A Lille, une mère va pouvoir recroiser le meurtrier de sa fille
« Il a assassiné ma fille, il va vivre dans votre quartier. » Tel est le cri d’une mère qui, aujourd’hui, peut croiser à tout moment l’assassin de sa fille, récemment relâché, qui habite à 1km de chez elle.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH188/_110709-annick-de-muer-e1612.jpg)
En 2002, dans la nuit du 17 au 18 avril, la fille de Mme de Muer, alors âgée de 21 ans, avait été tuée de 27 coups de couteau par son petit ami, Abdelkader Akchich. Ce dernier, devant l’horreur de son crime, avait été condamné à 15 ans de réclusion criminelle.
Aujourd’hui, après avoir réalisé la moitié de sa peine (8 ans), il est de nouveau libre et peut, à tout moment, tomber, au hasard d’une rue, sur la mère de sa victime. Contre l’avis du parquet, qui a fait appel de cette décision, cet homme a obtenu une libération conditionnelle. « Il n'y a même pas eu de mesure d'éloignement, on peut se rencontrer à tout moment (…) Je veux que les gens soient au courant qu'ils vivent à côté d'un assassin » a-t-elle rappelé. Pour ce faire, elle a entrepris une campagne d’affichage dans le quartier de Fives, à Lille.
Si l’on en croit une expertise neurologique, évoquée par un proche du dossier, le meurtrier remis en liberté ne présente "plus de dangerosité", car ce dernier souffrirait d'une pathologie lui enlevant toute initiative. La cause ? Une tentative de suicide par pendaison en 2003, le détenu ne supportant pas le milieu carcéral. Pourtant, une expertise psychiatrique, datant d’il y a quelques mois, démontre le contraire et souligne des risques de récidives. « Quelques mois plus tard, c'est un agneau » dénonce Annick de Muer.
Au-delà du fait-divers, la réalité de la justice française
Quoi qu’il en soit, l’auteur de 27 coups de couteau sur une fille de 21 ans est aujourd’hui libre, après avoir purgé seulement 8 ans de sa peine initiale de 15 ans. Cette affaire va au-delà du fait-divers. Elle révèle, si besoin était encore, les faiblesses et la passivité de la justice française. Sous prétexte d’un manque de places de prison (qu’il suffirait de compenser par le rachat de casernes, par exemple), les remises de peine sont aujourd’hui systématiques. Certains ne les font même pas, si la peine en question ne dépasse pas les 2 ans.
Avec l’abolition de la peine de mort en 1981, on avait promis que cette dernière serait remplacée par la perpétuité réelle. Il n’en fût rien. En 2011, la période de sureté maximale est de 22 ans ! Comme beaucoup le rappellent, la peine de mort s’applique uniquement aux victimes, la perpétuité n’existe que pour les familles endeuillées. Force est de le constater : les peines ne sont plus échelonnées.
Quiconque tue, viol, ou pire, est donc assuré de ne pas passer le reste de ses jours derrière les barreaux. Ainsi, les violeurs recroisent les violées, et les assassins peuvent rencontrer les proches de leurs victimes au détour d’un rayon de supermarché.
Christopher Lings ( Le bréviaire des patriotes )
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