Auto-destruction
Le monde devient fou et on peut s’en rendre compte chaque jour un peu plus, alors veut-on attendre le point de non-retour ou combattre la fatalité qui nous ronge malgré nous ?
Si aujourd’hui notre pays (comme beaucoup d’autres) se meurt et se plaint à juste titre de ne plus pouvoir vivre heureux et serein, c’est à nos enfants, petits-enfants, aux enfants de leurs enfants et plus si l’humanité ne s’est pas autodétruite avant, qu’il faudra beaucoup de courage, d’inventivité, de persévérance et surtout de sacrifices.
Sans vouloir broyer du noir, je crois avec ce que je peux voir, que notre civilisation est à ce point devenue pitoyable qu’elle en est arrivée à alimenter et entretenir sa propre décomposition.
Plus aucune leçon de l’histoire, plus aucune anticipation à prévoir, plus aucune capacité à essayer de comprendre le présent ni à ouvrir les yeux sur ce qui est devenu, et pour longtemps, notre quotidien.
Les seules choses qui comptent aujourd’hui sont bien notre addiction à consommer, la préoccupation de notre image, notre aptitude à vouloir toujours plus et bien sûr, notre fort désir d’immortalité.
Le reste, l’essentiel pourtant, est pour nous devenu un inconfort, un empêchement à être libre, ou plutôt à se sentir libre, fausse croyance martelée à longueur de temps par un système uniquement axé sur le pouvoir et la richesse (mais pas pour tous !).
Ce système dans lequel on se complait nous perfuse juste assez pour pouvoir nous renvoyer dans nos cordes en cas de désaccord.
Fausses perfusions financières, faites pour nous rendre toujours plus dépendant, perfusions de fausses idées sur ce qu’est le bonheur, pour eux le bonheur consiste à s’enrichir toujours plus sur notre bêtise à croire que c’est le nôtre qu’on cherche en acceptant de rentrer dans leur jeu ! Jeu de pouvoir, jeu de puissance, jeu de contrôle et jeu de dupes dans lequel on plonge à tous les coups ! Sauf à avoir le même comportement pour notre propre nombril !
Et pour preuve, cette crise qui nous traverse, qui nous transperce, nous inflige des situations à jamais gravées en nous et qui sans aucun doute nous laissera des séquelles plus ou moins graves selon l’intensité qu’on lui prête !
Il n’y a qu’à voir où se situe notre intérêt, depuis près d’un an, la consommation n’a pas baissée, elle aurait même tendance à augmenter. Exemple avec les résultats des centres de tri et recyclage qui récupèrent nos emballages, les tonnages se sont envolés plus ou moins selon les endroits. Ce sont bien d’emballages de consommables dont on parle, cartons, plastiques …
La « fièvre acheteuse », est un virus tout aussi nuisible, sinon plus dans le temps, que celui qui nous empêche d’avoir une vie digne de ce nom !
Des soldes sont annoncées, c’est là qu’il faut être !
Un confinement est prévu, il faut foncer faire le plein de choses futiles !
Le dernier modèle de tel ou tel bien de consommation vient de sortir, il est indispensable de l’avoir !
C’est vrai qu’il est difficile de se rendre compte que souvent, de plus en plus, la futilité de beaucoup de nos achats compulsifs contribue à toujours plus enrichir les riches et appauvrir les pauvres. À partir de là, tout dépend évidemment du côté où l’on se trouve, mais comme l’écart se creuse de plus en plus, personne, surtout dans les « entre deux », personne n’est à l’abri de basculer tout en bas, l’avidité de ceux qui ont beaucoup et aiment l’argent et le pouvoir fait qu’ils n’ont aucune limite et aucun scrupule pour arriver à leurs fins !
Et à ce jeu-là, ni compassion ni conscience, mais il faut savoir que ce que l’on fait à certains, d’autres peuvent aussi nous le faire ! C’est là toute notre incohérence !
« Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse à toi »
Si seulement l’essentiel était le « vivre ensemble », pas le vivre ensemble qui nous est imposé coup sur coup par des dictats sanitaires, économiques, politiques et bien-pensants. Le vrai vivre ensemble, celui qui serait le contraire de ce que nous vivons, persuadés que vivre ensemble c’est se priver d'une vie normale sous prétexte de protéger les autres (culpabilisation !), de faire son devoir en respectant des règles absurdes et stériles (mouton ou réac., bon point ou amende, répression !), croire dur et ferme à une élite qui à maintes reprises a mis ses propres mensonges à découvert (contrôle des médias !), élites nourris de plus en plus par la corruption.
C'est là une vie qu’ils ne veulent pas réellement pour nous, même s’ils semblent le dire, parce alors ils seraient confrontés à une réalité qui leur échappe (ou qu’ils refusent de voir !) et perdraient toute leur puissance. Celle que l’on entretient jour après jour !
Alors bon, je fais aussi parti ce système, moi aussi je l’alimente et d’une certaine manière j’en profite même, sans en abuser pour autant.
Je ne crache pas dans la soupe, mais j’aimerai qu’elle ait un autre goût, le goût de la Liberté (de plus en plus bafouée), le goût de l’Égalité (pas celle détournée par la bienpensance), le goût de la Fraternité (de plus en plus futile, furtive et soumise à conditions d’appartenance à une pensée unique).
Pour cela, chacun de nous - tout au moins eux qui veulent changer le goût de la soupe et retrouver une vie digne et sereine pour offrir mieux à nos enfants-, chacun doit œuvrer chaque fois qu’il est possible de le faire, dans le but (retrouver enfin un but !), dans le but de réellement changer les choses et de ne pas seulement dire que les choses doivent changer (par miracle ?).
Par nos paroles, qu’elles soient sensées, lucides et bienfaisantes.
Par nos actes, qui seraient en accord avec nos paroles et leur juste suite.
Par de petits gestes qui, mis bouts à bouts, jours après jours, personnes après personnes, pourraient faire naître une nouvelle norme, norme d’une humanité responsable et généreuse qui pérenniserait notre présence ici-bas.
Derrière tout ce discourt qui pour certains sera utopique ou « bisounours », il n’y a ni politique, qui telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, elle est selon moi responsable de nos maux.
Il n’y a aucun but religieux, même si je pense que seulement un peu plus de spiritualité, quelle qu’elle soit serait la bienvenue.
Il n’y a non plus aucune opposition au progrès et à la science, grâce auxquels nous vivons indéniablement mieux qu’au Moyen-Âge ou à la Préhistoire.
Il y a juste quelques grands questionnements et avis plutôt négatifs :
- sur notre système capitaliste qui détruit tout : corruption, intérêts particuliers, comportements malsains à vouloir toujours plus, du plus riche au plus modeste des hommes en passant par les élites qui n’agissent souvent que par intérêt particulier, financier ou/et électoraliste !
- sur notre capacité personnelle à modérer nos comportements individualistes qui sont responsables de « l’effet parapluie » qui gangrène nos sociétés et les empêche d’avancer tout en donnant à ceux qui nous dirigent un « pont d’or » pour nous contrôler toujours plus !
- sur la boulimie et la facilité égoïste que nous avons à profiter et abuser jusqu’à l’indécence de tout ce dont on devrait se rendre compte que c'est leurre sur le bonheur, et autant de vrai malheur généré pour l’avenir !
- En quelque sorte sur notre volonté assumée à ne donner de l’importance qu’à l’avoir et au paraitre au détriment de l’Être !
Je n’ai pas la solution, aucun individu ne l’a, la solution est commune, mais elle passe par chacun d’entre nous.
« Au lieu de s’inquiéter de ce qui se passera demain, les hommes feraient mieux de s’interroger sur ce qu’ils font aujourd’hui. » Éric-Emmanuel Schmitt
Jean-Michel, 03 janvier 2021
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