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Avec le peuple grec

Si Podemos avait existé en France, voici le communiqué de soutien au peuple grec qu'il aurait pu faire. ( texte traduit par Dimitris Alexakis).

Ce texte clair, précis, et dynamique qui nous change des logorrhées égocentrées à la française pourrait faire l'objet d'un appel (pétition) au soutien à la démocratie grecque. 

 

Avec le peuple grec (communiqué de Podemos du 29 juin 2015)

Au regard de la situation en Grèce, et à la suite de la rupture des négociations par l’Eurogroupe, Podemos souhaite communiquer ce qui suit :

1. Lundi dernier, le gouvernement grec a présenté à l’Eurogroupe une proposition d’accord qui comprenait un grand nombre de concessions et a été saluée par l’ensemble des prêteurs comme une proposition raisonnable et viable. Dans les jours qui ont suivi, cependant, les créanciers internationaux, emmenés par le FMI, ont finalement rejeté la proposition du gouvernement grec de taxer les secteurs les plus riches de la société, de restructurer la dette et de mettre en œuvre un programme d’investissement pour relancer l’économie. Au lieu de cela, ils lui ont demandé d’augmenter la TVA sur les services de base et la nourriture et ont exigé des coupes supplémentaires sur les retraites et les salaires. Dans leur effort visant à démontrer qu’il n’existe pas d’alternative aux politiques d’austérité, les créanciers ne semblent accepter que l’argent des pauvres et s’évertuent à imposer la même logique et les mêmes mesures que celles qui ont conduit le pays à une catastrophe humanitaire. L’économie grecque est asphyxiée. Continuer de l’asphyxier est l’exact opposé de ce qui doit être fait.

2. Face à une telle extorsion et un tel chantage, le gouvernement grec a réagi à l’ultimatum de manière exemplaire : en appelant le peuple à se prononcer démocratiquement et souverainement sur son avenir. Contrairement aux gouvernements espagnols de 2011 et de 2012, le gouvernement hellénique a refusé de violer le mandat populaire issu des élections de janvier. Les tentatives visant à contraindre, intimider et influencer ce vote de la part de pouvoirs non élus et en particulier de la Banque Centrale Européenne ― qui œuvre à étouffer le système financier grec afin d’influencer le résultat de la consultation ―, constituent une violation flagrante et inacceptable du principe démocratique. Ce que nous disons, c’est que l’Europe sans démocratie n’est pas l’Europe : tous les démocrates doivent aujourd’hui unir leurs voix pour dénoncer cette ingérence et ces pressions insupportables. La démocratie ne peut aller de pair avec le fait de laisser des pouvoirs non élus gouverner et décider pour nous. Il en va de la démocratie même.

3. Par leur intransigeance, les créanciers ont démontré qu’ils ne se préoccupaient nullement de résoudre la crise de la dette grecque ; leur but est bien plutôt de soumettre et de renverser un gouvernement démocratiquement élu afin de démontrer qu’il n’existe pas d’alternative aux politiques d’austérité. Leur aveuglement est tel qu’ils s’apprêtent à mettre en péril l’intégrité et la stabilité du système financier et le projet européen lui-même en exposant celui-ci à des attaques spéculatives dont le prix sera également payé par les citoyens d’autres pays. Nous le disons une fois de plus : c’est eux qui seront à blâmer, eux qui porteront la responsabilité des conséquences de ce désastre.

4. Syriza n’a pas créé l’énorme crise économique qui affecte la Grèce. Ce sont les gouvernements de la Nouvelle Démocratie et du PASOK, les amis de notre Parti Populaire et de notre PSOE, qui ont falsifié les données et les comptes, remis la souveraineté du pays entre les mains de la Troïka et laissé à Syriza un désastre économique et social qu’il est impératif et urgent d’inverser.

5. De nombreuses personnalités internationales ont d’ores et déjà pris leurs distances avec le dogmatisme des créanciers. Des centaines de milliers de personnes à travers le monde ont exprimé leur solidarité avec le peuple grec dans sa défense du principe démocratique. Nous exigeons que le gouvernement espagnol et les institutions européennes respectent la souveraineté et la dignité du peuple grec et garantissent en conséquence que le référendum se déroule dans des conditions de liberté et de pleine régularité. La volonté démocratique et les droits fondamentaux du peuple grec, qui ont été systématiquement bafoués durant les longues années d’austérité, doivent être respectés.

Il y a en Europe deux camps opposés : celui de l’austérité et celui de la démocratie, celui du gouvernement du peuple et celui du gouvernement des marchés et de leurs pouvoirs non élus. Nous nous tenons fermement du côté de la démocratie. Nous nous tenons fermement aux côtés du peuple grec. »

 

Source : http://podemos.info/in-view-of-the-situation-in-greece-and-following-the-breakdown-in-the-negotiations-by-the-eurogroup-podemos-wishes-to-communicate-the-following/ Traduit de l’anglais par Dimitris Alexakis


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15 réactions à cet article    


  • jaja jaja 30 juin 2015 17:38

    J’aime bien (sans surprise) celui du NPA....

    Non à l’austérité ! Non à la troïka, aux étrangleurs du peuple grec !


    Gouvernements et institutions de l’Union européenne détestent décidément la démocratie ! Depuis le 25 janvier 2015, le rejet par le peuple des politiques d’austérité, la victoire électorale de Syriza en Grèce, la Troïka UE-BCE –FMI a usé d’une brutalité inouïe pour mettre à genou le gouvernement Tsipras. Avec l’annonce d’un référendum pour refuser un nouveau « mémorandum » comme ceux qui ont ruiné la Grèce depuis 6 ans, les mêmes se déchainent, hurlent à la rupture unilatérale des « négociations ».

    Un coup d’Etat financier

    Pourtant, soumis à un étranglement par le système financier international, le gouvernement grec a effectué des reculs considérables par rapport au programme sur lequel il a été élu, cherchant des compromis bien problématiques. Mais les représentants de la finance sont restés inflexibles : la dette doit être remboursée, les restes d’acquis sociaux démantelés, les biens publics privatisés ou ruinés. Les banques veulent percevoir leur dime quoiqu’il en coûte même au prix d’une tragédie sociale et humaine.

    Les négociations n’étaient qu’une parodie pour plier le gouvernement Tsipras à la volonté des usuriers du peuple grec.

    Soumettre les peuples

    Qu’importe si en Grèce la catastrophe est déjà là. Les politiciens les médias, Hollande, Valls et leurs amis stigmatisent ces grecs qui refusent les sacrifices. Ils voudraient les contraindre par un odieux chantage à dire oui à une politique qui a ruiné le pays, semé la misère et le désespoir.

    Bien abrités derrière leurs privilèges, ces membres de la « casta » comme disent les militants de Podemos en Espagne, militent pour les sacrifices des autres et d’abord des pauvres. Ils s’enrichissent sur leur dos parce que la dette ne sert qu’à alimenter les profits capitalistes et à verser une rente financière aux riches en pillant les travailleurs et les classes populaires.

    Cette politique a ruiné la Grèce, elle menace l’ensemble des pays d’Europe mais aussi le monde. La crise grecque représente un pas de plus vers une nouvelle crise financière.

    Contre la dette, la démocratie

    Les financiers et les Etats qui les servent redoutent comme la peste toute contagion dans d’autres pays de l’Union européenne, à commencer par l’État espagnol. Ils sont engagés dans une offensive politique pour tenter d’étouffer la révolte, imposer ce mensonge selon lequel il n’y aurait pas d’autre politique possible que la leur. Il faudrait s’incliner, dire oui, sinon ce serait la catastrophe. 

    Avec les grecs, contre la troïka, contre le gouvernement Hollande-Valls, nous disons non.

    Hollande, Merkel, Junker, Lagarde et consorts défendent becs et ongles les intérêts du capital et veulent faire un exemple pour toutes les résistances qui peuvent gonfler dans le reste de l’Union européenne. C’est pourquoi la lutte des travailleurs et du peuple grecs est la nôtre.

    Il y a une autre politique possible, celle que nous pourrons imposer en prenant nos affaires en main pour ne pas laisser les aventuriers de la finance, les spéculateurs décider de notre sort. Il est possible de les mettre hors d’état de nuire, d’annuler cette dette indigne, injuste et insoutenable, de conquérir le droit de décider et de contrôler la marche de la société, par en bas.

    Nous le dirons en nous mobilisant avec le peuple grec pour dire non.

    http://www.npa2009.org/agir/non-lausterite-non-la-troika-aux-etrangleurs-du-peuple-grec


    • Aristide Aristide 30 juin 2015 17:46

      J’adore la conclusion du communiqué du NPA sur l’autre politique et tout ça, manque qu’un refrain de l’internationale. 


      • jaja jaja 30 juin 2015 17:51

        @Aristide

        Oui j’avais remarqué... Sûrement un oubli smiley


      • bernard29 bernard29 30 juin 2015 18:07

        Et pendant ce temps là, en France....

        La dette a progressé de plus de 50 milliards au premier trimestre. Le pays s’expose au risque d’une remontée des taux d’intérêt. L’endettement de la France atteint désormais 97,5% du PIB. Soit nettement au-dessus de l’objectif de 96,3% fixé pour cette année dans la dernière trajectoire des finances publiques. Chaque Français supporte ainsi une dette de plus de 31.660 euros 

        ( ce qui fait que 600 Euros en plus pour la Grèce, c’est vraiment pas le problème ...)


        • bernard29 bernard29 30 juin 2015 18:20

          Mais le plus important à savoir c’est que « Les traités européens ne prévoient pas de sortie de l’euro »

          « Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a affirmé que la Grèce pourrait se tourner vers la justice pour éviter d’être éjectée de la zone euro si aucun compromis n’était trouvé, a rapporté lundi un quotidien britannique. « Le gouvernement grec utilisera tous les droits juridiques à notre disposition », a déclaré M. Varoufakis selon le Daily Telegraph.

          « Nous prenons conseil et examinerons certainement l’éventualité d’une injonction devant la Cour de justice de l’Union européenne. Les traités européens ne prévoient pas de sortie de l’euro et nous ne l’acceptons pas. Notre appartenance (à la zone) n’est pas négociable », a-t-il poursuivi. »

          C’est donc obligatoirement le pataquès ;

          En suivant les derniers développements, (énervements des leaders de la zone euro, propositions supplémentaires, compromis envisagé, discours dans tous les sens, pressions, reculs etc etc ) on se rend compte qu’avec de la volonté politique et des nerfs solides, on peut secouer les structures mêmes de l’Eurozone.

          Hollande aurait du en prendre de la graine, lui qui voulait sensément renégocier quelque chose.


          • Aristide Aristide 30 juin 2015 18:32

            On ressent la délectation avec laquelle vous annoncez cette « nouvelle » sur la dette française. Quel bonheur pour tous les Cassandre qui annoncent la fin de l’euro, tel des petits Sapir, l’économiste pas l’animal, ils jubilent devant un quelconque événement qui pourrait leur donner l’opportunité d’avoir raison pour une fois.


            Mais en attendant cela tient toujours malgré les gesticulations de tous, la sortie de l’Euro de la Grèce devient une sorte de tragédie transformée en comédie par Tsipras et son acolyte financier irremplaçable et bien sapé(*) de l’économie.

            (*) Si c’est l’austérité, c’est pas sur les sapes de cet élégant théoricien et financier en chef, comme quoi Mao et son petit costume, Staline et son éternelle vareuse et le Tche avec son tee shirt, euh là pas sur, sont des images incontournables pour marquer le révolutionnaire en chambre. Fallait bien ajouter le révolté en « désinvolte tenue ».


          • bernard29 bernard29 30 juin 2015 20:41

            @Aristide

            Je ne jubile pas du tout . je mets juste en parallèle avec les 600 Euros que chaque français supporterait en cas de Grexit et qui sont sensés nous faire peur .

            La question n’est pas l’euro. La question est la gouvernance de l’Europe et la démocratie européenne. Le bras de fer grec a l’avantage de rabaisser le caquet et l’arrogance de nos financiers et eurocrates et de remettre la politique a sa juste place.

            Quelque soit le résultat du référendum, l’action de Tsipras portera des fruits utiles à la démocratie européenne.


          • Layly Victor Layly Victor 30 juin 2015 21:50

            @bernard29
             Comme en toutes circonstances, et à propos de tout,le personnel politique français continue à nous couvrir de honte. Il fallait les voir cet après midi à l’assemblée cracher sur le peuple grec, il y en avait même qui se marraient.

            La France, c’est le pays des bien pensants satisfaits. Ils s’imaginent que la Merkel et le FMI vont leur faire des cadeaux.
            Ils n’ont rien compris.
            L’objectif stratégique est d’entraîner toute l’Europe vers le travail « low cost » car, en raison de l’épuisement des ressources, c’est le seul moyen pour maintenir les taux de profit. Les pays de l’Europe du Sud sont des bastions à briser. 

            Vive la Grèce !

          • Allexandre 1er juillet 2015 13:26

            @Aristide
            Vous êtes vraiment incurable. A vouloir contredire tout ce qui va mal. Votre excès d’optimisme frise l’ingénuité absolue. On se demande sur quelle planète vous vivez. En tout état de cause, pas sur la terre, où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. 

            Votre crédulité ressemble à de la bêtise, et votre soutien du système corrompu dans lequel nous sommes me font dire que vous y trouvez un intérêt.

          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 1er juillet 2015 08:08

            Le gouvernement grec n’a aucunement l’intention de sortir de l’ UE, de l’euro et encore moins de l’ OTAN. Quand un pays ruiné par les plans d’austérité précédents demande à son bourreau de le sortir là, autant dire qu’il vit dans l’ illusion complète !


            Les réformateurs européens de la Gauche européenne sont des illusionnistes.
            Ils ne regroupent que quelques formations : Syriza, le PCF-FG, le bloc de Gauche du Portugal, le PC espagnol, Refondation en Italie et Die Linke en Allemagne.

            Tous les autres Partis Communistes européens ont refusé d’y participer. En particulier le Parti Communiste grec, opposé à la fois à Syriza et à la Troïka, et qui veut une sortie de l’ UE & de l’euro. Réponse du PC grec à Syriza.

            Syriza n’est qu’un Parti leurre qui prétend trouver dans l’ UE les moyens de défendre l’intérêt général des Grecs et de l’économie Grecque.

            Ce que redoute la Troïka, c’est qu’en sortant de l’euro, l’économie grecque se porte mieux, dans 2 ou 3 ans, ce qui serait le démenti le plus cinglant à l’utilité de l’euro.
            Ils feront donc tout, aussi bien Tsipras que la Troïka, pour y rester.

            • bernard29 bernard29 1er juillet 2015 13:19

              Appel Audit citoyen

              Chères amies, chers amis,

               Dans la soirée du 26 juin, Alexis Tsipras a annoncé son intention d’organiser un référendum sur le plan d’austérité imposé par les créanciers de la Grèce. Depuis, les pressions politiques et médiatiques se multiplient contre ce recours démocratique. Face à ces intimidations inacceptables, nous disons « NON à l’ultimatum des créanciers, oui à la démocratie ! »

               

              Dans la continuité de la semaine d’action européenne en soutien avec la Grèce, nous appelons, d’ici au 5 juillet, à « voter » symboliquement contre l’ultimatum des créanciers, en signant et en faisant signer l’appel (cliquer ici), et en organisant partout en France des votations citoyennes symboliques et rassemblements ou manifestations.

               À Paris, une grande manifestation est prévue jeudi 2 juillet 18h30 au départ de la place de la Bastille.

              pour les autres villes ; se renseigner ici http://www.audit-citoyen.org/?page_id=2 


              • bernard29 bernard29 1er juillet 2015 14:03

                Ce que démontre la crise grecque , c’est que l’Europe n’a pas encore compris ces vraies difficultés. Et ces difficultés tiennent à la fin de la prospérité pour tous et à la non-adaptation de ses structures à ce nouvel état de fait.

                « L’idée européenne que la paix dépend de la prospérité est peut être valable, mais cette prospérité a disparu. Si la création d’une civilisation européenne pacifique repose sur la nécessité de la prospérité, comme le disent les documents fondateurs de l’Europe, alors, l’Europe est en grande difficulté. ».

                http://leblogalupus.com/2015/06/30/a-lire-absolument-document-sur-la-grece-que-lon-soit-europeiste-ou-eurosceptique/ 


                • bernard29 bernard29 1er juillet 2015 17:10
                  déclaration de Tsipras à 16 H 40 ce jour .

                  Tsipras :
                  - Dire NON ne signifie pas une sortie de l’Euro.
                  - Les sirènes de la catastrophe vous exhortent à voter OUI à tout pour devenir vous-mêmes complices d’un nouveau mémorandum.
                  - Dire NON c’est pouvoir obtenir un meilleur accord après le référendum.


                  En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/europe/live/2015/06/30/crise-grecque-dernier-jour-pour-rembourser-le-fmi_4664474_3214.html#z3AjClcBrXk3MTMG.99


                  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 1er juillet 2015 20:03

                    @bernard29
                    Dès le 22 juin, Tsipras avait accepté de renoncer à son programme...
                    (voir le chapitre 5 de l’article, sur Merkel) Les divergences portent sur 5 points, il est d’accord sur tout le reste, mais se garde bien de le dire.


                    Il a même avalisé les 400 mesures prises par les gouvernements précédents.
                    cf le document du PC grec.

                  • Yohan Yohan 1er juillet 2015 21:33

                    Un tissu de conneries que ce article, comme toutes les beaux contes de fée que se racontent les gauchos le soir au fond des bois, devant un feu de camp. 

                    Je ne souhaite qu’une chose, certes pas la mort des travailleurs grecs, les vrais, mais que Tsipras et sa bande soient désavoués par leur peuple. Mieux, si la Grèce est lâchée par ses créanciers, alors que ces guignols soient sommés de s’expliquer devant leur peuple pour les avoir mis dans un tel merdier. Si Merkel voit rouge, je ne donne pas cher de leurs chances.

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