14 juillet à Paris : Living in America et spectacle pyrotechnique
Jusqu'où nos dirigeants vont-ils nous faire descendre ? C'est encore une fois la question que je me pose après avoir dû subir - dans la même journée - l'indescriptible mascarade de l'entretien présidentiel (que je ne veux même pas commenter), puis le massacre auditif qui a accompagné le traditionnel feux d'artifice de la fête nationale.
Dimanche 14 juillet à bientôt 23 heures va débuter le traditionnel feux d'artifice "offert par la mairie de Paris" nous précise le sémillant Stéphane Bern : un sentiment d'immense reconnaissance m'étreint, mais songeant immédiatement à mes impôts locaux parisiens, mon soudain enthousiasme face à la générosité de notre bon maire s'éteint bien vite. Passons.
Le fruit du méticuleux labeur des artificiers explose enfin à la face de tous, accompagné d'un pot-pourri "musical" aussi pénible pour l'ouïe qu'interminable pour les nerfs, ponctuellement entrecoupé de petits slogans vantant - martelant ! - notre devise républicaine, enregistrés préalablement par de nombreuses sommités très républicaines elles aussi, telles que Line Renaud ou encore Frédéric Mitterrand. Un mélange du plus mauvais goût possible, qui plus est fort mal "mixé" : le disc-jockey amateur du pub d'un village charentais de ma connaissance eût pu mieux faire !
En guise de fête nationale, de commémoration festive de notre histoire, nos oreilles auront donc droit à tous les outrages, dont une écrasante majorité de musique... anglo-américaine ! Nous aurons même droit, à 23:31h exactement, à un extrait de "Linving in America (I Feel Good !)" du défunt chanteur américain James Brown. N'étant pas d'une nature trop naïve en matière d'analyse des grands évènements chapeautés par les Politiques, je ne peux croire qu'il s'agisse là d'une simple erreur ou d'un malheureux hasard. Non, nos élus s'adressent à une population majoritairement destructurée, historiquement déculturée, de plus en plus déracinée et qui ne jure plus que par un entertainment débilitant promu par leurs amis des soirées parisiennes (ou des escapades à Marrakech), et ils le savent. Restent quelques ronchons, quelques mauvais coucheurs comme votre serviteur, qui parviennent encore à discerner l'indécence, la vulgarité et même la provocation dans les messages que nos petits marquis nous envoient, nous imposent.
Nous aurons également eu droit à de la musique "techno", à la tour Eiffel repeinte aux couleurs de l'arc-en-ciel si cher à l'hôtel de Ville, au détournement de la Marseillaise du "Aux Armes, et caetera" de l'inénarable Gainsbourg (qu'il est, paraît-il, obligatoire de voir comme un rare génie) ; mais tout cet indigeste galimatias aura sans doute contenté la masse. Il y a bien longtemps qu'on lui a supprimé le Goût.
Ah, pardon, j'oubliais : le spectacle pyrotechnique était de bonne qualité.
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