COVID : un léger malentendu
À force de polémiquer autour de l’origine et des conséquences de cette crise, on en oublie l’improbable comptabilisation des victimes. Depuis le début de cette pandémie, on ne distingue pas les décédés « à cause du virus » de ceux qui nous ont quittés en étant juste « porteur du virus ». Même si au cas par cas, c’est indémêlable, quand on considère l’ensemble d’une population, c’est plutôt facile à discerner. Pour cela, il suffit de comptabiliser le nombre de décès toutes causes confondues. Attention, je parle bien du nombre total de décès du cancer, des arrêts cardiaques, des insuffisances en tous genres, des AVC, des violences, des infections, etc… Et bien sûr, y compris les « décès COVID ». Ensuite, il convient de comparer ce nombre au volume de décès attendus en l’absence du virus ; l’écart entre ces deux quantités nous permettant d’en déduire l’éventuelle sur-mortalité toutes causes confondues. Ainsi, si on observe plus de décès qu’attendus en temps normal, c’est que notre population est confrontée à un facteur de mortalité plus meurtrier qu’habituellement ou tout simplement à un facteur supplémentaire.
La mesure de la sur-mortalité toutes causes confondues présente trois avantages qui nous font tant défaut, en ces temps de grande confusion :
Elle porte peu à caution
Les chiffres sont fournis par notre administration et ils sont brassés par tellement de fonctionnaires qu’ils semblent peu manipulables. Par ailleurs, nous verrons plus loin qu’ils contredisent suffisamment le décompte morbide des « décès COVID », pour nous ôter l’envie de les remettre en cause.
Elle ne passe jamais en territoire négatif
On n’observe jamais de sous-mortalité. Le flot des décès ne ralentit jamais. Pour que cela se produise, il faudrait la soudaine apparition d’un facteur qui allongerait notre durée de vie. La médecine fait des découvertes et des avancées, mais ces progrès ne se diffusent pas assez vite pour augmenter subitement notre espérance de vie. Il ne faut pas plus compter sur l’effet moisson sous forme d’un déficit de mortalité, suite à un excès de mortalité. Il existe forcément, mais de manière suffisamment étalée pour rester invisible.
Elle est parfaitement prévisible
Il y a bien des variations saisonnières, avec un peu plus de décès en hiver qu’en été, mais celles-ci sont bien identifiées car elles se répètent année après année. Ainsi, on est capable de d’anticiper avec beaucoup de précision le volume des décès en temps normal. On sait donc par avance combien de gens vont nous quitter. Et cela fonctionne très bien jusqu’à ce qu’un évènement anormal se produise. Quelques jours de canicule en été, une vague de grippe en hiver et on observe le décès d’un nombre anormalement élevé de gens. Quand on représente cela sur des graphiques, les courbent sortent de leur tunnel de normalité par le haut. Et la stabilité attendue de la mortalité toutes causes confondues nous permet d’obtenir un nombre précis de gens décédés en lien avec le ou les facteurs de mortalité anormaux rencontrés.
Je vous invite donc à prendre connaissance du nombre de décès anormalement présents depuis l’an passé, en visitant le site web du Statens Serum Institut de Copenhagen qui est en charge de l’agrégation du nombre de décès pour l’Europe, afin de mettre en lumière les excès de mortalité :
https://www.euromomo.eu/graphs-and-maps
D’abord, vous remarquerez forcément que depuis le début de la crise certains pays n’ont jamais enregistré de sur-mortalité : Norvège, Finlande, Danemark, Estonie, Luxembourg, Chypre et Malte. Ça peut paraître étonnant quand on sait qu’à eux sept, ils comptabilisent à ce jour 7 007 « décès COVID ». Par ailleurs, ils ont aussi déclaré 776 777 « cas COVID ». Le virus a donc bien touché les habitants de ces pays, mais force est de constater qu’ils n’en sont pas morts.
Ensuite, il ne vous a pas plus échappé que depuis fin 2020, la sur-mortalité a disparu de Belgique, d’Autriche et de Grèce. Depuis fin janvier, il en va de même pour l’Allemagne. Et finalement depuis fin février, l’ensemble des 23 pays participants n’enregistrent plus de surmortalité. Je vous annonce donc une bonne nouvelle : depuis 2 mois, les européens ne meurent plus de la COVID. Ce constat est plutôt troublant quand on sait que depuis le 01 mars, ces 23 pays ont communiqué un total de 132 261 « décès COVID », soit en moyenne 2 700 « décès COVID » par jour. Un tel niveau est pourtant conforme à la surmortalité toutes causes confondues des jours les plus sombres de cette pandémie (entre fin mars et mi-avril 2020, puis en janvier 2021).
Comme vous n’avez plus l’habitude des bonnes nouvelles, les images de ces brancards encombrant les couloirs des hôpitaux ré-envahissent votre esprit. Forcément, avec une telle dissonance, vous êtes dubitatif. Rassurez-vous le mensonge n’est pas là. Les unités COVID sont effectivement bien remplies. Et ce ne sont pas les progrès de notre médecine ces dernières semaines qui expliquent l’absence de décès alors que les urgences sont pleines. Une bonne partie des admis ne quitteront pas l’hôpital sur leurs deux pieds. Il n’y a aucun doute sur le fait que malgré la nette amélioration des derniers jours, en France, il y a encore 150 « décès COVID » par jour (il y en avait 300 jusque fin avril). Et dans toute l’Europe ce sont encore 2 000 « décès COVID » quotidiens. L’explication est donc ailleurs. Virus ou pas virus, peut-être que ces gens-là étaient condamnés à brève échéance. Ils étaient statistiquement déjà morts. Enfin, presque morts, certains diront. Et comme on ne meurt qu’une fois, ils n’entraînent pas de sur-mortalité. Ils sont décédés avec une autre comorbidité qui en d’autres temps aurait été la cause déclarée de leur décès. Ils seraient par exemple morts de la grippe qui a étrangement disparu des statistiques depuis l’an passé. Peut-être ont-ils ainsi contribué à ce phénomène de sous-hospitalisation dans les autres services, qu’on a d’abord attribué au respect de la consigne « restez chez vous », puis à la « peur de se rendre à l’hôpital » et enfin au report d’un certain nombre de soins programmés en milieu hospitalier ? Finalement, pourquoi ne retrouverait-on pas la même proportion des gens infectés par le virus dans le flot des décès, dans le flot des hospitalisations, ainsi que dans la population générale ? Et pourquoi le même principe biaisé pour compter les décès ne s’appliquerait-il pas aussi aux vivants ? En France, en l’absence du virus, les 700 « admissions COVID » quotidiennes n’auraient-elles pas été réalisées pour d’autres raisons médicales ? Nos urgences ont-elles été plus débordées que les hivers précédents ? D’ailleurs, remplir autant que possible ses urgences, n’est-il pas le modèle économique des hôpitaux ? Les contraintes sanitaires supplémentaires pour limiter les contaminations n’auraient-elles pas participé à la surcharge hospitalière ?
En conclusion, en éradiquant ce virus, on ne sauvera personne et on ne soulagera pas nos hôpitaux. Et comme de toute façon aucun expert n’envisage la disparition de ce virus, il n’y a aucune chance de mettre un terme à cette crise. Si notre immunité collective est atteinte, nous ne nous en rendons même pas compte. Des raisonnements erronés se développeront toujours sur ce faux postulat de départ. Les étés nous offriront probablement un répit, mais chaque automne venu, nous recommencerons à égrainer les morts et nos médias nous abreuveront toujours plus d’images morbides. Crier au complot ou pleurer notre monde perdu ne nous sortira pas de ce mauvais pas. Notre seul espoir est de changer de paradigme, en jugeant la menace en fonction de la surmortalité toutes causes confondues. Il existe bien des tas de raisons de s’élever contre la politique actuelle, mais tant qu’on passera à côté du fondement de la perversion actuelle, ces arguments ne feront que noyer le poisson.
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