• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Société > A vos rangs fixes

A vos rangs fixes

Les causes de l’échec scolaire : le manque de respect des élèves envers leurs professeurs ! Dernière trouvaille de notre président entre une petite couche de grammaire, un zeste de religion et deux séances de calcul mental...

D’un bond la chambrée s’aligna, figée dans un impeccable garde-à-vous. Le gradé satisfait s’émut du respect qu’il s’imagina lire dans la prunelle des yeux de ses subalternes...

Les gens de ma génération comprennent le sens de ces quelques mots : dans les bouches muettes, on aurait pu entendre les mêmes paroles désormais célèbres (tristement) de notre président au Salon de l’agriculture. Mais sûrement pas le mot "respect" !

Prétendre que demander à des enfants de se lever, d’user du "monsieur l’instituteur", du "monsieur le directeur" à chaque visite témoigne d’une vision pour le moins étriquée de la réalité d’une classe et des rapports qui, jour après jour, parfois année après année, s’établissent au sein d’un groupe destiné à partager les mêmes difficultés, les mêmes plaisirs. Le respect des uns envers les autres : élève envers le maître et inversement, se mesurera à des regards, à des paroles, à la confiance que l’on pourra lire dans les yeux. Il apparaîtra dans le plaisir d’être ensemble, de se confier (c’est douloureux d’entendre), de raconter. On le sentira dans cette main que l’on guidera et qui s’abandonnera.

Le respect, il se construira dans l’écoute que l’on aura de l’autre, dans l’acharnement que l’on mettra à faire valoir son point de vue, dans ce silence qui parfois s’établira, dans ces poings, qui, à la récré, accepteront de se desserrer.

Le respect, on pourra le lire aussi, quand trente ans après, vous retrouvez d’anciens élèves, qui spontanément, reprennent une vieille conversation interrompue il y a si longtemps : tutoyant, vouvoyant ! Peu importe.

Le respect, il se mesurera aussi à l’attention que l’on voudra donner aux plus démunis de nos enfants, il s’appréciera entre autres, en termes d’encadrement, de santé scolaire...

Sans tomber dans le "C’était bien mieux avant", ce qui est faux, il me semble tout de même que les mots politesse et respect relevaient peut-être, d’abord, du domaine familial avant de devenir la future tâche principale de nos maîtres d’école. Remarquez on peut toujours imaginer remettre d’actualité l’inspection des mains et des oreilles ! Pour l’instant, les instits de mon école de Vaulx-en-Velin se contentent de bâtir des projets avec les services bucco-dentaires : sur 21 petits d’une classe de CP, un seul était indemne de toute carie !

Respect, oui, parlons-en.


Moyenne des avis sur cet article :  4.23/5   (26 votes)




Réagissez à l'article

13 réactions à cet article    


  • Nemo 28 février 2008 13:28

    La question centrale est : qu’est-ce que la société peut faire lorsque les parents ne font plus leur boulot - éduquer les enfants en leur apprenant le respect et la politesse ?

    Personnellement, je n’ai pas de réponse, et je ne vous cache pas que je serais très heureux d’en avoir une idée.

    Je ne vois pas d’autre endroit que l’école pour tenter de rattraper la démission parentale. Bien sûr, l’école n’est pas prévue à l’origine pour cela, elle souffre de prendre sur ses épaules la responsbilité de rattraper toutes les erreurs de la société, mais enfin, si l’école ne le fait pas, qui pourra le faire ?

    Les policiers ? Les juges ?

    Quand il n’y a pas de respect des règles en général, de l’autorité des adultes en particulier, comment voulez-vous construire des individus prêts à respecter les règles de vie en société ?


    • Corrèzien 28 février 2008 14:40

      Oui, si ce n’est l’école qui le fait, qui s’en occupera ? Tu (ne vois aucun manque de respect dans ce tutoiement) as raison, mais, ce qui a motivé mon article c’est le fait de laisser croire, à travers les médias et déclarations au jour le jour, aux gens que le respect, la morale avaient disparu de nos classes.

      On est toute la journée là dedans, l’éducation à la citoyenneté, telle était la dernière appellation. Oui, toute la journée, dans toutes les matières, car l’écoute, le calme, la discipline sont vitales pour tout apprentissage, et le respect, ce n’est rien d’autre que la conjugaison de ces trois termes.

      Notre Président associe respect et symboles de la République : hymne et couleurs. J’aimerais y substituer les termes de Liberté, Egalité, Fraternité.
      Moi qui ai fait toute ma carrière dans les zones un peu délicates ! Je peux affirmer que si ces mots n’étaient ni bafoués, ni galvaudés, le terme de respect prendrait du sens pour tout le monde


    • CAMBRONNE CAMBRONNE 28 février 2008 17:28

      Bonsoir monsieur l’instituteur

      Vous n’avez pas tort sur le fond : Le respect ça se mérite . Quand vous évoquez vos anciens élèves et la relation qu’ils ont gardé avec vous parceque vous avez su être "un maitre" , un modèle pour eux je retrouve le même sentiment du devoir accompli que j’ai quand je retrouve des anciens de l’armée que j’ai eu sous mes ordres et qui me font l’honneur de me témoigner leur respect .

      Cela c’est la cerise sur le gateau , le respect profond . Mais à mon humble avis il ne s’agit pas de cela dans ce qu’évoque le président de la république : il s’agit de la politesse de base qui consiste à se lever quand le prof entre en classe et plein de petites choses qui font que la vie ensemble est plus agréable . Ne me dites pas que tous les enseignants font déja ce qu’on leur demande de faire : Apprendre à lire et à écrire et la morale et le civisme . Si cela se faisait si bien que ça cela se saurait et il n’y aurait pas 25% d’élèves de sixième ne sachant ni lire ni écrire et des profs poignardés au pire et au mieux insultés .

       

      Bien amicalement monsieur l’instituteur .


      • CAMBRONNE CAMBRONNE 28 février 2008 17:31

        Bonsoir monsieur l’instituteur

        Vous n’avez pas tort sur le fond : Le respect ça se mérite . Quand vous évoquez vos anciens élèves et la relation qu’ils ont gardé avec vous parceque vous avez su être "un maitre" , un modèle pour eux je retrouve le même sentiment du devoir accompli que j’ai quand je retrouve des anciens de l’armée que j’ai eu sous mes ordres et qui me font l’honneur de me témoigner leur respect .

        Cela c’est la cerise sur le gateau , le respect profond . Mais à mon humble avis il ne s’agit pas de cela dans ce qu’évoque le président de la république : il s’agit de la politesse de base qui consiste à se lever quand le prof entre en classe et plein de petites choses qui font que la vie ensemble est plus agréable . Ne me dites pas que tous les enseignants font déja ce qu’on leur demande de faire : Apprendre à lire et à écrire et la morale et le civisme . Si cela se faisait si bien que ça cela se saurait et il n’y aurait pas 25% d’élèves de sixième ne sachant ni litre ni écrire et des profs poignardés au pire et au mieux insultés .

         

        Bien amicalement monsieur l’instituteur .


        • CAMBRONNE CAMBRONNE 29 février 2008 09:22

          SALUT SEB

           

          BONNE NOUVELLE Notre instit va prendre sa retraite et nous allons enfin être débarassés de tous ces gauchistes de Mai 68 .

           

          Salut et fraternité .


        • Jocrisse Jacques 2 mars 2008 18:08

          SEB59

          Cambronne

          Cet enseignant représente le prototype du type qui crache en l’air et qui pense qu’il pleut.

          Cet enseignant ,comme hélas beaucoup d’autres ( le génial Mérieux) , a largement contribué a dévaloriser sa fonction d’instituteur en se comportant comme un éducateur dans le coup.

          Je suis de la génération de Cambronne. Je n’ai jamais connu mes maîtres débraillés,pas rasés, en retard ou absents (OUI jamais malades).

          En plus, ils nous instruisaient (ministère de l’Instruction publique), parfois avec quelques calottes pédagogiques efficaces, et nos parents nous éduquaient (pour eux c’était un devoir).

          Le respect ? Nous en avions pour eux et personne ne se posait la question de savoir s’ils avaient du respect pour nous.

          Ensuite le service militaire complétait le tout . ( C’est là que j’ai fait la connaissance d’E.MOUREY)

          Enfin, nos enseignants sont très forts pour se plaindre et rejeter leur échec sur .....le manque de moyens (leur devise devrait être "Toujours plus")

           

           


        • seespan 29 février 2008 09:24

          Marrant, Bush avait voulut rendre la priére obligatoire le matin à l’école. Traduction il ne voulait pas mettre de sous dans le systeme educatif.

          La proposition sur le vouvoiement obligatoir est venu un peut avant l’annonce des suppressions de poste dans l’enseignement nationnal ....


          • seespan 29 février 2008 09:50

            Pour les carries de maniére generale il faut toujours emmenner les enfants se faire controler tout les six mois.

            Les enfants sentent très peut la douleurs au niveau dentaire, en generale ils se plaignent quand ils en sont l’abscé , rarrement au stade de la carrie.


          • CAMBRONNE CAMBRONNE 29 février 2008 15:37

            REBONJOUR L’INSTIT

             

            Pas de réponse ? Moi aussi je suis inquiet pour l’avenir de mes cinq petits enfants mais cela ne date pas d’aujourd’hui ! et Sarko n’en est pas responsable mais plutot vous et les votres depuis plus de trente ans .

            Heureusement qu’il y a l’enseignement privé .

             

            vive la calotte .


            • Fred 29 février 2008 18:00

              Il faut croire que les parents aujourd’hui sont de plus en plus incapables d’inculquer les règles élémentaires de civisme et de respect à leurs enfants. Je ne pense pas que ce soit le role de l’éducation nationale de se subsituer aux parents, elle peut le faire dans une moindre mesure mais un enfant qui ne respecte pas ses parents aura du mal à respecter les professeurs.


              • Blé 1er mars 2008 07:04

                Je veux juste apporter un témoignage.

                Dans les années 50, la médecine scolaire vérifiait l’état des dents des élèves et quand il y avait des caries, les enfants étaient soignés. J’ai eu la chance, bien que d’origne d’un milieu plus que modeste d’avoir reçu, ainsi que mes camarades de classes des soins dentaires dès la matenelle, cela se passait en 1955, ce n’est donc pas hier.

                Concernant le respect, je me souviens d’une institutrice qui s’est aperçue qu’une élève trichait au moment où nous devions réciter nos leçons par écrit. L’institutrice a demandé a l’élève pourquoi elle trichait. L’élève a répondu en pleurant que chez elle, il lui était impossible d’apprendre les leçons et faire ses devoirs. Ainée de 10 enfants, l’élève avait 10 ans, quand elle rentrait à la maison, elle devait aider sa mère et s’occuper de sa fratrie. Alors l’institutrice lui a proposée de rester en classe pendant la récréation pour travailler avec elle. Ce jour là, l’élève est repartie chez elle heureuse car si elle trichait ce n’était que pour faire plaisir à sa mère qui avait déjà beaucoup de soucis.

                La façon d’agir de cette institutrice s’est gravée dans ma mémoire d’enfant et maintenant que je suis à la veille de ma retraite je m’en souviens comme si c’était hier. Le respect se transmet par des actes. Les discours sont bien jolis mais pour "éduquer " un enfant les discours ne sont que du vent.

                 


                • Fred 2 mars 2008 12:25

                  bon exemple de parents qui manquent de bon sens, 10 enfants ?


                • haddock 1er mars 2008 08:45

                  Le respect semble venir tout naturellement lorsque l’ on perçoit le respect de l’ autre .

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès