Dans le cadre d’un festival d’art urbain, Goin artiste grapheur a peint une fresque devant la gare de Grenoble. Une fresque représentant Marianne, allégorie de la Nation, attaquée par deux policiers abrités derrière un bouclier portant l’inscription 49.3
Une fresque résumant brillamment la situation de ce printemps 2016 où un gouvernement minoritaire tente d’imposer par la force, celle du 49.3 au parlement et celle des matraques, grenades et autres interdictions de manifester dans la rue un projet de loi travail rejeté par l’ensemble des travailleurs. Faut-il rappeler que plusieurs centaines, sans doute des milliers, de manifestants ont été blessés dont certains grièvement par les violences policières ? Faut-il rappeler que le gouvernement a fait interdire plusieurs manifestations, et notamment à Grenoble la projection en plein air du film Merci Patron, et qu’il n’y a échoué à Paris qu’en raison de la résistance populaire.
Après l’interdiction de débattre au parlement (49.3), l’interdiction de manifester, c’est désormais l’interdiction de s’exprimer. D’une même voix les représentants des LR et PS réclament ainsi ni plus ni moins que l’autodafé de l’œuvre d’art. S’en prenant violemment à la municipalité grenobloise, l’ancienne ministre et député de l’Isère PS Fioraso exige « il faut effacer immédiatement cette fresque inacceptable » tandis que le président LR du CD38 C Barbier éructe sur twitter contre « une fresque honteuse » sommant le maire de Grenoble de la faire détruire. On est ici loin, bien loin des appels à la liberté d’expression de janvier 2015, des jesuischarlie. Inquiétante conception de la politique que celle de l’opposition PS et LR à la municipalité grenobloise, reprochant à un maire de ne pas jouer les censeurs. Les mêmes feront ils demain bruler le tableau de Delacroix, la liberté guidant le peuple ?
Interdire, réprimer, censurer, voila les seuls arguments du gouvernement pour mettre en œuvre une politique directement dictée par l’UE et le MEDEF, activant dans une France sous un état d’urgence antisocial et policier les feux de la fascisation.
Pour la démocratie, pour la liberté d’expression, pour les droits démocratiques et sociaux, les militants du PRCF38 apportent leur total soutien à l’artiste Bouin et à travers lui au droit à la liberté de création artistique. Oui Grenoble, ville de la Résistance – compagnon de la libération – sera toujours debout pour défendre la liberté. Contre la haine et la violence, pour la République, la démocratie, la liberté d’expression, les militants du PRCF font la proposition à la municipalité de Grenoble de prendre les mesures nécessaires pour assurer toute la pérennité nécessaire à cette œuvre d’art…
le 28 juin, soyons nombreux devant la gare de Grenoble, pour le retrait de la Loi Travail, pour défendre les droits démocratiques et sociaux des travailleurs.
la parole à l’artiste :
« Je trouve les réactions exagérées mais je suis content que cela provoque le débat c’est le but de mon travail…Certains diront même de l’art »
« Le son des bottes nous ne voulons plus l’entendre, nous en avons marre, nous sommes fatigués… Nous rêvons simplement d’un monde meilleur ou ce que je peins n’existerait plus » »Avec l’état d’urgence et le 49-3 la France des lumières s’obscurcie rapidement, l’esprit Charlie est bien loin déjà… L’Etat prends en otage notre ‘démocratie’ au profit du totalitarisme marchand qui définit nos vies avant mêmes que l’on ne les aient vécues » Goin
www.initiative-communiste.fr vous propose visiter sur le site internet de l’artiste ses oeuvres