Affaire Benzema : ni judiciaire ni judicieux
En passe de voir son contrôle judiciaire levé, et donc d’avoir possibilité de rentrer en contact avec Mathieu Valbuena, Karim Benzema voit les voyants revenir au vert à 4 mois de l’Euro. Si la FFF va probablement sauter sur l’occasion pour faire revenir son enfant terrible aux affaires, pas sûr que le peuple de France ne l’entende de cette oreille.
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La lumière revient parfois plus vite que prévue. Y compris pour ceux dont on n’aurait ardemment souhaité qu’ils continuent à marcher à l’ombre. Pour Karim Benzema, ce début de mois de février semble être le signe d’un printemps précoce. Et tout cela grâce à une juge d’instruction en passe de lui faire une fleur…
Le nouveau Sauvage
Mis au ban et sur le banc dans la perspective de l’Euro 2016, en raison de son implication dans l’affaire dite de la « sex tape » et de son contrôle judiciaire lui interdisant de rentrer en contact avec la victime Mathieu Valbuena, le lyonnais pensait devoir se concentrer sur son club du Real Madrid. Mais le coup de théâtre judiciaire est pour bientôt : selon des sources concordantes, la juge Nathalie Boutard s’apprêterait en effet à lever le fameux contrôle judiciaire, nerf de la guerre de l’affaire, ou plutôt de ses conséquences sportives.
Sans contrôle judiciaire, et donc sans empêchement d’entrer en contact avec Valbuena, Benzema revient alors un sélectionnable presque comme les autres. Une « grâce » qui pourrait donc lui permettre de revenir en état de grâce ?
Noël au balcon, Pâques avec le blason ?
Il faut dire qu’ils sont nombreux à l’attendre impatiemment au coin de feu, au sein de la maison du football français. Sous le pressing conjoint de Noël Le Graët, président de la Fédération Française de Football, et de Zinedine Zidane, nouveau coach du Real Madrid, de nombreuses voix se sont élevées depuis le début de l’année 2016 pour minimiser l’importance de l’affaire supposée, et surtout de l’implication de Benzema au sein de celle-ci.
Un plan de comm’ savamment orchestré par ceux qui n’imaginent pas un championnat d’Europe à domicile sans la seule véritable star de l’équipe. Quitte à mettre tous les principes dans leurs poches, et la charte d’éthique de l’équipe de France aux oubliettes.
En conséquence de quoi, un retour de Karim Benzema pourrait même intervenir dès la fin du mois de mars pour les rencontres face à la Russie et les Pays-Bas ? Dans le football moderne, il ne faut jamais jurer de rien. A part éventuellement devant un juge.
Le 9 ou le foule
Si la sanction n’est donc ni judiciaire ni sportive, Karim Benzema aurait tort de croire qu’il sera totalement sorti d’affaire pour autant. Car si son come-back en bleu doit avoir lieu, en mars, en mai ou en juin, il se déroulera forcément devant les supporters français. Or, ceux-ci sont selon plusieurs sondages près de 80% à ne plus jamais vouloir du madrilène sous le maillot de l’équipe de France.
Ce ressentiment majoritaire et sans équivoque semble donc totalement dénué de tout intérêt et de toute valeur aux yeux des dirigeants et acteurs majeurs du football français. Entre les deux parties, c’est un fossé qui ne cesse de croitre. Là où les instances ne voient qu’un joueur susceptible de marquer des buts, le peuple de France, lui, attend simplement d’un joueur censé le représenter des valeurs saines et du respect de l’institution.
Si retour il y a, alors confrontation entre Benzema et le public il y aura. Et dernière chance, il y aura. A lui de montrer qu’il préfère les batailles héroïques aux racailles colériques, et qu’il court désormais après des idéaux plutôt qu’après des vidéos. En clair, simplement avoir un but dans la vie, avant de penser à en marquer.
Gwendal Plougastel
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