Reflexion sur l’”obligation vaccinale pour les soignants” et la politique sanitaire #Covid-19 #PasseSanitaire
Dans ses réflexions antérieures sur la politique vaccinale, le secrétariat national et la commission santé du PRCF, qui ne sont pas anti-vaccination par principe, se sont prononcés pour le développement de vaccins anti-covid complémentairement à la mise en place d’une véritable politique de soin démocratiquement concertée, et sans imposer l’obligation vaccinale pour tous.
Depuis un an, le gouvernement se trouve confronté aux variants viraux successifs, et sans doute aussi à la pression de l’industrie pharmaceutique. Souhaitant également faire diversion à la relance des contre-réformes (retraites, assurance chômage) imposée par Bruxelles, Macron dramatise à mort la question de l’obligation vaccinale pour les soignants. Son discours du 12 juillet vient d’ailleurs d’imposer de facto cette vaccination et, plus lourdement encore, une sorte de passeport sanitaire individuel qui conduira, soit à l’obligation vaccinale générale, soit à la discrimination des personnes non vaccinées.
Notons d’abord qu’il est scandaleux de stigmatiser les soignants comme principaux vecteurs de la contagion, après les avoir durant des mois envoyés en première ligne sans autre protection que des sacs poubelles, et après les avoir même réquisitionnés bien que certains aient été porteurs du virus !
Notons que l’obligation vaccinale pour les soignants est un pas supplémentaire vers la vaccination obligatoire pour tous. Dans les conditions sociopolitiques actuelles, le gouvernement cherche à accroître le contrôle sur une population politiquement de plus en plus rétive (voir l’abstention de masse aux dernières élections), et prépare donc de nouvelles et lourdes dérives liberticides, y compris sur des terrains non sanitaires.
Notons aussi que, pendant qu’il scénarise le débat sur l’obligation vaccinale pour les soignants, le gouvernement continue de fermer des lits d’hôpitaux et de supprimer les hôpitaux et maternités de proximité. Tandis que dans l’Éducation nationale, rien de sérieux n’a été fait, ni même envisagé pour protéger les personnels et les usagers, par exemple en installant dans les classes des purificateurs d’air, en recrutant des professeurs pour alléger les effectifs, ou en dotant les établissements des personnels TOSS nécessaires pour appliquer sérieusement les protocoles sanitaires.
Pourtant il est évident que, pour protéger les personnels soignants eux-mêmes, les responsables de services médicaux et des structures de santé doivent s’adresser aux soignants, au besoin les réunir en leur exposant le rapport bénéfices-risques du vaccin pour eux et pour leurs patients. Les vaccins en usage en France étant selon les sources fortement ou partiellement efficaces à l’encontre du Delta et de ses éventuelles formes graves, on peut compter sur l’intelligence collective : il faut répondre aux questionnements des soignants, argumenter, contrer les rumeurs infondées, et se donner le temps de faire vivre une nouvelle démocratie médicale sur les lieux de soin. Et non contraindre, mépriser ou discriminer : tout usage lourd de la contrainte ne ferait qu’amplifier les démissions de personnels en milieu soignant et aggraver la méfiance à l’égard de la politique médicale.
Cela ne signifie nullement qu’il faut baisser la garde et ignorer la course de vitesse mondiale entre le virus et les moyens de le contrer, y compris dans les pays pauvres massivement délaissés. Cela signifie qu’il faut préférer à la contrainte généralisée, que choisit Macron, le développement de masse de la culture scientifique, sanitaire et biomédicale. Le débat serait considérablement éclairci, nationalement et mondialement, si les laboratoires pharmaceutiques étaient nationalisés, socialisés et gérés démocratiquement. Les médicaments et les vaccins deviendraient un bien commun universel au lieu de faire l’objet de “brevets” et de rester la propriété du grand capital pour lequel – l’affaire du Remdésivir l’a montré – les profits passent avant la santé publique. Et la course de vitesse engagée en France aurait été plus efficace si la Macronie avait accepté de traiter avec impartialité les vaccins cubains, russes et chinois, plutôt que de verser dans le maccarthysme, face notamment à Cuba qui a réalisé l’exploit, malgré le siège dont elle est l’objet de la part des USA, de soigner efficacement sa population, de contrôler son industrie pharmaceutique et d’envoyer ses brigades de médecins en Martinique et en Italie.
Au-delà de la question des vaccins, rappelons que la question du soin reste essentielle. Il faut une prise en charge systématique des malades en amont. Des malades sont morts chez eux sans jamais avoir vu de médecin ou sans avoir reçu d’indication de traitement ou de surveillance. Tous les professionnels de santé doivent être associés pleinement aux politiques sanitaires au lieu d’être sans cesse mis devant le fait accompli de décisions bureaucratiques prises par un “conseil de défense” dessaisissant aussi de leurs responsabilités constitutionnelles, avec la lamentable complicité de ces deux institutions, le Parlement et le gouvernement lui-même.
Enfin, il est clair que, si nécessaire que soit le débat sur la manière de traiter ou de prévenir le covid-19, les communistes, les syndicalistes et tous les vrais républicains ne doivent pas se laisser diviser : si les projecteurs sont braqués sur cette question, c’est pour mieux promouvoir l’euro-casse des retraites, le démontage des indemnités chômage, l’euro-privatisation des services publics (EDF, SNCF, etc.), les euro-délocalisations projetées (Renault, PSA…), l’euro-démontage de la République indivisible, sans parler de la fascisation de la vie politique. La défense de la santé de nos concitoyens a besoin que se déploie partout prioritairement la campagne menée autour de Fadi Kassem pour l’Alternative rouge et tricolore, pour la défense du syndicalisme de classe et pour la préparation du « tous ensemble » des travailleurs, pour le refus des menées impérialistes et anticommunistes (qui ciblent désormais très durement les communistes allemands et le PC de Cuba).
Pour finir, la commission santé rappelle que la rubrique “débats” du PRCF est en permanence ouverte aux camarades qui souhaitent s’y exprimer tout en respectant, bien entendu, les décisions du comité central et en déjouant les manœuvres de diversion et de division pseudo-sanitaires du pouvoir et en renforçant sans cesse l’unité fraternelle du PRCF sur la base de sa ligne politique antifasciste, anticapitaliste et anti-UE.
A lire le dossier spécial vaccin et covid-19 d’Initiative Communiste
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