De Bardot à Jeanne d’Arc !
Cette année, on fête le six centième anniversaire de la mort de Jeanne d’Arc, après avoir rendu hommage à BB, il y a deux ans ! Du libertinage à la patrie ! De la débauche à l’abstinence. RTL interpelle les auditeurs sur la « pucelle » de Domrémy, de beau matin. Historiens et éditorialistes débattent. Jeanne d’Arc ? C dans l’air. Un temps qui recherche un héros, une voix, un symbole, dans une France, manifestement, dépressive, malingre. Certes, on se cultive en écoutant Gallo ou Casali, nouvelle icône de la discipline, des médias. Récapitulons.
Avant de devenir l’égérie du Front national, Jeanne était l’emblème de la gauche. Celle de la Révolution, du refus. Cette gauche qui faisait de la nation : son totem. Avant de se « perdre » dans la « mondialisation », considérant ce mot comme une injure-après un travail de sape de son « intelligentsia » parisienne-. Mais encore ? Jeanne d’Arc était une femme moderne. Une amazone qui ferait pâlir le Planning familial et Ni Putes, Ni Soumises… Une suffragette pure sang qui portait l’armure, l’épée, le casque ! Un personnage haut en couleur qui inspire un monde désenchanté, sans repère où l’honneur, l’engagement connaissent la gloire de l’absentéisme d’Etat (la RTT morale).
« A dix-sept ans », Jeanne fait le mur, enfourche un cheval et brave l’autorité patriarcale, sur ordre de Yahvé pour défendre le pays contre l’ennemi : les Anglais. A l’époque, on ne connaissait pas encore la laïcité. Ni la séparation des pouvoirs. D’où l’emballement des républicains pour l’impétueuse cavalière ! En 2012, celle que l’on célèbre à tue-tête serait déclarée schizophrène, « intégriste »… et internée à la Salpêtrière sur injonction du Préfet pour trouble à l’ordre public. Malgré un charisme notoire. C’est le regard de Luc Besson.
Qui aujourd’hui, pour paraphraser Onfray, « se battrait pour le pouvoir d’achat, l’emploi, la croissance ? » Qui, aujourd’hui, partirait en « croisade » contre le monde de la finance, ses forteresses, ses donjons, pour libérer le politique… défendre une souveraineté assiégée ?
Personne. Plus qu’un mythe, Jeanne d’Arc pointe le désarroi d’une société immobilisée par les vestiges du passé. Une société narcissique, qui, pour redémarrer, a besoin de symboles forts, de leaders et d’un story telling taillé sur mesure. Convoquer « la pasionaria martyr », rouvrir l’histoire, soulignent l’impasse, voire, l’incapacité d’une élite à fabriquer du rêve. De l’espérance.
François Hollande, en allant à Jarnac, en « bon taoïste », démontre ses limites.
Pour recevoir l’onction suprême, comme les marins qui partaient en mer, le challenger (le Moderne) invoque les « forces de l’esprit », s’incline devant les Anciens, rend un culte aux morts pour gonfler une candidature. Une aura.
Finira-t-il sur le bûcher ? Y aura-t-il les Cauchon de l'UMP pour le faire abjurer ? Dieu seul le sait.
De Jeanne d’Arc à Mitterrand, on cherche sa voie pour décoller, suivre sa « légende personnelle ».
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Discours de N. Sarkozy à l'occasion du 600ème...
Jeanne d'Arc appartient-elle encore à notre...
François Hollande cherche "les forces de l'esprit"
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