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Accueil du site > Actualités > Société > Civilisation de la poubelle

Civilisation de la poubelle

Alors ça, c’est ce que j’ai trouvé dans une poubelle à déchets recyclables à la déchetterie Trigone à Auch dans le Gers.
En fait, c’est ce que j’ai trouvé dans quatre bennes à ordures pleines donc… de livres de la bibliothèque de prêt du Gers.
Je suis allée chez Emmaüs, qui a un centre de collecte juste en face, pour leur demander si ça les intéresse : « en fait, on n’a pas le droit d’y toucher, même si c’est sur la voie publique, on doit nous appeler d’abord ».
Je découvre le gâchis et la propriété privée des ordures.

Société de la surabondance

Des bibliothécaires connectés m’ont appris à la suite de ce message qu’il s’agit là d’une opération de « désherbage » tout à fait normale et banale dans les centres de prêts : ils vident les rayons des livres qui sont abimés ou plus du tout empruntés.

Pour info, et ce n’est pas très connu, les livres en question s’ils ont été désherbés de la bibliothèque départementale, c’est pour des raisons comme la péremption des infos, l’état physique mauvais, la vieillesse des documents tout simplement. Et un autre critère : le taux d’emprunt.

Tout cela fait qu’il serait irrespectueux envers l’Afrique de leur envoyer  ! Des infos périmées, ça servirait à quoi  ?!

Enfin, autre raison : il faut l’accord du conseil départemental pour en faire quoi que ce soit : foire aux livres, les donner, ou même les envoyer dans les pays qui en auraient besoin.
Bref, s’ils sont là c’est pour une raison… Les livres vivent : ils naissent et il meurent ! 
Ça a mis beaucoup de temps à rentrer en médiathèque le désherbage (retirer les documents des rayons) et c’est toujours très critique.

Même sous forme d’ordures, ces livres ne peuvent pas être libérés sans délibération de la collectivité locale responsable. Il y aurait aussi un souci de marché public.

Donc tout le monde trouve beaucoup plus simple de balancer à la poubelle, ni vu ni connu plutôt que de libérer.

Un autre bibliothécaire a ajouté ce point de vue particulièrement perspicace :

C’est en effet une pratique normale. Parfois, selon les environnements juridiques je veux dire, c’est interdit de les remettre sur le marché, pour ne pas faire de la concurrence déloyale aux libraires.

Parfois, les bibliothèques les jettent les plus discrètement possible, parce que le public comprend mal la démarche. Or, il est nécessaire de faire de la place pour des livres plus lus. Par exemple, en lecture publique, après 4-5 ans, un livre ne sort presque jamais.

J’ajouterai même  : y a-t-il des livres suffisamment intéressants pour que tu les prennes chez toi  ? Oui, alors fais-le.

Et basta.

On vit dans la civilisation de la poubelle. Je sais que c’est déplorable, mais c’est un fait.

En réalité, l’édition produit du livre jetable. C’est même plus général que ça. C’est de l’industrie. Du divertissement. Mais de l’industrie.

Pour la petite histoire, j’ai même participé à une association qui récupérait les livres jetés par les bibliothèques (les désherbages) pour monter des bibliothèques scolaires en Afrique francophone. Hé bien, on a arrêté. Maintenant on achète des livres neufs en Afrique francophone. C’est bien plus utile.

Et voilà, des livres comme des pots de yaourt, en pack de 12, avec une DLC au cul et une vente au kilo pour finir, pour les bibliothèques qui ont le temps et l’autorisation pour organiser une braderie de désherbage.

Obsolescence de la pensée

À l’autre bout du spectre, il y a toutes ces maisons où je suis passée et où il n’y a pratiquement jamais eu la place pour le moindre ouvrage. Il y a une autre production à la chaine, celle de gosses qui n’ont jamais ouvert un livre ou jamais vu quelqu’un lire, en dehors de la télé ou de l’école, deux fenêtres sur des mondes à la fois lointains, rêvés et hostiles. Il y a aussi tout ce parcours scolaire qualifiant pour la vie qui est soigneusement calibré autour de la maitrise des références livresques et de l’aisance de la lecture et du discours.

J’ai toujours en tête l’image d’un autodafé qui signerait la fin de la civilisation et le début de la barbarie.

  Illustration magnifique de Michel Kichka sur son article de blog consacré à l’autodafé nazi.

Mais en fait, on n’a même plus besoin de bruler les livres, il suffisait d’en faire des objets de consommation. En passant du brasier au compost, on a évacué toute charge émotionnelle de la destruction de l’œuvre.

En dernier lieu, je m’interroge à présent sur la valeur même de l’acte créatif, sur l’investissement phénoménal de l’auteur qui va consacrer une, deux, voire dix années de sa vie à pondre son œuvre, qui fera le tour des maisons d’édition usines comme un mendiant, qui ne grattera qu’un ou deux mois de SMIC de droits d’auteur s’il est vraiment chanceux et dont le fruit de la pensée finira au pilon avant d’être molesté une ultime fois dans une poubelle géante à couvercle jaune.

Pendant longtemps, le livre a été comme une ancre jetée dans l’éternité.
À présent, ce n’est plus rien qu’un consommable comme un autre.


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51 réactions à cet article    


  • Clocel Clocel 3 mars 2018 10:55

    Le capitalisme ma chère, il n’y a pas d’alternative !

    La connerie a trouvé d’autres vecteurs pour circuler, nous sommes présentement sur ses autoroutes ! Payantes ! smiley


    • chantecler chantecler 3 mars 2018 11:06

      Bonjour monolecte ,
      « Nous vivons dans la civilisation de la poubelle »...
      C’est encore pire que ça !
      Aujourd’hui effectivement ce qui est jeté , nous ne pouvons même plus y accéder ....
      Fini la récup qui a fait souvent mon bonheur dans le passé et pas seulement de livres ...
      Meubles , électroménager, hifi, etc, etc.
      La « déchetterie » en a le monopole...pour détruire ....


      • Monolecte Monolecte 3 mars 2018 11:34

        @chantecler
        Oui, c’est pour cela que j’écris que j’ai découvert la propriété privée de la poubelle.
        Pour moi, jeter quelque chose aux ordures, c’est renoncer à sa propriété, c’est rendre public, commun, libre…
        Et bien, non : jeter aux poubelles, ça revient à un transfert de propriété vers l’organisme collecteur.
        C’est totalement aberrant, mais c’est logique : un monde totalement marchandisé où les gens sont globalement expropriés de leur propre vie.


      • V_Parlier V_Parlier 3 mars 2018 14:32

        @chantecler
        C’est pareil pour tout produit encore utilisable se trouvant dans une déchetterie. Même pour un petit bout de câble prélévé dans le container ils vous font toute une vie, avec menaces à l’appui, jusqu’à ce que vous alliez le remettre où il était.


      • berry 3 mars 2018 21:01

        @V_Parlier
        Un nouveau système de déchetterie est en train de voir le jour, inspiré des supermarchés mais inversé.
        Les gens déposent dans les rayons les objets qui peuvent être encore utilisables.
        Ils évitent de perdre une journée dans un vide-grenier pour récolter 15 euros et on limite le gaspillage.
        C’est génial ! 

        https://www.demotivateur.fr/article/bien-mieux-qu-une-dechetterie-smicval-le-tout-premier-supermarche-de-la-recuperation-en-france-9879


      • Le421... Refuznik !! Le421 4 mars 2018 15:26

        @chantecler
        Une dizaine d’ordinateurs avec même Windows7, des moniteurs, des télés, un ampli Luxman, du Harman Kardon triphonique pour PC, un Peavy CS800X avec juste le pont de diodes à changer et qui pète le feu depuis 5 ans, j’en passe et des meilleures !!
        Les copains qui tiennent la déchèt’ sont des récup-acteurs dans l’âme et savent que je n’en fais pas un bizness. Je refile des PC aux assoces dans le besoin par exemple...
        Dans mon fourgon, c’est système trois voies avec amplis Alpine, boomers 30cm et batterie annexe avec système de charge automatique. Tout gratos !! Je dis bien GRATOS !!
        L’électronique est mon domaine mais je suis sûr que plein d’autres choses sont excellentes


      • Doume65 3 mars 2018 12:18

        « Alors ça, c’est ce que j’ai trouvé dans une poubelle à déchets recyclables à la déchetterie Trigone à Auch dans le Gers »

        Il s’agit donc de réutiliser le papier de vieux livres que plus personne n’a envie de lire (franchement, Jacques Faizant, c’est faisandé, non ?) pour y imprimer dessus les nouvelles éditions.
        Il s’agit également de recréer de l’espace dans les bibliothèques.
        J’ai du mal à voir où est le scandale.


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 12:37

          Parfois on y trouve un Boris Vian en première édition (vendu très cher, même sous son aspect lecture de gare), mais connaissant bien les libraires, dites-vous qu’ils se les gardent. Eux-même, un jour seront obsolescents comme le sont déjà les futurs enfants à venir déjà dépassés avant même que d’être conçus. La ligne du temps se rapproche de plus en plus rapidement de sa propre fin s’avalant d’elle même comme un autophage. Rien ne vous oblige à la suivre,...


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 18:25

            @belin


            Non ,je me porte comme un charme. on classe qui les gens qui aime l’ancien comme dépressif. Evitez s’il vous plaît de tomber dans ce travers. Quand je vais en brocante, je m’habille toujours sur mon 31. Pas trop, cela fait monter les prix,..

          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 18:29

            @belin


            Si c’est ma vision du monde futur qui vous fait dire cela. Non, la fin de celle-ci aurait plutôt tendance à me rassurer,... 

          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 3 mars 2018 12:51

            Bonjour .Il y a quelques années j’ai travaillé un temps en centre de tri déchets ...Si vous voyez ce que j’ai vu passer .Des livres de qualité en très bon état...et parfois des perles que je récupèrais :ainsi cinq sur Matisse ,Braque etc édités dans les années 30 avec une reprographie de qualité.30 a50 € l’exemplaire. Mais pas que surtout les jours de ramassage dans les quartiers bourgeois:montres ,smarts phone,parfums de luxe ...miam Avant mon arrivée il a même été récupéré une urne funéraire,et après enquête il s’est avéré que le gars était décédé quinze jours plutôt...sa femme l’aimait beaucoup.lol


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 12:58

              @Aita Pea Pea


              Une connaissance y a même vu une main. 

            • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 3 mars 2018 13:06

              @Mélusine ou la Robe de Saphir. La chaîne a dû être bloquée pour enquête...une trouille pour l’exploitant


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 13:13

              @Aita Pea Pea

              Je n’ai pas le temps, mais je pourrais raconter : ma vie et la brocante. Des choses incroyables,...comme j’adore papoter, chacun me raconte leurs meilleures anecdotes. Souvent l’histoire d’un objet vendu pour rien, qui passe entre de nombreuses main, experts en toutes sortes et se retrouvent au final dans les mains de celui qui l’a vendu parce qu’il ne valait pas autant que ceux qui croyaient avoir fait une bonne affaire. J’ai moi-même trouvé une carte postale écrite de la main d’un auteur connu,... je la garde,...l’argent ne m’intéresse qu’à la réception d’une lettre de huissier,..

            • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 3 mars 2018 13:34

              @Mélusine ou la Robe de Saphir.

              Nous jetons ou bradons parfois des objets en n’ayant aucune conscience de la valeur qu’ils prendront au fil du temps .Ainsi j’ai vendu pour pas grand chose dans les 80 une Kawa 500 mach1 que j’avais achetee pour pas grand chose non plus.Lorsque je vois la côte aujourd’hui je suis vert ...lol


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 13:05

              Contrairement à ce qui fut dit sur l’article de Nabum,...les livres recherchés par les vrais amateurs ne brillent pas comme un sou neuf, ni n’ont une belle couverture. C’est au contraire, les raretés, les premières éditions, les autographes, Les livres qui ont eu beaucoup de succès, paradoxalement se retrouvent les premiers dans les déchetteries,...C’est l’avantage du mauvais goût commun, ils passent à côté du meilleur,...Juste retour des choses,...


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 13:40

                Paradoxe de notre société. J’adore tous la collection : Fata Morgana. Même Jonathan y a écrit une peit récit. Peu ou pas connu du grand public.... Mais la revanche de ces petites Maisons d’2dition savent que leur livres eux ne se retrouveront que TRES rarement en déchetterie. Ce n’est que juste revanche pour celui qui fait un travail de qualité,... il aura son heure...peut-être 10 ans après votre décès. Regardez Bach. Peu connu de son vivant,... Idem pour Mozart jeté dans une fosse commune. L’important n’est pas d’être reconnu de son vivant, mais de s’être reconnu soi-même.


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 13:41

                  Paradoxe de notre société. J’adore surtout la collection : Fata Morgana. Même Jonathan Littell y a écrit une petit récit. Peu ou pas connu du grand public.... Mais la revanche de ces petites Maisons d’Edition (à côté de Gallimard) savent que leur livres eux ne se retrouveront que TRES rarement en déchetterie. Ce n’est que juste revanche pour celui qui fait un travail de qualité,... il aura son heure...peut-être 10 ans après son décès. Regardez Bach. Peu connu de son vivant,... Idem pour Mozart, jeté dans une fosse commune. L’important n’est pas d’être reconnu de son vivant, mais de s’être reconnu soi-même.


                  • Radix Radix 3 mars 2018 15:25

                    Bonjour Monolecte

                    Il n’y a pas que les bibliothèques qui « désherbent » les musées aussi !

                    Il y a pas mal d’années (j’étais adolescent) le musée d’histoire naturelle de ma ville a procédé à cette opération, résultat de ma collecte dans leur poubelle : une magnifique collection de coquillages, principalement constituée de murex. Ils devaient en avoir trop !

                    Quel dommage que nos musées « d’art » moderne n’en fassent pas autant... Je promet de respecter la propriété de leurs poubelles !

                    Radix


                    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 3 mars 2018 23:29

                      @Cadoudal

                      Un pote plombier me dis qu’il est preneur ...


                    • Elixir Elixir 3 mars 2018 16:09

                      avant les livres il y avait la parole, qui a été bafouée...

                      Et nous voici 5000 ans plus tard, à pleurnicher sur internet qu’il n’y a plus de rapports humains...

                      Heureusement Zuckerberg se propose de sauver notre vie et d’éradiquer la solitude dans le monde, voire toutes les maladies.

                      Remercions au passage google d’avoir scanné tous les livres des grandes bibliothèques du monde... probablement pour pouvoir posséder toute la connaissance de l’univers...


                      • alinea alinea 3 mars 2018 17:19

                        Les livres sont publiés à quelques milliers d’exemplaires, là il ne s’agit que d’un exemplaire de chaque, et je n’y vois pas le symbolisme d’un autodafé.
                        Ils avaient l’air intéressants ces livres ? Parce qu’il ne faut pas oublier qu’il se publie un grand nombre de merdes.
                        Les affamés de corps n’ont pas le droit de se nourrir dans les ordures ! les affamés de l’esprit non plus ! quoique dans les déchetteries on récupère bien ce qu’on veut.
                        Consolez-vous, le papier recyclé sera le support d’autres ouvrages peut-être fort intéressants.
                        Quant à envoyer nos poubelles à l’Afrique, ça se discute...


                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 17:28

                          @alinea


                          J’ai un ami libraire qui chaque matin avec son sac comme le Père Noël est à marée basse au Vieux Marché 5 heures du mat et je peux voir à son sourire quand il a fait la découverte du jour. Surtout amateur de livres dits POP-UP. Un jour, il m’a montré un catalogue de tissus chinois (20 fils au cm) d’une beauté absolue trouvée entre des Beigbeder et des Trierweiler. Bon ! le gars est courageux et mérite bien ses efforts. Il a fait la philo. Comme quoi, les études servent toujours à quelque chose,...

                        • alinea alinea 3 mars 2018 18:02

                          @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                           smiley
                          Votre ami doit être de ma génération ! de « notre temps », on se meublait tous avec ce que l’on trouvait les matins sur le trottoir ; on jalousait les parisiens qui trouvaient des merveilles !
                          Moi j’ai une amie qui trouve toujours des trucs incroyables ; si elle trouve un foulard sur un sentier de montagne, ce n’est pas un vulgaire foulard en coton, et moche, non, c’’est une beauté en laine fine d’alpaga , une autre fois un « débardeur » en soie naturelle des Cévennes, ou bien un réchaud de guide de randonnée, tout neuf, sur un sentier corse, un vélo d’enfant embarqué par une crue, et nickel... !
                          Moi, je n’ai pas besoin de chercher, les gens m’apportent ce dont ils ne veulent plus, et je trie, les tailles, les textures... j’ai une garde-robe à faire frémir Brigitte !!! smiley, mais des verres aussi, des lampes... tout ce qui est chez moi, trouvé, ou donné !!!
                          mais... moi aussi, je vais à la déchetterie avec mes sacs de vêtements, il y aura peut-être plus grande ou grosse que moi, qui n’a pas le même goût que moi, qui y trouvera son content.
                          Pour les bouquins, je suis plus pointilleuse, rien à jeter, évidemment, et comme je ne lis pas n’importe quoi par addiction, c’est rare que je « trouve » quelque chose à mon goût !!


                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 18:10

                          @alinea


                          Avec Velosolex, nous avons d’énormes point commun. Cela compense les autres zozos sur Agora,...En 1985, bege, j’habitais Paris dans les Halles et les frippes. Un jour mon copain artiste m’a apporté une jupe trouvée sur une poubelle : elle m’allait comme un gant et il me mettait la chanson de Ferré : https://www.youtube.com/watch?v=lJkoClkp8QU

                        • Xenozoid 3 mars 2018 18:12

                          @alinea

                          j’ai un coffre en bois qui me suis depuis 20 ans,trouvé dans les poubelles a amsterdan,une guitare classique hernandez(3000 euro) avec numéro de série,trouver dans un container/poubelle a redon, pres de l’intermarché

                          merde j’ai même rencontré mon 1er chien dans les poubelles du marché a amsterdam,,les poubelles ici a la haye ont un bizness,1 heure apres votre dépot sur la voie public , elles disparaissent...tout le monde est passé


                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 18:22

                          @alinea


                          Un bon libraire comme l’était Thierry (tiens je fais sa pub sur Bruxelles : https://fr.yelp.be/biz_photos/images-saint-gilles?select=3BsB-pNtB12dLF9lfLfk3A).s’il vous connait bien après papoté, sait EXACTEMENT ce que vous cherchez,....il gardait d’ailleurs les bons pour moi. Aussi collectionneuse de vieux Pop-up (livre animés et contes pour enfants,...). 

                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 18:41

                          @belin


                          Ah Canant. C’est comme dans le bus, le hasard des rencontres. Vous pensez que je suis élitiste. Cela dépend, j’ai autant de « mépris » pour ceux qui comme on dit se lala pète,... alors, me direz-vous reste plus grand monde sur la planète susceptible de m’intéresser : si figurez-vous. J’irais bien vivre chez les amérindiens. Eux au moins ont encore quelque chose à m’apprendre


                        • alinea alinea 3 mars 2018 19:02

                          @Xenozoid
                          Super ! Il y a des gens qui ont « sens de l’objet », je ne trouve pas d’autres termes pour décrire ceux qui trouvent des merveilles, ou qui dénichent dans un fatras des puces ou vide-greniers des merveilles aussi, pour cent sous !
                          Moi je ne possède pas ce sens là, du coup je n’en ai pas le goût, pour la recherche, et, depuis le temps que j’habite en brousse, ma foi, les trouvailles y sont rares !
                          Quand je trouve un sécateur, c’est la joie ; l’autre jour j’ai trouvé une massette sous un con de panneau de signalisation, je l’ai prise sans regrets !! mais ça ne va pas chercher loin !
                          Je connais les Hernandez...par un fait étrange, tous mes amours étaient ( et sont) guitaristes !! ceci dit, aucun n’en a trouvé une ! smiley


                        • foufouille foufouille 3 mars 2018 19:17

                          @alinea
                          si tu fais les poubelles d’une grande ville le jour des encombrants tu peut aussi trouver un ordi ou un vieux écran CRT.
                          tu peut aussi visiter ta déchetterie si le gardien est sympa.


                        • Xenozoid 3 mars 2018 19:22

                          @alinea

                          jái aussi trouver un jour un livre de récis islandais de jon stevenson traduis francais en 1924,le papier est comme du parchemin,trouvé dans des poubelle ici a la haye signé et numéroté,pas de « hard cover »,la couvertute a disparu


                        • alinea alinea 3 mars 2018 19:28

                          @foufouille
                          Oui, à « ma » déchetterie, je connais tout le monde ; que des chics types ; eux-mêmes mettent de côté des trucs dont ils savent qu’ils trouveront preneurs.
                          Il y a les vieux qui passent régulièrement pour trouver un vieux poste de radio, un truc à bidouiller  ; un a récupéré un vieil aspirateur, pour le réparer et l’offrir à sa voisine sans le sou qui n’en avait pas !
                          J’adore la vie dans les déchetteries, je pense que comme c’est le rebus de cette société de consommation, cela concerne ceux qui ne consomment pas et, du coup, sont fréquentables ! smiley


                        • alinea alinea 3 mars 2018 23:47

                          @Cadoudal
                          je ne vous le fais pas dire !


                        • chantecler chantecler 4 mars 2018 08:09

                          @foufouille
                          Pas évident :les employés ont la trouille de se faire virer .


                        • alinea alinea 4 mars 2018 12:05

                          @Cadoudal
                          pas du tout ! la politique de la FI vis à vis de l’Afrique est très claire : on arrête de la piller et de l’inonder de nos poubelles, alimentaires entre autres, qui tuent les producteurs locaux. On entreprend des relations sur un pied d’égalité et, pour rattraper les conneries, on l’aide, par des services, de l’enseignement,etc.


                        • hervepasgrave hervepasgrave 6 mars 2018 10:56

                          @alinea
                          Bonjour,
                          Je préfère de loin ton discours.Car c’est a quelque chose prêt le mien.Si je trouve quelque chose d’intéressant ou d’utile je le prend, quand je jette d’ailleurs peu importe la chose.Si j’estime qu’elle pourrait servir ou être utile a quelqu’un je la met toujours a l écart proprement et bien visible. Maintenant sur le sujet de l’article consacré aux livres L’auteur est certainement une maniaque bornée.Car je pense sincèrement que les livres sont voués a la mort quand ils ne sont pas bon,beau,utile... Je pense que l’on ne jette pas un bon livre.Tôt ou tard les livres qui nous distrait ou attiré et qui s’avère n’être qu’un tue temps finissent inévitablement à la poubelle.Il n’y pas de quoi en faire un drame.Mais il est vrai qu’il devrait y avoir le droit de les récupérer.Nous sommes envahi de livres qui ne sont que des monceaux de livres inutiles.En fait aujourd’hui faire ou écrire un livre n’a de sens que pour dire j’ai écris un bouquin,je suis quelqu’un.Ce n’est pas vrai pour tout le monde bien évidemment ,mais c’est devenu envahissant et la grande mode.Si elle aime la lecture ,elle devrait rechercher les bibliothèques que nous ne connaissons pas et qui a ne pas en douter regorge de tous les meilleurs ouvrages ou marquant .Qu’ils soit ludique ,instructif,polémique, enfin tous les genres sans tabou ni règle de conduite.J’ai changé depuis d’optique sur les choix de mes lectures ,je prends le risque de lire des choses qui ne m’attire pas ,ou me révulse.Cela permet de regarder non pas différemment les choses,mais de s’instruire sur le comment du pourquoi .Il ne faut se cacher la face. Ce n’est pas de l’addiction ,mais là ou je détournais la tête je préfère savoir a qu’elle sauce l’on traite les choses.Dans tous les domaines de lecture.Une exception faite de tout ce qui est criminel/policier et autres saloperies que l’on nous met sur toutes les scènes ,télévisuelle/roman/film/documentaire .Ils veulent peut-être nous habituer a l’horreur ? Quoiqu’il en soit bonnes lectures a tous et à toutes.


                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 18:43

                          Mais qu’est-ce qu’une ROMBIERE comme moi irait faire chez les amérindiens ? Parce qu’ils le valent bien....


                          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 18:45

                            Corrigé : @belin


                            Ah Canant. C’est comme dans le bus, le hasard des rencontres. Vous pensez que je suis élitiste. Cela dépend, j’ai autant de « mépris » pour ceux qui comme on dit se la pète,... alors, me direz-vous reste plus grand monde sur la planète susceptible de m’intéresser : si, figurez-vous. J’irais bien vivre chez les amérindiens avec mes nombreux amis. Eux au moins ont encore quelque chose à m’apprendre

                            • La Dame à la licorne Jélaniac 3 mars 2018 18:52

                              Des cabines téléphonique on été transformée en bibliothèque ,tu prend et met ce que tu veux dedans .


                              • Spartacus Lequidam Spartacus 3 mars 2018 18:57

                                Les livres se téléchargent de nos jours.

                                Les prix d’un téléchargement sont bien plus faibles.

                                Le monde change. 
                                Pas besoin de bateau pour les envoyer en Afrique. Un simple lien de Dropbox suffit. 
                                Le monde change. Pas de nostalgie. C’est la destruction créatrice.




                                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 19:04

                                  @Spartacus


                                  Sauf que les bons petits libraires sympas avec qui nous pouvions créer des liens d’amitié authentiques ferment les uns après les autres. Sur le plan relationnel, nous pouvons réellement parler de perte sur le plan qualitatif. Vous avez déjà eu un vendeur d’Amazon au téléphone. Un, il téléphone de l’autre bout du monde en anglais bien sûr. Connaissent rien au monde du livre. Vous font perdre un temps incroyable avec des : hein, quoi, je comprends pas, c’est quoi la philosophie ? je connais pas,...

                                • La Dame à la licorne Jélaniac 3 mars 2018 19:20

                                  @Spartacus
                                  C’est la destruction créatrice.

                                  Le concept est intéressant .
                                  Remettre les atomes des enfants qui ont été déchiquetées par des bombes dans l’univers c’est pas top,mais ça crée des emplois de pilotes de chasses par exemple,c’est une question d’éthique en somme,raser une ville c’est bon pour le bâtiment,et quant le bâtiment va tout va.
                                  et votre idée d’aller chercher des ressources sur des planètes gazeuses elle en est ou ? 

                                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 19:32

                                  @belin


                                  Je sais. J’ai un faible pour les petits commerçants et artisans de quartiers. Je m’arrête toujours pour parler avec eux et il deviennent souvent des disons semi-amis prompts à rendre service,.... Signé l’élitiste,...

                                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 mars 2018 19:49

                                  @Spartacus


                                  Destruction créatrice : je bouffe de la MDR, je chie de M ?.....

                                • Spartacus Lequidam Spartacus 4 mars 2018 02:40

                                  @Mélusine ou la Robe de Saphir.


                                  La destruction créatrice ou création destructrice désigne le processus de disparition de secteurs d’activité conjointement à la création de nouvelles activités. 

                                  Quand la voiture est arrivée le palfrenier et le maréchal ferrant ont eu moins de travail....Le garagistes et les pompistes se sont créés.



                                • Xenozoid 5 mars 2018 13:20

                                  @Spartacus

                                  la loi de l’offre et la demande,est un dieu.si c’est comme la trinité alors le frics n’est pas loin


                                • La Dame à la licorne Jélaniac 3 mars 2018 18:59
                                  Grille-pain, imprimante, télévision : Comment les recycler quand on vit en ville.

                                  https://www.wedemain.fr/Grille-pain-imprimante-television-Comment-les-recycler-quand-on-vit-en-ville_a2231.html


                                  • Attilax Attilax 3 mars 2018 23:10

                                    Le problème décrit ici, c’est le législateur, qui n’agit pas en fonction des besoins des citoyens (donner ces livres là où ils peuvent être lus) mais en fonction du marché (jeter ces livres, c’est potentiellement obliger les gens qui auraient pu les lire à les acheter). C’était jusqu’à un récent scandale la même chose pour les invendus des supermarchés : les pauvres n’avaient pas le droit d’aller les récupérer la bouffe périmée de un jour ou deux dans les poubelles ! Une preuve que ceux qui sont censés nous représenter et veiller sur nous ne nous considèrent en fait que comme des pompes à fric et rien d’autre.


                                    • Et hop ! Et hop ! 6 mars 2018 01:36
                                      Il y a une bibliothèque municipale où j’allais quand j’étais collégien, elle accumulait des livres depuis le XVIIe siècle, elle achetait très peu de livres neufs qu’elle choisissait après de longues discussions, et qu’elle faisait relier tous les lives en cuir ou en toile pour pouvoir les conserver le plus longtemps possible (la reliure multiplie par 3 ou 4 le coût de revient du livre). Il y avait une salle de romans qui étaient tous reliés en cuir rouge, avec tous les classiques et un tas d’auteurs complètement inconnus ou oubliés qu’il était impossible de trouver dans une librairie de livres neufs. On y trouvait absolument tout sur tous les sujets encyclopédiques depuis un traité de composition d’une symphonie, jusqu’à des vieux atlas, en passant par des recueils des coutumes de Normandie ou de Paris, des tas de livres et d’encyclopédies qu’on ne pouvait trouver nulle part, tout ce qui avait été estimé comme étant un ouvrage classique méritant d’être acheté, relié et conservé pour l’éternité. Il y avait des collections complètes de revues anciennes comme le Magasin pittoresque ou la Revue des voyages (1881-1940), le Journal des voyages, etc.. où on trouvait des milliers de récits avec des gravures incroyables montrant des tempêtes, des naufrages, des cannibales posant autour de la marmite. Cette bibliothèque était toujours pleine de gens qui venaient lire sur place des usuels, des collégiens comme moi et des espèces de savants à barbe blanche comme dans Tintin. C’était vraiment un monde enchanté.

                                      Un jour la vieille bibliothécaire est partie en retraite, une jeune pétasse avec un diplôme de bibliothéconomie est arrivée, elle a parlé de faire vivre et de dynamiser le fonds, elle obtenu de remplacer tous les rayonnages et les vitrines en bois sculpté par des meubles plus pratiques pour faire un classement intelligent selon les normes internationales, la bibliothèque a fermé un an. A l’ouverture, tous les rayonnages étaient en tôle comme dans les bibliothèques universitaires, tous les livres étaient neufs, sauf dans une pièce où avaient été conservés sous clefs quelques milliers de livres allant du XVIe à la fin du XVIIIe siècle qu’un adjoint était parvenu à faire conserver. C’est quelqu’un qui ne lit pas et qui est persuadé que le livre le plus récent est toujours meilleurs que le précédent. Le dernier essai de Bernard-Henri Lévy dépasse Condition de l’homme moderne d’Hannah Arendt.

                                      Les nouveaux livres, c’était qu’on trouvait dans toutes les librairies du moment, classés comme à la FNAC, des livres que n’importe qui pouvait acheter, sur les régimes, sur la psychanalyse, les derniers essais des hommes politiques et des journalistes, des oeuvres complètement éphémères qui ne se vendent que sous le feu de la promotion. Il y avait un demi étage sur la Shoah, le procès de Nuremberg, l’antisémitisme, le racisme, le fascisme, plein d’essais sur les sujets de société : le féminisme, l’écologie, le développement durable, la démocratie. 

                                      La fréquentation de la bibliothèque est tombée à presque rien pendant les années qui ont suivi, la mairie a fait de la publicité en appelant les habitant à visiter la nouvelle bibliothèque, rien n’y a fait. 

                                      La bibliothécaire qui avait dépensé plus d’argent en deux ans autant que ses prédécesseurs en deux siècles, pense que c’est prie que son fonds n’est pas assez actuel, pas assez innovant, elle épure son fonds de 10 % tous les ans pour faire la place des nouvelles parutions qui sont de plus en plus nombreuses. Les maisons d’édition ont été rachetées par des groupes politico-financiers qui ont mis à leur tête des diplômés d’écoles de commerce. Il faut faire de la nouveauté, comme les laboratoires pharmaceutiques : lancer les plus de nouveaux livres possibles dans l’espoir de trouver le block-buster. Chaque nouveau livre a sa campagne de promotion, si au bout de 3 mois il ne s’en est pas vendu assez, il part au pilon, pour en lancer un autre. Il n’y a plus de collections avec des oeuvres qui se rééditent pendant des années, des dizaines d’années, et qui aspirent au classicisme. 

                                      En France on a la chance d’avoir un fonds d’ouvrages imprimés qui est plusieurs milliers de fois plus important que ce qui est en vente à un moment donné. C’était par les bibliothèques publiques qu’on pouvait accéder une partie de tous ces livres qui n’étaient plus édités comme le grand Dictionnaire d’agriculture en 2 volumes de René Dumont, datant de l’époque où il était professeur à l’Agro, les romans de Marcelle Tinayre, des collections d’ouvrages d’érudition très curieux légués à la ville par un bienfaiteur, etc...

                                      Ces bibliothèques municipales ne servent plus à rien, elles concurrencent les librairies, il faut toutes les fermer.



                                      • Monolecte Monolecte 6 mars 2018 09:59

                                        @Et hop !
                                        Merci pour ton témoignage, vraiment !


                                      • Reserve centrale 8 mars 2018 11:14

                                        Bonjour, 


                                        Effectivement le désherbage/l’élagage (terme utilisé en Belgique) réalisé dans les bibliothèques peut choquer mais cette opération est nécessaire. Elle permet de proposer des collections actuelles et adéquates aux lecteurs.

                                        En France, il existe une Réserve centrale pour les bibliothèques de la ville de Paris. Pour en savoir plus : https://bibliotheques.paris.fr/la-reserve-centrale.aspx?_lg=fr-FR

                                        Il existe également le CTLes pour les bibliothèques des universités et des autres établissements supérieur d’Ile-de-France. Pour en savoir plus : https://www.ctles.fr/fr/page/missions&nbsp ;

                                        Cette liste n’est pas exhaustive pour la France.

                                        En Belgique francophone, une institution existe également depuis 2005. Elle reçoit les anciens livres des bibliothèques publiques et leur donne une seconde vie. Deux possibilités, ces livres sont soit accessibles via le prêt entre bibliothèques ; soit ils sont donnés à des associations. Cette bibliothèque de dépôt a été créée par le Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Belgique francophone) suite à une demande du Réseau des bibliothèques publiques. 


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