Ce n’est pas d’une nouvelle réforme dont le bac a besoin mais de la suppression de l’examen
Le ministre Blanquer nous annonce qu’il veut réformer le bac d’ici 2021. Le baccalauréat, cet examen qui coûte si cher et neutralise près d’un mois de l’année scolaire dans les lycées, est bien malade. Son niveau n’a plus grande signification compte tenu des consignes de mansuétude imposées aux correcteurs. Il y a quelques années le ministre Ferry disait que pour ne pas obtenir le bac il fallait en faire la demande par écrit. Il n’a cependant pas agi pour remédier à la situation et, comme ses prédécesseurs et successeurs, s’est réjoui du taux de succès à l’examen en hausse constante. 88 % de réussite en 2017 auxquels il faudra ajouter les recalés qui obtiendront le bac en 2018, après un redoublement, cela donne un résultat pas très éloigné de 100 %.
La bac étant le premier grade universitaire cela signifie que la quasi-totalité des élèves arrivant en terminale – ils sont nombreux puisqu’il n’y a plus de redoublement, puisque les formations professionnelles courtes ont été considérablement réduites – sont autorisés à entrer dans l’enseignement supérieur. Avec les résultats désastreux que l’on connaît, 40 % des étudiants de première année de licence passant en seconde année, 27 % d’entre eux obtenant la licence dans le temps normalement imparti, c’est-à-dire en 3 ans. Ces chiffres ne concernent cependant que l’Université, tenue d’accueillir à bras ouverts tous les bacheliers, et non les filières sélectives, dont les classes préparatoires aux grandes écoles, les IUT et les STS, qui se portent nettement mieux même si elles constatent une baisse continue du niveau des bacheliers.
Il est nécessaire de mettre fin aux réformes qui accompagnent la lente dégradation du niveau des bacheliers et l’échec considérable constaté en licence. Deux mesures radicales seraient efficaces. Tout d’abord le remplacement de l’examen du baccalauréat par une attestation de fin d’études secondaires comportant les notes obtenues dans les différentes disciplines en terminale et, pourquoi pas, les absences non justifiées. Une économie d’un milliard et demi d’euros si l’on comptabilise les heures d’enseignement non dispensées aux élèves. Bien entendu cela fait ferait disparaître le premier grade universitaire. Ce qui entraîne la seconde mesure, l’instauration d’une sélection à l’entrée pour tous les établissements du supérieur. N’accepter que des étudiants possédant les pré-requis nécessaires aux études choisies permettraient aux universités de réduire considérablement le taux d’échec constaté en première année de licence. Et de faire des économies en postes d’enseignants suite au dégonflement des effectifs en premier cycle universitaire.
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