle d’un aspect des choses
      Mais cela s’aggrave partout et il y a une logique en arrière-plan :

      "..La France consacre 11% de son PIB pour la santé. Les partisans du libéralisme contestent que ces sommes considérables échappent à la loi du profit, mais n’ont bien sûr rien à redire sur le coût des hospitalisations en milieu privé lucratif, dont la France détient le record européen (23%).Ces cliniques appartiennent le plus souvent à des sociétés internationales comme la Générale de Santé et un nouveau venu,Vitalia, lié au fonds d’investissement américain Blackstone, dont les actionnaires exigent des taux de rentabilité du capital supérieur à 20%.Le financement public enrichit ces sociétés privées et a permit à la Générale de santé de verser, en décembre 2007, 420 millions d’euros à ses actionnaires !Le secteur de la santé français attire donc des capitaux internationaux en attente de vagues de privatisations. C’est dans ce contexte qu’a été mis en œuvre le financement appelé "tarification à l’activité" (T2A), dont le but déclaré est de diminuer le coût des hôpitaux. Et l’objectif, inavoué, d’augmenter le financement des cliniques.La T2A est faite pour mesurer la quantité, pas la qualité ; les gestes techniques, pas l’acte intellectuel. Elle ne prend en compte ni la gravité, ni l’activité des services hautement spécialisés, ni la précarité, ni les problèmes psychologiques, ni l’éducation du patient… Elle se révèle complètement inadaptée aux services de médecine des hôpitaux publics.Conçue à l’évidence en faveur des cliniques, la mise en place de la T2A, comme attendu, entraîne le déficit voire la faillite de 90% des hôpitaux publics.Ce déficit permet aujourd’hui de justifier l’abandon de certaines activités, la restructuration d’autres, voire la fermeture pure et simple de nombreux hôpitaux de proximité. Certains seront vendus au privé…Le patient qui se fait alors opérer en clinique est obligé de payer des dépassements d’honoraires devenus exorbitants. Il est commun de devoir payer des dépassements de l’ordre de 1 000 euros pour une cataracte ; pour une prothèse de hanche, 3 000 euros pour le chirurgien et 1 000 euros pour l’anesthésiste..."(C.Perron)

      L’hôpital public tué à petit feu par la privatisation

      _L’hopital public tué par les marchands

      Privatisation de la sante : Pharmacritique

      "Allez donc mourir ailleurs ! " Caroline Fourest


      Dans une lettre intitulée "L’Hôpital public en cours d’asphyxie", les présidents des 39 comités consultatifs médicaux (CCM) des hôpitaux de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui constituent tous ensemble la CME de l’institution, écrivent à la ministre de la Santé pour dénoncer "l’étranglement financier pur et simple" auquel aboutit selon eux "la politique déployée" dans leurs établissements. "Il ne faudrait pas que toute tentative de changement, portée par une volonté justifiée d’améliorer l’organisation du système de santé, aboutisse à une paupérisation progressive de nos hôpitaux", mettent-ils en garde. Regrettant "la place" faite aux "économies à très court terme et à tout prix", les 39 médecins sont formels : "la qualité des soins va en pâtir, de même que l’accès aux soins pour tous".


      • Gilles Gilles 10 décembre 2008 16:01

        A Toulouse, les hôpitaux publics de Rangueil et de Purpan vous envoient même vous faire voir, pardon soigner, dans les cliniques privées quand vous osez vous pointer

        ça m’est arrivé deux fois :

        1- refus de soin de ma compagne (amené en urgence par SOS médecins pourtant) car soit- disant son dossier maternité était à la clinique A Paré et qu’il fallait aller là bas (gros dépassement d’honoraires)

        2- Choix entre 4-5 heure d’attente aux urgences dans une sale glauque qui puait ou de me démerder pour aller à l’Union (privée).. ;alors que je venais pour un poignet peut être cassé. L’hôpital prévenant même la clinique de mon arrivée

        Une autre fois j’ai préféré attendre un RV deux mois à Purpan plutôt que d’avoir une opération risquée et enmerdante de suite dans le privée (j’ai eu bien raison car l’hôpital m’a soigné sans opération...)

        Donc sans même m’en appercevoir je remarque qu’à chaque fois on termine dans une clinique privée ou chez des médecins officiant dans ces cliniques. Et on a intégré les dépassements d’honoraires à nos frais sans même plus s’en étonner

        Je crois qu’à terme c’est ce qui va se passer pour presque tous ; ça va devenir normal et habituel. Seuls les gueux et les indigents finiront à l’hôpital, ou alors uniquement pour les grosses opérations qui ne rapportent pas assez aux cliniques


      • Vilain petit canard Vilain petit canard 10 décembre 2008 13:40

        L’idée de tout le système, c’est que les actes lucratifs s’évadent vers le secteur privé, qui est très rentable, et qu’il ne reste au secteur public que les maladies coûteuses. Les appendicites au privé, les cancers terminaux au public. Les tarifs sont jugulés par la Sécu, qui empêche que ça monte de trop, résultat, on perd de plus en plus de fric.

        Là-dessus, une bande de crétins ministériels fait croire depuis quelques années que l’hôpital doit être rentable. C’est Mission Impossible dans ces conditions. Alors on coupe dans les budgets pour retrouver cette fameuse rentabilité qui n’a jamais existé que dans la tête de quelques illuminés idéologues. Moins de médecins, moins d’infirmières, moins de sparadrap, moins de seringues, moins d’hôpitaux, etc. On n’ose pas encore interdire la maladie, mais ça s’approche, vous verrez, dans quelques temps, on nous collera des "franchises" sur certaines affections. 

        J’aimerais que les responsables de cette crétinerie tombent bien malades, qu’ils arrivent à l’hôpital parce qu’aucune clinique ne veut les prendre, qu’on les mette dans une salle de vingt lits, et qu’on leur annonce qu’on va économiser sur leur traitement pour gagner plus. 


        • cogno1 10 décembre 2008 16:23

          Non mais comme si un hopital se devait d’être rentable... et la marmotte...

          T’as raison, je préfère en rire.


          • chmoll chmoll 11 décembre 2008 08:45

            ben ouié c normal, vous avez une infirmière par lit

            asteur c des lits a deux places,donc une infirmières pour 2 malades, au lieu d’un

            j’espère que c pas la mème chose dans un bloc opératoire

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