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Accueil du site > Actualités > Société > Analyse libérale de la crise Baby Loup

Analyse libérale de la crise Baby Loup

Le conseil des prud’hommes de Mantes-la-jolie doit rendre sa décision lundi 13 décembre dans l’affaire de l’assistante de direction voilée de la crèche Baby Loup. Cette sentence intervient après que le Gotha politico médiatique a bruyamment montré sa préférence pour la direction de la crèche.

baby loupIl n'est pas besoin de connaître l'issue du jugement pour analyser ce conflit qui est tout à fait caractéristique de l'inextricable complexité de la société ultra dirigiste dans laquelle nous vivons.
Les dirigistes, de droite ou de gauche, communautaristes ou anticommunautaristes ont bâti une société de contraintes et d'obligations qui rend insolubles des problèmes qui n'existeraient tout simplement pas dans une société plus libérale.

Pourquoi le licenciement de cette employée indésirable pose t-il problème ? Parce que le code du travail imaginé par les dirigistes interdit de licencier sans raison "valable", étant entendu qu'une raison n'est valable que si elle est prévue par la Loi. Un chef d'entreprise, en l’occurrence la directrice d'une crèche ne peut donc pas décider unilatéralement de se séparer d'une personne qui ne lui convient pas, par exemple une personne voilée, parce que le cas : la-personne-est-voilée n'est pas expressément décrit par le code du travail.
Il est évident que s'il était possible pour une entreprise de se séparer librement d'un salarié comme il est possible pour un salarié de quitter une entreprise, le problème n'existerait pas. Les crèches emploierait très majoritairement du personnel non voilé, tandis que quelques crèches "communautaires" emploieraient du personnel voilé et que quelques crèches "mixtes" tenteraient d'établir un équilibre entre du personnel affichant des signes religieux ostentatoires et du personnel "neutre".

Mais subsiste un autre problème posé par le dirigisme, problème qui est d'ailleurs à l'origine de la "crise baby Loup", c'est le mode de financement des crèches.
Les acteurs publics (caisse d'allocations familiales et collectivités locales) sont en effet prépondérants dans le financement de ces organismes alors que les versements des familles contribuent à moins du tiers de leurs besoins. La dépense étant majoritairement publique, l'Etat et les collectivités locales veulent naturellement "piloter" l'orientation de ces établissements. La question de l'interdiction des signes religieux au nom de la laïcité, ou de leur autorisation au nom de la liberté de culte, devient donc une affaire d’État, de Conseil généraux ou de Mairies.
Un autre dommage collatéral provoqué par cette "gratuité" aux deux tiers, est l'impossibilité pour des crèches strictement privées de s'établir. Leur cotisation, basée sur les coûts réels, serait en effet prohibitive par rapport à celle des crèches "aidées". Les crèches issues d'initiatives de la société civile sont donc obligées de quémander des aides aux pouvoirs publics, ce qui signifie qu'elles en sont dépendantes.

Si les crèches étaient strictement régies par la société civile, elle seraient soucieuses d'offrir le meilleur service aux parents et aux enfants. Les parents indisposés par la présence de puéricultrices voilées seraient libres de choisir d'autres crèches, voire de se regrouper en association pour monter des structures correspondant à leurs souhaits. Mais les crèches étant placées sous la responsabilité "morale" des pouvoirs publics ceux ci se déchirent, victimes de leur propre dirigisme. Il leur faut trancher en bafouant, soit la liberté religieuse, soit la laïcité.
La décision qui sera rendue le 13 décembre sera donc obligatoirement une atteinte à l'un de ces deux grands principes.

Notre propos n'est pas ici de disserter sur le bien fondé du droit du travail ou du monopole éducatif instaurés par l'Etat providence. Nous voulons seulement montrer à travers l'exemple de la crèche Baby Loup que l'Etat dirigiste et sa justice sont mécaniquement amenés à bafouer les lois et les principes qu'ils ont eux-mêmes fabriqués.

Le dirigisme ne connait pas de limite. Il doit toujours produire de nouvelles contraintes liberticides pour tenter de réparer les dégâts dont il est responsable. La proposition surréaliste de Manuel Valls d'interdire le port de signes religieux distinctifs là où il y a des enfants (sic) en est une triste illustration. Et comble de tout, l'Etat liberticide essaye toujours de se faire passer pour celui qui solutionne les problèmes et qui agit pour le bien commun.

En dépit d'une réglementation pléthorique, l'emploi et l'éducation ne se portent pas bien, les prisons débordent, la société va mal et l'Etat providence est en faillite. Le dirigisme absurde, tel que l'interdiction de se couvrir le visage dans la rue ou de se réunir dans des halls d'immeubles, en est la conséquence directe.

Pendant combien de temps le peuple de gauche se laissera t-il abuser par cette justification "sociale" du dirigisme ? Quand se rendra t-il compte que l'absolutisme social produit les mêmes dégâts que le tribal, le féodal, ou le royal ?


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26 réactions à cet article    


  • Bill Grodé 13 décembre 2010 10:38

    Désolé, mais je ne trouve pas « surréaliste » la proposition de Manuel Valls, d’interdire le port de tout signe religieux, là où il y a des enfants. 
    Et je pense même qu’une proposition très pertinente avait été faite , à l’époque où on avait élaboré la loi sur les signes religieux à l’école : élargir cette interdiction à tous les lieux « officiels » de la république : préfectures, tribunaux, mairies .
    Ces lieux doivent rester des lieux de laïcité, des lieux neutres, à l’abri de tout prosélytisme et de toute propagande idéologique.


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 16 décembre 2010 08:32

      vous ne pensez pas que ca va avoir l’effet inverse, renforcer les signes religieux ?


    • alcodu 13 décembre 2010 10:52
      • Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.

      ARTICLE 18 de la déclaration universelle des droits de l’homme.

      Vous, les dirigistes avez également l’intention de vous asseoir là-dessus je suppose ? En fait tout ce qui ne vous plait pas doit être interdit.


      • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 15 décembre 2010 14:36

        la liste des interdits peut etre assez large.
        pourtant, la RDA et l’URSS se sont effrondrées il y a 21 ans.


      • Tiberius Tiberius 13 décembre 2010 11:04

        Ce qu’il vous faut quand même comprendre, c’est que si l’état s’interdisait d’intervenir dans la vie économique, ce pays compterait notablement moins de crèches  !

        Car sans le soutien de l’état et des collectivités locales, nombre de ces établissements fermeraient faute de pouvoir trouver des financements privés à la hauteur. Le nombre de crèches dans ce pays est le fruit de la volonté politique et non pas du libre jeu économique. Alors si votre plan est moins de crèches et plus de liberté, vous êtes sur la bonne voie...


        • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 15 décembre 2010 14:37

          sans le soutien de l’état et des collectivités locales ?? lol, non. Sans le soutien du contribuable, oui.
          des entrepreneurs qui veulent ouvrir des creches, il y en a . ils sont juste decouragés par la paperasse et les agréments à obtenir.


        • alcodu 13 décembre 2010 11:48

          Ah, bon ? quel dogme ! moi je pense que ce pays en comporterait notablement plus. La pseudo gratuité interdit toute création spontanée par la société civile et tue ce marché.
          Après avoir détruit le marché, l’Etat s’exclame : je suis indispensable, il n’y a que moi qui puisse créer des crèches ! C’est tout à fait caractéristique de la société étatiste, et c’est justement l’objet de ce post.


          • Tiberius Tiberius 13 décembre 2010 12:18

            Ce que vous dites est faux et il n’est pas difficile de le prouver

            Les crèches publiques ne peuvent brider la création de crèches privées que si par leur nombre et la qualité de leur service elles saturent le marché. Or comment le marché pourrait-il être saturé s’il est comme vous dites théoriquement capable de susciter davantage de crèches que notre pays n’en compte actuellement ?

            Si l’on autorisait des sociétés privées à acheminer le courrier, l’on verrait naître en pagaille des concurrents à la poste. Pourquoi ? Parce que la poste ne sature pas le marché par la qualité de son service. Et les sociétés privées verraient maintes occasion de prendre l’avantage sur la poste si on les laissait faire. 

            Seulement voilà, en ce qui concerne les crèches, le service rendu par l’état est supérieur en nombre et en qualité à celui que l’on pouvait espérer du marché.


          • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 15 décembre 2010 14:39

            en fait, vous n’etes jamais allé à la Chambre de Commerce et d’Industrie de votre région pour demander comment ouvrir une creche. C’est pour ca que vous restez dans le dogmatisme ultra étatique. Sinon vous auriez halluciné .


          • drlapiano 13 décembre 2010 12:01

            Ca fait plaisir un libéral qui ne met pas son drapeau dans sa poche : merci ami pour ces réflexions marquées du coin du bon sens.


            • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 15 décembre 2010 14:35

              +1, drlapiano


            • HELIOS HELIOS 13 décembre 2010 12:26

              Je ne pense pas que le « dirigisme » dont vous parlez, qui reste a demontrer par ailleurs, soit a incriminer dans cet exemple.

              Ce qui se produit, et pas depuis 2007 seulement, c’est la confusion qu’entretient le personnel politique A TOUS LES NIVEAUX et la societé economique, culturelle et civile en général.
              AUCUN de ces personnels politiques qui dispose une once de pouvoir ne veut l’utiliser de façon desinteressée pour le bien de tous.

              L’exemple des crèches est un vrai cas d’ecole. :

              Les creches coutent cher, les familles ne peuvent pas payer la totalité des couts, donc l’état intervient !
              On est d’accord, il y a deux manière d’intervenir, c’est a dire d’effectuer une redistribution sociale...
              1) en créant un service public, comme l’education nationale, mais au niveau de la toute petite enfance, ce qui veut dire que l’argent du contribuable est utilisé par un systeme public — au passage sans marge, donc moins cher — respectant les regles générales de notre societé en terme de laïcité par exemple....et laisser ouvert la possibilité a des établissements privés, confessionnels ou pas, communautaires ou pas d’exercer dans le respect des criteres techniques edictés par l’etat.

              2) un systeme liberal — pour ne pas qualifier de socialiste le systeme de service public — qui consiste a laisser libre l’activité des creches qui doivent respecter les regles de la république. C’est le systeme actuellement choisi !

              Oui, mais dans ce systeme il n’y a pas redistribution et les familles ne peuvent pas payer. alors l’etat a choisi de financer les entreprises (les creches) creant des distorsions dont l’auteur met en evidence les defauts.— clientelisme cité plus haut, car si vous n’etes pas copain avec un « politique » vous n’obtiendrez ni agrement, ni subvention —

              L’etat aurait pu choisir la meilleure solution du systeme liberal qui consiste a effectuer la redistribution directement aupres des familles, c’est a dire de rembourser les 2/3 (si c’est bien le chiffe cité dans l’article) ce qui aurait été plus efficace et surtout aurait evité la perversion politique du systeme. De plus, le remboursement aurait pu etre modulé selon divers critères — taux d’imposition, nombre total d’enfant etc —

              Vous voyez, ce qui se passe pour les creches se reproduit partout, et ce n’est pas du dirigisme, c’est de la prevaricatiohn généralisée. les elus de quelque niveau que ce soit, abusent de leur pouvoir pour construire un systeme mafieux.
               
              Une autre preuve tout aussi emblematique, est la « prime a la casse » qui s’arrete fin decembre... le systeme tel qu’il a été mis en place favorise les professionnels automobile étéblis plutot que le consommateur, qui rapellons le est quand même le proprietaire de la vieille voiture et le client de la nouvelle. L’etat aurait pu verser la prime a la casse a partir d’un certificat de destruction du vehicule présenté lors de l’immatriculation de la nouvelle voiture neuve. Cela aurait d’une part evité que seul les concessionnaires et certains agents favorisés captent toutes les ventes — tous le garages peuvent vendre des vehicules — et surtout permis un affichage clair des prix qui aujourd’hui sont considérés comme complexes et mensongés.

              Voila, merci de m’air lu, bonne semaine a tous


              • alcodu 13 décembre 2010 12:48

                L’etat aurait pu choisir la meilleure solution du systeme liberal qui consiste a effectuer la redistribution directement aupres des familles, c’est a dire de rembourser les 2/3 (si c’est bien le chiffe cité dans l’article) ce qui aurait été plus efficace et surtout aurait evité la perversion politique du systeme. De plus, le remboursement aurait pu etre modulé selon divers critères — taux d’imposition, nombre total d’enfant etc

                Oui, voilà une réponse médiane entre un système libéral et une intervention de l’Etat. Ce serait effectivement un grand progrès, même si je pense que la solution purement libérale serait probablement meilleure.

                En revanche je ne comprends pas que vous qualifiiez de « libéral » le système actuel qui impose aux crèches de demander des aides de l’Etat pour exister. Le système est nationalisé (ou collectivités-locales-isé si vous préférez) aux deux tiers. Le système rend donc impossible toute diversité. Il est impossible pour des parents de choisir une autre crèche, par exemple à cause d’une nounou voilée, parce que s’il perdent leur place subventionnée, ils n’en retrouveront pas d’autre (listes d’attente).


              • HELIOS HELIOS 13 décembre 2010 14:50

                ... tout simplement parce que le systeme actuel est en état de penurie.

                Si les parents n’ont pas el choix, c’est parce qu’il n’y a pas assez de place en creche,
                 
                N’oublions pas qu’il existe actuellement des creches « publiques » — mes petits enfants qui sont en aquitaine vont dans une creche publique— et mes petits voisins vont dans une creche 100% privée... et c’est loin d’être le même prix.

                Comme je vous l’indique, et ce sont des faits, pas des fantasmes, pour obtenir un agrement, un creche doit « cracher » au bassinet comme on dit vulgairement... et c’est aussi le cas des etablissement chargés d’accueillir des personnes agées. La classe politique qui n’est pas DIRECTEMENT corrompue mais fait jouer la fluidité des droits qu’elle accorde (c’est pour cela que je parle de prévarication)

                Il existe une vraie mafia, où tout monde se declare innocent, mais où seules les structures nationales arrivent a se developper alors que les structures locales de petites tailles n’obtiennent rien, même si elles sont conformas a 120% ! On est bien dans un systeme « liberal » , mais mal assumé.

                S’il y avait une reforme de l’etat a faire, ce serait une reforme qui renforce le fonctionnement de l’etat de droit (qui est essentiellement liberal) dans le but que TOUS les acteurs économiques puissent voir aboutilr leur projet sans intervention positive ou negative du pouvoir politique... rapellons que la politique est la pour orienter, pas pour fausser le fonctionnement economique.


              • alcodu 13 décembre 2010 18:42

                Il existe une vraie mafia, où tout monde se declare innocent, mais où seules les structures nationales arrivent a se developper alors que les structures locales de petites tailles n’obtiennent rien, même si elles sont conformas a 120% ! On est bien dans un systeme « liberal » , mais mal assumé.

                Je vous crois volontiers Helios, mais vous employez mal le mot libéral (comme beaucoup).
                Un système dans lequel il faut un agrément ou un passe-droit (ce qui pour nous revient au même) de l’Etat n’est justement pas une société libérale.


              • jacques jacques 13 décembre 2010 13:22

                Tous les pays se prétendant libéral (nouvelle religion remplaçant le communisme) sans contrainte, espace de liberté,etc...
                Que voit on ? de la corruption ,des ententes pour controler le marché ,on fait voter des lois pour maintenir ou créer des monopoles privés avec à la clé des rentes de situation.
                A part la téléphonie en France qui a baissé (grace au trublion Free ,ailleurs les prix sont beaucoup plus élévés) .Que voyons nous l’eau a atteint des sommets et les sociétés qui s’en sont occupées sont devenues immensément riches à notre dépent,maintenant on nous explique que l’électricité va augmenter d’au moins 25% pour créer des marges respectables aux nouveaux entrants ..Si le libéralisme était si éfficace il devrait spontanément être moins cher ,plus plus mieux ...ou alors c’est une nouvelle religion devant laquelle il faut s’agenouiller.


                • alcodu 13 décembre 2010 13:45

                  Les libéraux sont les premiers à dénoncer le capitalisme de connivence que vous décrivez.
                  Renseignez vous.


                • anasthasia59 13 décembre 2010 15:03

                  que d’encre pour une décision de justice somme toute logique, puisque le réglement intérieur n’était pas respecté.


                • titi titi 14 décembre 2010 08:36

                  @Jacques

                  « Que voit on ? de la corruption ,des ententes pour controler le marché ,on fait voter des lois pour maintenir ou créer des monopoles privés avec à la clé des rentes de situation »

                  Euh... renseignez vous sur les marchés de collecte des ordures ménagères ainsi que des concessions accordées pour la gestion des incinérateurs.
                  C’est édifiant.

                  Notre système n’empêche pas la corruption et la connivence.
                  Par contre il empêche l’innovation.
                  Il cumule tous les défauts des autres systèmes.


                • Bob Char 13 décembre 2010 15:02

                  Plutôt que de financer les crèches, que l’Etat reverse cet argent directement aux familles, charge à elles de s’organiser comme elles l’entendent pour garder leurs enfants : crèches privées, crèches communautaires, famille, nourrice, etc... Elles y gagneront.


                  • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 15 décembre 2010 14:32

                    Bob Char a tellement raison. Quiconque a jamais essayé d’ouvrir une creche sait qu il doit faire face à un montant d’obligations impressionnantes, qui vont jusqu ’a reglementer le diametre de la cuvette des toilettes.
                    Que l’Etat laisse les gens faire appel à leur bon sens, plutot.


                  • Le péripate Le péripate 13 décembre 2010 17:34

                    C’est cet effet de cliquet, qui lentement ou rapidement fait toujours grossir le Gouvernement, qui est le meilleur argument du libéralisme radical, l’anarcho-capitalisme : à ce jour aucune Constitution au monde ne s’est révélée capable d’endiguer cette pente fatale.

                    Mais de desserrer quelque peu ce corset permet toujours de respirer un peu mieux, en attendant un improbable monde d’adulte. smiley


                    • alcodu 13 décembre 2010 21:51

                      Il est vrai que - comme on dit - les bras nous en tombent, lorsque nous observons la frénésie dirigiste. Mais je reste plus optimiste sur cet espoir de parvenir à un monde d’adultes. Il faudrait un déclic... je l’ai bien connu moi, le déclic.


                    • alcodu 13 décembre 2010 20:54

                      Comme c’était prévisible c’est le gotha politico médiatique qui l’a emporté. La nounou voilée est donc licenciée sans indemnité.

                      Voilà qui est très intéressant puisque cela signifie que, pour les étatistes, le règlement intérieur d’une entreprise, la crèche Baby Loup,  l’emporte sur un article pourtant particulièrement explicite de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme :

                      Article 18 :
                      Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.

                      Si le règlement intérieur d’une entreprise peut aller à l’encontre d’un des droits de l’Homme fondamentaux, les entreprises devraient pouvoir en profiter pour y fourrer tout ce que bon leur semble. Ce n’est pas pour nous déplaire mais ce n’est sûrement pas l’intention des dirigistes.

                      Soyons sûrs qu’ils trouveront d’excellentes raisons à cette exception. La règle de la Loi ? connais pas ! La Loi ne sert qu’à modeler le monde tel qu’ils le rêvent.

                      La décision est donc abjecte, exactement comme l’aurait été la décision contraire


                      • CHARMET 15 décembre 2010 14:26

                        Les crèches, comme les écoles, démontrent bien les limites de l’Etat providence :
                        - coût élevé qui appauvrit les contribuables,
                        - efficacité restrant à démontrer : enfants en crèche ne sachant pas parler comme ceux qui sont à la maison ; 20 % d’analphabètes à l’entrée en sixième etc.
                        - carcans réglementaires et administratifs qui empêchent les responsables d’assurer l’ordre, la sécurité et l’hygiène des maîtres et des élèves, et les enseignants d’enseigner.

                        Partout où l’Etat ou ses monopoles (SNCF etc.) se mêlent d’entreprendre, on retrouve les mêmes errements coûteux. C’est à la société civile, si on la laisse libre, d’offrir les services demandés par la population. Si celle-ci n’est pas solvable et si le service est jugé indispensable (c’est le cas de l’éducation), dans un pays de tradition sociale, la puissance publique peut et doit aider les familles à payer le juste prix, par exemple par un chèque éducation que la famille remettra à l’école ou à la crèche de son choix.

                        Assez vite, le choix des familles se portera sur les écoles qui leur conviennent le mieux (laïques ou confessionnelles, élitistes ou à la portée de tous etc.). Librement puisque le chèque éducation serait valable pour toutes les écoles. Les débats du type voile ou pas voile relèveront de chaque chef d’établissement, de la communauté éducative et/ou du conseil maîtres/parents.

                        Est-ce un rêve ? Cela existe ailleurs, dans des pays où l’éducation est beaucoup plus performante et moins coûteuse qu’en France. Je laisse aux lecteurs le soin d’ajouter des exemples, il sont nombreux.

                        Par ailleurs, personne, je crois, n’a noté qu’il existe des crèches d’entreprises dont la gestion ne relève pas de l’administration et n’excite pas les media comme celle de Baby Loup.

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