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Accueil du site > Actualités > Société > Adieu déprime

Adieu déprime

Véritable épidémie du monde moderne, la dépression est aujourd’hui impliquée non seulement dans les problèmes de suicide et de drogue, mais elle est également considérée comme une cause d’invalidité dans certain cas. Essayons de comprendre les causes de ce problème qui ronge tout doucement notre société.

Ce n’est plus un phénomène rare, cela peut arriver à n’importe qui. Soudain, un beau jour, tout devient « dur pour nous » et nous ne savons tout simplement pas comment réagir. La vie était si belle, mais il s’avère qu’en fait tout n’était qu’illusion. Selon les dernières données publiées par le prestigieux Collège de Psychiatrie en Angleterre, une femme sur cinq et un homme sur dix souffriront de dépression à un certain stade de leur vie. La dépression est l’actuelle épidémie du monde occidental.

L’épidémie de la dernière génération

Ces dernières années, la dépression a pris la taille d’une épidémie dans le monde occidental.

Face au mal, nos moyens sont cependant limités. En France, on donne préférence aux solutions chimiques, ainsi de 1980 à 2001, la consommation d’antidépresseurs en France a été multipliée par dix et les ventes ont atteint plus de cinquante millions de boîtes par an. Or, malgré les médicaments et les différents traitements psychologiques, il semblerait qu’il n’y ait pas de solution médicale à l’horizon, l’inverse serait même plutôt vrai. Le Dr Yoram Youval, psychiatre et psychologue, interviewé par le journal Yédiot Acharonot, affirme que des médicaments comme le Prosac et ses nouveaux dérivés traitent certes les symptômes, mais pas la racine du problème. « Nous sommes apparemment la seule créature qui sait qu’elle moura, ainsi que ses proches. Les gens dépriment vis-à-vis de la mort ; leur vie n’a pas de sens », dit-il.

Lorsque la vie perd toute signification

Sur la perte du sens de la vie, a écrit il y a environ soixante ans un des plus grands penseurs du XXe siècle, Yéhouda Ashlag. Dans ses œuvres, il conjectura qu’à la fin du XXe siècle, l’humanité se tiendrait à la croisée des chemins. «  Ainsi la question qui ronge l’homme à chaque génération est : quel est le sens de notre vie ? ... Laquelle est toujours valide et a conservé toute son amertume. ... parfois elle s’invite à l’impromptu dans nos pensés, et assaillent notre moral, nous plongeant dans la détresse jusqu’à ce que nous parvenions à nous jeter inconsciemment dans le courrant de notre existence, pour vivre comme hier » (Y. Ashlag).

Ashlag affirme qu’il y a une solution, mais pour l’appliquer, nous devons nous occuper de la racine du problème. Il expliqua qu’en l’homme se cache la possibilité de réaliser l’intégralité de son potentiel de façon agréable et pleine de joie de vivre, il ne lui reste qu’à apprendre comment.

La course aux plaisirs

La première chose que nous devons comprendre pour sortie de cet état dépressif, nous dit Ashlag, est que l’homme existe pour retirer du plaisir. Ce désir élémentaire pour le plaisir est ce qui dicte notre vie et il ne nous laisse en paix que si nos besoins sont satisfaits. Sexe, argent, connaissance, honneur, pouvoir ne sont qu’une partie des types de plaisirs que notre désir de recevoir nous pousse à réaliser.

Il n’existe qu’un seul problème avec ce désir : le plaisir disparaît précisément lorsque nous réussissons à nous satisfaire. Même si lors des premiers instants nous éprouvons du plaisir, avec le temps qui passe, le plaisir diminue pour finalement complètement s’évanouir. Sans même avoir eu le temps d’en profiter vraiment, nous repartons pour une nouvelle course aux plaisirs. Ce processus est invariable. Nous sommes donc continuellement déçus de ce que nous parvenons à atteindre, et commençons à perdre le goût pour la course infinie après le plaisir appelé « la vie ». Cette déception grandissante crée en nous un espace vide qui finalement devient insupportable.

Or, il s’avère que nous ne pouvons pas vivre sans plaisir, donc nous développons de nouveaux désirs, et tentons de nous satisfaire par tous les moyens possibles, uniquement pour faire taire la question du sens de la vie qui est la cause de tant de souffrance lorsqu’elle se réveille en nous.

Cependant, il existe un problème et pas des moindres - parvenir au prochain plaisir ne nous permet d’oublier nos questions existentielles que pour un court instant. Très rapidement nous découvrons que la réponse ne se trouve pas là, dans la satisfaction de plaisirs provisoires et nous sommes déçus une fois de plus.

Il faut comprendre que la possibilité de nous satisfaire n’est qu’une illusion et elle engendre déprime et désespoir. Cela conduit l’homme à rechercher une façon pour oublier, pour fuir. Il la trouve grâce à différents moyens artificiels, en partant de l’alcool via les antidépresseurs jusqu’à la drogue.

Il faut (juste) changer de direction

Cependant, même si du point de vue d’Ashlag, l’essence de la vie est de se réjouir de plaisirs infinis et illimités, pourquoi n’y parvenons-nous pas et pourquoi le plaisir est-il éphémère et changeant ? Ashlag dit que c’est parce que nous ne pensons qu’à nous, et n’aspirons qu’à nous satisfaire. Tant que ce cercle infernal continuera, nous ne pourrons pas nous réjouir vraiment et resterons à jamais insatisfaits.

Alors que fait-on ? Le principe est assez simple. Si nous pouvions sortir de nous-mêmes, inverser nos aspirations dans une tentative de se réjouir non pas égoïstement, mais dans le but de satisfaire autrui, nous pourrions atteindre un bien meilleur résultat. Nous pourrions alors commencer à vraiment profiter de la vie.

Cependant, comme beaucoup d’entre nous le comprennent, la chose n’est pas si aisée. C’est pourquoi une méthode est nécessaire pour nous apprendre comment faire cette « inversion intérieure » dans notre relation à la vie et dans notre relation à autrui - c’est précisément ce que développe Ashlag dans ses ouvrages.

En étudiant les mécanismes de notre désir, nous découvrons pourquoi nous ne sommes pas satisfaits et comment faire pour changer notre situation. La dépression dont souffrent beaucoup de personnes de nos jours n’est pas un hasard. Elle est le résultat de l’évolution de notre société. A nous de prendre en compte ces signes pour corriger le tir plutôt que de chercher à l’aide d’antidépresseurs à nous «  jeter inconsciemment dans le courrant de notre existence, pour vivre comme hier ».


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22 réactions à cet article    


  • Ceri Ceri 28 décembre 2007 12:51

    et si c’était les labos qui favorisaient les « dépressions » ? Rien qu’en qualifiant les coups de spleen de « dépression » et en médicalisant, on assoit un phénomène qui pourrait ne pas exister.

    Les gens sont « dépressifs » parce que nombrilistes, quand on se préoiccupe de ce qui se passe dans le monde on n’a pas le temps de déprimer. Ce n’est pas l’ascétisme , je pense, qui rendra les gens heureux mais un monde moins déshumanisé. Sinon, les labos auront de beaux jours devant eux.


    • La mouche du coche La mouche du coche 28 décembre 2007 14:52

      « Or, il s’avère que nous ne pouvons pas vivre sans plaisir, donc nous développons de nouveaux désirs, et tentons de nous satisfaire par tous les moyens possibles, uniquement pour faire taire la question du sens de la vie qui est la cause de tant de souffrance lorsqu’elle se réveille en nous. »

      On ne s’en fiche pas un peu du sens de la vie ?


    • Patience Patience 31 décembre 2007 06:50

      Quel sens peut-on donner à la vie lorsqu’on raisonne comme une mouche ?

      Rien de bien appétissant, c’est sûr.


    • MagicBuster 28 décembre 2007 13:32

      Faut dire avec les doses de Sarko qu’on s’avale du matin au soir . . . Soit on devient accro soit on devient dépressif.

      Et hop ... un petit XanaX... zzzzz


      • antireac (---.---.80.82) 6 janvier 2008 14:17

        Comme dans le temps avec un certain Mitterand.


      • Patience Patience 28 décembre 2007 22:32

        La déprime n’est que le stade ultime de lucidité que nous sommes, individuellement ou collectivement, capables d’atteindre.

        Pour s’en soulager, il faut juste un peu fermer les yeux sur la réalité ou, pour les plus naïfs, s’en laisser détourner par les pitreries de nos bouffons d’élus.

        A chacun sa voie.

        Moi, j’aime bien la déprime.


        • Halman Halman 29 décembre 2007 11:43

          Oui Patience.

          L’imbécile ne peut pas faire de dépression.

          On ne fait pas une dépression à cause de soi, mais à cause des autres.

          L’imbécile n’a aucune conscience du comportement des autres. Pour lui tout va bien dans le meilleur des mondes.

          On ne fait pas une dépression par incapacité de satisfaire ses plaisirs nombrilistes comme l’affirme cet article, mais à l’inverse à cause de ce que les gens font de leurs vies et croient devoir transformer la votre est tout simplement d’une nullité et d’une stupidité crasse et ininterressante au possible.

          Le meilleur moyen pour ne pas rendre les gens dépressifs : leur foutre la paix !

          Hors nous vivons dans une société où se mêler des affaires des autres, chercher à les influencer, vouloir faire ressembleur leur vies le plus possible à la nôtre, les faire rentrer dans le moule est la norme.

          C’est ça l’enfer.

          L’imbécile qui ne réalise pas le sens de sa vie, le sens de celle des autres est bien heureux et ne peut pas faire de dépression.

          Hors quand on regarde comment les gens font le monde, ce qu’ils font de leurs vies, merci Prozac et Lexomil.

          Rien à voir avec son propre plaisir comme le dit cet article .

          Cela fait une dizaine d’années que je suis sous antidépresseurs et anxiolitiques.

          Pas à cause de ma vie.

          A cause de celle des autres qui m’emmerde au plus au point. Qui font tellement n’importe quoi tellement connement qu’on ne peut pas soigner les patients correctement.

          Faites soignant, et vous m’en direz des nouvelles si faire une dépression est en rapport avec son plaisir nombriliste.

          On ne fait pas une dépression parce qu’on est égocentrique, mais au contraire, parce qu’on se refuse à l’être et que ça ne marche pas.

          Parce que quoi qu’on fasse, c’est toujours donner des coups d’épée dans l’eau, s’épuiser pour rien tellement les gens en on rien à foutre de tout.

          Tellement ils ne sont que du vent, du style, du bavardage insipide et creux, un genre qu’ils se donnent et rien d’autre.

          La dépression c’est une réaction normale à la lucidité.

          Le taux de dépressions est directement proportionnel au QI. Les forts QI sont très souvent dépressifs, mais ils ont compris que la seule manière de ne pas s’enfoncer et de ne pas être la risée des cons est de ne pas le montrer. Faire comme si tout allait bien, rigoler avec les cons pour des conneries hallucinantes.

          Donnez leur de l’or, et ils en font de la merde enrobée de chocolat. Et ils sont contents.


          • SALOMON2345 30 décembre 2007 14:41

            2000 fois d’accord, les égoïstes n’ont que très rarement des ulcers à l’estomac et les autres, comme l’on dit : « heureux les pauvres d’esprit, le royaume des cieux leur appartient ». Les lucides ne peuvent, contrairement aux autruches, que souffrir et conduire...au Lexomil ou autre béquille !


          • Halman Halman 29 décembre 2007 12:22

            « Qu’est-ce que la psychanalyse, « cette maladie qui se prend pour un remède », dixit Karl Kraus (de mémoire), peut-elle nous apprendre sur nous-même que nous ne sachions déjà - pour peu que l’on s’en donne la peine (peine, mot à prendre dans sa pleine acception). »

            http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=33622

            Kubin

            Ce ne sont pas les dépressifs qui sont malades, c’est la société qui est malade et qui rend malade les lucides.

            Les psychanalistes prétendent soigner ce qu’ils intérprètent comme une maladie, qui n’est en réalité qu’une souffrance lucide.


            • Fred 29 décembre 2007 13:14

              J’aimerais comprendre pourquoi les francais sont plus deprimes que les autres.

              Nous avons un pays tres beau et tres riche historiquement, c’est le plus visite. Nous avons une des meilleures cuisines au monde et a mon avis les meilleurs alcools. Nous travaillons peu d’heures annuellement, nous avons une des meilleures couvertures de sante, l’acces a une education gratuite. Il y a beaucoup de social quoiqu’en disent certains : chomage, RMI, prime a l’emploi, APL, allocations familiales...alors qu’est-ce qui fait que les francais sont plus malheureux ?


              • Patience Patience 29 décembre 2007 13:58

                Parce qu’une majorité de Français est très lucide.

                Parce que beaucoup refusent de fermer les yeux sur la réalité ; tandis que d’autres n’acceptent pas de se laisser aveugler par le show de leurs dirigeants.

                La plupart des Français ont toujours été ainsi.

                A l’heure actuelle, ceux qui dépriment le moins sont forcément les derniers sarkozistes acharnés, car leurs illusions sont encore leurs meilleurs antidépresseurs. Hélas pour eux, la thérapie va faire pschiiit, et ils retourneront consulter leur médecin.


              • Fred 29 décembre 2007 15:08

                "Parce qu’une majorité de Français est très lucide.

                Parce que beaucoup refusent de fermer les yeux sur la réalité ; tandis que d’autres n’acceptent pas de se laisser aveugler par le show de leurs dirigeants.

                La plupart des Français ont toujours été ainsi.

                A l’heure actuelle, ceux qui dépriment le moins sont forcément les derniers sarkozistes acharnés, car leurs illusions sont encore leurs meilleurs antidépresseurs. Hélas pour eux, la thérapie va faire pschiiit, et ils retourneront consulter leur médecin."

                Enfin la depression ca fait un moment que les francais ont sombre dedans, bien avant Sarkozy ou Chirac.


              • Patience Patience 30 décembre 2007 05:06

                « Il faut réenchanter le monde »

                Slogan lancé par Laurence Parisot durant l’Université d’été du Medef en août 2005.

                La même Parisot qui déclare au Figaro, le 30 août de la même année : « La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » Vive la précarité !

                Ce qui nous donne, en décembre 2007, N. Sarkozy et C. Bruni chez Mickey-Mouse, réenchantant la France, là-bas même où la majorité des emplois sont précaires et mal payés. Le sourire éternel du nain de jardin planté dans un cimetière.

                Il faut bien comprendre que la déprime n’est que l’extrême lucidité qui nous assaille lorsque nous perdons toutes nos illusions. Illusions qui englobent le plaisir, lui-même illusoire.

                Quand on nous assène que tout est précaire (sauf Mickey-Mouse), alors oui : je déprime. Je déprime parce que, quelque part, je sens bien qu’on me prend pour le con que je ne suis pas.

                Or, cette « dernière illusion », celle de ne pas être un con, personne ne me l’enlèvera.


              • SALOMON2345 30 décembre 2007 14:45

                ce n’est pas MA richesse qui peut combler ma vie mais ma déprime vient de la souffrance (en tout genre) de mon voisin plus pauvre que moi et que ,je ne puis soulager ! Valable pour la planète....


              • Fred 30 décembre 2007 21:58

                «  »Il faut réenchanter le monde"

                Slogan lancé par Laurence Parisot durant l’Université d’été du Medef en août 2005.

                La même Parisot qui déclare au Figaro, le 30 août de la même année : « La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » Vive la précarité !

                Ce qui nous donne, en décembre 2007, N. Sarkozy et C. Bruni chez Mickey-Mouse, réenchantant la France, là-bas même où la majorité des emplois sont précaires et mal payés. Le sourire éternel du nain de jardin planté dans un cimetière.

                Il faut bien comprendre que la déprime n’est que l’extrême lucidité qui nous assaille lorsque nous perdons toutes nos illusions. Illusions qui englobent le plaisir, lui-même illusoire.

                Quand on nous assène que tout est précaire (sauf Mickey-Mouse), alors oui : je déprime. Je déprime parce que, quelque part, je sens bien qu’on me prend pour le con que je ne suis pas.

                Or, cette « dernière illusion », celle de ne pas être un con, personne ne me l’enlèvera."

                Donc pour vous la deprime c’est l’arrivee de Sarkozy. Ca n’explique pas pourquoi le reste des francais etaient deprimes avant son arrivee, plus que les citoyens d’autres pays.

                J’avoue que moi ce qui me deprime est ce que l’etat me prend tous les mois sur mon salaire sous pretexte de solidarite quand je regarde mes compatriotes et l’extreme egoisme et individualisme dont ils font preuve. Dans une situation extreme je ferai confiance a beaucoup de gens mais surement pas a un francais pour venir m’aider car ceux-ci en ont rien a faire de leur voisin.


              • Patience Patience 30 décembre 2007 23:19

                Allons, je n’ai jamais dit que je déprimais avant la Présidence de Sarkozy.

                D’ailleurs, son arrivée au Pouvoir m’a laissé plutôt indifférent. Je ricanais même gentiment en pensant que les Français allaient en baver, mais qu’ils l’avaient bien cherché en votant pour lui. Je suis démocrate, j’avais donc pas à la ramener.

                Mais, là où, maintenant, je ne suis plus d’accord, c’est de constater que le Président de la République nous prend ouvertement pour des cons.

                Comme je l’ai écrit, mon ultime illusion consiste justement à penser que je ne suis pas un con. Si on me prive de ce dernier repère, comme le fait N. Sarkozy, alors oui : JE DEPRIME GRAVE !!!

                Capito Fredo ?


              • Fred 31 décembre 2007 19:19

                « Allons, je n’ai jamais dit que je déprimais avant la Présidence de Sarkozy. »

                C’est bien ce que j’ai ecris. J’ai dis que pour vous c’etait l’arrivee de Sarkozy mais que les francais etaient de maniere generale deprimes avant son arrivee et meme Chirac et j’ai pose la question pourquoi ? Pourquoi les francais sont-ils plus deprimes que les autres alors que la France offre beaucoup de chose.


              • Numero 19 Numero 19 30 décembre 2007 01:35

                Je voudrais reagir a la reponse de Halman : « Le taux de dépressions est directement proportionnel au QI. Les forts QI sont très souvent dépressifs. »

                Selon vous, la depression decoulerait directement de l’intelligence et donc de la connaissance du monde.

                Si je suis en accord avec vous entre la correlation erudition/deprime (pas necessairement intelligence), je m’opposerai a vos propos concernant le lien direct entre les deux. Bon, on dit qu’en france, il y a beaucoup de deprimes. Et pas dans les autres pays.

                L’article dit que l’on commence a deprimer une fois que l’on a epuise toute forme de plaisir. Et je suis en parfait accord avec cet article.

                Parmi les 4 verites bouddhistes, on peut simplifier cela en disant que « l’existence est souffrance, et la cause de cette souffrance est le desir ». La solution serait de supprimer ces desirs en supprimant l’attachement aux biens, tout ca. Je vous laisserai vous documenter plus en profondeur.

                Quand on a un haut niveau d’education, on a une bonne situation. Et on arrive vite a avoir une bonne situation materielle. Ensuite, il y a peu d’enfants dans ces familles, voire pas de desir d’enfant. Pourquoi ? je suppose que le temps accorde au travail, la crainte de ne pouvoir leur offrir un avenir correct dans notre actualite n’encouragent pas la procreation. Et evidemment, un fort taux d’erudition permet de bien comprendre ces problemes... et donc de les craindre.

                Or, dans un milieu defavorise, il me semble que les familles soient plus nombreuses (manque d’education sexuelle ?), et que les gens ne comprennent pas tous les enjeux geopolitiques a moyen et long terme. Et ’defavorise’ implique qu’il y a toujours matiere a progresser materiellement, avoir des reves.

                Voila, le mot est laché : REVES. Il faut pouvoir rever et realiser. Rever sans realiser releve de l’utopie. Il faut pouvoir faire les deux. N’est-on pas fier de voir son enfant marcher ? de le voir reussir dans sa vie ? de depasser ses limites ? d’aller la ou nul n’est jamais alle ? Quel enfant n’est pas fier de montrer aux gens son dernier dessin ? L’histoire de l’humanite est balisee de conquetes, l’atteinte de plus hauts sommets, bousculer les limites, les frontieres. Monter plus haut dans les montagnes, aller plus loin dans l’espace, unifier les nations qui n’ont jamais ete unies sous un meme drapeau, triompher de la barbarie et avoir un monde plus humain, maitriser les dangers de la nature, etc. C’est ainsi que je vois la nature de l’homme, libre a vous d’etre d’accord ou pas. L’Homme est un conquerant. Il existe et se realise en colonisant des terrains inconnus, et se meurt dans une geole d’acier ou d’idees. Que retient-on de la periode d’obscurantisme ou toute creativite etait muselee ? Rien. Tracez une ligne et placez y les civilisations et les evenements. Il y aura un trou relativement vide entre 500 et 1500 (ou 1000, du moins, apres il y a des croisades). L’antiquite, la renaissance, l’ere industrielle. Ce sont des periodes de conquetes et d’evolution. Des periodes qui sont mises en valeur dans nos manuels d’histoire.

                Voila, j’ai l’argent, j’ai le travail, j’ai la voiture, je n’ai pas peur du lendemain, et... rien. J’ai reussi ma vie, super. J’ai atteint mon everest, il n’y aura pas de plus haut challenge. Je m’ennuie...

                Voila pour ce que je vois de la relation erudition/depression.

                Mais... pourquoi la france ? Serieusement, sans critiquer les gouvernements. Comme le dit Fred, nous sommes dans un environnement tres... ’cocon’, tout bien huile et bien regle... Trop bien regle, trop bien huile, trop correct.

                Une telle atmosphere est si bien reglee qu’elle en devient inhumaine.
                - Le politiquement correct est tellement present et etouffant qu’on ne peut pas s’affirmer en tant qu’etre.
                - Emettre l’idee qu’une distinction homme-femme est a faire ? Oh noooon, cela releverait d’une phallocratie intenable.
                - Sortir une pub avec « je la lie, je la fouette » est machiste, il faut l’interdire.
                - Critiquer ouvertement un politicien sur scene ? Il ne faut pas. D’ailleurs nos humoristes ne le font plus.
                - Fumer, ne serait-ce que les cigarettes ? Non, c’est interdit.
                - Tirer un coup avec une femme de petite vertu ? Non plus, c’est maaal. Et pourquoi j’utilise ce mot ’petite vertu’ ? Ce sont des putes, des prostituees.
                - Une pub pour la console PSP avec une femme blanche rivalisant avec une noire (ils voulaient sortir une version blanche de la console...). On crie au racisme.
                - Etre riche ? C’est mal vu. Il ne faut pas etre un nanti.

                Au niveau humain, cela ne va pas tres fort non plus.

                De ma propre comparaison entre la france et le vietnam, ainsi que des discussions avec des arabes et des noirs (quoi ? ca vous choque ? je dois les appeler comment ????). Les gens seraient bien plus froids, moins ouverts, le soir il n’y a pas beaucoup de monde dehors (normal, ici il fait plus froid), il est aussi plus difficile de les aborder. Faire des achats est completement impersonnel (dans un supermarche, personne ne te sert...), ici, faire la queue pour prendre sa nourriture et debarasser soi meme la table au macdo est normal, ce qui etait impensable pour mon cousin. Forcement, la chaleur humaine s’en trouve ainsi reduite dans ce pays...

                Tiens, j’acoute ma radio pour me detendre. Zazie : je suis un homme. Ridan : elle pleure ma planete. Je regarde la tele : miss france n’a pas le droit de poser en petite tenue, je vois une staracademy ou ces gens ne font qu’interpreter sans sortir du carcan anticreatif qu’on leur impose.

                Voila notre environnement. Quelle liberte me reste-t-il ? Je ne peux pas exprimer ma nature d’homme, de m’amuser, de delirer ? Pourquoi aurais-je envie de me demener a travailelr quand un chomeur gagnerait plus que moi, et aurait une vie plus aisee ? Comment pourrais-je exprimer mes opinions reelles sans heurter le bon entendement commun ?

                Bon, j’ai le choix :
                - 1- je reste ici et je vis une vie qui coute un prix exorbitant, a me faire ma propre bouffe chez moi parce que je n’ai pas les moyens de manger dehors tous les jours, a regarder une tele ou les gens sont tout beaux tout propre, et ecouter des chansons de mange-cul, et avoir pour defouloir la possibilite de descendre un president qui ne saura jamais rien de mes propos
                - 2- je prends une bonne poignee d’euros, et je vais au choix, aller aux pays bas fumer de l’herbe et prendre du bon temps dans les bordels ; passer quelques semaines au maroc/vietnam, pour un niveau de vie tres avantageux, etre servi par des personnes souriantes ; ou bien faire mon sejour de tourisme sexuel en thailande ?

                En conclusion, je dirais que nous sommes arrives a une maturite tant intellectuelle, ethique, morale que materielle qu’on en renie nos instincs les plus fondamentaux. Et on s’ennuie de facon effrayante.

                Empecher un chien de rever pendant son sommeil le tue au bout de quelques temps. Certaines plantes ne fleurissent pas en pot. Nombre d’especes nimales ne se reproduisent pas en captivite. Que devient l’esprit de l’homme lorsqu’il est encagé dans un carcan moral ?

                Voila pour ma reflexion, veuillez m’excuser pour sa longueur si cela vous a... ennuyé.


                • SALOMON2345 30 décembre 2007 14:49

                  Pourquoi la France ? Parceque la France !!! Méditez !


                • Aspiral Aspiral 30 décembre 2007 17:48

                  Il existe dans le monde végétal un transmetteur chimique qui ressemble à la sérotonine, molécule en cause dans la dépression. Ce sont les auxines : elles servent aux tiges à trouver la lumière et aux racines la terre. Dans notre civilisation, on est trop sollicité par des soi-disant plaisirs qui ne durent jamais, et aussi par des changements administratifs et commerciaux trop fréquents. C’est comme si on retournait à longueur de temps les graines que nous sommes. On en arrive à la rupture de stock. Dans un premier temps ce qui fait du bien est de routiner un maximum sa vie, en attendant de voir la colère monter et de la décharger en faisant la révolution passive. La dernière parution de « Manière de voir » parle justement de ce lavage de cerveau organisé par la civilisation.


                  • hoax ox 30 décembre 2007 23:06

                    Presque tous les commentaires disent que la source de souffrance c’est l’autre c’est l’extérieur.

                    Ne croyez vous pas que nous sommes les premiers artisans de notre déprime et que nous sommes les seuls à pouvoir nous en sortir ?

                    Il est évident que le monde d’aujourd’hui (en occident) favorise la dépression c’est un monde où l’on fait miroiter milles richesses, milles possibilités et nous passons notre temps à rêver notre vie à dé-réaliser (internet, télé, jeux vidéo et autres).

                    Il est clair pour moi et pour tous je pense que la dépression est une fuite pour arrêter le cycle des frustrations du « principe de plaisir ».

                    Dans une société de plus en plus virtualisée où l’on nous fait passer l’exceptionnel (star de ciné, héros, riche jeune et beau)pour le banal, la chose à être et à avoir, tout cela n’apporte que frustration.

                    Ce sont les valeurs que nos sociétés véhiculent (qu’est ce que la réussite ?) qui nous frustrent mais nous en sommes les complices car nous véhiculons tous ces valeurs regardons les chanteurs à succès d’aujourd’hui leur seul talent est d’être beaux.


                    • Aspiral Aspiral 31 décembre 2007 06:07

                      Je pense que le problème de la dépressivité ambiante est collectif. Seuls les plus forts peuvent s’en sortir individuellement. La génétique n’arme pas chacun de la même manière. A partir du moment où être « malade » devient la norme, seules des dispositions collectives peuvent résoudre le problème. Il faut changer de modèle de civilisation ; et cela quelles que soient les solutions individuelles proposées, pour un temps, pour certains. Le capitalisme ne peut plus croître aujourd’hui sans dévorer ses enfants.

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