Carrefour Orléans n’aime pas les « Va nu-pieds »
Et bien évidemment je ne résiste pas le moins du monde au plaisir de vous la conter.
Certains d’entre vous se sont déjà rendus compte qu’à Orléans deux militants de mes amis adeptes du "bare-footing", ont pour habitude en conséquence de marcher pieds-nus.
C’est leur façon d’être et ils l’assument pleinement.
Que ce soit pour interpeller Martin Hirsch comme nous l’avons fait en juillet dernier lors de sa venue à Orléans, ou bien dans les moments les plus anodins de la vie courante.
C’est ainsi qu’hier, devant faire quelques menues courses pour préparer une réunion de travail, ils se sont rendus au magasin Carrefour place d’Arc à Orléans.
Et qu’ils se sont vus interdire l’accès du magasin pour :
- TENUE INDECENTE !!!!
Rien moins que cela.
Se promener pieds nus est de la dernière pornographie à Orléans.
A moins que cela n’incite à la pédophile ?
Mamans avec marmots ayant petons (et non cutons) à l’air, attention à vos rejetons.
Ainsi pour la responsable du magasin, on ne saurait imposer cela tant aux passants qu’aux clients !
Peu importe donc que nombre de tongs, sandalettes ou autres spartiates découvrent à qui mieux-mieux orteils, panards, pinceaux, arpions, ou ripatons des clients de ces lieux, notre gardienne des bonnes moeurs à la sauce Carrefour leur interdit purement et simplement l’accès des lieux.
Se retranchant derrière un réglement uniquement réservé aux employés du magasin, règles du CHSCT obligent, et en cela rien à redire.
Notre sentinelle un rien "pasdaranique" a sévi.
Ils sont proscrits.
Les voici donc à me raconter leur mésaventure.
Et bien entendu ma première réaction a été de partir d’un grand éclat de rire, me demandant au passage si la personne si férue de bienséance n’était pas prise de fantasmes particuliers à la vue de pieds nus, en particulier de mes deux charmants compagnons et amis de militance.
Car vous pensez bien que nous nous sommes empressés de vérifier la légalité de cette interdiction d’accès qui s’est avérée bien entendu complètement illicite.
Comme je le disais précédemment, seuls les employés de l’enseigne à la vigie rigoriste étant tenus de porter souliers pour les raisons de sécurité déjà invoquées
Par contre, que l’on interdise aux clients de marcher ainsi est une faute.
Je ne vais pas vous la jouer atteinte à la liberté personnelle, discrimination, et tout, et tout mais tout de même !
Ce n’est pas la première fois que dans ce magasin on abuse et largement de pseudos réglements mal compris, mal digérés, et appliqués. sans discernement aucun.
La fille d’une de mes amies qui souffrait d’une algodystrophie particulièrement virulente au niveau de l’un de ses pieds justement, s’était vue sommer de quitter immédiatement le pilier où elle avait eu l’outrecuidance de s’appuyer pour soulager un peu l’inconfort d’une station debout.
Le temps d’attente aux caisses ici étant l’un des plus longs de la localité.
Et il n’y a à cet endroit aucun banc ou autre siège pour attendre en toute tranquillité que les personnes que vous accompagnez y passent.
Aussi, passants, flâneurs et autres éventuels clients sont privés d’un espace de répit où ils pourraient prendre quelques minutes de délassement .
Priés de consommer ils sont, puis de dégager !
Et ce n’est pas un cas unique.
Car s’il existe bien au centre de la galerie marchande un espace très restreint en l’occurrence pour s’asseoir, celui-ci est toujours pris d’assaut.
Et ne répond évidemment pas aux desiderata de la clientèle qui préfèrerait que les sièges soient en nombre plus importants et mieux répartis le long des espaces voués à la consommation.
Certes l’enseigne de l’hypermarché est responsable à parts égales avec les autres commerçants qui ne mettent pas en place cette solution beaucoup plus attrayante pour leur clientèle.
Mais tout de même.
Gare donc à ceux qui poseraient leurs séants en dehors du lieu réservé à cet effet, même en cas de grosse fatigue .
Vigiles et autres gardiens sont immédiatement à vos côtés et vous demandent illico-presto de bien vouloir vous lever.
Et si vous n’obtempérez pas rapidement, le renfort des forces de l’ordre est immédiatement demandé .
Ubu roi, quand tu es au pouvoir...
Pour ma part, j’ai souvenir avoir eu maille à partir avec le service de sécurité du crû, il y a peu.
Non pas que j’eus fraudé en quoi que ce soit, glissé dans le fond de mon sac une marchandise quelconque sans la payer, ou bien commis je ne sais quelle agression.
Que Nenni, j’avais tout simplement acheté...un vélo !
En remplacement de la bicyclette appartenant à ma fille que j’avais eu la malencontreuse idée d’emprunter, et la encore plus malencontreuse malchance de me faire voler.
Pourtant elle était bien garée sur un parking réservé à cet effet, accrochée naturellement à la borne adéquate, avec le matériel d’usage.
Tout cela sous l’oeil inquisiteur de l’une des nombreuses caméras de surveillance en service à Orléans.
Censées "protéger" des vols ou autres agressions intempestives, ou pour le moins de dissuader les malandrins de tout poil et toute espèce.
Bernique et rebernique, enfer et damnation...
C’est "ad pedibus" que j’avais du regagner mon domicile.
Avec en prime si je puis dire une bicyclette à racheter pour remplacer celle qui venait de disparaître corps et bien
Et c’est ce que je venais de faire.
Seulement voilà, à peine franchi le passage obligatoire de la caisse enregistreuse qui venait bien de me délester du montant de mon achat vélocypédique, mes ennuis ont commencé.
Un vigile à l’air réprobateur et au ton péremptoire et impérieux m’informa d’une voix tonitruante qu’il était interdit de circuler à bicyclette dans la galerie marchande.
Ce à quoi je lui faisais remarquer que d’une part je ne "circulais" pas à bicyclette céans, mais que je m’efforçais d’autre part, de regagner la sortie en poussant l’objet du non-délit, facture et bon de garantie à l’appui.
- " Oui, bon, vous pouvez passer.." me répondit enfin le pandore un peu bas de plafond, nonobstant une musculeuse silhouette.
Doit-on y voir une histoire de cause à effet, toujours est-il que je me suis demandée intérieurement si le nombre de ses neurones n’était pas inversement proportionnel à la taille de ses biceps, triceps et tour de torse ?
Toujours est-il que pour le moins le ton était aussi contestable que l’endroit puisque nous étions...à la sortie des caisses.
Pour autant, il s’était cru autorisé à rajouter un "...mais c’est interdit..." de fort mauvais aloi.
Mais je continuais donc mes pérégrinations vers la sortie.
J’apercevais enfin de l’autre côté des portes d’entrée du centre commercial, la place d’Arc, fin de mon périple en ce temple interdit aux bicyclettes, même tout juste achetée.
C’était sans compter sur la survigilance de la station d’observation locale.
Une course effrénée derrière mon dos m’alertait de l’imminence d’un événement particulier.
Je me retournais alarmée, pour apercevoir un second cerbère, talkie-walkie en main, se précipitant à ma rencontre, et qui m’alpaguait en ces termes :
- " Madame, madame, il est interdit de pénétrer dans l’enceinte du centre commercial avec un vélo..."
Et là, la moutarde, doux souvenir de ma Bourgogne natale me monta au nez.
" Est-ce que oui ou non j’allais enfin pouvoir sortir d’ici ?
Est-ce qu’il y avait, ici, un réglement particulier et grotesque qui imposait que l’on ne puisse sortir du magasin certains objets que l’on venait pourtant d’acquérir tout à fait légalement ?
A moins que lui ne ne soit assez aimable, serviable et veuiile bien porter le dit achat sur ses larges et fortes épaules jusqu’à l’extérieur pour m’éviter encore un nouvel avatar ? "
Visiblement, celui-ci avait les cellules grises plus alertes et avait rapidement compris la situation.
C’est rose de confusion qu’il m’expliquait, tout en s’excusant, que le service de surveillance (par caméra) venait de lui signaler ma présence.
Aussi ne faisait-il que son travail .
Bref, après lui avoir demandé si je pouvais enfin partir sans être une nouvelle fois importunée, il me libéra "sur parole".
C’est ainsi que j’avais enfin pu franchir le seuil de la sortie.
Et dire que certains gugusses ont payé pour simplement pénétrer en ces lieux à bicyclette.
Curieux plaisirs que l’on s’offre en cette ville.
Cela n’y tourne vraiment pas bien rond. Même à vélo.
Entre pied dénudé, siège où se poser, bicyclette en emplette, réglement quant à la tenue décente, communication, compréhension des textes, lois en vigueur et justes et nécessaires discernements, le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils se prennent souvent les pieds dans le tapis.
A moins qu’ils ne s’y prennent comme des pieds ?
69 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON