À François Hollande, à Manuel Valls, aux frondeurs et aux autres
Même s'il émerge avec quelques années de retard et qu'il y ait peu à en attendre, le débat qui agite le pouvoir en France bien après qu'il ait commencé en d'autres lieux, concernant le choix entre croissance et rigueur – Taisez ce mot de récession que je ne saurais entendre ! est probablement à compter parmi les signes de la modération économique qui s'impose. « Il ne sert strictement à rien de créer 100.000 nouveaux emplois si, en même temps, apparaissent 100.000 [150 000] nouveaux candidats sur le marché du travail ... Une récente étude d'une université américaine prévoit que 50% des emplois seront, d'ici 20 à 30 ans, occupés par des robots. Ce qui signifie que nous nous retrouverons avec 50% de travailleurs [supplémentaires] en trop. C'est donc une erreur de croire qu'il nous faut faire plus d'enfants pour payer nos pensions. Au contraire, moins nombreux seront nos enfants, plus ils seront riches … et donc plus élevées seront nos pensions. » www.one.baby.fr (Lettre ouverte)
Cette conscience de sa propre condition, qui paraît distinguer l'homme des autres espèces animales est de plus en plus vraie pour tous, par ces temps d'information à outrance, à laquelle n'échappent pas ceux qui vivent dans la précarité. Probablement est-ce ce qui motive la montée des revendications de toutes sortes partout dans le monde, les effets de la compassion, de la charité, de la solidarité, étant encore loin de faire oublier le mirage de la lutte des classes en tant que moyen de changer cette condition.
Il faut rappeler – car nombreux sont ceux qui l'ignorent ou l'oublient – que si à l’aube de notre ère, la Terre était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains, elle en comptera bientôt 10 et plus, dont 2 vivront dans un état de pauvreté profonde. Avec la complicité des pouvoirs religieux comme laïcs, un progrès effréné a créé, en un peu plus de 20 siècles, près de 10 fois plus de miséreux qu’il y avait d’individus de toutes conditions sur Terre. Et chaque jour 250 000 êtres humains s'ajoutent à la population terrestre. Or, en raison de la structure incontournablement pyramidale de la société, par l'effet d'une fatalité qui les fait naître ce qu'ils sont, et de taux de natalités atteignant 3 à 4 fois ceux des riches, la grande majorité (70%) de ces nouveaux arrivants, sont des pauvres (dont les pauvres profonds) qui viennent s'ajouter à ceux qui occupent déjà la base de la pyramide sociale.
S'il n'est réellement de richesse que d'hommes, cet homme ne vaut-il pas mieux que l'avenir détestable qu'il se promet ? Les pauvres peuvent-ils continuer d'être les victimes d'un mécanisme infernal, tout en étant les premiers pourvoyeurs des moyens humains qui en constituent le moteur ? Se plaindre d'être les esclaves de la société tout en se multipliant et en condamnant ses descendant au même sort n'est-il pas un comble ? Toujours est-il que les plus déshérités d'entre nous continuent à être toujours plus nombreux à alimenter ce brasier du développement qui nous dévore tous – en même temps que notre planète – et dont l'énergie, par effet de convection, profite surtout à ceux qui se situent à son sommet.
La poursuite du progrès au détriment des conditions d'existence du plus grand nombre doit cesser d'urgence. Pour l'amélioration du sort de tous, et le retour à des conditions environnementales aussi durablement viables que le permettront les ressources de la planète, le devoir prioritaire de la société est désormais d'aider par tous les moyens, pourvu qu'ils soient dignes, l'homme à limiter sa fécondité, sachant que par simple effet de proportion, les plus déshérités d'entre nous seront les plus nombreux à en bénéficier. ?
Même s'il émerge avec quelques années de retard et qu'il y ait peu à en attendre, le débat qui agite le pouvoir en France bien après qu'il ait commencé en d'autres lieux, concernant le choix entre croissance et rigueur – Taisez ce mot de récession que je ne saurais entendre ! est probablement à compter parmi les signes de la modération économique qui s'impose. « Il ne sert strictement à rien de créer 100.000 nouveaux emplois si, en même temps, apparaissent 100.000 [150 000] nouveaux candidats sur le marché du travail ... Une récente étude d'une université américaine prévoit que 50% des emplois seront, d'ici 20 à 30 ans, occupés par des robots. Ce qui signifie que nous nous retrouverons avec 50% de travailleurs [supplémentaires] en trop. C'est donc une erreur de croire qu'il nous faut faire plus d'enfants pour payer nos pensions. Au contraire, moins nombreux seront nos enfants, plus ils seront riches … et donc plus élevées seront nos pensions. » www.one.baby.fr (Lettre ouverte)
Naître moins nombreux ou vivre moins vieux, tel a été le choix qui nous a été offert durant les deux derniers siècles. Nous l'avons ignoré en laissant s'emballer une croissance économique et démographique que ne maîtriseront pas davantage la superstition que les idéologies et postures politiques. Certes, les effets cruels du vieillissement de la population nous attendent, mais ce sera le prix à payer pour une négligence coupable, véritable crime contre l'humanité.
C’est avec une population moindre, autorisant la maîtrise et le dosage de ses efforts de productivité, en mettant sa créativité au service du mieux être plutôt que du toujours plus, que la société produirait moins, consommerait moins et gaspillerait moins. C'est aussi par une population moindre que le nombre de pauvres se réduisant proportionnellement à leur place dans une pyramide sociale moins peuplée (et comptant donc moins de riches), l’équilibre social, détruit avant tout par le surnombre, pourrait se rétablir. C’est notre seule chance, quels que soient notre place et notre rôle dans cette société, de continuer à bénéficier de l’essentiel des avantages que le progrès nous a procuré au cours des siècles et dont nous avons abusé et continuons stupidement d’abuser, au point de mettre la planète elle-même en péril.
Le poids de la pauvreté étant moindre, la société ne pourra qu’y gagner en efficacité dans son rôle civilisateur – plus communément qualifié d’humanitaire à défaut d’humaniste – consistant à compenser une injustice sociale avant tout structurellement originelle, tout en relâchant sa pression sur ses forces vives pour les laisser remplir leur rôle moteur d’intérêt général, qui est d’œuvrer au bonheur du plus grand nombre (à ne pas confondre avec son confort).
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