Choisir sa solidarité

J’ai comme l'impression que l’on va assister de plus en plus à des pantalonnades assez tristounettes. Il est pathétique de voir ceux qui il y a encore peu se faisaient les chantres du « partage » généreux, d’une fiscalité plus lourde, venir devant la commission d’enquête du Sénat pour déclarer « avoir peur pour ses vieux jours et vouloir optimiser ses gains » Rien de plus, rien de moins que tous ceux qui essayent de fuir le fisc National.
Nous passerons sur la tenue vestimentaire de l’ancien éphémère champion de tennis devenu chanteur ; nous n’en sommes plus à de tels signaux de respect vis à vis des institutions Républicaines. Le bougre n’a même pas l’excuse d’afficher un mépris pour une assemblée qui serait aux mains de la droite, son ennemie. C’est bien devant une assemblée tenue par ses amis qu’il comparaissait.
Il y a un certain décalage entre le chanteur du soir à la Bastille, l’image qu’il se plait à vouloir véhiculer, celle de l’homme sensible, généreux et même détaché des choses matérielles, et celui qui vient défendre sa recherche d'un profit mieux assuré.
Il explique paradoxalement, mais avec avec force, qu'il est content de payer aujourd'hui des impôts en France parce que l'essentiel de ses revenus vient du "public français" qui achète ses disques. En ce sens il justifie a contrario l'exil de ceux qui transfèrent leur activité ou leur domicile à l'étranger pour échapper à l'impôt. C'est également une manière de laisser à chacun le soin d'estimer sa contribution à l'effort national en fonction de ce que le pays lui rapporte à titre personnel.
En revanche on comprend mieux les conseils éclairés qu’il donne à son fils, basketteur de haut niveau aux Etats Unis, né aux Etats Unis. Il l'engage vigoureusement à ne pas venir hypothéquer ses vieux jours en France. La seule question posée en fait, est le lien à mettre en place ou non entre la citoyenneté et la solidarité. Joakim Noah se sent assez Français pour représenter la France aux JO cet été ; il a donc une appréciation positive de sa Nationalité. Il n'y aurait donc rien d'incompatible en soi à ce que, même vivant à Chicago, il paie des impôts en France. C'est d'ailleurs le système en vigueur aux États-Unis, rappelons-le.
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