Prévenir les allergies pour les fêtes
Le docteur Michèle PIPART, médecin allergologue et membre expert de l’ARCAA présente les risques liés à la consommation des aliments de noël ainsi que les risques liés au contact des objets de décoration de noël.
Le repas « traditionnel » est parfaitement respecté, mais il faut espérer que vos convives ne présentent aucune allergie alimentaire.
La table : Non au lierre qui peut être manipulé au cours du repas, c’est une allergie de contact très sévère (mais heureusement pas si fréquente que cela).
Non aux bougies : risque d’accident plus que d’allergie. Si vous tenez absolument à allumer des bougies, pourquoi ne pas prendre des bougies flottantes sur une coupe remplie d’eau ou de sable coloré.
Les fleurs : attention vos convives peuvent être importunés par des fleurs trop parfumées : lys, mimosa. Les compositions de fleurs séchées peuvent être une source importante de pollens et il y a de forte chance qu’autour de votre table s’asseyent des allergiques aux pollens.
L’apéritif : la table basse peut être à la hauteur des enfants et provoquer des accidents par ingestion des noix. Les cacahuètes salées font partie du « top 10 » des allergènes alimentaires sévères. L’arachide grillée est effectivement très allergisante et la présentation décortiquée et salée va en stimuler la consommation. Les noix diverses sont également très allergisantes et les allergies aux noix de Pécan, de cajou peuvent être sévères.
La sensibilisation à la noix de cajou est croisée avec la Pistache (qui est justement le parfum choisi pour le dessert). Les noix et noisettes séchées contenues dans ce type de mélange peuvent entraîner une allergie croisée avec des convives sensibilisés aux pollens de bétulacées (bouleau, noisetier). Les chips et les divers produits soufflés peuvent être très mal tolérés (arômes divers). Les boissons multivitaminées peuvent contenir des jus de fruits exotiques, là encore un risque sévère d’allergie. Quant aux « boissons maisons » : liqueur faite par la tante ou la grand-mère : à ne réserver qu’aux initiés et consommateurs habituels.
Le repas
L’entrée de crustacés a trôné sur la table dès le début de l’après-midi, dans une pièce chauffée à 20°C et encore plus chaude après avoir allumé la cheminée. N’importe quelle poissonnerie se verrait amendable pour d’aussi piètres conditions de conservation. Votre mayonnaise n’a pas tourné ?
L’allergie aux crustacés est très connue, mais dans la plupart des cas il s’agit d’une histamino-libération qui peut entraîner de l’urticaire ou des troubles digestifs importants et incongrus lors de ce repas.
Les escargots : vraiment 12 par personne ? C’est beaucoup… et surtout l’allergie aux escargots est possible chez les patients allergiques aux acariens. Les crevettes présentent également une allergie croisée avec les acariens chez des patients sensibilisés (mais ce croisement est plus fréquent dans les territoires d’outre-mer : Antilles par exemple)
Une bonne recette de chapon n’aurait-elle pas été préférable, même si la préparation requiert un peu plus d’attention, que cette dinde farcie aux boites de conserves. Les châtaignes présentent elles aussi une allergie croisée avec le Latex, les avocats. N’y a-t-il personne autour de votre table qui est obligé (professionnellement parlant) de porter des gants en latex ?
La salade de tomates est-elle indispensable ? Les tomates ne mûrissent pas en pleine terre à Noël (du moins en France).
Les fromages : si un allergique au lait est présent, il lui suffit de ne pas consommer de fromage. Attention l’allergie au lait de vache est croisée avec le lait de chèvre ou de brebis
La bûche glacée à la Pistache : pourquoi pas, mais là encore la pistache est une noix et la coloration verte du dessert est souvent artificielle. Sur la glace les champignons sont en meringue (mélange de blanc d’œuf et de sucre). Attention aux enfants allergiques à l’œuf, qui pour certains le tolèrent cuit mais pas à peine cuits comme dans les meringues.
Avant de vous lancer dans la préparation d’un repas de fêtes, il peut être important de demander à vos convives s’ils ne présentent aucune allergie alimentaire et s’ils se connaissent des allergies croisées. Il peut être également prudent d’avoir une « trousse de secours » comportant un antihistaminique, un broncho-dilatateur et éventuellement une seringue d’adrénaline : il suffit pour cela de demander à votre convive allergique de ne pas oublier sa trousse de secours d’urgence. Vous éviterez ainsi que cette soirée tourne au drame.
Cependant les cacahuètes, les crevettes, les escargots, les châtaignes, les meringues et les œufs de la bûche ont toujours fait partie de notre patrimoine culinaire.
Bon appétit et surtout BONNES FÊTES de Fin d’année.
- Prévenir les risques allergiques lors des fêtes de fin d’années
- http://www.agoravox.fr/IMG/jpg/risques-noel-dataviz—6.jpg
Afin de passer de bonnes fêtes de fin d’années, prenez connaissance des risques allergiques liés aux aliments de noël et aux objets de décorations.
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