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Véolia : « si le service de com’ commence à parler de vérité, on est dans la merde ! »

Siège de Veolia. Sophie Legall, la journaliste qui a réalisé le documentaire choc du « Poison dans l’eau du robinet » interroge le Directeur du centre d’analyses environnemental de Véolia.
 
Elle pose des questions sur l’Atrazine, un puissant pesticide interdit depuis 2003 mais que l’on retrouve toujours dans l’eau du robinet.
 
Après l’entretien, le Directeur environnemental, rend compte de l’interview à son supérieur hiérarchique et à l’attaché de presse de Véolia. Le malheureux oublie que son micro-cravate fonctionne toujours. Ce qui permet à la journaliste d’enregistrer la scène que nous avons retranscrit : 
Le directeur environnemental :

- « [Ils m’ont demandé] est ce qu’il y a des villes où il reste de l’atrazine ? »
Le supérieur :

- « Tu n’as pas donné de noms de villes ? »
Le directeur environnemental :

- « Non, non.. »
L’attaché de presse :

- « C’est la vérité… »
Son supérieur :

- « Alors si vous le service de la com’ et de la presse vous commencez à nous parler de vérité, on est dans la merde. »

Depuis des années, les distributeurs d’eau privés mais aussi les Agences de l’eau, les services sanitaires (DDASS, Ministère de la Santé, Ministère du Développement Durable, Régions, Communes, AFFSA) nous serinent que l’ « eau est l’aliment le plus contrôlé en France  », que plus de « 300 prélèvements par an sont effectués ». Et même que l’eau du robinet « est bonne pour la santé »…
 
 
Radon, aluminium, pesticides et nitrates dans notre eau :
 
Mais en matière de santé publique, on est en droit d’exiger autre chose que des réponses purement marketing. Le reportage diffusé hier sur France 3 a le mérite de battre en brèche les habituels poncifs inspirés des plaquettes quadri-chromes-en-papier-recyclé éditées par les acteurs de l’eau du robinet.
D’une façon rigoureuse, cette enquête met en évidence plusieurs scandales :

- la présence de radon, un gaz radioactif naturel très dangereux dans certaines régions. Ce gaz n’est pas investigué par les autorités sanitaires. Aucune norme ne prévoit un plafond maximum de radon. Dans le Limousin, un ingénieur nucléaire mesure une dose de 255 000 becquerels dans une aire de captage. Sa réaction laisse pantois :

- « 255 000 becquerels par mètre cube !!! Ne restez pas là, je n’ai jamais vu ça en dix-sept ans de carrière.  » 

- la forte teneur en aluminium dans l’eau du robinet, traitée par les petites stations. L’ingestion d’aluminium est mise en cause dans le développement de la maladie de Parkinson.

- les dépassements de la teneur en nitrates et de pesticides de l’eau du robinet. Les nitrates privent l’organisme d’oxygène et sont particulièrement toxiques pour les enfants et bas âge et les femmes enceintes. Les insecticides sont soupçonnés d’être responsables de nombreuses affections neurologiques mais aussi des cancers du sein et de la prostate.

- la prolifération des molécules médicamenteuses – plus de 300 ! – dans notre eau du robinet. On connaît les effets de ces rejets sur la faune (féminisation des poissons, etc.). Mais on connaît mal les effets induits pour la santé de l’homme.
 
 
Une bureaucratie de l’eau ?
 
Tout aussi inquiétant, la journaliste Anne-Sophie Legall pointe une « chaîne de responsabilités qui fonctionne comme si les maillons agissaient isolément les uns des autres. » 

En clair, responsables sanitaires publics et privés se renvoient la patate chaude sans jamais agir. C’est le cas de la DDASS qui transmet les analyses révélant la présence d’atrazine aux distributeurs d’eau. Distributeurs d’eau qui demandent mollement à l’Etat d’intervenir auprès des agriculteurs. Jusqu’au préfet qui n’osent pas froisser les agriculteurs.

Pendant ce temps là, l’eau est jugée potable. Bien des préfets accordent des dérogations aux maires lorsque la teneur en nitrates ou pesticides est supérieure au seuil autorisé. Sur les relevés de la DDASS, l’eau devient donc « conforme par dérogation. »

Même inertie sur l’aluminium. La responsable sanitaire de l’Affsa ne découvre pas le lien entre aluminium et maladie Alzheimer. Elle stoppe net l’interview lorsqu’il est abordé : « Bon.... Je demande que l’on cesse l’émission... Arrêtez de tourner... ».

Tout se passe comme si cette dilution des responsabilités entre acteurs privés ( distributeurs concurrents, stations d’épuration) publics (état, collectivités locales) et para- publics ( agences de l’eau) , avait engendré la création d’une gigantesque bureaucratie incapable de s’ adapter aux situations locales et à l’émergence de nouveaux polluants.

Une bureaucratie privée et publique compétente pour nous éviter les maladies les plus spectaculaires et fréquentes dans les pays du tiers monde (colibacille, diarrhées etc.). Mais une bureaucratie sourde et aveugle pour protéger femmes enceintes et enfants en bas âge des nitrates. Et peu soucieuse de nous éviter une exposition quotidienne à des produits dont on sait qu’ils peuvent favoriser à moyen et long thermes le développement de cancers (du sein, de la prostate) ou de troubles neurologiques ( Alzheimer, Parkinson).

Alors dans ce contexte, et pour paraphraser le responsable de Veolia, « si on commence à parler de vérité, on est TOUS dans la merde »…
 

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15 réactions à cet article    


  • joelim joelim 22 mai 2010 20:53

    C’est bien beau les généralités, mais quoi par exemple ?


  • Ploucman 22 mai 2010 11:08

    « 255 000 becquerels »


    Les becquerels ne veulent rien dire, les normes sont en mSv ... 
    c’est du tapage médiatique, pour mettre un gros chiffre qui fait peur.

    • Gavroche Gavroche 22 mai 2010 11:28

      Bonjour Feddyy

      Bonne synthèse de ce reportage. Je n’aurai pas pu le faire de manière si objective et si ...polie.

      En effet, que voit on d’autre dans ce reportage ?

      Mensonges, par intérêts ou par ignorance,

      Irresponsabilités et inconscience devant de faits graves, car il s’agit de notre santé.

      Mais faut dire que notre gouvernement et les lobbies qu’il soutient nous avait déjà habitué à ce genre de forfaiture, notamment avec le scandale des adjuvants dans les vaccins.

      Nous sommes en face d’escrocs qui, comme vous le dites, nous vendent un produit « pur » sur papier glacé, mais qui n’est en fait qu’une saleté bourrée d’éléments nocifs.

      Notre santé est, une fois de plus, sacrifiée sur l’autel des intérêts.

      Et nous payons cher pour ingurgiter un produit qui n’a d’eau que la couleur.


      • Gavroche Gavroche 22 mai 2010 13:09

        Pour info : la retranscription du reportage a été censurée sur Dailymotion : Déni d’information.

        Il ne faut surtout pas qu’un grand nombre de gens apprennent qu’ils s’empoisonnent avec ce qui est vital : l’EAU.

        Je souhaite vivement que ce directeur de Véolia et son supérieur soient poursuivis par les organismes de consommateurs.

        Dans les entreprises on est viré pour 1000 fois moins.

        Et que dire de ces préfets qui déclarent « conforme par dérogation » une eau empoisonnée : on marche sur la tête.


        • maow maow 22 mai 2010 15:47

          Le reportage est actuellement accessible (en qualité médiocre) ici : http://www.youtube.com/watch?v=59crBX6K3mc&feature=player_embedded


          • Gavroche Gavroche 22 mai 2010 16:57

            Pas pour longtemps à mon avis. Merci super miaou


          • HELIOS HELIOS 22 mai 2010 19:08

            L’emission complete est disponible sur les reseaux P2P (oui, ça sert aussi à ça, il n’y a pas que de la musique).

            D’ailleurs on retrouve si on le veut de nombreuses emissions qui disparaissent etrangement...

            Personnellement je ne peux que féliciter France télévision de mettre a la disposition du public, la plupart des emissions qu’elle realise. Dommage, qu’elle s’evertue a rendre l’enregistrement de plus en plus difficile : faut voir, et pas prendre ! Si au moins on pouvait etre sur de retrouver ce que l’on cherche, mais helas, au bout de quelques jours, d’une semaine a un mois environ, l’acces devient impossible.


            Dans le cas precis qui nous interresse le site de France 3 ne fait même pas mention de cette emission, dommage !
             


          • Dujnou Dujnou 22 mai 2010 21:53

            Moi je l’ ai enregistré sur e-mule. Qualité parfaite.


          • Xochipelli 22 mai 2010 17:47

            Sur Liberterre, article de Dominique Guillet mai 2007 :
            http://www.liberterre.fr/gaiagnostic/dominique/planete-desert1.html

            En effet, selon les enquêtes publiées par l’IFEN en 2005, 96% “seulement” de nos cours d’eaux et 61% “seulement” de nos nappes phréatiques sont pollués par “seulement” 230 pesticides : la molécule la plus présente étant l’atrazine qui génère cancers (du sein et des ovaires), maladies cardio-vasculaires, dégénérescences musculaires, lésions des poumons et des reins, etc.

            Aux USA et au Canada, des études sérieuses ont mis en évidence la présence, dans les eaux, de très nombreuses substances : estrone, ethinylestradiol (venant des pilules contraceptives), des anti-inflammatoires, des remèdes contre le cancer, des tranquillisants, etc. Aux USA, chaque année un million de patients cancéreux sont traités par chimiothérapie. Ces patients génèrent approximativement, chaque année, 650 000 tonnes d’excréments qui sont évacuées dans les égouts. Des chercheurs se sont aperçus que toutes les substances utilisées en chimiothérapie sortaient intactes des systèmes de retraitement d’eau. Toutes ces substances sont mutagènes, carcinogènes, tératogènes et embryotoxiques.

            Au Canada, en 1998, deux chercheurs, White et Rasmussen, ont calculé que la génotoxicité présente dans l’unité de retraitement des eaux usées de Montréal d’une part et dans le St Laurent d’autre part étaient seulement imputables à l’industrie à hauteur respectivement de 15 % et de 10 %. Tout le reste avait une origine “mystérieuse”, selon leurs commentaires.
            En 2005, en Suisse, une thèse de doctorat a porté sur la contamination de l’environnement par les substances pharmaceutiques. (recherche de Tauxe Würsch, Annick ; Tarradellas, Joseph).

            “Dans la première partie de cette recherche, la présence et le devenir de cinq médicaments très utilisés (Acide Clofibrique, Ibuprofène, Kétoprofène, Acide Méfénamique et Diclofénac) ont été analysés dans trois STEPs durant quatre à sept jours consécutifs. L’Ibuprofène, le Kétoprofène, l’Acide Méfénamique et le Diclofénac sont des anti-inflammatoires (NSAIDs). L’Ibuprofène et l’Acide Méfénamique sont les médicaments les plus vendus de cette étude : 17 tonnes par an et par substance en Suisse. L’Acide Clofibrique est un métabolite du clofibrate, de l’étofibrate et du clofibrate d’étofylline. Ces substances hypolipémiantes sont utilisées pour abaisser les concentrations plasmatiques élevées de cholestérol et de triglycérides. La méthode analytique développée pour analyser ces cinq médicaments permet de récupérer généralement plus de 70% de ces composés. Les limites de détection (5-15 ng/l) permettent la détection de ces substances dans les échantillons d’eaux usées.

            Les résultats de l’analyse des échantillons montrent que ces cinq substances étaient persistantes et se retrouvaient dans les effluents des STEPs ...”

            En conclusion, au bout du compte qui va trinquer ? Nous sommes en pleine pénurie d’eau et ce qui reste d’eau peut difficilement mériter le qualificatif de H2O !

            L’eau de boisson, l’eau d’irrigation, est devenue un dangereux cocktail de pesticides, de produits pharmaceutiques et de résidus industriels.

            Et pour couronner le tout, l’eau, bien précieux et bien collectif de l’humanité, est devenue une affaire privée dans les griffes de quelques multinationales mafieuses.

            Voleurs d’eau, Voleurs de terre, Pollueurs d’eau, Pollueurs de terre, ce sont les mêmes !

            • Mougeon Mougeon 22 mai 2010 18:13

              C’est à se demander s’il ne serai pas moins dangereux de boire de l’eau de pluie, encore faut-t’il qu’il pleuve...


              • HELIOS HELIOS 22 mai 2010 19:13

                Boire l’eau de pluie ? mais, c’est INTERDIT ! ils ont pensé a tout....

                Essayez un peu de dire que vous recuperez l’eau de pluie de votre toit et que vous l’injectez dans une tuyauterie de VOTRE maison...


              • foufouille foufouille 22 mai 2010 20:53

                c’est legal pour les chiottes
                par contre ils essaye de mettre un compteur sur les puits
                et tout nouveau puits doit etre declare en mairie


              • tvargentine.com lerma 22 mai 2010 21:00

                Remerciez le Maire de Paris et ses amis hezbollas verts qui défend que l’eau du robinet est bonne !  smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley

                A quand des plaintes contre le Maire de Paris ?????

                http://www.tvargentine.com


                • slipenfer 23 mai 2010 10:21

                  lerma
                  laisse toujours sa petite crotte de publicité polluante.


                  • Freddyy 26 mai 2010 08:08

                    Merci à tous pour vos messages,

                    En cherchant ce matin je suis tombé sur l’extrait en question sur Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=MNsLLXMtrEU

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Freddyy


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