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Après la morale les professeurs devront enseigner « l’esprit d’entreprise » !

L’actualité récente offre une illustration supplémentaire sur la manière dont s’ y prennent Président, Ministre de l'Education Nationale et Gouvernement pour faire des annonces sans discussion, sans débat, pour satisfaire des lobbies pas toujours bien intentionnés à l’égard de l’ Ecole de la République.

Après l'annonce du retour aux 9 demi-journées (qui faisait consensus il y a quelques années), de l'enseignement de la morale laïque, ...je veux évoquer l’annonce du Président de la République en date du 29 avril.

François Hollande propose de « stimuler l’esprit d’entreprise » dans l’école, en prévoyant notamment de la sixième à la terminale un programme sur « l’entrepreneuriat ».  Ce faisant, il décline les impasses idéologiques qui obscurcissent la loi d’orientation en discussion au Parlement.

Avant d’aller plus avant dans mon propos et de nous prévenir des caricatures, je tiens à préciser que je ne nourris nulle aversion pour l’Entreprise.

Premièrement, je suis fils d’Entrepreneur et l’époux d’une ancienne Chef d’Entreprise qui fut engagée dans le syndicalisme patronal.

Deuxièmement, ancien Proviseur de Lycées Professionnels, j’ai eu à côtoyer l’Entreprise et ses dirigeants de manière fréquente et répétée soit pour la visite des élèves en Périodes de Formation Alternée en Milieu Professionnel, soit en qualité d’invité aux Assemblées Générales, aux Congrès des syndicats patronaux et Chambres consulaires et je compte encore nombre d' amis dans ce milieu.

Toute humilité mise à l’écart, j’étais moi-même un « patron » dans le sens où je recrutais des contractuels, je proposais des axes et des orientations à mes équipes pédagogiques, à mon Conseil d’Administration, à mes supérieurs hiérarchiques,…je gérais un budget, etc.

J’ai eu plaisir à faire labelliser un Lycée Professionnel « Lycée des Métiers », à créer des classes de Découverte Professionnelle 3 heures en Collège et 6 heures en Lycée Professionnel, à créer des sections porteuses de débouchés pour mes élèves, ...

Troisièmement, et cerise sur le gâteau, je fus un des créateurs et animateurs du Comité Local Ecole/Entreprise des Alpes de Haute-Provence en 2004, CLEE dont l’activité est aujourd’hui en sommeil mais dont vous trouverez trace des actions passées en cliquant sur le lien suivant :

http://www.clee04.ac-aix-marseille.fr/spip/

Tout cela pour dire que je suis peu suspect d’être contre l’Entreprise et que je ne pense pas que les deux mondes , Ecole et Entreprise, doivent se considérer en chiens de faïence !

Non, ce que propose M.Hollande, voulant donner des « gages » aux pigeons et au grand patronat, n’est autre que l’intrusion au sein de l’école des façons de penser de l’entreprise (et pas n’importe laquelle) et des intérêts du monde économique, ce qui constitue une régression.

L’Ecole de la République s’était mise en place en s’affranchissant de tous les intérêts locaux, clientélistes, cléricaux ou mercantiles.

Il s’agit donc d’une évolution à rebours de la construction d’un cadre national garantissant au mieux une égalité territoriale même imparfaite.

C’est en définitive ouvrir la voie à une balkanisation de l’école avec un schéma de gestion managériale.

Pourtant l’Entreprise peut être autre chose que l’univers de la cupidité si on considère le collectif en œuvre, le plaisir pris à créer et à innover comme témoigne ce salarié de SANOFI :

Alain Badorc est l’inventeur de la molécule commercialisée sous le nom de Plavix qui soigne la thrombose artérielle. Il n’a jamais touché un centime sur les ventes de ce produit qui fit les choux gras de Sanofi – le médicament représente le deuxième plus gros chiffres d’affaires au monde – et, en effet, il s’est contenté de son salaire : "je ne me suis jamais battu pour exiger un pourcentage sur le chiffre d’affaires. C’est avant tout un travail d’équipe. Certes nous sommes deux à avoir trouvé cette molécule mais sans les biologistes ou les chimistes, elle n’aurait pu être concrétisée".

Pourquoi est-il parti de Sanofi ? "J’étais à un an de la retraite et j’avoue avoir cédé aux conditions de départ offert par le plan de restructuration. Il faut savoir qu’en cas de licenciement économique, et c’était le cas, la prime de départ est défiscalisée. Je sais, c’est très égoïste. Je continue à ne pas comprendre pourquoi ce plan a été accepté. Cette année-là, Sanofi a fait les plus gros bénéfices du CAC 40. On marche sur la tête. Je suis parti également parce que la nouvelle direction ne présageait rien de bon. Elle n’a ni foi ni loi. On connaissait les méthodes de notre nouveau PDG Christopher Viehbacher. Cet homme est obnubilé par la finance. Rien à voir avec l’ancien patron, Jean-François Dehecq, un homme très simple qui discutait facilement avec les chercheurs. J’ai adoré travailler dans cette entreprise qui m’apportait reconnaissance. Mais c’est un autre temps. Aujourd’hui c’est l’argent qui est mis en avant. Et à mettre l’homme au second plan, on n’ira pas bien loin."

Conclusion ?

On peut raconter l'entreprise à travers les hommes qui la composent, et pas le cours du marché. On peut raconter les nuances, les paradoxes, les ambigüités, les histoires dans toute leur complexité comme celle de ce héros parmi tant d'autres qui vit de sa retraite – 3 000 euros – et se moque bien de ne pas être devenu milliardaire.

La société a besoin d’une articulation entre l’école et l’entreprise et non une soumission de l’une à l’autre car jamais l’entreprise ne soutiendra avec conviction la recherche fondamentale trop préoccupée qu’elle est à préférer la recherche appliquée pour avoir des gains précoces et des retours sur investissement rapides.

L’Entreprise c’est aussi le vaste champ de l’Economie Sociale et Solidaire.

Pourquoi le Président de la République n’a-t-il pas choisi de faire son annonce avec Benoît Hamon, ministre délégué chargé de l'Economie sociale et solidaire et de la Consommation, à l’occasion d’un déplacement ?

L’aveuglement idéologique de M.Hollande se situe aux antipodes de la mission première d’une école de la République digne de ses valeurs : combattre toutes les formes d’aliénation, favoriser l’émancipation.

Pour ma part, je trouve des valeurs qui peuvent être communes à l’Ecole et à l’Entreprise, pour autant qu’on les cultive : Création de biens et de services utiles, Créations de savoir et de savoir faire, validation des Acquis de l’Expérience, recherche de nouveaux process, émulation et innovation pédagogique,…[1]

Rien dans les propos présidentiels n’y concourt :

  • ni la conformation annoncée à la culture entrepreneuriale ;
  • ni le rabougrissement programmé des savoirs ;
  • ni la mainmise encouragée d’une oligarchie de possédants sur l’institution scolaire ;
  • ni la territorialisation de l’enseignement contraire au principe d’unité et d’indivisibilité de la République.

L’actuelle majorité doit changer urgemment de logiciel en matière d’éducation, sans quoi les ruptures idéologiques avec l’ancienne ne relèveront malheureusement que du champ du cosmétique.

Les propos présidentiels montrent que l’institution scolaire ne sert qu’à masquer tant bien que mal carences et renoncements d’un projet de société qui se soumet à l’austérité et ignore la réalité de la lutte des classes. Car s’en remettre à l’esprit d’entreprise comme seul viatique, c’est ni plus ni moins brader l’idéal d’émancipation.

Plus que jamais, l’école a besoin d’un projet de société de transformation qui seul lui permettra de remplir pleinement ses missions que le triptyque « instruire, qualifier, émanciper » résume au mieux.

Le Ministre de l'Education Nationale serait bien inspiré d'engager ce débat pour faire que la Société se réapproprie son école, creuset de la République.


[1] Je préfère ces valeurs à celles de la concurrence effrénée, de l’esprit de compétition générateur de stress et de tension, le tri et la sélection scolaire,

 


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44 réactions à cet article    


  • CHALOT CHALOT 2 mai 2013 12:44

    Oui :
     triptyque « instruire, qualifier, émanciper »
    Il faut aussi abroger les lois comme celle dite d’orientation de Jospin de juillet 89 qui instaure un caractère propre à chaque établissement public doté d’un projet pédagogique...C’est un premier pas vers le démantèlement de l’école publique et aujourd’hui le PS poursuit sa mauvaise route !


    • Ruut Ruut 2 mai 2013 12:55

      Bien vu.



      • rocla (haddock) rocla (haddock) 2 mai 2013 15:09

        On dirait que l’ esprit d’ entreprise intéresse pas bien du monde à Agoravox .


        Parler d’ avantages acquis et / ou de Géant Fabius Cahuzac ou Le Pen 
        attire bien plus de monde .

        • foufouille foufouille 2 mai 2013 15:14

          comme aller au super avec la voiture de ton entreprise ?


        • ecolittoral ecolittoral 2 mai 2013 15:09

          Enseigner l’esprit d’entreprise. Tiens ! Je pensais que les politiciens fonctionnaient avec cet esprit !!!

          Par exemple, au lieu de : « Le changement c’est maintenant », on aurait pu dire : « Je vais entreprendre le changement ».
          Ou alors : « travailler plus pour gagner plus » aurait pu devenir : « Je vais entreprendre pour que vous puissiez travailler et gagner votre vie ».
          Enseigner la morale, l’environnement, l’entreprise...aux jeunes si possible mineurs. Puis, devenu adulte, oublier tout ça et obéir.
          Nos politiciens n’ont aucun esprit d’entreprise. Ils n’entreprennent plus rien depuis longtemps, très longtemps et se cachent derrière l’entreprise UE qui est dénuée de toute morale.


          • rocla (haddock) rocla (haddock) 2 mai 2013 15:22

            On va dire qu’ un Enarque comprend vite qu’ il est plus intéressant de faire 

            de la politique où il est permis de se tromper sans incidence sur sa rémunération 
            retraite et autres avantages , plutôt que de mouiller sa chemise dans des emmerdes
            à ne plus finir en montant une boite ;

            • Richard Schneider Richard Schneider 2 mai 2013 16:16

              @ l’auteur :

              Je soutiens pleinement votre article, plein d’usage et de raison.

              • TESTANIERE TESTANIERE 2 mai 2013 17:37

                Je suis très sensible à votre soutien, mais c’est surtout notre École de la République qui le mérite.
                Merci tout de même.


              • Danièle Dugelay Danièle Dugelay 2 mai 2013 17:12

                Je suis révoltée à la pensée de ce que doit devenir notre école si les parents et les citoyens ne s’y opposent pas. Il s’agit bien d’un formatage de la pensée afin de mettre l’enseignement et les élèves au service de l’entreprise. Où est le bel idéal d’amener nos enfants à l’émancipation et au libre-arbitre ? Plutôt que leur donner les raisons de devenir asservis à l’esprit d’entreprise, donnons leur les outils qui leur permettront d’exercer leur citoyenneté et de trouver le chemin de leur épanouissement personnel. Ce que prévoit le président de la République, ce n’est plus une formation, mais une déformation.


                • TESTANIERE TESTANIERE 2 mai 2013 17:40

                  En matière de « déformation » -pour reprendre votre expression Danièle- , j’y ajouterai la fin de l’enseignement de l’Histoire dans le secondaire et notamment l’étude des luttes sociales absentes des programmes notamment, et ce n’est pas un paradoxe, dans l’enseignement professionnel et technologique.

                  Cherchez le lézard !


                • spartacus spartacus 2 mai 2013 17:20

                  La lecture de ce texte est édifiante de la pensée marxiste de l’éducation nationale.

                  Vous pouvez relire tous les textes de profs sur l’entreprise c’est incroyable de bêtises et de niaiseries.

                  L’esprit d’entreprise, c’est ce qui motive à travailler plus, pour ne jamais lâcher la poursuite d’un projet, qu’il soit associatif, artistique ou entrepreneurial ! 
                  L’esprit d’entreprise, la liberté d’entreprendre, c’est ce moteur qui crée des emplois, des richesses, des exportations, des recettes fiscales, de la fierté aussi, pour toutes celles et tous ceux qui réalisent leurs projets.

                  L’esprit de l’éducation nationale, c’est l’esprit du Marxisme, la jalousie de des talents des réussites économiques. Une diabolisation de la concurrence, 


                  • TESTANIERE TESTANIERE 2 mai 2013 17:45

                    Bonjour cher Chef d’Entreprise et merci d’avoir réagi à mon texte.

                    Je vous trouve un peu court dans votre réaction, vous contentant de trouver mon texte plein de « bêtises et de niaiseries », ce qui est, soit dit en passant, assez curieusement redondant.

                    On doit s’éclater dans votre PME et vous semblez être un modèle de manager !

                    Bien à vous.


                  • Le printemps arrive Le printemps arrive 2 mai 2013 21:40

                    Spartacus,

                    vous étiez attendu comme la mouche sur la bouse, mais vous faites mieux, vous faites la bouse et vous êtes ponctuel comme la mouche à m..de.


                  • spartacus spartacus 2 mai 2013 22:12
                    Merci. Dans mes PME aux dernières nouvelles ça fonctionne encore bien. 
                    Dommage que la France réalise de moins en moins de CA. 

                    A vous lire j’ignorais qu’un « recruteur » pouvait se prétendre « patron ». Amusant !

                    Vous en êtes resté à Zola ? Hugo ? 
                    A vous lire l’entreprise c’est la mine, les luttes sociales, les Ténardiers.....

                    Que voulez vous vous êtes resté à l’école de 3 ans à la retraite, on sent vraiment le gout du risque et une connaissance approfondie des règle des bienfaits de la concurrence. 

                    Une étude de Lecaussin sur les manuels scolaires téléchargeable ici indique l’ignorance de l’entreprise dans les manuels scolaires.

                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 2 mai 2013 17:32

                    Achtung , travailler c ’est un peu fatiguant . 

                    Le risque est risqué . 

                    Quant à se réaliser et s’ éclater dans une entreprises faut 
                    quand-même un peu s’ accrocher .

                    Alors c ’est mieux salarié , tranquille , pépère , bon ,on 
                    gagne rien , mais au moins à la fin du mois on a 1500 euros .... smiley

                    Plus la citoyenneté .

                    • TESTANIERE TESTANIERE 2 mai 2013 17:41

                      Vous êtes consternant de stupidité dans vos commentaires cependant vous avez une qualité : la constance !

                      Bien à vous.


                    • rocla (haddock) rocla (haddock) 2 mai 2013 18:09

                      @Testanière ,


                      je vois que çà à vous répondre , si je suis consternant de stupidité vous 
                       stupidant  de concernitude . 

                      Ca vous va ?

                      Me souviens très bien quand j’ étais à l’ école le gus , genre vous , m’ avait dit 
                      que je finirai clochard . 

                      Il avait raison j’ ai fini clochard .

                      Et vous Proviseur .

                      Content ? .... smiley



                    • francesca2 francesca2 2 mai 2013 18:17

                      Coucou capitaine


                      ils veulent créer des emplois mais ils ne comprennent pas qu’il faut créer d’abord des employeurs. 
                      AH BEN NON, HEIN ? NE COMMENCEZ PAS, le concept d’ « employeur » ce n’est pas un concept citoyen. 



                    • rocla (haddock) rocla (haddock) 2 mai 2013 18:51

                      Salut Francesca , 


                      pour moi c ’est pur bonheur de m’ adresser à une personne de l ’ EN . 

                      Je n’ ai rien contre le gus plus haut là , mais rien que dans la description 
                      de son parcours , celui de sa gonzesse et des alentours de sa vie on voit 
                      le zig se la jouant regardez moi . 

                       Je suis très content de ne l’ avoir pas eu en classe , car les gens qui se la jouent 
                      façon distinguée passant de formules choisies pour se montrer et allant direct 
                      à la quasi insulte au premier com qui l’ hérisse , on s’ aperçoit direct du gugusse 
                      en culotte courte et bras de chemise question cérébral .

                      Et que j’ te donne des leçons comment faire la vie ....  smiley

                      Bien à vous Francesca .

                    • rocla (haddock) rocla (haddock) 2 mai 2013 20:17

                      Tu as raison sampiéro ,


                      Nestor , un verre de vinaigre pour ce Proviseur de la part du monde de la cupidité ... smiley

                    • rocla (haddock) rocla (haddock) 2 mai 2013 20:55

                      Allez d’ accord alors , mais juste pour le risque risqué , 


                      Nestor , 

                       ajoutez un dé de bordeaux dans le verre de vinaigre du Monsieur .

                    • soi même 2 mai 2013 19:44

                       Et bien je suis sur d’une chose, l’éducation National c’est la catha, la preuve tous ces articles qui montre que ses braves messieurs ne sont plus des infaillibles brahmanes, mais bien des personnes de touts à fait ordinaires, un peut obtus dans leurs dignités d’être une élite part.


                      • soi même 2 mai 2013 19:46

                        sans

                         l’esprit

                        y a pas d’éducation saine


                        • kalagan75 2 mai 2013 20:31

                          comparer ton job de proviseur à celui d’un entrepreneur , il ne faut pas charrier : ton salaire tombe chaque fin de mois quels que soient tes résultats et tu ne risques pas d’y laisser ta maison .
                          tu ne diriges pas du personnel , tu le gères ...


                          • TESTANIERE TESTANIERE 2 mai 2013 20:41

                            Vous avez raison et vous aurez remarqué je n’ai pas eu l’outrecuidance de me « comparer » mais simplement de pointer quelques aspects qui font le « référentiel » de la fonction du Chef d’Etablissement....

                            Cette précision faite, il convient d’en revenir au fond de l’article et je vous en remercie.


                          • kalagan75 2 mai 2013 21:07

                            où ai-je critiqué les personnes que tu cites ? j’ai juste dit que ces 2 jobs étaient totalement différents


                          • titi titi 6 mai 2013 00:56

                            Moi par contre, sur les cantonniers, les éboueurs et les militaires j’aurai beaucoup à dire....


                          • anny paule 2 mai 2013 20:32

                            « L’école est le moyen le plus efficace dont dispose une société pour former ses membres à son image » (Maurice Halbwasch, Préface de L’évolution pédagogique en France, Durkheim, Réédition de 1990).

                            En ces temps plus que flous, dans lesquels nul ne peut prévoir ce que sera demain et , par conséquent, quelle image de la société il est possible d’envisager, du point de vue politique, les nouvelles « réformes » produites par ce gouvernement permettent de douter !

                            Morale à l’école : Quelle morale ? Pour quoi faire ? Pour former des moutons prêts à être tondus ? Ou pour former à la liberté, la laïcité, l’esprit critique et l’estime de soi ?

                            Il semble que les derniers principes soient étrangers à notre ministre !

                            Quant à l’esprit d’entreprise, qu’est-ce que cela cache quand on voit le niveau de nos entreprises, toutes catégories confondues ?

                            C’est vrai que l’UE et ses directives iniques pousse à chambouler nos services publics (ils pourraient rapporter de l’argent, permettre aux investisseurs de haut rang une « progression à deux chiffres », tant dans le domaine de la santé que de l’éducation... les seuls endroits où il reste un peu de « public » dans ces services !).

                            Alors, surtout, bannir l’idée que la fonction publique pourrait avoir un quelconque intérêt pour la « base », pour le « peuple »... réserver cette fonction publique aux hauts fonctionnaires (issus des classes supérieures restant dans l’entre-soi !)...

                            Décidément, ce gouvernement dit de gauche, dit « normal » n’a pas fini de nous réserver des surprises !

                             

                             


                            • rocla (haddock) rocla (haddock) 2 mai 2013 20:34

                              comme il gère du pognon que c’ est pas le sien .


                              Je suis entrepreneur avec le fric de l’ Etat . 

                              Nous sommes servis , merci .

                              • rocla (haddock) rocla (haddock) 2 mai 2013 20:38

                                Bon , on est quand-même sur un site où l’esprit général est des payer la facture d’ éléctricité à 300000 personnes travaillant ou ayant travaillé à l’ EDF .


                                Ne nous étonnons de rien .

                                • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 3 mai 2013 08:32

                                  Il n’est pas possible d’enseigner autre chose que ce que l’on connait, et surtout il n’est pas possible de transmettre un état d’esprit contraire à celui qui régit notre propre existence. Donc un enseignant de l’EN qui n’a jamais rien entrepris et qui est resté à l’école toute sa vie, d’abord comme élève puis comme enseignant, ne peut pas enseigner l’esprit d’entreprise. Il peut seulement enseigner l’esprit de soumission à l’administration, la peur de l’inspecteur académique, l’art de faire semblant de faire quelque chose d’utile, la bonne volonté improductive, l’impuissance et le désespoir. 


                                  • Henrique Diaz Henrique Diaz 8 mai 2013 14:08

                                    Entreprendre, c’est d’abord faire le projet de produire un bien d’intérêt collectif et se donner les moyens de le réaliser. L’entreprise est le résultat de cet acte d’entreprendre et ce qu’on appelle pompeusement l’esprit d’entreprise n’est rien d’autre que la capacité d’initier ce genre d’acte : capacité intellectuelle certes mais d’abord matérielle. A moins d’avoir trouvé un projet à très faible coût de production et à rapide revenu, un simple particulier, non détenteur d’un capital (richesse importante dont on n’a pas besoin pour vivre), ne peut avoir l’idée d’entreprendre.

                                    L’éducation nationale est évidemment de ce point de vue une entreprise, dont l’initiative ne relève certes pas d’intérêts privés mais de la nation ou du peuple. A la différence d’une entreprise capitalistique (je ne parle pas des PME qui sont le plus souvent aujourd’hui des sous-traitances esclavagisées de grandes entreprises ou tout simplement des Banques), son objectif n’est pas le profit monétaire mais la formation de citoyens, c’est-à-dire de membres du souverain qu’est la république, aussi bien que d’êtres humains capables de participer efficacement à l’activité économique assurant la satisfaction des besoins communs. Sans l’EN telle qu’elle existe depuis l’après guerre, et avec tous les défauts qu’on ne saurait manquer de lui attribuer (surtout en termes de formation du citoyen), le niveau des entreprises privées et publiques en France serait celui de la Roumanie : il faut le rappeler.

                                    Quant aux profs, dont beaucoup ont du travailler dans le privé ou d’autres secteurs pendant leurs études ou avant d’obtenir les concours, dès qu’ils veulent organiser un voyage pédagogique ou une conférence, ils doivent trouver des partenaires, rassembler des financements, remplir toutes sortes de papiers. Ils n’ont donc pas grand chose à envier, en termes d’esprit d’initiative, à ce qu’il est convenu d’appeler le « monde de l’entreprise ». Mais il est vrai qu’avoir pour but autre chose que le profit, cela change beaucoup de choses.

                                    Bien sûr, j’imagine que le social-libéralisme au pouvoir n’entend pas particulièrement valoriser cet esprit d’entreprise là et va chercher dans la « société civile » des gentils chefs d’entreprise qui viendront, contre deniers de l’Etat, faire la promotion des avantages de la soumission servile à la dictature de la finance. Alors qu’on peut très bien entreprendre en vue d’autres fins, comme par exemple le savoir, la capacité de jugement critique etc.

                                    En revanche, il y a une chose que les enseignants côtoient tous les jours et qu’ignorent l’actionnaire et ses contremaîtres, ce sont les dégâts intellectuels et sociaux que produit une société, dont les élites liées à la Vème république, ont fait un instrument animé au service de l’expansion indéfinie du capital.


                                  • Hervé Hum Hervé Hum 3 mai 2013 10:04

                                    Bon article, qui rappelle les buts d’une société, celle du vivre ensemble pour garantir la paix de tous et donc la sécurité.

                                    Or, il est clair qu’un monde basé sur le seul principe de la concurrence tel que nous le présente Spartagus, ne donne qu’un monde d’exclusion (des uns contre les autres), de violence et finalement, l’insécurité généralisé.

                                    Et comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire à Spartagus,

                                    ’« la liberté économique commence là où s’arrêtent les nécessités du contrat social et elle s’arrête là où commence les nécessités écologiques » (la partie en gras est un rajout !)

                                    D’autant que ce même Spartagus est capable d’argumenter sur la forme mais pas sur le fond. Autrement dit, d’être agressif, vindicatif, vociférant et insultant mais uniquement pour cacher son manque sinon absence d’arguments de fond. D’une certainne manière c’est plutôt rassurant pour l’avenir et il faut l’en remercier.

                                    Maintenant pour en revenir à votre article Testanière, je me suis rendu compte qu’on faisait l’amalgame entre éducation et instruction. Car si on instruit le cerveau, on éduque le coeur.
                                    Et l’école instruit beaucoup et éduque peu. Cette dernière dépendant essentiellement de la famille, les amis et au delà, du spectacle qu’offre la société.

                                    Enseigner la morale à l’école, quelle qu’elle soit, n’est pas éduquer mais instruire. Pour ce qui est de l’éducation, elle est surtout le spectacle offert par la société et celle ci est telle que la défend Spartagus. En fait, si la morale consistait à éduquer, elle enseignerait l’esprit révolutionnaire aux enfants, pour ne plus accepter l’injustice d’un monde qui dispose de tous les moyens pour ne plus laisser quiconque dans le dénuement. Que ce soit ici ou ailleurs.

                                    Alors on peut se poser la question de savoir quelle peut être l’efficacité et le résultat d’un tel enseignement. Celui d’apprendre des valeurs ou celui d’apprendre que ces valeurs n’existent pas dans la réalité car bafoué partout. La morale à l’école relève donc plus du cynisme que du civisme. Du moins, tant que la société ne s’accordera pas avec ses propres principes moraux !


                                    • Hervé Hum Hervé Hum 3 mai 2013 10:12

                                      Ah, et dès lors, enseigner « l’esprit d’entreprise » est bien moins cynique qu’enseigner la morale puisqu’elle est en adéquation avec la société telle qu’elle est vécu.

                                      De fait Testanière, à t’on jamais vu un gouvernement enseigner l’esprit révolutionnaire pour changer la société ? Quid de la logique du gouvernement !!!

                                      Mais tout d’un coup je m’interroge, Faut il comprendre « esprit d’entreprendre » ou bien « esprit dans l’entreprise » ???


                                    • spartacus spartacus 3 mai 2013 10:22

                                      Expression dramatique de la pensée Marxiste !


                                      Le « contrat social » fait par des gens qui se croient supérieurs et qui auraient une morale supérieure parce qu’ils sont égalitaristes et jaloux ?

                                      Élevés à la sauce de la haine des réussites, de la frustration d’être financièrement limité à des revenus horaires, et qui sont incapables d’intellectualiser des revenus de projets.

                                      Des gens qui croient que le monde est fait de gens uniques, qu’il n’y a pas des gens plus intelligents, plus courageux ou plus téméraires que les autres. Des gens qui stigmatisent l’ambition.

                                      Etre de gauche est simple. Un monde de jaloux et frustrés ! Que l’on retrouve en overdose dans l’éducation nationale et qui détruit tout !

                                    • Hervé Hum Hervé Hum 3 mai 2013 14:04

                                      Spartagus, merci de confirmer mon commentaire !!!


                                    • Henrique Diaz Henrique Diaz 8 mai 2013 14:35

                                      => Spartacus,
                                      Vous confondez inégalités naturelles et inégalités sociales. Qu’il y ait des grands, des petits, des forts en maths tandis que d’autres le sont plus en dessin, c’est naturel et aucune société n’a intérêt à uniformiser les gens pour que des échanges soient possibles. En revanche, que le fils de bourgeois soit promis à une position d’autorité dans la société, quelle que soit sa bêtise ou sa frederic-lefebvritude tandis que le fils d’ouvrier soit promis à une demeurer dans une position de soumission, c’est de l’inégalité sociale. Quand l’employé doit accepter d’être traité comme une simple machine à cash par son employeur parce que 30 chômeurs surqualifiés attendent à la porte pour prendre sa place, il y a inégalité sociale.

                                      Quant à votre rollex, votre 4x4 pour vous déplacer en ville et les séances de relooking auxquelles vous avez pu envoyer votre femme, souffrez justement qu’il y ait certaines inégalités naturelles qui font que certains, en l’occurrence ceux qui vous critiquent, y sont parfaitement indifférents.

                                      => Hervé Hum,
                                      Oui la morale, c’est-à-dire à la base l’idée qu’il y autre chose que la loi du plus fort dans l’existence, est d’essence révolutionnaire. A mon avis, le gouvernement qui croit probablement qu’il pourra mélanger « morale » et « culte du profit » ne doit pas en avoir conscience. Mais il y a aussi des moments où le pouvoir en place peut créer lui-même les conditions de la révolution, comme ce fût le cas avec la monarchie française et ses Etats généraux en 1789.
                                      C’est pourquoi j’ai écrit un article favorable à l’enseignement de la morale à l’école.


                                    • fb 3 mai 2013 11:40

                                      Je suis assez partagé après avoir lu cet article. Autant la décision d’enseigner la fibre entrepreneuriale ne me semble pas une mauvaise idée, autant les moyens prévisibles qui seront mis en place seront catastrophiques.
                                      Être entrepreneur ce n’est pas connaître par cœur quelques « recettes de cuisine » ou être sanctionné par un MBA ; c’est un état d’esprit mais aussi beaucoup de culture générale dans diverses matières qui curieusement ne sont justement pas enseignées. Par exemple le droit est inexistant au lycée. Le seul moment ou la plupart des citoyens y sont confrontés c’est lors de l’examen du Code de la route !
                                      Franchement j’ai du mal à imaginer un enseignement thématique sur l’entreprise, tout au contraire c’est plus l’enseignement général qu’il faudrait renforcer et peut être qu’au lieu d’enseigner l’histoire sous l’aspect essentiellement politique il serait possible de mettre en exergues les réussites scientifiques et techniques au fil du temps ; des gens souvent seuls qui se sont dit « Et pourquoi ne pas essayer ? ».


                                      • Hervé Hum Hervé Hum 3 mai 2013 14:13

                                        Je partage votre point de vu, être entrepreneur est avant tout un état d’esprit, une nature d’être.

                                        Toutefois, dans un monde qui en fait sa méta, elle force nombre de caractères à se croire ou/et se vouloir avoir c’est état d’esprit, allant contre leur nature d’être véritable.

                                        Une société équilibré et intelligente, permet à chacun d’exprimer sa véritable nature d’être et non la brimer, frustrer en conditionnant les esprits sur un modèle de pensée unique.

                                        Une société aboutit, permet à chaque nature d’être de s’exprimer sans pour autant nuire et empêcher les autres d’exister et s’exprimer.


                                      • titi titi 6 mai 2013 01:01

                                        Essayer d’inculquer l’esprit d’entreprendre est devenu une nécessité :

                                        http://www.rmc.fr/editorial/239891/les-3-4-des-jeunes-francais-revent-de-devenir-fonctionnaires/

                                        73% des jeunes veulent devenir fonctionnaires.
                                        Si encore cela était motivé par la volonté de « servir l’Etat » et donc le pays... Mais la motivation est d’abord la sécurité de l’emploi.
                                        Il ne s’agit donc pas d’être au « service de l’Etat », mais que l’Etat soit à leur service.

                                        Il faudra bien que le Français admettent un jour qu’ils ne pourront pas tous être « fonctionnaire de catégorie A ».


                                        • TESTANIERE TESTANIERE 6 mai 2013 08:51

                                          Vous semblez surpris que la recherche soit la sécurité de l’emploi.
                                          Cette quête est aussi vieille que l’humanité. Les hommes du néolithique ont commencé à planter pour cultiver et ne pas être soumis aux hasards de la cueillette, ils ont élevé pour échapper aux aléas de la chasse,...donc rien de nouveau . Et vous même, quel est votre comportement au quotidien ?
                                          Je pense que cette enquête ne répond pas à la question. Si l’Entreprise était davantage sécurisante, pour les salariés comme pour les entrepreneurs, plus de volontaires s’engageraient.
                                          A preuve le nombre de salariés qui se portent candidats pour reprendre leur boutique sous forme de SCOP, de COOP, etc...Ils ne le font pas uniquement pour la valeur des actions en bourse, la cupidité, la compétition,...mais pour assurer la croûte et le devenir de leur famille.
                                          Comme tout le monde !


                                        • titi titi 6 mai 2013 09:39

                                          Et pendant que nos jeunes pensent à leur retraite, de jeunes américains fondent Yahoo, Google, Facebook, etc...

                                          Bah alors je peux prophétiser que nos petits Français n’auront ni la sécurité, ni la retraite.

                                           

                                          « Si l’Entreprise était davantage sécurisante, pour les salariés comme pour les entrepreneurs, plus de volontaires s’engageraient. »
                                          L’entreprise ne peut pas être sécurisante, sinon ce serait le fonctionnariat.

                                           


                                        • TESTANIERE TESTANIERE 6 mai 2013 13:08

                                          Bonjour Titi, je serais curieux de savoir combien d’entreprises vous avez créées pour parler de façon si péremptoire.
                                          L’histoire humaine est faite de recherche de plus de sécurité : sécurité sociale, protection contre la vieillesse par la retraite, protection contre les trop puissants et la loi de la jungle par le droit et la justice, répartition de la richesse par l’impôt, etc...

                                          Et vous même n’êtes vous pas en quête de plus de sécurité pour les vôtres ?
                                          Y compris la sécurité est un gage de prospérité, si j’ai un CDI, une certaine stabilité, je peux envisager de m’installer , de construire , d’emprunter, voire d’entreprendre...

                                          Je connais peu de précaires autour de moi qui soient devenus entrepreneurs, mais au contraire des ex salariés , à la situation sinon confortable mais pas désespérée, qui se sont engagés car ils savaient pouvoir rebondir en cas d’échec...

                                          Les success stories que vous évoquez existent mais comme les poissons volants, ce n’est pas représentatif de l’espèce !

                                          Bien à vous.


                                          • alinea Alinea 8 mai 2013 23:15

                                            Ils n’ont donc pas encore compris !
                                            Entreprendre, oui, mais des SCOP !

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