PTME : un des bluffs du sida ?
Le sida est une maladie particulière, du moins c’est le message que l’on veut faire passer. Il a fallu d’abord vaincre la discrimination dont étaient victimes les infectées et essayer de vaincre la maladie. Pour cela des sommes colossales ont été englouties mais le résultat est pour le moins mitigé car là où se trouve l’argent, les comportements s’orientent plutôt vers un but d’en amasser plus et cela quelque soit la finalité originale du projet. En d’autres termes, on a dépensé beaucoup pour améliorer le sort des infectés mais au final, on a surtout rendu très riche les responsables des différents projets du sida. Ces derniers ont même inventé des situations pour forger des programmes qui soit disant aident mais en fait enrichissent et la PTME en est l’un d’entre eux.
Je suppute dès à présent la lever des boucliers et les voix qui vont se mettre à pousser de hauts cris et il y a de forte chance que l’on m’accuse de discrimination envers les infectés. Je m’attends tout aussi à avoir des accusations de lecteurs partiels de cet article ainsi que d’interprétations erronées. Je me contente simplement de dénoncer certains abus et je sais que ceux qui veulent se napper d’une honorabilité sous couvert de bien prendre en charge les infectés du sida tout en faisant leur choux gras en sourdine vont se sentir visés. Mais mettons-nous d’accord, je ne récuse pas une rémunération pour ceux qui fournissent ici un service donné ; je ne fais que mettre à l’index une forme de détournement du projet initial qui visait plutôt à un traitement efficace d’infectés du sida à qui on aurait redonné leur dignité humaine, car cette maladie était et l’est encore ostracisant.
La problématique de la forme du traitement des infectées du sida a commencé à m’interpeller lors de mon passage aux urgences de l’HUEH. En effet, si arrivait un patient diabétique en pleine complication et qu’il ne possédait pas suffisamment d’argent pour acheter ses médicaments, son pronostic se différenciait s’il était infecté ou non : il n’a pas le sida, il est condamné, il a le sida, un programme lui offre gratuitement tous les médicaments dont il a besoin. Je précise encore une fois qu’ici, je ne récuse pas le traitement que reçoit le sidéen, mais porte l’importance sur le dénie de traitement de l’autre. Pourquoi mettre sur pied des programmes pour sauver certains et laisser mourir d’autres ? C’est de la discrimination envers les autres malades ou plutôt envers les sidéens c’est de la discrimination positive !
Je pense que dans le programme sida il y a trop d’argent et pas assez pour la prise en charge des autres pathologies et ceci donne certains abus comme la PTME. Bon je crois que je dois quand même finir par en parler. La Prévention de la Transmission Mère-Enfant du sida est un programme mis sur pied pour éradiquer autant que faire ce peut, le sida pédiatrique en diminuant les risques de contamination de l’enfant lors de la grossesse et lors de l’allaitement. C’est quand même dommage de ne pas en faire un programme de l’éradication des maladies congénitales dont le sida serait une section. Ou en est-on avec l’égalité pour l’accès aux soins ? Les autres enfants auraient-ils moins de droit ? Mais il y a plein d’illogisme dans ce programme et en voici quelques exemples. Les dernières études ont montrées que les patients du sida qui reçoivent régulièrement leurs médicaments sont moins infestant et peuvent même ne plus l’être ; alors pourquoi attendre avant de le leur donner ? Et on donne à tous, hommes, femmes, femmes enceintes, femmes allaitant. Mais pourquoi faire simple quand c’est si simple de faire compliqué ? Le mieux est de bombarder avec des programmes spécifiques qui demandent l’utilisation d’experts payés rubis sur l’ongle et grassement…
Autre interrogation, rappelez-vous que l’on peut manger avec le séro-positif, et même l’embrasser sur la bouche mais l’enfant peut attraper le sida en buvant un lait contaminé ! Là, je ne comprends plus rien ! « On » dit que l’on ne peut attraper le sida par voie digestive alors pourquoi l’enfant lui risque de l’avoir ? A partir de quel âge, ce risque n’existe plus ? Mais au fait, comment a-t-on pu savoir que le lait maternel pouvait infecter ? L’a-t-on donné à des enfants sains pour constater plus tard leur séropositivité ?
Et je continue à m’interroger : où diantre trouvent-ils tous ces chiffres ? Exemple pris dans les « nouvelles recommandations de l’OMS » : « Selon le rapport de situation Vers un accès universel de 2009, publié de façon conjointe par l’OMS, l’UNICEF et l’ONUSIDA, on estime qu’en 2008, 45 % des femmes enceintes séropositives pour le VIH ont reçu un schéma d’ARV pour la PTME, alors qu’on n’en comptait que 35 % en 2007 et 10 % en 2004. » Ainsi on connait le nombre des femmes enceintes séropositives ou du moins on en sait assez pour faire des estimations aussi précises…
Et je finis par un doute, doute qui me ronge depuis bien longtemps : pourquoi faire confiance à un organisme qui a autorisé l’abattage du cheptel économique aviaire d’un tas de petite gens pour qu’elles n’attrapent pas la grippe aviaire transmissible essentiellement par contacts étroits avec la volaille et sans danger après une cuisson, rendant ainsi les pays pauvres plus dépendant des autres ?
Comment faire confiance à un organisme qui inventa un protocole compliqué pour une pandémie grippal moins dangereuse que la grippe saisonnière qui elle n’a jamais été taxé de pandémique bien qu’elle touche plus de pays que la « grippette » H1N1 ?
Pourquoi croire aux allégations d’un organisme qui a refusé d’apporter des médicaments aux médecins haïtiens, juste après le séisme en attendant l’installation d’organismes étrangers pour le faire, prétextant que mes compatriotes et confrères étaient tous des voleurs ?
Je doute ainsi pour bien des choses et en particulier de la compétence réelle des « experts » qui nous arrivent avec des œillères pour soit disant nous aider et suppute qu’en fin de compte la motivation de la plupart serait d’abord pécuniaire et ensuite le bien être des populations concernées qui n’est en fait pris en compte que pour justifier la poursuite ou la création de juteux contrats…
Vive la nouvelle manne qu’est l’humanitaire !!!
Dr Philippe DESMANGLES
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