Cracher dans les lieux publics est-ce tolérable ? Eh bien non, dit une élue compiègnoise !

Le crachat est un acte délibéré par lequel un individu rejette de sa bouche des mucosités indésirables.
Or, Arielle François (Alliance centriste), adjointe au maire de Compiègne déléguée à l’écologie, par en guerre contre cette pratique qu’elle juge volontiers "irrespectueuse de l’espace public". "Ces projections de salive peuvent être vecteur de maladies. On marche dessus et on le ramène à la maison. Les poussettes roulent dessus, quand les parents les prennent à pleine main pour les plier, les germes se propagent. Il y a une recrudescence de certaines maladies disparues en France comme la coqueluche ou la tuberculose. Il faut vraiment faire attention à ces bouillons de culture en puissance que sont les crachats.", ajoute-t-elle.
Les autorités sanitaires, depuis les travaux de Pasteur à la fin du XIXe siècle, ont accusé le crachat de véhiculer la tuberculose et d'autres maladies. Mais le début de sa disgrâce provient du décret pris par le gouvernement Vichy le 22 mars 1942. Ce décret a été modifié en 1992, et on peut lire dans l’alinéa 8 de l’article 74 qu’il est "interdit à toute personne de cracher ailleurs que dans des crachoirs disposés à cet effet ". Les crachoirs ont disparus du mobilier urbain, mais le décret est toujours en vigueur.
Les progrès de la médecine et de l'éducation, à partir de la seconde guerre mondiale, vont entraîner une véritable prise de conscience de la part du public selon Martin Monestier auteur d'un ouvrage consacré à la question (Le Crachat, Beautés, techniques et bizarreries des mollards, glaviots et autres gluaux, au Cherche-Midi). Dans les années 60, le mollard est en sérieux déclin, même mensacé d'extinction, sous la double férule de la bienséance et de l'hygiène publique.(photo de la jaquette du livre)
Mais dans le courant des années 70 il va renaître de ses cendres, à cause de deux phénomènes sociétaux. En premier lieu, l'essor extraordinaire des retransmissions télévisées d'évènements sportifs. Selon Martin Monestier : "Les sportifs sont des cracheurs automatiques. Cette famille regroupe de très nombreux cracheurs qui glaviotent inconsciemment de façon mécanique (....) Les adolescents, à vouloir s'identifier à euxn en adoptent les belles manies.". 60% des jeunes auraient adopté cette habitude condamnable au regard de la loi, explique-t-il, en précisant que contrairement aux autres sécrétions, le crachat n'est pas une nécessité physiologique. Il constitue pour certains jeunes un acte d'dentification aux idoles du sport aisi qu'une affirmation de soi. ( voir vidéo)
En deuxième lieu, ce retour du crachat résiderait dans le brassage des populations qui s'opère depuis quelques décennies. Les migrants, toujours selon Martin Monestier, ont importé dans leur pays d'adoption cette habitude, parfaitement acceptée dans d'autres régions du monde.
Par exemple en Chine le crachat fait partie des moeurs pour deux raisons : les hommes politiques et la médecine Chinoise.
Tout d'abord les hommes politiques, même les plus haut placés, Mao, Deng Xiaoping, avaient généralement à leurs pieds un vase en porcelaine et ne se gênaient pas pour se racler la gorge bien profond et envoyer le reste dans le vase !
Ensuite dans la médecine Chinoise, fondée sur d'antiques conceptions philosophiques, il est recommandé ne rien garder à l'intérieur de soi car cela n'est pas bon pour le corps. En effet, l'élimination immédiate est considérée comme très importante, même si elle doit être fait en public, car toute substance peut contrarier le fonctionnement de l'organisme !
Mais en 2007 avant les jeux olympiques d'été de 2008, les autorités chinoises ont lancé une campagne anti-crachat. (voir vidéo)
En France, la justice a eu à statuer sur ce genre de délit. En 2006, un lycéen de 16 ans a été condamné à 135 € pour avoir craché par terre à un arrêt de bus à Lyon. Deux ans plus tard, en 2008, un jeune majeur a été condamné en première instance à cinq mois de prison avec sursis pour avoir craché lors d’une manifestation lycéenne à Paris. Le "mollard" avait alors malencontreusement atterri sur un policier.
Mais ces condamnations n'ont pas l'air d'impressionner deux jeunes Creillois agés de 18 ans, Stephen et Guillaume, qui déclarent dans Le Parisien : "Cracher c’est quelque chose de normal. Il ne faut pas en faire un drame. On est quand même libre de cracher ou pas".
Quand on leur dit que les crachats sont interdits, ils s'esclaffent en rigolant : " Cela ne servirait à rien. Ce serait complètement inutile. La police ne va pas aller courir partout pour pourchasser les cracheur,. Elle ne peut pas contrôler tout le monde. Et ce sera injuste pour celui qui crachera au mauvais moment, au mauvais endroit de se faire verbaliser." Guillaume ajoute alors : "De toute façon, moi, s’il y avait une loi pour m’interdire de le faire, je continuerai quand même."
Actuellement on ne peut plus voir un groupe de jeunes (essentiellement les garçons) sans que ça crache de tous les côtés. J'habite non loin d'une école et les jeunes qui attendent le début des cours viennent souvent se réfugier sous le porche de mon immeuble quand il pleut. Or je constate qu'une fois qu'ils sont partis, le sol est parsemé d'énormes crachats.
D'ailleurs ils agissent de même partout où ils passent, est-ce vraiment tolérable ? Ils sont, de plus, très surpris quand on leurs fait remarquer qu'il faut cracher dans un mouchoir et non pas par terre pour l'hygiène et aussi pour le respect des autres.
Sources : Le Parisien, Le Parisien, Wikipédia, Chine-informations.com, Le Parisien, Le Monde,
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