« Prévenir le cancer, c’est possible »
« Prévenir le cancer, c’est possible. » Tel est le thème de la journée mondiale contre le cancer de cette année 2010. Tous les ans, le 4 février, le monde entier se rassemble autour de cette cause, afin d’informer pour mieux lutter contre cette maladie qui est parfois la première cause de mortalité, comme c’est le cas en France. Cette année, le thème vise donc particulièrement à informer sur le fait qu’un certain nombre de cas de cancer - 40 %, ce qui n’est pas rien !- peuvent bel et bien être évités. En tout cas, les risques peuvent être considérablement diminués. Petit résumé librement commenté des comportements préconisés.
- arrêter de fumer. Bon, d’accord, ce n’est peut-être pas si simple qu’il y parait si l’on considère que beaucoup de gens ont besoin d’une aide extérieure pour y parvenir (raison de plus pour réaliser que la cigarette est une véritable drogue, et qu’on ne peut pas accepter qu’elle nous mène par le bout du nez et nous ôte notre volonté), mais l’enjeu est tellement important (15% de taux de survie seulement sur cinq ans pour le cancer du poumon !! En gros, à peine plus qu’une chance sur dix de s’en sortir !) que cela vaut vraiment la peine de s’accrocher. La meilleure solution serait peut-être de ne jamais commencer à fumer. Cela passe aussi par un changement des mentalités. Il est tout de même assez choquant que des personnes ne parviennent pas à accepter une loi interdisant le tabac dans les lieux publics, alors que cette loi est faite pour protéger la santé des non fumeurs, et non pour porter atteinte à la « liberté individuelle ». En plus, fumer revient très cher, probablement beaucoup plus cher que d’investir dans un programme d’aide à l’arrêt du tabac.
- réduire la consommation d’alcool. Il n’est pas préconisé en France d’arrêter purement et simplement de boire de l’alcool. Cela semble en effet absurde de conseiller de stopper toute consommation au pays des grands vins, et ce serait probablement exagéré, quand du reste plusieurs études affirment que sa consommation modérée n’est pas nocive.
- se nourrir correctement, ce qui signifie, comme on le sait maintenant, au moins cinq fruits et légumes par jour. Les Américains en préconisent dix, nous avons réduit le nombre à cinq. Cinq, ce n’est pas aussi difficile qu’il y parait, mais encore faut-il avoir les moyens d’acheter ces fruits et ces légumes. De nombreuses familles n’ont pas les moyens de se nourrir d’autre chose que de pâtes ou de riz. Alors si un pays veut véritablement lutter contre le cancer, il le fera également dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. De plus, pour nous nourrir correctement, disons adieu avec une joie non dissimulée aux fast food et à leur nourriture dégoutante. (D’autres arguments en faveur de leur abandon définitif est le prix très élevé que pratiquent ces établissements, en matière de rapport qualité-prix, le niveau sonore souvent très élevé qui y règne, et donc le stress qui en résulte, le fait que « fast » s’applique plutôt à la vitesse à laquelle on vous demande de manger et non à celle avec laquelle on est servis, et l’hygiène qui n’y est pas toujours au top, si l’on en juge par les remontées d’odeurs en provenance des toilettes dans certains d’entre eux).
- pratiquer une activité physique régulière, pour conserver la ligne et la forme. C’est moins évident lorsqu’on habite en ville, où il est difficile de pratiquer une activité physique « sans y penser », dans le cadre de sa vie quotidienne (sortie en vélo pour aller faire ses courses par exemple.) On recommande même aux citadins de sauter sur la moindre occasion de faire un peu de « sport », par exemple en oubliant les escalators et en montant les escaliers du métro à pieds, ce que quasiment personne ne fait à Paris, pourtant, pour ne citer que cette ville. Peut-être parce que la campagne d’incitation à le faire est terminée ? Le passage par le club de sport, avec l’investissement financier que cela suppose, est alors en ville une solution quasi incontournable pour rattraper les dégâts de notre vie sédentaire.
- et finalement se protéger des virus qui peuvent évoluer en cancer, ce qui est certainement moins facile dans les pays en voie de développement où les taux de guérison pour ces cancers sont beaucoup moins élevés que dans les pays riches, qui bénéficient de meilleurs systèmes de dépistage.
Il y a un énorme paradoxe entre la peur que nous ressentons face au cancer, et la désinvolture dont nous faisons souvent preuve dans notre vie quotidienne lorsqu’il s’agit d’adopter un mode de vie équilibré. Cette attitude explique en partie les chiffres du cancer. Le Pr Launoy explique en effet que le nombre de malades a doublé en 25 ans ! Le scientifique met clairement en cause, en plus du fait que les cas augmentent de part la plus longue espérance de vie, qui entraine plus de maladies dégénératives , par exemple, « Le tabac, l’alcool, la malbouffe, la sédentarité, le manque d’exercice physique ».
Un peu comme un carrefour dangereux sur lequel on tarderait à améliorer la signalisation, attendant l’accident grave pour réaliser que nous aurions dû faire quelque chose plus tôt et poser en catastrophe un gros panneau « stop », il nous faut reconnaître que notre attitude n’est pas toujours raisonnable lorsqu’il s’agit de prendre soin de notre santé. Il y a aussi peut être un problème de priorité dans l’usage que nous souhaitons faire de l’argent dont nous disposons. Augmenter le pouvoir d’achat serait une excellente chose, encore faut-il que nous soyons assez matures pour choisir de mettre l’ argent dont nous disposons là où il doit aller, c’est-à-dire dans les véritables priorités, et non dans l’achat de produits que la société de consommation cherche à nous imposer comme indispensables à notre bonheur. Peu de gens peuvent s’offrir le « luxe » de pouvoir à la fois dépenser pour acheter l’inutile (qui, soit dit en passant, ne leur apporte peut-être pas de véritable satisfaction dans la vie), et se garantir également une nourriture de bonne qualité.
Cela passera aussi, en plus de l’augmentation du pouvoir d’achat qui permettra aux familles modestes de bien se nourrir, elles aussi, par un énorme coup de pouce donné à l’agriculture biologique. Tout le monde s’accorde à penser que les pesticides sont très néfastes pour la santé, et qu’ils peuvent être un facteur de risque pour le cancer. Il est incompréhensible que la France soit en retard dans ce domaine par rapport à d’autres pays. Il est en effet contradictoire que d’un côté on incite les gens à mieux se nourrir, et même à manger bio, et que de l’autre si peu soit fait pour qu’on puisse effectivement le faire. Des aides très conséquentes devraient par conséquent être versées aux agriculteurs choisissant ce mode de production, afin que les prix des productions biologiques, actuellement encore très élevés, puissent diminuer en raison de leur pourcentage sur les marchés.
Un autre paradoxe réside dans les sommes astronomiques que nous dépensons pour guérir une maladie qui ne cesse de progresser en nombre de cas (mais qui diminue en terme de mortalité, fort heureusement, ce qui bien évidemment justifie les sommes dépensées) en partie en raison de notre mauvaise hygiène de vie. Le cancer du poumon explose, si l’on peut dire, chez la femme. Comment ne pas mettre cela en relation avec l’augmentation du nombre de fumeuses ? Si nous ne changeons pas nos comportements, au lieu de trembler de peur devant une maladie tout en ne faisant pas grand-chose pour l’éviter autant que possible, cela signifie alors que nous acceptons de patauger dans un cercle vicieux, ou de nous enliser dans cette mare de sables mouvants, au choix, qui consiste à adopter un mode de vie qui nous rend malades, pour ensuite compter sur la recherche médicale pour nous guérir un jour et nous assurer cette longévité à laquelle nous aspirons tous.
Et pour finir, c’est une très bonne mesure que celle de vouloir éliminer la publicité sur les chaînes de télévision publique, mais pourquoi ne pas la rétablir sous la forme de courtes séquences « éducatives », comme des séquences d’information sur des organismes aidant les fumeurs à arrêter le tabac, ou une éducation à la diététique, qui porterait très certainement ses fruits.
Certes, adopter une hygiène de vie rigoureuse ne garantit pas à cent pour cent la santé et la longévité, puisque d’autres facteurs entrent en jeu, mais ça aide…
Alors, comme dit l’émission de télévision, on s’y met quand ?
16 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON