Rappel : L’euthanasie n’est pas autorisée en Suisse
Contrairement à ce que beaucoup pensent, l'euthanasie est strictement interdite en Suisse... avec un petit contour quand même !
Beaucoup pensent que l'euthanasie de personnes souffrantes d'une maladie incurable ou en fin de vie, ce qui entraîne des souffrances physique difficile à vivre, peuvent être euthanasiées en Suisse. La Suisse a même été surnommé le pays du "tourisme de la mort", car il est vrai que bon nombre de non résidents suisse viennent passer leurs dernières heures dans ce pays.
Pourtant, l'euthanasie est strictement interdite en Suisse, elle est même punissable pénalement d'une peine privative de liberté pour une personne qui aura volontairement administré une substance létal à une personne souffrante dans le but, bien sûr de lui donner la mort, même si la personne en question était consentante et voulait mourir.
Alors pourquoi tant de personnes, à grande majorité étrangère à la Suisse, viennent passer leurs dernières heures dans ce pays ? C'est simple, il faut distinguer clairement l'euthanasie active, c'est à dire donner soit même une molécule létale à une personne et l'euthanasie passive qui est de simplement mettre à disposition une substance pour mourir. En Suisse l'euthanasie passive bénéficie en réalité d'un grand vide juridique.
En effet, la loi est formulée de telle manière à ce qu'elle n'autorise pas l'euthanasie passive mais elle ne l'interdit pas non plus ! Voici cette fameuse loi, vous verrez que ça se joue à peu de choses. La loi dit, sur l'euthanasie passive : « Celui qui, poussé par un mobile égoïste, aura incité une personne au suicide, ou lui aura prêté assistance en vue du suicide, sera, si le suicide a été consommé ou tenté, puni de la réclusion pour cinq ans au plus ou de l'emprisonnement. » Tout se joue sur deux mots : "mobile égoïste". En clair, tant que vous ne faites pas ça en étant poussé par un mobile qui vous apporterait quelque chose au détriment de la personne, cette loi ne s'applique pas !
Mais attention, il ne s'agit pas de venir en Suisse, vous présenter et demander s'il est possible de se faire euthanasier. Premièrement, les hôpitaux ne pratiquent pas le suicide assisté en général. Pourtant, pour avoir la fameuse boisson qui vous fait mourir sans aucunes douleurs et rapidement, il faut passer par un médecin et très peu en prescrive. Aucun ne prescrit ce breuvage sans une association derrière. Il en existe deux en Suisse : Exit, qui est en suisse romande, qui n'acceuille pas d'étrangers. L'autre, dignitas, basée en Suisse alémanique qui elle acceuille des résidents non suisses. Et encore, pour bénéficier de l'assistance au suicide, il faut être membre d'une des deux associations, dignitas pour les étrangers.
Le slogan d'Exit est "Association pour une mort digne", revenons sur ce slogan. Car finalement c'est vrai, n'importe qui souffrant d'une maladie incurable ou en fin de vie peut se donner la mort, je n'énumérerais pas ici le nombre de possibilité mais vous savez comme moi qu'il y en a beaucoup. Mais sont-elles dignes ? Je me souviens du cas de ce jeune homme qui avait fait une over dose de médicaments pour mettre fin à ses jours, il a réussi après une longue agonie, étouffé dans son vomis, avec des médicaments que tout le monde peut trouver dans sa pharmacie. Ca n'est pas une mort digne et au XXIème siècle, ça ne devrait plus arriver.
Revenons sur Exit qui dit bien que pour profiter de l'assistance au suicide, il faut être atteint d'une maladie incurable dont l'issue est la mort ou une maladie provoquant des grosses souffrances physique. Le plus généralement, le patient a plusieurs contactes avec l'association et si après tout ça il désire maintenir son envie de mourir, un médecin, qu'Exit emploie et qui désire bien sûr garder l'anonymat verra la personne et décidera en tout bout de chaîne s'il lui prescrit cette fameuse potion, à boire en deux fois le plus souvent, comme ça la personne peut revenir en arrière si elle le souhaite. Mais une fois la deuxième dose avalée, il n'y a pas de moyen de retour.
L'euthanasie reste un vaste débat en Europe, même si en Suisse elle se pratique, ça n'est pas pour ça qu'elle est officiellement régie par un texte de loi, tout part d'un vide juridique. Le dossier a beau être tabou, avec les religions et l'éthique médicale parfois obsolette qui viennent s'en mêler. Un jour les gens avec une maladie incurable entraînant la mort ou avec des douleurs ou conditions de vie atroces auront le droit de mourir dignement.
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