Crise agricole : Un peu de bon sens paysan
Entre colère des agriculteurs, trahisons syndicales et mesurettes gouvernementales que nous révèle cette crise au-delà des apparences convenues que nous distillent nos médias.
Crise agricole : Un peu de bon sens paysan
Comme tout le monde en ce début de mois de février, je m’interroge sur les manifestations des agriculteurs et les questions qu’elles soulèvent. Les médias Français ont occulté autant que faire se peut le mouvement de grève des agriculteurs et il n’a été réellement évoqué qu’à partir du moment où il n’était plus dissimulable, chacun pouvant en mesurer l’ampleur près de chez lui.
Un mouvement dont le traitement sur les chaînes d’infos nationales pose véritablement question, tant le parti pris des journalistes manque cruellement d’objectivité et n’a de but qu’encenser la pertinence des réponses du Gouvernement.
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Primes PAC
Effectuant des recherches sur le sujet je suis tombé sur la vidéo d’un agriculteur qui nous fait découvrir le site d’état TELEPAC où sont référencées les primes PAC (politique agricole commune) redistribuées.
L’on y découvre des choses étonnantes : Limoges où l’agence de service et de paiement touche plus d’1 million €, ou à Périgueux l’ASAEP association qui récupère des animaux abandonnés a reçu 695 903€. Département de la Haute Vienne 804 000 €, Chambre régionale d’agriculture de la Nouvelle Aquitaine 492 000€, mais plus surprenant la caisse des écoles du 19eme arrondissement de Paris 184 098 € : programme pour les cantines pour la consommation des fruits et légumes produits à l'étranger. (* Précisons pour la compréhension du lecteur que depuis 2022, les cantines de Paris achètent des produits labellisés ECOCERT, BIO, MCI pêche durable, et avec AGRI-PARIS des produits du bassin parisien et des produits à moins de 250 kms de Paris), ou encore une petite association culturelle d’une petite ville de 1000 habitants qui touche 11 160€ mais aussi les domaines viticoles du 8eme arrondissement de Paris : Edmond de Rothschild 560 000€ domaine Baron de Rothschild 620 000 €.
Sans vouloir préjuger du bien fondé du reversement de ces primes aux différents organismes cités, l’on prend conscience que les primes de la PAC qui vont réellement dans la poche des agriculteurs sont loin d’être à la hauteur de ce que le public peut penser. Cette redistribution incluant nombres de destinataires qui pour le commun des mortels peut surprendre tant il est ignorant de la complexité des mécanismes normatifs. Ceci dit il n’est pas illégitime de s’interroger sur la question de la pertinence de la générosité qui leur est accordée face aux difficultés financières du secteur. En substance à travers ce discours notre agriculteur, sans vraiment le dire, laisse transparaître la question de l’orientation stratégique sur la transformation à venir du modèle agricole voulu par l’UE au travers des critères de rétribution des primes PAC et du choix sélectif des bénéficiaires. Et il nous explique : « A l’origine les primes PAC étaient censées être une valeur d’ajustement pour compenser les prix de vente qui allaient s’aligner sur des courants mondiaux, mais dans la réalité cela se traduit ainsi : C’est un peu comme si on vous disait, vous allez toucher le salaire de la Roumanie pour que tout le monde soit compétitif et on vous compense la perte à la fin du « mois » (enfin de l’année), vous allez remplir des dossiers, respecter des consignes et des normes, vous soumettre aux contrôles pour pouvoir prétendre à cet argent-là ».
Il n’est pas illogique, au final que notre agriculteur associe le narratif normatif imposé par l’UE à une parole qui n’a de vertu que masquer l’ombre de son action tant celle-ci apparait dichotomique dans sa pratique qui aujourd’hui semble atteindre une disproportion « criminelle ». Le mot est fort, mais peut-on l’ignorer quand en France deux agriculteurs par jour se suicident !!! Comme le cite Mr Béraud sur CNEWS.
Comme Dracy les Couches, est un petit village rural où il y a des agriculteurs et des viticulteurs forcément le sujet est prégnant. Au cours d’une soirée le sujet a été évoqué lors d’une discussion avec un agriculteur. Deux commentaires m’ont interpellé.
Le premier « dans moins de 10 ans 50% des agriculteurs en service actuellement seront en retraite ».
Excusez-moi, mais il y a le feu au lac !!! D’après les chiffres de 2023 le nombre d’exploitations agricoles est de l’ordre de 389 800. Vu la difficulté que rencontre le secteur et le peu d’attractivité de la profession pour la nouvelle génération, dans 10 ans nous allons nous retrouver avec moitié moins d’exploitations. Cela va poser un vrai problème ne serait-ce que pour notre indépendance alimentaire.
Le second
« On sacrifie notre agriculture pour vendre des voitures ». Cette réflexion va bien au-delà des éléments précités par nos communicants aussi bien politiques que médiatiques qui pensent qu’une botte de foin suffira pour nous faire passer l’hiver. Il y a là un vrai sujet de fond qui est d’ordre politique (Entendez le terme au sens organisation de la cité pour le bien commun) et qui se résume en une question : « La marge de la variable d’ajustement qu’est devenue notre agriculture dans les transactions économiques, est-elle pertinente ? ».
La réaction pour arrêter la crise.
Comme beaucoup d’entre vous j’ai écouté la déclaration de Mr Attal et de ses ministres pour parer à la situation. La première chose qui m’a frappé c’est la justification de la situation avec en trame de fond « le changement climatique ». Le terme est revenu sans cesse dans tous les discours et ce martèlement sous-tend la responsabilité du CO2 coupable imposé et fer de lance des orientations politiques de l’UE et plus généralement mondialistes. L’on sait scientifiquement, aujourd’hui que le CO2 n’est en rien responsable du « réchauffement climatique » c’est d’ailleurs pourquoi il devenu aujourd’hui « Changement climatique » et que l’anthropocène (Définie comme proposition d'époque géologique qui aurait débuté quand l'influence de l'être humain sur la géologie et les écosystèmes est devenue significative à l'échelle de l'histoire de la Terre.) relève du concept idéologique qui n’est en rien vérifié. Les mesures scientifiques notamment celles effectuées sur les calottes glaciaires invalidant de manière évidente tout ce narratif tout aussi délirant que celui de la terre plate. Cependant tout le monde ressort l’argument d’autorité du « changement climatique » comme un signe de croix civilisationnel, marquant l’adhésion à cette conformité d’une majorité qui vaudrait, par ce simple fait, en faire une vérité. « Il ne faut pas confondre la vérité avec l'opinion de la majorité. » Jean Cocteau
Effectivement aujourd’hui nous avons un problème mais, c’est avant tout un problème de pollution !!! Et c’est assez paradoxal de voir tous ces lobbies de l’industrie chimique, génétique, pharmaceutique, nucléaire, pétrolière etc… mener la danse des orientations bonnes à prendre pour la planète. Il faut arrêter le marketing politique et revenir sur terre. Ce n’est pas en mettant de la peinture verte sur les emballages que cela rendra le produit moins toxique, oui je sais le marketing ne s’embarrasse pas de valeurs morales, du moment que cela permet de vendre mieux et plus cher, n’est-ce pas là qu’il puise l’éthique dans sa logique mercantile.
Aujourd’hui diaboliser le C02 c’est comme accuser l’innocent d’un meurtre parce que la vindicte populaire réclame un coupable. S’y prendre ainsi n’est pas plus de la science que de la justice. On ne résout pas les problèmes en jugeant des innocents mais en s’en prenant aux vrais coupables, les faux prétextes n’amènent que de fausses solutions, et bien sûr, des raccourcis faciles qui n’ont de pertinence que le « sens de la formule » qui convaincra tout écervelé incapable d’apprécier l’absurdité de son syllogisme.
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Forcément quand on choisit d’adhérer à ce type de principe, il ne faut pas s’étonner de la pertinence des solutions proposées. Il n’y a que des mesurettes, mais sur le fond aucune réponse à une urgence critique qui à court terme nous menace tous. Seulement voilà, il y a des principes que l’UE n’envisage pas de changer, quand bien même leurs conséquences se retrouvent dans les rues de toute l’UE. Finalement la France, ce pays où les agriculteurs sortent des produits de qualité, se retrouve pris dans la spirale de la toxicité du marché des denrées alimentaires. Pour nos politiques aujourd’hui c’est simple « si les agriculteurs Français veulent survivre ils n’ont qu’à faire de la merde comme tout le monde. » Dans les actes c’est le programme de l’UE que nos politiques mettent en œuvre derrière les écrans de fumée et des normes qui leurrent de moins en moins de monde. Ce n’est pas un hasard si 80% de l’opinion publique soutient les agriculteurs. Le consommateur comprenant aisément en regardant les étiquettes des grandes surfaces. Le modèle décidé par le courant mondialiste passe par la destruction du modèle agricole traditionnel jugé obsolète. D’ailleurs Macron le dit clairement « on est dans une période où l’on refonde, on est en train de réinventer un modèle…. C’est plus dur de le réinventer quand tout n’a pas été détruit ».
Quand on est à un mois du salon de l’agriculture, à 6 mois des élections européennes, à 7 mois des jeux olympiques et à un an des élections des chambres de l’agriculture qui mettent en place le pouvoir avec la FNSEA. Le gouvernement prend un risque énorme de jouer de condescendance avec des mesurettes qui au final ne vaudront pas plus que les bouffées d’oxygène que votre bourreau vous laisse prendre avant de vous replonger la tête sous l’eau, prenant en même temps un malin plaisir à vous voir vous noyer lentement.
L’avenir nous le dira, mais il n’est pas impossible que cet artifice se limite à un effet de temporisation du mouvement qui, si pour le moment donne l’impression de reculer, pourrait bien revenir au grand galop pour mieux sauter à point nommé.
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Vers quoi se dirige-t-on ?
Aujourd’hui le 5 février 2024, si les propositions ont réussi à démobiliser certains agriculteurs qui font déférence à la Direction syndicale de la FNSEA qui ressort affaiblie de cette mobilisation à cause de sa posture motivée par les conflits d’intérêts de ses principaux dirigeants syndicaux. D’autres restent mobilisés, certainement frustrés de voir les intérêts des plus puissants de leur profession se satisfaire du bout de gras qu’ils ont pu gagner et qui leur suffit. Les autres, les petits au final sont appelés à devenir leurs proies. Il suffit de regarder l’évolution des surfaces agricoles des exploitations pour comprendre. Sans parler des investissements en terres agricoles au niveau mondial des gros consortiums pour se les accaparer.
L’UE impose à la France une mutation de son agriculture vers le modèle du gentleman-farmer, l’agriculture en mode industriel où OGM, engrais, pesticides sont les indispensables éléments au maintien des rendements. Sans parler du développement des fermes à protéine à base d’insectes ou de l’impression 3D de la viande, ce qui est déjà une réalité et apparaît aux yeux de tous comme n’étant plus de la science-fiction émanent de théories complotistes.
Ce n’est pas très appétissant d’envisager les choses comme cela, mais le déploiement de ce modèle qui se répand partout dans le monde frappe aujourd’hui à notre porte. Alors peut-être est-il temps de prendre conscience que ce que l’on mange reste tout de même la première garantie de notre bonne santé, à ce sujet savez-vous quelle est l’espérance de vie aux USA ? En 2022 : 74,8 ans pour les hommes 80,2 pour les femmes, c’est 5 ans de moins qu’en France. Oui je sais ce n’est que 5 ans mais tout de même, bon en même temps si c’est pour toucher une retraite de misère et finir dans des conditions déplorables parce que vous n’avez plus les moyens et que plus personne daigne encore s’occuper de vous, je comprends que ce ne soit pas un argument valable. Dans ce cas une petite injection de RIVOTRIL mettra fin à votre souffrance mais surtout résoudra le problème que vous posez à la société. Souvenez-vous de la petite ordonnance de Mr Véran qui a permis de se débarrasser des personnes âgées en EHPAD, au moment du COVID.
A l’évidence et compte tenu de la mobilisation toujours en cours au niveau européen, il apparaît clairement que les mesurettes envisagées ne sont pas à même de résoudre le problème qui impacte tout le secteur agricole de l’UE.
La question demeure, y-a-t-il des aménagements possibles dans le contexte d’orientation de politique agricole de l’UE qui peuvent rendre viable durablement l’activité de nos agriculteurs, ou faut-il changer l’approche de cette question pour s’offrir la possibilité d'imaginer d’autres solutions ?
A suivre sur https://lechtineur.over-blog.com/
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