La boutade de Brice Hortefeux, « (…) quand il y en a un (Arabe) ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes (…) », la remarque que Paul Girot de Langlade, aurait eu en débarquant à la Réunion « Mais il n’y a que des noirs ici, on se croirait en Afrique » l’esclaffement du député Destrem (UMP) « Elle ressemble à ma femme de ménage » ; en parlant de Ségolène Royal, qui avait enfilé le boubou bleu solidaire, lors de sa visite à Dakar.
Que dire, sinon une immense tristesse que de tels hommes puissent représenter l’Etat français.
Ceux-ci ont été pris la main dans le sac, mais font-ils vraiment exception ? Ou comme la majorité des citoyens lambda, n’ont-ils tout simplement négligé de s’apercevoir que le Monde avait changé.
Ils se complaisent dans un mythe ancien, où la Révolution Industrielle, qui naquit en Angleterre avait créé une suprématie européenne sur le reste du Monde. Mais cette époque révolue est maintenant passée et dépassée. La valeur d’un homme ne se juge plus aujourd’hui à la pigmentation de la peau. Cela ne subsiste plus aujourd’hui que dans l’imaginaire de certains esprits d’un autre siècle.
L’Angleterre qui avait essaimé un Empire, dont elle donnait une représentation du W.A.S.P [Blanc Anglo-Saxon et Protestant] dominant la planète, ne conçoit plus depuis de nombreuses décennies un Monde à cette image. Le pluralisme et le respect de l’autre y ont maintenant droit de cité. La Grande-Bretagne a d’ailleurs été la première à encourager l’Afrique du Sud dans la voie du changement. Et il serait actuellement inconcevable qu’elle cautionne les discriminations et les monopoles qui semblent encore exister dans certains départements français d’Outre-Mer. D’ailleurs les médias audiovisuels d’Outre-manche donnent une visibilité objective aux différentes communautés.
Cela se vérifie également dans de nombreux secteurs de l’Économie. Ce qui fait que souvent de nombreux cadres supérieurs, discriminés en France, à cause de leur appartenance à des minorités ethniques, font, Outre-manche, de brillantes carrières.
L’Allemagne nazie, qui avait engendré des crimes innommables, classe maintenant cela dans un passé honni. Les nouvelles générations, et les anciennes se gardent bien de s’en vanter.
Ceci malgré la difficulté d’intégration des Allemands de l’Est, pétris encore de tous les préjugés d’après-guerre, aggravés pendant l’ère soviétique.
Cette remise en question a permis aux Allemands de faire table rase des erreurs du passé. Ce qui a engendré un dynamisme et une ouverture d’esprit leur permettant de conquérir des marchés dans des régions du Monde où ils n’avaient pourtant aucune amitié, ni aucun préjugé favorable.
S’ils y réussissent et font merveille, cela vient donc du respect qu’ils manifestent à leurs différents partenaires. Cela se concrétise, chaque jour, par la présentation de dossiers fiables, concurrentiels, où le meilleur de leur technologie est présenté et mis au service de leurs clients.
Parallèlement à cela que font la plupart des entrepreneurs français ? Imbus de leur supériorité, ils présentent chaque jour des contrats d’un autre temps à des pays émergents médusés.
Et les chiffres sont malheureusement au rendez-vous.
La sanction est sévère pour la France :
Une balance commerciale toujours très déficitaire en 2008, alors que celle de l’Allemagne est encore largement excédentaire.
Que faire ? Une formation accélérée où serait enseignée, par un intensif matraquage audiovisuel et télévisuel, la place actuelle de la France dans l’échiquier mondial, afin que l’homo sapiens français soit mis rapidement au même niveau cognitif que ses autres partenaires européens. Et cela juste afin de conserver et de promouvoir la place qui fut un jour la sienne dans le Monde ou du moins en Europe parmi ses pays limitrophes.
Chantal Sayegh-Dursus