Vivre et laisser vivre
La seule règle ?
Après avoir eu des échos du discours malencontreux prononcé par le représentant français des grandes richesses mondiales de ce 12 juillet 2021, j’ai fini par me dire que la règle du diviser pour mieux régner allait peut-être échouer contre elle-même. Tout ça finit peut-être par aller un peu trop loin. Peut-être parce que le besoin de conflit, dans sa latence, n’a pas encore éclos tout à fait. Au fond, j’ai tort, je le sais, de vouloir être optimiste. M’enfin, comme le disait l’autre marxiste italien (ce pays qui a gagné le dernier Euro de football, forza amici !), le pessimisme de l’intelligence et l’optimisme de la volonté font bon ménage. Je vais au moins garder la volonté de vouloir écrire un peu, par optimisme.
J’écrirai donc qu’à force de vouloir créer des fractures dans la société, on finit par les avoir, ces cinquante dernières années ne l’ont que trop prouvé. Mais on ne saurait aller contre le principe fondamental qui donne son titre à cet article, et qui permet aux activités de s’exercer, aux rencontres d’avoir lieu, aux personnes de s’épanouir.
Cependant, une catastrophe va arriver, tout le monde en est conscient (sans forcément l'être), la planche à billets a trop tourné, les restrictions, toutes tournées vers les secteurs des loisirs et du tourisme qui permettaient à la France de se former un beau capital, vont tuer les tenants de ces commerces inoffensifs et les salariés trop heureux de se défoncer à la tâche 6 mois dans l’année et de profiter de congés payés par l’assurance-chômage les 6 autres. Plus largement, les pénuries qui touchent diverses matières premières, organisées ou pas, et je supposerai que pas parce que le libre marché crée par son principe les conditions du pillage des ressources, pénuries peu évoquées dans les médias, passées sous silence, alors qu’elles touchent au cœur de la vie marchande, et d’abord de la fabrication des objets, semblent peser comme une chape invisible sur le couvercle de la masse humaine prête à exploser. Les premiers inquiets de ces défauts sont ceux qui sont au bout de la chaîne, les financiers, qui sont les derniers maillons, car leur échafaudage de virtualités et de tours de passe-passe dépend primordialement de la bonne santé des fondations bâties par les gens qui travaillent la matière. Et donc la matière vient à manquer. Et si la matière manque, si les animaux ne se reproduisent plus sous le chapiteau du cirque, la toile de la tente peut être défaite, le roi peut être nu, et les profiteurs du système avec. Pour pouvoir faire des tours de magie, il faut des objets apparents, et quand ils auront tous disparus, la magie avec.
Alors la magie va continuer, et le contrôle avec, parce que c’est lui qui va créer les billets manquants pour les profiteurs du système. La mort d’un restaurant ou d’un restaurateur n’a que peu d’importance dans le système actuel. Le restaurant fermé peut être vendu, le restaurateur décédé aussi. Avant de notifier ses dernières volontés, il aura certainement été vacciné. Son corps aura servi, par l’intermédiaire de la Sécurité Sociale, à rémunérer les laboratoires. S’il s’en est sorti, il peut même rapporter encore plus d’argent. Chaque QR code scanné ramènera sa part de bénéfices, il n’y a même pas besoin de lui donner un statut quelconque à ce bénevole des grands chemins, il a payé lui-même son outil de travail, il tient à renouveler son smartphone chaque année. Continuer à faire de l’argent avec rien, c’est-à-dire avec tout, en ouvrant à la valse des profits les derniers exclus du bal et en saluant les ultimes tabous. Dernière étape sur le chemin darwinien de l’espèce humaine : l’apprivoisement d’elle-même par elle-même.
Sauf que les semi-conducteurs semblent avoir disparu. Quelle aubaine. Et s’ils réapparaissent, eh bien tant mieux, le jeu continuera, jusqu’à ce qu’il s’arrête. Parce que la rupture de stock fatalement aura lieu. Et plus simplement aussi, parce que tout le monde n’a pas la capacité ou la volonté de travailler avec des semi-conducteurs, que les arts de la terre et de la table continueront à attirer plus de monde que ces fadaises qui ne se voient pas. Plus de choux et moins de caoutchouc = moins de chaos mon chou.
Et en parlant de choses qui ne se voient pas, n’est-il pas complètement fou de baser toute une politique sur un virus, matière invisible par excellence ? La différence avec Dieu ou Allah, c’est que le virus on ne saurait en douter, parce qu’on le voit au microscope. Peut-être. Mais j’ai pas de microscope, et au bout d’un certain temps, je vais vouloir m’en remettre au tangible immédiat. Et d’autres aussi peut-être.
L’infiniment petit, l’infiniment grand !
La technique et le pouvoir !
Quelle lassitude !
Cela ne peut pas être autrement : la règle du vivre et laisser vivre s’imposera d’elle-même. Ce serait dommage qu’elle ne le fasse pas de suite. Hélas les intérêts, sans être divergents, ne se rencontrent pas. Centrés sur leur domesticité, les individus de la condition commune abandonnent le débat public et laissent les puissances d’argent organiser le jeu à leur convenance.
Le pari est clair : ces individus vont-ils sortir ou pas pour défendre leur pain et leurs jeux ? Ce serait étonnant qu’ils ne le fassent pas, encore faut-il ne pas désespérer de la bêtise humaine. Quand une personne vaccinée contre la marque Covid vous fait la morale à longueur de journée au boulot en enfilant cigarette sur cigarette après avoir chopé une pneumonie qui aurait pu lui coûter la vie, et qu'on finit par lui mettre sa propre inconséquence en face des yeux, et qu’elle finit par se calmer, on se dit qu’on a fait un grand pas. Elle lâchera peut-être son masque, elle aussi.
La lutte contre le cancer ne fait que commencer. Pour autant, il ne faut pas s’interdire de l’attraper. La retraite, c'est pour le plus tard possible, a dit le chef.
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