Affaire Loïc SECHER : La part de responsabilité de la circulaire Royal !
Loïc Sécher est jugé pour la troisième fois par
Et puisque ce procès se déroule actuellement du 20 au 24 juin 2011, profitons-en pour dénoncer une nouvelle fois la circulaire Royal qui a sa part de responsabilité, entre autres, dans ce fiasco.
Rappel : Après l’affaire Dutroux en Belgique au cours des années 96-97, le monde politique s’agite en France et veut ériger la défense des enfants comme un mur de morale protectrice pour exorciser les erreurs et les compromissions du passé. Pour Alain Juppé, le premier ministre de l’époque « Il faut parfois mettre entre parenthèses les droits de l’homme pour protéger ceux de l’enfant » (L’Express – 4/9/96). Le 11 juin 1997, Ségolène Royal, ministre des Ecoles, déclare à Europe1 : « Il faut que la parole des enfants soit entendue, qu’ils soient crus ». En 1999, le conseiller Hayat affirme à une délégation syndicale au nom des ministres Allègre et Royal : « Si un enfant peut être préservé au prix de neuf enseignants accusés à tort, l’objectif est rempli. »
La circulaire Royal de 1997 obligea le personnel de l’Education en cas de rumeur à « s’extraire au plus vite » de cette situation en informant sa hiérarchie afin de procéder à une enquête interne puis à une dénonciation au procureur de
Karine Etévenard, professeur de physique et Michaël Deshaies, professeur de français ont recueilli des confidences de l'adolescente de 14 ans, qui, en novembre 2000, leur a confié avoir été violée.
''Peut-être qu'elle nous a trompés sur la personne mais, sur ce qui lui était arrivé, je ne peux pas imaginer qu'elle nous ait menti'', a déclaré devant la cour d'assises d'appel de Paris Karine Etévenard, professeur de physique, encore bouleversée à l'évocation de cette époque. ''Elle me faisait peine... On réagit avec empathie face à un enfant qui souffre'', a expliqué son ancien collègue Michaël Deshaies, professeur de français.
Elle ne donnait pas le nom de l'homme, mais sa description avait suffi à ses parents pour identifier Loïc Sécher, un voisin, résidant comme eux dans une petite commune de
Ses professeurs, Mme Etévenard en particulier, ont expliqué combien ils avaient tenté de comprendre pourquoi elle allait si mal. Ils ont aussi raconté s'être sentis bien seuls face à une hiérarchie beaucoup plus sceptique face au comportement de la jeune fille.
Emilie avait parlé d'''attouchements'' à Mme Etévenard. Ensuite, dans une rédaction, elle a évoqué une ''humiliation'' de la part de son père, sans évoquer spécifiquement des abus sexuels mais en mentionnant dans la marge ''SVP ne parler (sic) pas de ce devoir''.
Son professeur de français s'en est alarmé et a fait un ''signalement'' au tribunal de grande instance. C'était pendant les vacances de Toussaint 2000. Ensuite, le 25 novembre 2000, les deux professeurs, avec une camarade de classe, ont discuté avec Emilie, l'ont interrogée, lui posant des questions, certainement plus ''fermées'' que ne l'auraient fait des spécialistes. ''Sans doute était-ce maladroit... Je ne suis pas psychologue'', reconnaît le professeur de français. ''C'est très douloureux, même onze ans après'', dit-il.
Responsabilité de la circulaire Royal : En 2000, le scandale d’Outreau n’avait pas encore éclaboussé la procédure judiciaire et il ne se terminait pas un seul journal télévisé sans que nos vedettes du petit écran ne dénoncent une affaire de pédophilie. Malheur à ceux qui étaient accusés à tort ! Leurs cris d’innocence, non seulement n’avaient pas grande valeur mais étaient bien souvent une circonstance aggravante pour les coller à l’abri derrière les barreaux ! Et le personnel de l’Education était aux premières loges comme victimes de la rumeur ou comme « complice », coupable de non dénonciation car la circulaire Royal était claire à ce sujet : « s’extraire de cette situation » et « Tout manquement à cette obligation légale l’expose à être poursuivi en justice pour non-empêchement de crime, non-dénonciation de mauvais traitements, omission de porter secours ou non-assistance à personne en péril, selon les cas et à faire l’objet de poursuites disciplinaires ».
Alors, certains professeurs, troublés par la souffrance d’enfants qui leur étaient confiés, ont pu se laisser emporter par leur rôle d’éducateur et le pousser jusqu’à considérer que « l‘enfant dit toujours le vrai ! » comme le préconisait Ségolène Royal que le suicide d’un enseignant (Bernard Hanse) sur de fausses accusations ne dérangeait pas dans ses certitudes.
Conclusion : Loin de nous l’idée d’accabler des professeurs qui ont été aveuglés par cette satanée circulaire et par les fausses certitudes d’une classe politique et d’une cour médiatique, toujours prêtes à sacrifier le bouc émissaire sur le plateau de la popularité.
Outreau est passé par là pour ramener une certaine forme de démagogie à un peu plus de décence mais rien n’a changé sur le fond… D’autres Loïc Sécher dorment en prison. Signalons, entre autres, le cas de Jean-Paul Degache, instituteur ardéchois, condamné par deux fois à 8 ans de prison pour des faits qu’il a toujours nié et qui n’ont jamais été démontré.
La dictature de l’émotion n’est pas morte !
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