Santé publique : un congrès à coeur ouvert
Le gratin de la cardiologie mondiale s’est donné rendez-vous cette semaine à Barcelone, pour la session annuelle de la Société Européenne de Cardiologie (ESC). Un constat : les maladies cardio-vasculaires ont un coût social phénoménal. Pour les quelque trente mille participants, le mot d’ordre 2009 est « prévention ». Gil Genappe est sur place pour vous...

Le cholestérol en vedette américaine
On a aussi observé que le diabète, ainsi que les niveaux de cholestérol dans le sang, ont un impact direct sur les ACV. Certes le constat n’est pas neuf ; mais il offre l’occasion de mettre en évidence que certains des traitements les plus courus et les plus lourds socialement contre l’excès de cholestérol, comme les célébrissimes statines, se révèlent décevants. En effet, ils ne font pas suffisamment la différence entre le mauvais cholestérol (LDL), qu’il faut réduire, et le cholestérol bénéfique (HDL), qu’il faut augmenter, ce que cette classe de médicaments ne fait pas. On veut parier qu’un laboratoire ne manquera pas de proposer sous peu une solution à ce demi-échec qui a tout de même généré des centaines de milliards de dollars de chiffre d’affaires ces dernières années (16 milliards par an rien qu’aux Etats-Unis)...
Médecine à deux vitesses
En ligne de mire également, les effets délétères de la pollution et du réchauffement climatique sur les maladies cardio-vasculaires. L’exposition durable au trafic automobile est un facteur important de mortalité par ACV. Les brouillards urbains, lourdement chargés en dioxyde d’azote, en sont un autre. Quant à l’impact climatique, il se manifeste par une hausse des teneurs en carbone et en polluants divers dans l’air, ce qui induit également une incidence négative sur le système circulatoire.
Ce tableau apocalyptique a de quoi inquiéter, à l’heure où les dépenses sociales sont dans le collimateur de plusieurs gouvernements obligés de faire face à des budgets en peau de chagrin suite à la crise financière. Beaucoup de professionnels craignent une remise en cause de la solidarité sociale, le déremboursement de nombreuses spécialités onéreuses mais indispensables à la survie des cardiaques. Le spectre d’une médecine à deux vitesses revient au galop, ce qui ne fait l’affaire ni des malades, ni des médecins ni de l’industrie pharmaceutique. Reconnaissons toutefois que ces préoccupations sont fort éloignées de celles des pays en développement, qui se contenteraient d’un peu d’eau pure...
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