C’est dans l’intérêt général... 5/5. Les relations avec « nos » élus
Résumé des chapitres précédents : Votre réclamation n'a pas été prise en compte.
5. Les relations avec "nos" élus
a) En ce qui concerne l'information :
Il y a les habitants qui savent, ceux qui ont des relations... Les autres ont le sentiment de toujours subir. Ceux qui ne quémandent pas l'information, qui ne peuvent pas se rendre aux réunions, sont pénalisés.
Avec le développement d'internet, comment admettre que ce qui concerne une collectivité ne soit pas directement accessible ? Les nombreux conducteurs empruntant cette route sont aussi concernés. Les conseils généraux-régionaux pourraient utilement épauler les communes dans ce domaine.
b) En ce qui concerne les relations :
On peut constater que les émoluments des élus sont généralement conséquents (Politiquemania), ce qui les éloigne de la réalité de ceux qui galèrent, c'est à dire la majorité de la population. Mais peut-être est-ce le but. Les élus bourgeois (ceux qui ne l'étaient pas le deviennent généralement) donnent l'impression d'être en complet déphasage avec le quotidien.
Ces travaux, il y a dix ans, auraient été organisés de façon à occasionner le moins de gêne possible aux habitants. Leurs doléances étaient écoutées. Maintenant, ils n'ont qu'à se taire et supporter. "Nos" élus sont passés du côté de l'efficacité et du pouvoir technocratique qui n'admet pas la moindre contestation. Être élu est un gage de responsabilité, pas de supériorité.
"Tout notre système administratif part du principe que les Français connaissent la sonnette sur laquelle ils doivent appuyer en cas de difficulté. Or, cela n’est pas le cas. Beaucoup ne savent pas vers qui se tourner ni sur qui s’appuyer pour s’en sortir." Rapport du Médiateur de la République
c) En ce qui concerne la démocratie :
L'impression est que les élus bénéficient, indirectement, de leur fonction. Un commercial ou un entrepreneur ne collera pas l'étiquette "pigeon" sur le front d'un élu, ils se rattraperont sur vous qui ne faites pas partie du gotha ou qui n'êtes pas le copain du copain. Les élus disposent de toutes les informations, ce qui leur permet de faire de bons choix ; vous y avez aussi accès, à condition de savoir qu'elles existent et où les trouver.
"Il y a un malaise récurrent. Les Français ont le sentiment qu’on ne leur dit pas tout sur le travail, la rémunération et les avantages des parlementaires. Si la démocratie a un prix, il faut plus de transparence et de justificatifs pour que les électeurs respectent leurs sénateurs" reconnaît le deuxième personnage de l'Etat." France-Guyane
Dans les magnifiques revues de vos conseils généraux et régionaux, de vos communautés (quel mot bizarre dans ce contexte !) ne figurent pas de reproches, d'attentes, de témoignages de ceux qui en bavent, qui sont dans la panade. "Nous faisons tout pour votre bien."
La énième réforme des collectivités locales, dont les conseillers territoriaux sont l'apanage, laisse prévoir un renforcement de la désaffection concernant les élections. Déjà, aux municipales, on ne connait pas tous les candidats. Donc, avec ces méga-structures...
d) En ce qui vous concerne :
Vous pensiez être considéré comme un concitoyen. Le sentiment de ne pas avoir été écouté vous donne l'impression qu'il ne vous en reste que le préfixe, si utilisé par ailleurs.
Vous supposez que la mauvaise opinion qu'un élu a de vous car il est persuadé que vous l'avez dénigré voire agressé, peut se traduire d'une manière plus ou moins consciente par des a-priori défavorables, une prise en compte modérée ou hostile de certains dossiers, un rigorisme dans certaines procédures, un refus du droit à l'erreur, un reproche dans le bulletin municipal,... Elle risque aussi de transparaitre dans ses propos et de dégrader votre image.
Alors vous hésitez, en cas de difficultés, à solliciter les services dont vous avez besoin, vous gardez aussi un profond ressentiment car vous n'avez fait que soulever un problème qui a été nié et à travers lequel vous avez cru percevoir du mépris ou de l'hostilité... C'est un possible facteur d'exclusion. Les gens de tous les jours, considérant la collusion entre la politique et la finance comme une source d'inégalités, craignent de ne plus être reconnus, entendus, respectés.
Et cela contribue au sentiment que la France de l'Ancien Régime n'a jamais disparu malgré les apparences : un entrelacs de réseaux, de connivences, de codes, d'inégalités, de baronnies. On peut le constater avec l'Observatoire des inégalités. Certains d'entre nous regrettent même cette époque car les différences et les privilèges n'étaient pas dissimulés sous un vernis de démocratie...
Comme je le disais, les inégalités de droit ne sont plus admises. Mais on peut considérer qu’il en existe des équivalents fonctionnels. Je veux dire qu’il y a des canaux, qui sont aujourd’hui plutôt de nature sociale que juridique, grâce auxquels certains groupes bénéficient d’avantages dont il est parfois difficile de dire s’ils les doivent réellement à leur mérite. id
Sous les atours d’une modernité chatoyante, un nouvel Ancien Régime chemine subrepticement. Arrêter cette marche insidieuse et dangereuse ou bien restaurer une forme de morale républicaine : c’est l’enjeu majeur de la politique française. Le Nouvel Observateur
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