Alertez les bébés !
Obésité, cancers, il faut intensifier la lutte contre ces épidémies modernes, l’enfance est la priorité des priorités en matière de politique de santé environnementale, en raison de sa vulnérabilité. Il faut interdire maintenant la commercialisation de biberons constitués de plastique contenant du bisphénol A (BPA).
Il faut interdire maintenant la commercialisation de biberons constitués de plastique contenant du bisphénol A (BPA). A la mi-avril, le gouvernement canadien annonçait son intention d’interdire la commercialisation de biberons constitués de plastique contenant du bisphénol A (BPA). Les scientifiques, les médecins, les associations pour le droit a la santé et les journalistes se mobilisent en France mais les autorités sanitaires jugent qu’íl est urgent de ne rien faire !
La ministre de la santé est muette, la Direction Générale de la Santé attend elle, les avis des agences de sécurité alimentaires françaises et européennes pour agir éventuellement. En plein débat sur les OGM, rappelons que chaque fois qu’elle fut consultée sur des OGM, l’Agence de Sécurité Alimentaire Européenne a déclaré les OGM sans risques ! Pire encore, à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), on estime que le problème « est une vieille lune et qu’íl il n’y a donc pas lieu de donner de nouvelle consigne aux parents !
Le Ministère Canadien de la santé se tromperait donc, ainsi que les scientifiques du "National Toxicology Program" du ministère de la Santé Américain ? Ceux ci ont souligné dans un document rendu public : "certaines inquiétudes quant à des effets sur le système nerveux et hormonal des foetus, des nouveaux-nés et des enfants avec les niveaux actuels du bisphénol A se retrouvant dans l’alimentation".
Pendant que se réunit en ce moment á Genéve le premier congrès européen sur l’obésité, 3 nouvelles études scientifiques viennent de démontrer que le contact avec des produits chimiques utilisés dans la fabrication des biberons ou des emballages alimentaires en plastique augmente le risque d’obésité. Le Bisphénol A (BPA) est utilisé dans de nombreux matériaux ou objets ayant un contact avec des aliments comme les biberons, la vaisselle, les récipients destinés au four à micro-ondes, les canettes et les boîtes de conserve. Le Bisphénol A a une structure proche de celle de l’œstrogène, il peut donc circuler dans le sang et déclencher des réactions néfastes.
Des études scientifiques mettent régulièrement en avant les effets négatifs du bisphénol A sur les récepteurs hormonaux. Ce produit chimique est en effet un oestrogène de synthèse susceptible d’entraîner des perturbations du système endocrinien du bébé avec pour conséquences potentielles des pubertés précoces chez les filles, une baisse de la production de spermatozoïdes chez les garçons, mais aussi des troubles du comportement chez l’enfant. Son lien avec certaines formes de cancer a par ailleurs été établi chez les animaux. En 2004, l ’appel de Paris lancé par de grands scientifiques dont le cancérologue Dominique Belpomme indiquait que le développement de nombreuses maladies actuelles, et en particulier des cancers, est consécutif à la dégradation de l’environnement, que les pollutions chimiques constituent une menace grave.
Obésité, cancers, il faut intensifier la lutte contre ces épidémies modernes : en France, le cancer provoque chaque année 150.000 morts et 280.000 nouveaux cas apparaissent. C’est la première cause de mortalité avant 65 ans. On dénombre 1% de nouveaux cas de cancers chaque année chez les enfants. La planète devrait compter plus de 700 millions d’obèses d’ici à 2015, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il faut renforcer le programme REACH (Registration, Evaluation and Authorisation of CHemicals) et interdire l’utilisation des produits dont le caractère cancérogène, mutagène et reprotoxique (toxique pour l’appareil reproducteur) est certain ou probable chez l’homme. L’amiante a déjà fait des milliers de victimes et fait encore actuellement 3000 morts par an. Ce drame était évitable mais rien ne fut fait sous la pression des lobbies et la lâcheté de certains responsables politiques.
Si des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les effets du bisphénol sur la santé humaine, il faut dès maintenant appliquer le principe de précaution et interdire la commercialisation de biberons constitués de plastique contenant du bisphénol A comme ce fut fait pour l’utilisation des phtalates dans les jouets et articles d’enfants (décret du 16.01207). Comme l’ont indiqué les experts de l’Appel de Paris, l’enfance est la priorité des priorités en matière de politique de santé environnementale, en raison de sa vulnérabilité.
16 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON